Je sors de la cabine tout en finissant de réajuster mon pantalon. Je me frotte les mains entre elles avant de me diriger vers les lavabos. J'allume le robinet, laissant un long filet d'eau couler, puis utilise le savon accroché au mur afin de m'en enduire les mains, pour enfin les rincer. Lorsque je me sèche les mains, la porte s'ouvre d'un seul coup dans un fracas bruyant, me faisant sursauter. Je regarde le reflet dans le miroir en face de moi afin d'apercevoir la personne qui est entrée. Avec surprise, je découvre Harry, un air gêné peint sur le visage. Ce dernier ne semble pas vouloir aller aux toilettes puisqu'il reste planté à l'entrée de la pièce.
Lorsque le séchoir à main s'éteint, je me rends compte que je fixais Harry à travers le miroir. Gêné, je n'hésite pas à baisser la tête et de finir de me sécher. Harry semble aussi gêné, ce qui n'améliore pas la situation qui devient très vite pesante. Je prends une grande inspiration, je ferme les yeux, et me retourne.

Lorsque je relève la tête vers Harry, tout en re-ouvrant les yeux, je remarque qu'il s'est avancé sans que je ne m'en rende compte. Je pince mes lèvres tout en l'observant dans les yeux, même si fixer ses lèvres roses me semble plus tentant. Lui aussi semble avoir du mal à me fixer dans les yeux, puisque je vois ses pupilles divaguer quelques milli-secondes sur mon nez avant de remonter à mes yeux, et lorsqu'il fait ça, je peux apercevoir -du coin de l'oeil, ses lèvres se pincer un peu plus.

"Oui? Dis-je à l'attention d'Harry.
-Oh, je... rien. J'allais juste aux toilettes, ahah... Me dit-il, gêné.
-Ah oui? Alors que fais-tu là, au milieu de la pièce à me fixer?
-Oh, je..."

Me rendant compte que j'ai rendu la situation encore plus gênante, je lui souris, puis le contourne afin de m'échapper rapidement de là. Mais Harry ne semble pas du même avis, puisqu'il me retient par le poignet. Il commence à parler, puis je me retourne.

"Je... je sais pas trop pourquoi je suis venu te parler, parce que... Non en fait je ne sais pas, j'avais juste envie de te voir sans qu'il y ai nos amis autour.
-On ne peut pas faire ça, se voir en cachette comme ça. Arrête ça tout de suite sinon ça va partir ou couille.
-Mais... on fait rien de mal là, pas vrai?
-Non, mais si on continue à faire ça, on fera quelque chose de mal.
-Comme quoi ?
-Je sais pas, s'embrasser. On ne peut pas faire ça, ensemble.
-Mais pourquoi !? Cri t-il.
-Tu as vu comment Zayn traite Liam au lycée? Il l'insulte de "PD", "Tapette", "Pédale", et encore pleins de trucs horribles dans ce genre. Il l'a même déjà frappé. Tu penses vraiment que nous, on peut arriver comme des fleurs en se tenant la mains, sans qu'il y ai de conséquences ? Mais réveille toi Harry ! Bien-sûr que tu me plaît, ça n'a jamais été un secret entre nous, et tu ne dois jamais oublier le fait que je t'adore, mais c'est trop risqué de sortir ensemble, ok ? On est amis, et on restera amis.
-Donc à cause de Zayn on ne peut plus vivre ? Parce que ce connard lance des insultes à Liam, il fera de même pour nous ? Et en plus, nous pouvons toujours sortir ensemble mais en cachette, non ?
-Tu... tu ne connais pas toute l'histoire avec Liam.
-Et bien éclaire moi ! Parce que je ne comprends pas ! Je t'aime, putain je suis fou de toi depuis des mois, voire des années, toi aussi tu ressens ça, et pourtant, nous restons là sans rien faire, rien ne se passe, rien ne se crée, explique moi putain ! Dis moi que me faire souffrir de cette façon sera moins douloureux que si Zayn découvre pour nous !
-Tu... ok, je vais t'expliquer. Mais allons dans un autre endroit.
-Non, restons ici.
-Je ne veux pas-
-Je m'en fou. Tu decides pour notre couple inexistant, je décide pour le reste."

Je souffle fortement. Il m'énerve, il ne comprends pas que je fais ça pour lui. Même si Zayn est notre ami, je sais qu'à la seconde où il saura pour Harry et moi, son regard changera.

"Avant que tu arrives au lycée, il y a deux ans, donc lorsque Zayn, Niall, Liam et moi étions en seconde, nous étions tous les quatre très proches, les meilleurs amis du monde, toujours là les uns pour les autres. Zayn avait toujours eu un comportement quelque peu homophobe, mais c'était pas vraiment gênant. Puis un jour Zayn et Liam se sont embrouillés, je n'ai jamais vraiment su à propos de quoi d'ailleurs, mais justement ça serait à propos de son homophobie ou quelque chose en rapport avec ça. Ils ont arrêté de se parler tout le début d'année de première, puis vers mis février, Liam a eu son premier copain. Il me l'avait dit parce que nous étions restés en contact, Liam est vraiment une personne bien, et c'est là que tout à déraper.
-Je ne savais pas que vous étiez amis avant...
-Parce que on ne se parlais pas en publique. Tu es arrivé au debut de notre année de première, j'ai directement flaché sur toi, en même temps qui ne l'aurait pas fait... Bref, je voulais vraiment sortir avec toi et Zayn ne semblait plus porter de jugement homophobe, mais lorsqu'il a apprit pour Liam et Josh...
-Ouais, je sais j'étais là. Il s'est mis dans une colère noire, depuis Liam s'en prend plein la gueule.
-Tu comprends ce que j'essaie de dire ? Même si Zayn est notre meilleur ami, et qu'il semble être une bonne personne avec ses potes, Liam lui n'y a pas échappé..."

Je regarde Harry, il a la tête baissée, il regarde le sol, puis lorsque je vois des larmes perler sur ses joues, je m'avance vers lui afin de prendre son visage entre mes mains. Il commence doucement à froncer les sourcils, ses lèvres s'entrouvrent, et j'entends des sanglots. Ses larmes se font plus nombreuses et ses sanglots plus bruyants et plus violents, il attrape mes poignets dans ses mains afin que que je ne retire pas les miennes de son visage, alors que je sens ses larmes couler le long de mes fins doigts. Une larme coule sur ma joue, alors que mon coeur se brise doucement à la vue de sa souffrance, de sa tristesse, de ma souffrance et de ma tristesse. Je m'avance un peu plus vers lui, nos respirations se mélangent, nos poitrines rentrent en collision et nos coeurs battent ensemble, nos âmes s'assemblent et on s'aime. On s'aime à en pleurer, à en s'étouffer tellement c'est fort, mon ventre me tiraille entre le fait d'être aussi proche de l'homme que j'aime, et le fait de le voir souffrir autant.

"Bébé, arrête de pleurer, s'il te plaît Harry...
-Mais... Je t'aime tellement, pourquoi c'est toujours autant compliqué pour nous ? Ça me tue de ne pas pouvoir te regarder, te toucher, t'embrasser, te parler comme je le veux, parce qu'il y a toujours Zayn ou Niall avec nous, et on sait tous les deux que si Zayn a des doutes il ira demander à Niall et qu'avec un peu de persévérance, Niall lâchera tout. Sanglote t-il.
-Bébé, Harry. Je t'aime, je t'adore, tu le sais ça pas vrai? Tu ne l'oublies pas? Tu ne m'oublies pas? Je suis désolé pour ça, mais c'est trop dangereux pour nous, je t'aime vraiment Harry, je ferais tout pour toi, mais ne me demande pas des choses auxquelles j'ai déjà répondu un non catégorique.
-Je t'aime tellement... laisse moi t'embrasser, une dernière fois...
-Harry... Tu sais très bien que si nous nous embrassons maintenant, il y aura une prochaine fois...
-Louis... s'il te plaît...
-Harry, non, on peut pas faire ça.
-Louis, putain ! Cri t-il entre ses larmes."

Je sursaute à ses paroles, et relève la tête vers ses yeux. Ils sont à la fois remplis de souffrance, de colère, de frustration, d'amour. Je ne peux plus résister à ses lèvres, je ne peux plus lui resister et je sais qu'il l'a comprit dans mon regard, il m'a toujours dit qu'il pouvait lire en moi, alors quand j'ai posé mes yeux dans les siens, il a entrouvert ses lèvres et les a posé sur les miennes. Son souffle est chaud, s'abattant sur mon visage, son haleine mentholé me fait frémir alors que je presse ses joues un peu plus fort entre mes doigts, il passe sa mains le long de bras, caresse mon épaule de ses fins doigts et vient les nicher dans ma nuque, à la naissance de mes cheveux. Je pleure un peu plus lorsque je sens sa langue contre mes lèvres, et les entre-ouvre afin de laisser nos langues se rencontrer amoureusement.

Oui, amoureusement est bien le mot. Nous sommes amoureux plus que jamais, et notre amour nous fait vivre, nous donne un espoir envers la vie qui était monotone avant notre rencontre, car depuis le premier jours, j'ai senti que quelque chose était différent en moi, j'ai vu qu'il l'avait aussi ressenti, tous les sentiments que je ressens ont toujours été là, et ont toujours été beaucoup plus forts lorsque nous avions un contact physiquement. Ce petit picotement lorsque nos mains se frôlaient, lorsque nos yeux se croisaient, est devenu une véritable décharge électrique alors que ses larmes se mélange aux miennes et que notre baiser, d'abord nécessiteux, devient rempli de désir.

Nous savons, à partir du moment où il a embrassé mon cou, à partir du moment où ma main a déviée dans ses cheveux, à partir du moment où il a fermé la pièce à clé, que s'en était fini pour notre raison, et que ça partait littéralement en couilles.

Ses mains se font plus envieuses, passant sous mon tee-shirt et pressant la peau de mes hanches, il passe ses mains sur mes fesses, je passe les miennes dernière son cou, sachant d'avance ce qu'il allait faire, et lorsqu'il commence à s'abaisser légèrement en laissant ses mains glisser sur mes cuisses, je n'ai plus aucun doute et je sautille afin qu'il me porte et m'assoit sur le lavabo. Il recule son visage du mien, ses joues sont rosies par l'envie, ses lèvres humides de nos salives, ses yeux brillants de larmes et d'amour, ses fossettes creusées par un sourire à la fois triste et joyeux, et je ne peux m'empêcher de le trouver magnifique, parfait. Cette flamme qui brûle en nous ne s'éteint pas, mais s'agrandit lorsque nous nous fixons. On se dit à travers nos yeux ce que l'on ne peut dire à voix haute, on se dit à quel point on se déteste de s'aimer autant, à quel point on souffre, à quel point on s'aime et à quel point on envoie les autres aller se faire foutre.

Mais toute cette passion n'est pas suffisante pour combattre le monde extérieur, combattre les gens qui ne comprennent pas l'amour, les gens influencés par leur parents, les gens comme Zayn. Harry voit dans mes yeux que rien n'est aussi fort que la haine, car même si on s'aime, la tentation de tout arrêter viendra, le doute, "est-ce que je suis normal ?", "si autant de gens trouvent ça bizarre, peut-être que finalement je le suis...".
Harry sait que je doute, il le lit à travers mon regard, il sait exactement, mot pour mot à quoi je pense, alors pour me redonner confiance en moi, en lui, en nous, il lance une phrase futile, courte, sans réelle importance vue de l'extérieur, mais pour moi ça veut tout dire.

"Nous nous sommes rencontrés ici, dans les toilettes."

Nous avons commencé à nous aimer ici, dans ce lieu dépourvu de charme où nos regards se sont croisés pour la première fois, où nos âmes se sont accrochés l'une à l'autre, où nos coeurs ont réellement commencé à battre. Et aujourd'hui, en cet instant, nous sommes au point culminant de notre amour, la passion. Il comprend ça aussi lorsqu'il me regarde, puisqu'il me sourit, et me fait par le suite tendrement l'amour.

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Heyyyy si vous trouvez des fautes d'orthographe ou de syntaxe, n'hésitez pas à me les signaler ahah, j'espère que ça vous a plu.

Ana xx.