Chapitre 9 : Origines
TW : Il est mention de v*ol et de tort*res dans ce chapitre. Rien n'est détaillé mais je préfère prévenir.
Autre TW sur la cigarette, puisque j'en fais mention dans ce chapitre. Non fumeuse, mais entourée de fumeurs, n'oublions pas que c'est mauvais pour la santé...
Prenez soin de vous <3
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Alors que nous attendons des nouvelles de Fuegoleon et de Leopold, la tension entre les groupes de Chevaliers-Mages devient trop pesante. Aussi rapidement que mon état me le permet, je m'éloigne du groupe. Je tourne à une ruelle, et lorsque je suis assurée d'être hors de leur vue, je me laisse glisser contre le mur.
« C'est pas vrai... soufflai-je. Ça devait être... la dernière fois. »
Le choc de l'attaque commence à monter et je cache mon visage dans mes mains.
« Bordel ! Rends-toi utile Erin ! Au moins une fois dans ta putain de vie !
- Mouais, je savais que t'avais un grain mais là, t'atteins des sommets. »
Je lève les yeux et soupire de nouveau.
« Tu peux parler Yami. De nous deux, c'est toi qui as un sérieux problème. Quel Capitaine se pointe après la bataille ? »
Le Capitaine du Taureau Noir ne répond pas à ma pique, alors que je vois les prémices d'un sourire étirer ses lèvres. Il me tend son paquet de cigarette et artéfact magique de feu. Hésitante, je finis par en prendre une et l'allume en la portant à mes lèvres. J'inspire la fumée nocive pour mes pauvres poumons et soupire longuement en la recrachant.
« Tu me fais un récap du bordel ?
- Sérieux ? je ricane. Tu fumes avec moi alors que tu sais même pas si tes subordonnés sont en vie ?
- Bah, ils sont résistants. »
Je secoue la tête, dépitée. Il n'a pas changé depuis la dernière fois que je l'avais vu, il y a plusieurs mois. Toujours aussi désinvolte.
« Le Capitaine du Lion Flamboyant est entre la vie et la mort. Et Asta a disparu...
- Oh, c'est la merde ça, fait-il en se grattant la nuque. »
J'inspire de nouveau la fumée.
« Ouais, c'est la merde.
- Mais l'gamin est là, je sens son ki. »
Sans trop comprendre, je me relève pour retourner à portée de vue du groupe. C'est avec soulagement que je le vois de nouveau aux côtés des autres. Le pourquoi du comment m'importe peu. Il est là, en vie. Je vois alors Nozel porter son regard vers moi, et se diriger la seconde d'après vers nous, d'un pas qui se voulait autoritaire. Ces deux toutous le suivent, péteux.
« Oh... je souffle. Je le sens mal.
- T'es pas faite pour côtoyer le Capitaine possédant un long, très long balai logé dans son cul. T'aurais dû rejoindre ma compagnie, chérie.
- Merci pour l'image, je grimace. Je te rappelle que t'as pas levé le bras pendant les sélections. Et arrête de m'appeler comme ça.
- Ah ouais, c'est vrai. Chérie. »
Je lève les yeux au ciel. J'aspire une dernière fois la fumée avant de jeter la cigarette au sol, et de l'écraser sous mon pied. Nozel est désormais à notre hauteur, et nous regarde avec dédain.
« On rentre, ordonne-t-il.
- Pète un coup, lâche Yami. Je peux t'apprendre, s'tu veux. »
Je soupire longuement. Nozel ne semble pas de bonne humeur, aucune raison d'en rajouter davantage.
« Je n'ai aucune envie de parler avec un gueux dans ton genre, réplique sèchement Nozel avant de reporter son attention sur moi. On rentre. »
Et il part sans rajouter quoi que ce soit d'autre. J'entreprends alors de le suivre, sans dire au revoir à Yami. Il n'est pas vraiment du genre à se formaliser pour ce genre de politesse. Pourtant, il m'interpelle une dernière fois.
« Eh gamine, prend ça. »
En me retournant, je vois qu'il m'avait lancé son paquet de cigarettes. Je l'attrape et lui souris en guise de remerciement, avant de le foutre dans ma poche. Je ne sais pas si je pouvais me décrire comme dépendante à cette substance. Si je n'en avais pas, ça ne me manquait pas. Mais si un malheureux paquet tombe entre mes mains, c'est une autre histoire. Surtout lorsque je suis stressée ou que je ressens un quelconque sentiment négatif. Et je crois que je vais en avoir besoin ce soir.
Lorsqu'on arrive au QG de l'Aigle d'Argent, Nebula et Solid se dirigent naturellement vers les dortoirs. J'en aurais fait de même si Nozel ne m'avait pas interpellé.
« Il faut qu'on parle, déclare-t-il. Dans mon bureau.
- Ça ne peut pas attendre demain ? fais-je, excédée. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, mais nous avons été attaqués. Mon maana est à sec, je suis fatiguée. En bref, je veux dormir.
- Tout de suite. »
J'aime beaucoup avoir l'impression de parler à un mur. À contre-coeur, je le suis jusqu'à son bureau. Cette fois-ci, je m'assois devant son bureau, bien trop fatiguée pour rester debout. Il reste devant moi, droit comme un piqué.
« Peux-tu me dire d'où tu connais Yami Sukehiro ? »
Agacée, je laisse mon dos se reposer contre le dossier de la chaise. Je ferme les yeux un instant en pinçant l'arrête de mon nez.
« Je ne le connais pas... C'est le Capitaine du Taureau Noir... Il n'y a rien à redire.
- Pourtant, vous aviez l'air de bien vous connaître. Il semblait savoir que tu fumais.
- Oui, je fume de temps en temps. Est-ce un crime chez les nobles ? »
Je me mords l'intérieur de la joue en réalisant ce que je venais de dire. Je reporte mon attention sur Nozel où ses yeux brillent toujours de colère. Il sait, j'en suis sûr.
« J'ai fait des recherches. Aucune trace d'une famille Fischer dans la noblesse. Tu as menti sur tes origines.
- Je n'ai pas menti ! je m'indigne. J'ai passé la sélection et j'ai attiré votre attention ! Pourquoi pensez-vous que je venais forcément d'une famille de la noblesse ?
- Parce que tu ne te rends pas compte de la puissance offensive de tes sorts ! Une simple roturière ne serait pas capable de ça ! »
Je ne dis rien, surprise par ces révélations. Je ne pensais pas que Nozel me considérait comme... puissante. Mais cette discussion ne rime à rien. Accusateur, il croise les bras sur son torse, me jugeant de la tête au pied.
« Tu m'as également caché que tu avais un sort régénérateur, continue-t-il.
- Mais vous n'avez que ces mots-là à la bouche ! Menteuse et cachottière ! Je ne suis ni l'un, ni l'autre. Mes origines ne regardent, en principe, personne ! Et ce sort... Je l'ai appris en voulant sauver le Capitaine du Lion Flamboyant. Rien de plus.
- Comment pourrais-je te croire ? Tu es une inconnue à mes yeux. »
De nouveau, je pousse un profond soupir, sentant un mal de tête me gagner progressivement.
« Tout comme vous êtes un inconnu pour moi. Vous pensez réellement que le fait d'appartenir à la famille Silva, et d'être Capitaine de l'Aigle d'Argent vous définit ? Ce ne sont que des titres, rien de plus.
- Tu ne sembles pas comprendre dans quelle position tu te trouves. »
Il s'appuie alors sur les accoudoirs de ma chaise et se penche vers moi. Je ne peux plus fuir alors que je sens son souffle sur mon visage. Mais je ne détourne pas le regard.
« Et si tu étais une traîtresse ? Si l'attaque de la Capitale était en fait ton oeuvre ?
- Je vous demande pardon ? je m'étrangle, déçue par ses accusations. »
Nozel est tout à fait sérieux dans ce qu'il vient de dire, ses yeux trahissent ses pensées. Je n'ai plus vraiment d'options, si ce n'est révéler mes origines.
« Vous connaissez le village de Hope ? je demande.
- Non.
- Oh s'il vous plaît ! je rigole amèrement. Faites un effort ! Il y a six mois, le village a été attaqué par des chevaliers de Spade. »
Nozel réfléchit un instant et semble se rappeler de quelque chose.
« Il y a eu des morts, déclare-t-il.
- Des enfants, des femmes, des hommes... Et pas que. Nous avons été assiégés, sans aucun moyen de communication. Les femmes ont été violées, les hommes torturés. Mon frère a sacrifié sa vie pour renverser la situation. J'ai fini le boulot, juste avant que le Capitaine du Taureau Noir n'arrive.
- Tu viens de ce village... comprend-il, en reculant. »
Je le regarde froidement alors qu'il ne semble plus quoi dire. Pourtant, il reprend très rapidement un regard dur, bien qu'il soit légèrement plus flottant, hésitant.
« Qu'est-ce qui me prouve que tu me dis la vérité ?
- Vous voulez que je vous raconte ? Que je vous raconte comment ses hommes sont passés sur mon corps, le souillant à chaque passage ? Que je vous raconte comment j'ai vu mon frère se faire tuer ? »
Nozel est cette fois-ci, complètement déstabilisé. Je ne laisse transparaître aucune émotion dans mon récit, car si je le fais, je m'écroulerai. Et c'était la dernière chose que je souhaite. Pas devant lui.
« Vous m'avez demandé comment je connaissais Yami. Il m'a simplement sauvé du désespoir. Si j'ai rejoint votre compagnie, c'est pour vous faire ouvrir les yeux sur ce qu'il se passe dans les villages. Nous ne sommes pas de sang pur. Mais nous souffrons. Si nous mourons, vous mourrez avec nous. Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit, mon Capitaine. »
Et sans attendre une quelconque réaction de sa part, je me lève et pars de ce bureau.
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