1 an plus tard.

Elle descend du train. Sa mère est sur le quai, elle est venue la chercher. Diane presse le pas, et se réfugie enfin dans les bras de sa mère. Les larmes inondent son visage. Elle ne fait que pleurer en ce moment. Sa mère lui caresse les cheveux.

-Ça va aller, ma toute petite, murmure-t-elle.

Diane renifle.

-Je suis si fière de toi Diane. Si fière.

-J'ai tout gâché, sanglote la jeune fille.

-Mais non, rien n'est jamais gâché. Et il reste Paris et Lausanne.

Diane revint à l'instant présent, secouant la tête pour chasser ce souvenir. Elle n'aimait pas repenser à son année de terminale. Sa mère avait eu raison, elle n'avait pas tout gâché. La preuve, elle dansait toujours. Elle faisait ce qu'elle avait toujours voulu faire.

Quelqu'un l'appela depuis le rez-de-chaussée.

Elle prit le temps de mettre sa deuxième boucle d'oreille, passa une main dans ses cheveux blonds pour les remettre en place. Elle les avait coupés, et ne s'habituait pas encore tout à fait à cette coupe courte. Aujourd'hui, elle se rendait à la remise des diplômes de la promo qui leur succédait. Si cela n'avait tenu qu'à elle, Diane n'y aurait jamais été. Mais après Astrid, Zed et toute la bande avaient insisté. Alors elle avait accepté.

Astrid répéta son appel, du bas des marches cette fois-ci. Diane était revenue chez sa mère, et elle hébergeait la tressée qui avait fait le déplacement depuis la côte Est.

-On va être en retard, Diane !

-Relax Stridou, répondit la blonde en descendant l'escalier. Il ne faut que deux heures pour rejoindre le château.

-Sans compter les pauses que tu vas faire. Je ne t'ai jamais vu conduire et je préfère prendre mes précautions.

-Oh c'est blessant ça.

Diane porta une main sur son cœur, faisant semblant d'être touchée. Elle était particulièrement heureuse de retrouver Astrid, de cohabiter de nouveau avec elle, même pour une courte durée. La tressée lui manquait dans sa nouvelle vie, même si elles échangeaient beaucoup par message. Elle aurait préféré éviter un retour au Château, mais si cela lui permettait de revoir la bande...

Elles étaient finalement arrivées sans encombre au Château.

-On est même en avance tu vois, se rengorgea Diane.

-Arriver 5 minutes avant n'est pas vraiment synonyme d'être en avance, fit remarquer la tressée.

-Tu parles à quelqu'un qui est perpétuellement en retard, donc bon...

Astrid éclata de rire.

Il était 11 heures, et le soleil éclatant de juin les enveloppait de sa chaleur. Diane contempla les pierres blanches du château qui resplendissaient sous le soleil. Étrangement, elle ne ressentait rien, sinon une certaine nostalgie.

Celle-ci se renforça, quand, avançant, elles retrouvèrent toute la bande autour de la fontaine. On aurait dit qu'ils préparaient leur prochaine soirée clandestine, comme s'ils n'étaient jamais partis. Ils étaient simplement mieux habillés.

-Elles sont là ! s'exclama Spark.

Zed leva immédiatement la tête. Il croisa le regard de Diane, mais ce fut Astrid qu'il serra dans ses bras, la soulevant de terre tant il était heureux.

La tressée lui avait raconté que leur couple avait du mal à trouver son rythme dans cette nouvelle configuration. Ils s'étaient déjà quittés plusieurs fois, avant de se remettre ensemble. En ce moment, ils se laissaient une nouvelle chance.

Zed donna une accolade à Diane :

-Toujours la même blondie.

-Enfin tu es aveugle Zlotowsky ? Tu t'es coupé les cheveux ? Et sans me le dire ? s'interposa Alice.

La jolie rousse trépignait, impatiente de parler à Diane.

-Laisse la respirer Spark.

Octave s'avança à son tour. Le jeune homme à la peau sombre lui sembla encore plus grand que dans son souvenir, et il avait toujours cette voix profonde, à l'effet apaisant sur elle.

Diane le serra dans ses bras :

-Loup, ça me fait plaisir de te voir.

-Toi aussi Diane.

Ils discutèrent un peu, dans une joyeuse cacophonie, avant que Spark ne donne le signal du départ :

-Venez, ça commence bientôt, et je veux des bonnes places !

Zed semblait scandalisé :

-On était la team rang du fond, merde !

Diane lui donna une bourrade :

-Ce sontles bonnes places, qu'il faut chopper.

Zed se mit presque à courir après la rousse, la faisant éclater de rire.

Ils lui avaient manqué.

La cérémonie se déroula sans accrocs. Diane maintenant qu'elle était là, devenait curieuse. Elle n'avait pas participé à la sienne de cérémonie l'année précédente. Elle était en France, chez ses grands-parents, occupée à oublier sa fin d'année désastreuse. Elle avait pourtant eu son bac (signe pour elle qu'il le donnait à n'importe qui), et c'était Astrid qui s'était chargée de le récupérer et de lui transmettre son diplôme.

Le proviseur fit un discours, puis ce fut au tour du major de promo.

-C'était Astrid l'année dernière ! lui souffla fièrement Zed.

Le basané avait passé un bras autour des épaules de la jeune fille, dans un geste protecteur. Diane sourit.

Ensuite, tous les élèves se succédèrent pour récupérer leur diplômes, encadrés par les préfets.

Et ce fut tout.

Diane ne regrettait pas d'avoir séché la sienne. Elle aurait seulement aimé entendre le discours d'Astrid, mais à part cela, elle trouvait tout ce cérémonial bien vide.

Les applaudissements crépitèrent pourtant, les parents, fiers de leur progéniture se levèrent.

Astrid donna un coup de coude à son amie :

-C'est le moment d'aller au buffet non ?

-Tu lis dans mes pensées.

Elles se levèrent, se mêlant aux parents debout avant de filer vers le château, à côté duquel avait été dressé des tables recouvertes de victuailles.

Elles commandèrent deux coupes de champagne, et trinquèrent.

-Ça va, ça ne te fait pas trop bizarre d'être revenue ?

-En fait non, pas du tout. J'en suis presque étonnée.

-C'est bien, ça veut dire que tu es passé à autre chose.

Zed arriva vers elles à ce moment-là :

-Vous ne m'avez pas attendu !

-C'est parce que tu n'es pas assez discret, le taquina Diane.

-Ah oui ? Tu vas voir.

Octave et Spark, qui les rejoignaient, le regardèrent partir :

-Où est-ce qu'il va ?

-Faire une bêtise, répondit Astrid, blasée.

-Vous ne trouvez pas qu'ils font tout petits les terminales de cette année ? demande Spark.

-On était exactement comme eux l'année dernière.

-Sauf toi, vu que tu n'étais pas là, répliqua la rousse en se tournant vers Diane. Alors, pourquoi cette nouvelle coupe de cheveux ?

-J'avais envie de changement.

Elle joua négligemment avec ses mèches blondes, avant de les coincer derrière son oreille.

-Ça n'a rien à voir avec le prince alors ?

Mais avant que Diane ne réponde, Zed revint, surexcité :

-Alors, je ne suis pas discret ?

Et il sortit de derrière son dos une bouteille de champagne. Ils éclatèrent de rire.

-Champion !

-C'est moi qui l'ouvre !

Alors qu'ils se disputaient joyeusement, Diane, qui sirotait tranquillement sa coupe repéra M. Verneuil, son ancien prof de maths.

-Oh non, murmura-t-elle à Astrid, le désignant à son amie.

-Il vient droit vers nous ! Fuis !

La blonde ne se le fit pas répéter, et avec un clin d'œil, elle s'éclipsa.

Une fois hors de vue, elle prit une grande inspiration et fit quelques pas, dos au château, profitant des lieux.

Elle était apaisée, enfin en paix avec elle-même, quand soudain, Nate surgit face à elle. Il ne s'attendait pas à la voir, elle le lut sur son visage, tout comme il dût voir la sienne. Il reprit rapidement ses esprits cependant.

-Diane. Je ne m'attendais pas à te voir ici aujourd'hui.

-Surprise, marmonna-t-elle.

Elle n'avait pas du tout anticipé sa présence, focalisant toute ses pensées sur le Château et sur la bande. Pourtant il était là, bien réel, devant elle, et elle allait devoir dire quelque chose.

Il était toujours aussi beau.

Une légère barbe couvrait ses joues, le vieillissant un peu, mais ses yeux étaient les mêmes. Ils la transperçaient, et elle détourna le regard, gênée. Le souvenir de leur dernière altercation lui semblait brûlant.

-Diane... Je voulais te dire, je n'ai pas eu l'occasion l'année dernière...

Le brun semblait avoir le même souvenir en tête. Il était mal à l'aise, elle le voyait.

Elle avait eu le temps de repenser à cette horrible semaine d'auditions, d'accepter ce qu'il s'était passé.

-Ce n'était pas de ta faute. J'étais en colère contre toi, mais ce n'était pas de ta faute.

Il inclina la tête, le soulagement éclairant son regard. Lui aussi avait le droit d'avancer. Ils en avaient tous les deux le droit, la terminale était derrière eux. Ils pourraient peut-être même devenir ami ?

Diane allait prendre la parole, quand une voix féminine résonna derrière eux :

-Nate ? Où es-tu ?

Peu après surgit Leighton, drapée dans une robe fourreau tape-à-l'œil.

Ce fut au tour de Nate de détourner le regard.

Diane les considéra tous les deux. Leighton s'était approchée et avait posé une main possessive sur le bras du jeune homme.

Elle s'était trompée. Elle ne serait jamais amie avec Nathanaël Kingsley.

Elle leur adressa un sourire hypocrite :

-Eh bien, je crois que je suis de trop. Je vais te laisser.

-Diane...

-A jamais, conclut-elle férocement.

Et elle tourna les talons.

Elle retrouva la bande, qui discutaient joyeusement un peu plus loin. Elle tapa sur l'épaule de Zed, les yeux orageux ;

-Tu crois que tu pourrais le refaire le coup de la bouteille ? et en choper plus ? Je propose un contre-buffet au château !

-Yes !

Le basané leva son poing en l'air et appela Nigel et Scott en renfort :

-Les gars ! Contre-cérémonie au château, on bouge !

Astrid lui jeta un regard interrogateur, mais Diane haussa les épaules.

Heureusement qu'elle pouvait toujours compter sur sa bande. 

--

Et voila, toute la bande est de retour! J'ai fait le découpage de l'épilogue, vous aurez donc les derniers mots de cette histoire pour Noël, et les avant-derniers seront une forme de calendrier de l'avent! 

J'espère que cette histoire continue de vous plaire, j'ai hâte que vous lisiez la fin!