Chapitre 51
Hello! J'espère que votre rentrée s'est bien passée!
Pour fêter ça (ou vous réconforter), nouveau chapitre!
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Des rires et éclats de voix résonnaient dans le gymnase. Le bal battait son plein et tout se passait bien. L'organisation était rodée, les préparatifs s'étaient terminés à temps et Nate avait accueilli tout le monde comme à son habitude. La soirée décollait et le jeune homme soufflait dans un coin avant de reprendre son rôle.
Plus que jamais, il avait l'impression de porter un masque. Le préfet bien sous tous rapport, qui faisait exactement ce qu'on lui demandait. Mais lui n'en avait pas envie. La soirée était comme toutes les autres, alors même que quelque chose avait changé.
Nate avait l'impression de voir Diane partout. Pire, il se surprenait à la chercher du regard. Cameron lui avait fait remarquer, d'un ton plein de sous-entendus, qu'il n'était pas vraiment à ce qu'il faisait. Et Nate n'avait pas besoin des remarques de son ami en plus du reste. La soirée était déjà assez pénible comme cela.
Il soupira, se passa la main sur le visage. Il avait disparu depuis trop longtemps, il lui fallait reprendre son rôle. Alors qu'il parcourait la salle du regard, une chevelure blonde attira son regard. Diane. Il cligna des yeux, mais la blonde qui s'avançait vers lui ressemblait réellement à la jeune fille. Elle lui fit un clin d'œil, avant de disparaitre à nouveau de sa vue.
Était-ce réellement la jeune danseuse qu'il avait aperçue ? Ou était-il tellement à l'ouest qu'il se mettait à avoir des hallucinations ?
Que ferait-elle ici, de toutes manières ? Elle lui avait dit qu'elle avait une soirée.
Sa réflexion fut interrompue par une présence à ses côtés, qui l'entraina avec elle. Delcourt. Cette fois-ci, plus de doutes, c'était bien elle. Ils marchèrent d'abord tranquillement, puis, quand la porte fut en vue, ils se mirent à courir.
-Delcourt, mais qu'est-ce que tu fais ? parvint finalement à articuler Nate, quand il eut repris ses esprits.
-Je t'enlève Kingsley, tu ne l'as pas remarqué ?
Nate s'arrêta, se dégageant de la prise de la jeune fille.
-Tu quoi ? Je ne peux pas partir, la soirée...
-Est tellement incroyable que tu étais caché dans un coin. Ce qui démontre à quel point tu es indispensable, non ?
Diane le regardait intensément.
-Mais si tu veux y retourner, vas-y. Je ne te retiens pas.
Son ton était devenu sérieux et Nate comprit que sa réponse serait décisive.
-Je reste.
« Avec toi ». La suite mourut sur ses lèvres, mais il sentit qu'il avait fait le bon choix.
Diane se remit à marcher, un léger sourire aux lèvres.
-Il me semblait bien que tu t'ennuyais.
-Tu étais là depuis le début ?
Nate eut un instant l'espoir que cela soit vrai, et qu'il l'ait réellement aperçue au cours de la soirée.
-Non, le détrompa la jeune fille. Je te l'ai dit, j'avais une soirée. Mais c'était évident. Et je n'étais pas là pour mettre un peu de piquant.
-Du piquant ? Tu essayais de te barrer à chaque fois !
-Deux fois seulement Kingsley. Il fallait bien t'occuper.
Nate aimait bien la manière dont elle prononçait son nom de famille. C'était totalement insolent, et pourtant, cela lui plaisait. Elle avait réponse à tout, toujours. Et surtout, elle avait raison, il s'était ennuyé ce soir. Pourtant, il répliqua :
-Ta soirée ne devait pas être si excitante non plus, si tu es venue. Je te manquais ?
-Tu rêves Kingsley ! Le monde ne tourne pas seulement autour de ton petit nombril égocentrique.
Le brun ne put s'empêcher de rire franchement :
-Ça veut dire oui ?
Diane sourit à son tour, incapable de répondre. Elle-même ne comprenait pas vraiment son geste. Cela avait été impulsif, elle avait ressenti comme une urgence qui la poussait à faire cela. Et tout son être lui criait qu'elle avait raison.
Elle frissonna. Elle aurait au moins dû prendre une veste, au lieu de partir aussi brusquement.
Nate la vit frissonner. Il n'hésita pas longtemps avant de retirer sa propre veste.
Diane l'observa, un sourire aux lèvres :
-C'est tellement cliché.
Pourtant, quand il la posa sur ses épaules, elle ne le repoussa pas.
-Je n'ai pas envie qu'on m'accuse si tu meurs de froid.
Elle leva la tête vers lui, et un sarcasme mourut sur ses lèvres. Il ne se moquait pas d'elle. Elle resserra la veste sur ses épaules, appréciant la chaleur qu'elle lui procurait. Par son geste, elle sentit le parfum du brun, qui avait imprégné le tissu. Elle le respira, appréciant le parfum épicé assez surprenant.
Leurs pas les avaient menés jusqu'au château. La nuit était claire, et la silhouette sombre du bâtiment se découpait de manière imposante dans la nuit. Les fenêtres du rez-de chaussé, illuminées révélait qu'il était occupé.
Diane jura entre ses dents.
-J'imagine que c'était ici ta soirée.
Nate regardait le château d'un air intéressé. Diane craignit un instant qu'il les dénonce.
-Ça va compliquer les choses, on ne va pas pouvoir rentrer. Et je n'ai pas de plan B.
-J'ai peut-être une solution. Tu me fais confiance ?
-Jusqu'à un certain point...
Face au regard insistant du jeune homme, Diane reprit :
-Oui, je te fais confiance.
En disant cela, elle se rendit compte que c'était vrai. Elle avait conduit le préfet jusqu'au château, avait évoqué la soirée sans crainte. Elle ne doutait plus du jeune homme, ne se méfiait plus d'un mauvais coup de sa part. Elle savait qu'il ne lui voulait pas de mal.
-Alors c'est parti.
Diane le suivit alors qu'il contournait la bâtisse. Parvenus de l'autre côté, un trou béant créait une ouverture dans l'un des murs. Ils le traversèrent et pénétrèrent dans le château. Nate semblait savoir où il allait, mais il restait prudent et ils avancèrent lentement. Diane n'était jamais venue dans cette partie du château, et elle comprenait pourquoi. Cette aile n'était pas aussi praticable que celle qu'elle connaissait. Finalement, ils parvinrent à un escalier.
Nate la rassura sur sa solidité, et il commença à gravir les échelons. Diane eut alors la confirmation de ses soupçons. Lui aussi venait régulièrement au Château.
Quand elle eut franchi la dernière marche, elle s'arrêta, saisie par le spectacle qui s'offrait à elle. C'était magnifique. Impossible de le voir depuis le parc et ses sentiers balisés, mais une partie du mur était effondré, laissant une large ouverture vers le parc et le ciel étoilé. L'espace infini du cosmos qui s'invitait au Château, un appel à la contemplation. C'était majestueux et indescriptible.
-J'ai découvert cet endroit l'année dernière. Je savais déjà que tes potes squattaient souvent ici, ne t'inquiète pas. Mais vous n'avez pas tout exploré. L'escalier est encore en assez bon état. Il y a juste le mur qui est un peu en moins bon état. Je crois que ça date des bombardements de la seconde guerre mondiale.
Il meublait, parlant de tout et de rien. Il semblait un peu gêné. Diane ne disait rien, émerveillée face à la beauté du lieu.
-C'est tellement beau.
Elle avança vers l'ouverture du mur, et finit par s'asseoir, ses jambes pendant dans le vide.
-Merci de m'avoir emmené.
Nate la rejoignit et s'assit à côté d'elle.
Ils restèrent quelque temps en silence, contemplant le ciel. Leurs épaules se touchaient, c'était agréable de sentir la chaleur de l'autre au travers des étoffes. Réconfortant. Vu d'ici, loin des pollutions lumineuses de la ville, les étoiles semblaient être plus nombreuses, semblaient briller plus intensément. Ils n'étaient qu'un point dans l'univers.
Sous leurs pieds, la soirée battait son plein et la musique montait jusqu'à eux.
Nate se remit sur ses pieds, et tendit la main à Diane :
-Mademoiselle, m'accorderez-vous cette danse ?
-Volontiers !
Diane attrapa la main du brun d'un geste sûr, et se releva à son tour.
La musique leur parvenait de manière étouffée, freinée par l'épaisseur des murs et du plancher. La lune illuminait la scène d'une lumière blanche et crue.
Ils esquissèrent quelques pas, dans cette ambiance un peu magique. En bas, la musique changea, le rythme se fit plus lent.
Il se regardèrent et se rapprochèrent. Diane noua ses mains autour de sa nuque, Nate entoura des siennes sa taille. Ils dansèrent, se mouvant lentement. Le temps leur parut s'étirer à l'infini, mais finalement la chanson prit fin.
-Ça aurait été vraiment dommage que tu arrêtes la danse, murmura Nate.
-Idiot, j'aurais toujours pu danser un slow. Tu le fais bien toi.
Pour toute réponse, Nate resserra son étreinte, continuant de faire danser la jeune fille.
-C'est parce que j'ai la meilleure cavalière.
Leurs visages étaient si proches qu'ils se touchaient presque. Lentement, Nate combla l'espace restant, elle sentait son souffle s'écraser sur ses lèvres. Il posa ses mains sur ses hanches, un frisson de plaisir parcourut le corps de la jeune fille.
-Tu ne vas pas me frapper cette fois ci ?
-Embrasses moi au lieu de raconter des conneries, murmura-t-elle, pleine d'impatience.
Alors il posa ses lèvres sur les siennes, dans un geste très doux. Diane répondit, plus fougueuse, et leur baiser s'approfondit. Ils ne semblaient pas pouvoir en avoir assez l'un de l'autre, l'atmosphère était chargée d'électricité.
Finalement, comme à regret, ils se détachèrent. Ils avaient tous les deux les yeux brillants, et le regard qu'ils échangèrent était comme une promesse.
Plus rien d'autre ne comptait, sinon eux deux.
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