Chapitre 31

Elle resta mutique durant tout le trajet qu'ils effectuèrent jusqu'à la salle de cours. Nate et Cameron devisaient entre eux, sans s'occuper d'elle. Le brun n'avait même pas besoin de son aide, il poussait seul son fauteuil.

Ils se séparèrent finalement, et Diane resta seul avec le préfet. Ils entrèrent dans la classe, où il fallut que Diane installe le brun. Elle enleva la chaise, poussa le bureau pour faire place au fauteuil. Ce dernier s'installa, sans un regard ou une parole de remerciement.

Diane ne s'attarda pas, elle balaya la salle du regard pour trouver une place vide.

-Qu'est-ce que tu fais Delcourt ? l'interrompit le jeune homme, en train de sortir ses affaires.

-Je vais à ma place, répliqua-t-elle sèchement.

Malheureusement pour elle, ce fut ce moment-là que choisit le professeur pour rentrer dans la salle.

-Eh bien Mademoiselle, que faites-vous encore debout ?

-Je rejoins ma place Monsieur.

-Quel besoin, alors que vous en avez une de libre juste à côté de vous ?

Diane serra les dents, et acquiesça. Elle n'avait rien à objecter, sinon qu'elle avait le premier rang en horreur.

-Je savais bien que tu ne pourrais plus me quitter, fut la seule remarque du préfet.

Diane ne prit pas la peine de répondre, se retournant ostensiblement.

Elle capta le regard de Zed, qui lui fit un signe désolé. Elle lui sourit, il n'y pouvait rien. Elle prit cependant conscience de sa place, et du fait qu'ils étaient bien trop éloignés pour tenter une quelconque communication.

Elle laissa donc son esprit vagabonder, sous les regards exaspérés de son professeur, et ceux, attentifs de son voisin.

A la fin de l'heure, comme à son habitude, elle bondit. Avant de se rappeler qu'elle devait se coltiner Kingsley.

Nate avait observé la blonde durant tout le cours, et avait parfaitement remarqué qu'elle ne tenait plus en place depuis les 5 dernières minutes. Il riait sous cape, et se permit même de sourire franchement lorsqu'elle se tourna vers lui, la mine sombre.

Il prit alors tout son temps pour ranger ses affaires, les rassemblant lentement. La jeune fille, debout à ses côtés avait croisé les bras, elle attendait, tapant nerveusement du pied.

Elle finit par craquer :

-On va être en retard.

Nate releva la tête et croisa son regard :

-Depuis quand ça t'importe ?

Diane détourna le regard, sans répondre. Elle était bien consciente d'avoir perdu. Elle était bien loin de la confiance que lui avait insufflé les paroles de Spark une heure auparavant. Son impuissance la faisait bouiller intérieurement. Elle ne pouvait rien faire, l'aider reviendrait à signifier sa victoire, partir était impossible. Elle ne pouvait qu'attendre son bon vouloir.

Il termina enfin, et ils purent partir.

La salle suivante n'était heureusement pas très loin. Le professeur accueillit Nate avec sollicitude, mais le regard qu'il jeta à la blonde fut peu amène.

Alors qu'une nouvelle fois, elle l'aidait à s'installer, il lui fit une remarque :

-Au moins vous l'aidez.

Diane haussa un sourcil, s'assit sous le choc. Si même les professeurs s'y mettaient.

Le reste de la journée fut similaire à la matinée, la jeune fille assistait Nate, sous les regards lourds de reproche des élèves comme des professeurs.

Et les jours suivants furent également semblables.

Nate voyait bien que la jeune fille était au bout de ses capacités, mais ne s'arrêtait pas pour autant. Il lui en voulait toujours et il allait profiter de sa vengeance jusqu'au bout.

                                       ***
Diane eut la surprise un matin de trouver Nate en béquilles.

-Surprise ?

-Je suppose que cela ne signifie pas que tu n'as plus besoin de moi ? éluda la blonde.

-Content de voir que tu piges vite.

Elle leva les yeux au ciel, et se mit en route à sa suite. Au fur et à mesure de leur progression vers le Château, de nombreuses personnes les rejoignirent, s'exclamant face au nouvel état du préfet. Tous le plaignaient, lui souhaitaient un prompt rétablissement, espéraient que les béquilles étaient un signe encourageant.

Diane resta en retrait, écœurée de toute cette hypocrisie. Elle en venait presque à préférer les cours, où elle n'avait pas à supporter la cour jacassant autour du jeune homme. Presque cependant, car Nate n'était pas un ange.

Ils notaient tous les deux le cours, concentrés sur les paroles de la prof. Nate n'était concentré qu'en apparence, il s'ennuyait et cherchait un moyen d'agrémenter le cours. Son regard tomba sur la blonde à côté de lui, qui n'avait pas eu l'opportunité de regagner sa place du fond de la classe depuis son accident. La jeune fille était pour une fois concentrée sur sa prise de note, elle ne se préoccupait pas de Nate. Celui-ci lui donna alors un coup de coude, la faisant raturer sa feuille. Elle releva la tête, le visage fermé :

-Je ne te dérange pas ?

Nate, son sourire au coin des lèvres, eut une petite moue :

-Désolé, je n'ai pas fait exprès.

Diane secoua la tête, peu convaincue, et se repencha sur sa feuille.

Nate recommença. Diane dévia de nouveau sur sa feuille.

-Arrête ça immédiatement Kingsley, siffla la jeune fille.

-Tu me gênes Delcourt, fut sa seule réponse.

-Je te rappelle que c'est à cause de toi que je suis ici !

-Grâce à moi, corrigea-t-il.

Diane enrageait :

-Peu importe, laisse-moi écrire !

-Ecris de l'autre main, qui est gaucher aujourd'hui ?

-T'es vraiment con, s'énerva la jeune fille.

Elle n'eut cependant pas le loisir d'aller plus loin, la professeur l'interpella :

-Mademoiselle Delcourt, pourriez-vous éviter de déranger votre voisin, et par la même occasion, mon cours ?

La jeune fille était excédée. Cela lui retombait toujours dessus. Elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que Nate devait être fier de lui.

Elle abandonna, se mit le plus loin possible du brun, et tenta tant bien que mal de continuer à prendre en note.

L'heure de la pause méridienne sonna enfin, et Diane se dirigea vers la bande, libre pour une fois.

La voix de Nate dans son dos l'interrompit :

-Delcourt, qu'est-ce que tu fais ?

-Je vais manger, dit-elle sans se retourner.

-Tu n'es pas censé m'aider ?

La jeune fille se retourna vers lui :

-T'es pas handicapé des bras, tu n'as pas besoin de moi pour porter ton plateau, dit-elle, méprisante.

-Je suis en béquilles Delcourt, tu penses vraiment que vais pouvoir porter mon plateau ?

La jeune fille eut l'impression de se prendre une douche froide. Elle avait oublié ce détail. Elle fit cependant face :

-Et tu n'as pas de potes pour t'aider ?

-C'est toi la garde malade Barbie, répliqua-t-il d'un ton doucereux.

Diane capitula, lassée.

Elle fit signe à Zed, qui l'attendait de partir sans elle, et se dirigea vers le brun.

Ils marchèrent en silence jusqu'à là cantine, où elle prit son plateau en plus du sien.

Elle s'apprêtait à simplement le déposer sur la table où il s'était installé, mais il la retint :

-Reste la Delcourt, comment tu sauras quand j'aurais fini sinon?

La jeune fille déposa brutalement son plateau sur la table, et s'assit brusquement.

Si même le midi elle devait rester avec lui, elle allait exploser.

Pour en rajouter, ses potes arrivèrent, et elle fut bientôt entouré de tous ces gens qu'elle détestait.

Aucun ne faisait attention à elle, sauf Cameron, dont le petit sourire supérieur lui donnait envie de le lui faire avaler. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu se retrouver dans une telle situation, elle qui au début de l'année avait démontré tout son caractère dans cette même cantine.

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Hello! Que pensez vous de ces nouvelles péripéties pour notre chère blonde préférée?
Passez un bon dimanche 😘

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