Chapitre 26
Diane a piqué les pantalons de Nate après une énième pique, ce que ce dernier n'a pas apprécié. Elle danse toujours autant, au détriment de son sommeil, et surtout de ses amis, et un soir, au retour d'une séance de danse au studio, elle se retrouve à accueillir Astrid, qu'elle avait rencontré lors du bal d'Halloween. L'histoire reprend environ 1 semaine après.
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La chambre était baignée dans la pénombre, tout était silencieux. Diane ouvrit pourtant les yeux, sans savoir pourquoi. Elle savait seulement qu'il était trop tôt pour que ce soit l'heure de se lever. Un ronflement provenant du lit d'Astrid lui indiqua la cause de son réveil matinal. Elle eut un petit rire, et regarda l'heure : cinq heures quarante-cinq. Elle avait le temps d'aller faire un tour au studio de danse. Elle s'arracha avec regret de son lit encore chaud pour affronter le froid de sa chambre. Elle enfila rapidement une tenue de sport passe partout, attrapa ses clés et sortit. Elle avait effectué le tout dans le noir, et le plus silencieusement possible, ne voulant pas réveiller la tressée.
Elle s'adaptait petit à petit à la vie en colocation, à la présence quotidienne de quelqu'un d'autre, chose qu'elle n'avait plus connu depuis que son frère était parti dans ses études supérieures. Sa mère et elle ne se croisait qu'en coup de vent dans leur maison. Elle ne partageait même plus cela. Diane reprenait goût aux conversations impromptues : le matin en se brossant les dents, pendant leurs « devoirs », le soir dans leurs lits respectifs. Elle était restée silencieuse longtemps, n'avait plus été aussi proche que quelqu'un depuis son déménagement loin de Marc et Eloïse. Avant, elle s'exprimait dans la danse. Et elle voulait reprendre cela.
Elle savait qu'elle avait peu de temps ce matin, aussi décida-t-elle de se concentrer sur ses exercices préférés. Elle savait parfaitement qu'elle aurait dû travailler ceux sur lequel elle butait le plus, ceux qu'elle aimait moins, et qui la faisait vraiment travailler, mais elle n'était pas d'humeur ce jour-là. Elle voulait juste se décrasser, se réveiller avec ce qui lui faisait plaisir.
Elle prit quand même un peu de temps pour s'échauffer, avant de s'installer à la barre. Elle travaillait en silence, concentrée sur ses mouvements : plié, grand plié, pirouette, et on recommence. Enchainement de battements, de plus en plus haut, de plus en plus rapide. Quelques attitudes, tenues, et répéter jusqu'à ce qu'elle se sente chaude.
Alors elle se mit au milieu, pour faire quelques traversées. C'était ses exercices favoris, qu'elle exécutait toujours avec plaisir. Presque une chorégraphie, un enchainement fluide de mouvement qui l'emmenait d'un bout à l'autre de la salle.
Elle oublia le temps, et lorsqu'elle regarda l'heure, il était déjà sept heures vingt-trois. Elle devait s'arrêter là si elle ne voulait pas être trop en retard. Avec regrets, elle quitta les lieux.
Arrivé devant la porte du bâtiment, elle se retrouva face à Nate, qui sortait. Ils se dévisagèrent, le brun tachant de comprendre ce qu'elle faisait là, mais il renonça vite et s'engouffrant dans le passage, la bousculant au passage. Diane leva les yeux au ciel et entra à son tour. Elle n'aimait cependant pas tomber sur lui, elle savait qu'il ne laisserait pas son affront impuni, et qu'elle devait rester sur ses gardes. Elle ne devait pas lui donner des raisons de se venger.
Elle retrouva la chambre dans la même pénombre que lorsqu'elle était partie.
Astrid bailla bruyamment, toujours dans son lit :
-T'étais où ?
-Partie courir, répondit laconiquement la blonde.
-Si tôt ?
Diane s'épargna la peine de répondre en claquant la porte de la salle de bain.
La journée s'écoula, sans incident marquant. Et enfin, la dernière sonnerie retentit, libérant les élèves. Dans un concert de raclements de chaises, de paroles et de froissements de vêtements, la classe de Diane sortit. Tous avaient le visage sombre, et laissèrent éclater leur colère une fois dehors :
-Interro en dernière heure, ça se fait tellement pas !
-J'ai trop raté...
-Eh, c'était quoi la réponse à la question 2 ?
-Oh, j'ai pas mis ça, je vais avoir zéro...
Zed était lui aussi passablement énervé, il déversait sa colère sur Diane, qui l'écoutait en bonne amie compatissante. Le basané finit par se rendre compte qu'elle ne l'écoutait que d'une oreille.
-Je vois même pas pourquoi je t'en parle, t'as réussi hein ?
-C'était pas trop compliqué effectivement, répondit modestement la jeune fille. Elle n'avait eu aucune difficulté, mais n'appréciait pas vraiment le geste. Mais je suis d'accord sur le fait que c'est un connard.
-Ça, je me doute que t'es d'accord avec moi, rigola le basané. Du coup, parlons d'autre choses.
-De la dissert que tu dois terminer pour demain ?
-D'autre choses que les devoirs, espèce de rabat joie ! s'exclama Zed.
Ils se séparent sur ces mots, Zed était à son étage. Diane gravit le dernier escalier et pénétra à son tour dans sa chambre. Astrid était déjà là, penchée sur son bureau comme à son habitude :
-Salut la bosseuse.
-Salut la branleuse.
-Je sors d'une interro, dit Diane blasée en s'affalant sur son lit.
-De ?
-Math.
-C'est bien ce que je dis, conclut la tressée.
Diane l'avait mis au courant de sa prédisposition à cette matière un soir où Astrid pestait contre un exercice. Elle l'avait aidé, résolvant en peu de temps le problème.
La blonde était exténuée, elle ne voulait qu'une chose, c'était rester sur son lit et dormir, elle ressentait les effets de son lever matinal.
Mais motivé par l'exemple de sa coloc, elle se redressa, et se mit à travailler elle aussi.
Seulement, elle ne s'installa pas à son bureau, de toute façon inaccessible sous la montagne de bazar, mais sur le sol. Elle écarta les jambes en grand écart facial, plaça ses feuilles pour travailler sa souplesse en même temps.
-Tu ne fais jamais rien comme tout le monde en fait ? s'enquit Astrid.
-C'est ce qui fait tout mon charme.
Astrid ne répondit pas, et le silence se fit, chacune plongée dans ses devoirs.
-Tu pourrais venir m'aider, je comprends pas un truc, demanda la blonde au bout de quelque temps.
La tressée soupira, mais obtempéra. Diane se redressa légèrement, pour permettre à Astrid de voir sa feuille. La jeune fille s'était assise en face d'elle :
-Tu permettras que je ne t'imite pas, dit-elle en souriant.
Elle s'était étonné au début de voir la blonde dans des positions invraisemblables, mais s'était habitué rapidement et en plaisantait maintenant.
Elles discutaient tranquillement quand 3 coups furent frappés et la porte s'ouvrit :
-Yo Blondie, j'ai fini ! A moi la liberté, on sort ?
Zed apparu, et resta interdit devant la scène qu'il avait sous les yeux.
-Qu'est-ce que tu fous comme ça ?
Diane leva les yeux au ciel et se releva :
-Je m'étire, et accessoirement je bossais. Bon, tu veux aller où ? continua la jeune fille en s'activant pour sortir.
Zed l'attrapa par la manche alors qu'elle passait devant lui :
-C'est qui ?
-Astrid, ma coloc. Je t'ai déjà parlé d'elle non ?
-Peut-être, mais c'était il y a longtemps... Tu me dis vraiment plus rien en ce moment, je loupe des épisodes !
Diane eut un pincement de culpabilité, qu'elle masqua :
-C'était pas non plus un évènement majeur.
Elle était déjà dans le couloir, ajustant sa veste.
-Tu ne m'avais pas dit non plus qu'elle était jolie
-Tu ne m'avais pas demandé
-C'est sous-entendu dans ma question, et si tu dis rien, c'est qu'elle moche !
-Bravo Zed, et Clara ?
-Quoi Clara ?
La blonde pouffa, et lui donna une bourrade :
-Fais pas le con !
-Mais j'ai rien dit, elle est jolie c'est tout, c'était juste une remarque.
-Ah ok, attends alors.
Diane retourna sur ses pas et passa la tête dans sa chambre :
-Astrid, ça te dit de venir avec nous ? Zed propose.
Le basané eut une grimace :
-Quoi, mais non !
La jeune fille revient vers lui :
-Elle arrive.
-T'es tellement chiante quand tu t'y mets, soupira Zed, intérieurement pas si désolé.
La tressée arriva rapidement, et ils se dirigèrent vers la sortie.
-Du coup, Zed, Astrid, Astrid, Zed, j'ai déjà parlé de chacun à chacun, voilà vous vous rencontrez en vrai.
-Pourquoi je ne t'ai jamais vu en cours du coup ? s'étonna le jeune homme.
-Je suis en cours avancé.
-Ah, on a un génie avec nous !
-Merci Zed de faire le mec de seconde zone directement, le taquina Diane.
-Non mais attends, du coup tu prépares les facs américaines ?
-Oui, je vais passer les SATs à la fin de l'année, et peut-être intégrer l'ivy league...
Zed siffla doucement, et poursuivi la discussion. Diane se désintéressa, elle avait déjà entendu les détails. Elle replongea dans ses pensées, essayant de réfléchir à la façon dont elle pourrait aller danser à la fin de la journée.
Ils furent rejoints en route par Spark, qui se mit au niveau de la blonde :
-C'est Astrid ?
-Enfin sous vos yeux.
-Elle est canon, apprécia la rousse.
-Je sais, Zed l'a déjà fait remarqué, répondit la blonde, placide.
Spark analysa avec plus d'attention le couple qu'ils formaient.
-Tu crois qu'elle est intéressée ?
-J'en sais rien, je suis pas voyante !
-Ce sont tes potes !
-Qui se sont rencontrés il y a 10 minutes, Spark.
Alice fit la moue :
-J'aurais mes propres renseignements si tu ne veux rien me dire.
Ils étaient finalement arrivés au château. C'était dans l'une des salles du rez-de-chaussée qu'ils se réunissaient quand il commençait à faire froid. Diane adorait cette ambiance, elle ne se lassait pas de la majesté de l'endroit, et l'intérieur était aussi impressionnant, surtout dans les salles intactes.
La bande était déjà là, ils se poussèrent pour élargir le cercle et les inclure.
Chacun discutait avec son voisin proche, et Diane constata qu'Astrid n'avait pas besoin d'elle pour s'intégrer. Elle discutait tranquillement assise entre Zed et Nigel.
-Eh, ça vous dirait un je n'ai jamais ?
Tous approuvèrent bruyamment l'idée, et Diane ne put que suivre. Ils distribuèrent les gobelets et les remplirent.
-Qui commence ?
Le jeu n'avait pas vraiment d'allure, tous discutaient plus entre eux, personne ne s'écoutait, car personne n'avait vraiment d'idée. Souvent Zed aidait à démarrer, mais il était ce soir-là trop occupé à parler avec Astrid. Ce qui donna une idée à Nigel :
-Ecoutez moi ! Je n'ai jamais été sur 2 filles en même temps, dit-il en adressant un regard lourd de sous-entendu à Zed.
Tout le monde éclata de rire, malgré la grimace du basané. Il ne fut cependant pas le seul à boire.
Spark reprit la main, le jeu se poursuivit sans que la blonde s'implique réellement. Elle fut sortie de sa rêverie par un coup de coude insistant :
-Blondie, tu l'as jamais fait ?
-Pardon ?
-La question était : est ce que tu as déjà... tu vois ? expliqua-t-il en s'accompagnant de gestes explicites.
Diane le regarda bizarrement, mais attrapa son verre, qu'elle vida.
-Je vous l'avais dit, conclut le basané.
-Ma vie sexuelle ne te regarde pas Zlotowsky.
-Ça attaque sur le nom de famille, s'étonna le jeune homme, l'œil malicieux.
Le jeu changea de forme, abordant des questions plus personnelles, auquel Diane essaya de s'intéresser, sans grand succès.
-Et toi blondie, ton plus grand rêve ?
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Enfin un chapitre! Et il est long, je crois que c'est le long que j'ai écrit jusqu'à présent! Je vous laisse sur du suspens, mais ne vous inquiétez pas, la suite arrive dimanche prochain, peut-être même avant
Que pensez vous de ce chapitre, de la relation de Diane avec Astrid? Zed?
De la relation entre Zed et Astrid?
Des bisous
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