Partie 6
Moving Shadows II - Two steps from hell
Is this desire - PJ Harvey
Lead me home - jamie N Commons
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Daryl se redresse brusquement, comme répulsé. Elle le fixe, soulagée mais aussi instantanément inquiète de voir son air furieux.
Ensuite, déferle un flot de colère, de reproches, de paroles auxquelles il ne l'a jamais habituée.
" Où on est ?! regardant autour de lui, revenant toujours à elle, ne la laissant pas répondre. Putain... ! Mais qu'est c'que t'as foutu avec mon arbalète ?! Pourquoi elle est accrochée au levier de vitesse ?! Si tu me l'as voilée, je te promets que j'te défonce... ! mauvais.
- Elle allait tomber du pick-up, alors... commence-t-elle à se justifier.
- Et tu crois qu'c'est en m'collant la gueule sur tes pauv' nichons que ça va m'faire oublier qu'tu m'as shooté en pleine tête ?! T'as déconné pétasse ! Méchamment déconné ! Qu'est-c'qui t'a pris, bordel ?! ne l'écoutant pas une seconde.
- Y avait un rôdeur juste derrière toi ! J'ai pas voul... !
- Et puis c'est quoi c'te odeur de gasoil ?! grimaçant. Me dis pas que t'es même pas capable de faire le plein sans t'en foutre partout ?!
- Le jerricane était super lourd et il m'a éclaboussée en tomb... regardant son jean maculé, sentant encore des relents remonter de ses jambes.
- On est où là ?! Pourquoi t'as pas continué ?... Parce que tu t'es perdue en plus ?! comprenant au fur et à mesure de ses mots. T'arrives même pas à retrouver Alexandria ?! Tu sais même pas lire une carte ?! Mais à quoi tu sers, en vrai, espèce de gourdasse ?!
- La carte s'est envolée quand j'ai voulu faire demi-tour... fronçant les sourcils à son tour
- Et tu m'as foutu quoi sur la gueule là ?! C'est quoi ces trucs dégueulasses ? en tirant sur son pansement de fortune, découvrant de quelle protection il est fait, l'air dégoûté.
- J'ai fait avec ce que j'avais : tu pissais le sang !
- La faute à qui connasse de mes deux ?!" hurle-t-il encore un peu plus fort.
Retenant sa langue, se contentant de prendre une grande inspiration en le fusillant du regard, Emma sort du véhicule, ne sentant pas la fraîcheur du petit matin mordre ses épaules et ses bras nus, perçant son débardeur. Elle grimpe sur le pare-choc arrière pour se hisser sur la plateforme du pick-up. Elle refuse de passer une seconde de plus avec lui. Il va se calmer. Il va prendre le volant. Il va faire exactement ce qu'il veut, mais elle ne veut plus le voir pendant un moment. Elle ne comprend rien. Mais elle n'a pas la force, là, maintenant, de l'affronter. Elle n'arrive même pas à se réjouir du fait qu'il ait repris connaissance et qu'il aille plutôt bien physiquement. Elle ne peut que le maudire et pleurer de le maudire. Crétin d'idiot d'homme !
Pendant ce temps, Daryl tente de sortir du côté passager, s'escrimant sur la portière verrouillée. "Et pourquoi elle a mis la sécurité enfant, c'te tarée ?!", pense-t-il hors de lui.
Il la rejoint quelques secondes plus tard sur la plateforme, la découvrant assise sur le plancher, le dos appuyé à la cabine, les coudes sur les genoux repliés, la tête penchée en avant entre ses bras, tresse en grande partie défaite, ses cheveux trop longs recouvrant tout autour d'elle, comme se cachant derrière un rideau sombre. Voulant sans doute se rendre invisible au monde. Mais cela n'impressionne pas le chasseur. Cela ne le calme pas non plus.
" Tu vas pas m'refaire le coup de la minette offusquée et vex' qui se sauve parce qu'on lui a dit qu'elle était pas si belle que ça !" se plantant devant elle, alors qu'Emma reste immobile, toujours courbée se protégeant dans sa bulle de survie...
Il se penche en avant, au dessus d'elle, et la saisit sans douceur par les épaules, la soulevant sans mal. Elle s'étire telle une poupée de chiffon, sans toucher le sol, avant de se retrouver debout sur ses jambes, sans un son, sans un mot ni un geste de protestation, face à lui. Il s'approche encore, l'acculant contre la cabine. Elle redresse la tête face à lui, le visage livide, baigné de larmes, qui marbrent ses joues maculées de sang séché. Mais le regard froid, devenu ocre sombre, elle ne repousse plus les mèches qui lui barrent encore le visage, en fines lignes brunes rectilignes, recouvrant même la partie rase de sa tête. Elle ignore qui elle a en face d'elle. Sans doute pas son ami. Elle ne reconnaît sûrement pas l'homme planté là et appuyé volontairement et de tout son poids contre elle.
Daryl domine la femme de toute sa hauteur, la rage bouillonne encore en lui, ne la maîtrisant pas, ne se l'expliquant même pas vraiment non plus. Il ne se souvient que de la peur glaçante qui a figé ses veines avant de perdre connaissance en voyant Emma dans une dernière image de plus en plus floue. Et cette peur s'est mutée en rage bouillante quand il a ouvert à nouveau les yeux, un bourdonnement incessant dans ses oreilles, ne comprenant pas davantage cette première image d'Emma, cet angle saugrenu, cette position inattendue, bien trop proche du corps de son amie. Il ne s'est senti qu'oppressé, perdu, en rage, enragé d'avoir perdu le contrôle.
Elle ne comprend rien. Si ce n'est qu'il va la frapper. Maintenant. C'est sûr. A coup de tête. Ou à coup de poing. Peu importe. Mais il va lever la main sur elle, elle le sait. Elle reconnait ce regard. Elle l'a déjà vu chez d'autres. Et elle est prête. Gorman lui a déjà infligé bien pire. Il la terrorisait littéralement, à longueur de temps. Mais cette fois, elle est prête, parce qu'elle ne craint pas Daryl. Et parce qu'elle le mérite. Sans doute un peu.
Daryl la fixe, appuyé volontairement tout contre elle. Il ne saisit pas ce qu'il lit dans son regard froid, si sombre depuis son réveil, comme si elle était prête à encaisser le pire. Mais il n'a qu'une envie qui lui serre subitement le ventre, qui l'empoigne comme une évidence, qui lui fait serrer les poings à s'en faire mal, qui lui coupe le souffle. Il ne veut que l'embrasser à pleine bouche.
Des sifflements légers, aigus, envahissent l'air subitement. Ils lèvent les yeux vers les cimes, l'un regardant à droite, l'autre à gauche. Ces sifflements ne sont pas des oiseaux. Ils le savent. Mais ils sont partout. Ils les reconnaissent alors que leur sang se fige encore, propulsés à nouveau dans le même cauchemar.
Daryl se recule de la jeune femme, l'agrippant par les bretelles de son débardeur, par pur réflexe, pour s'assurer qu'elle le suive. Puis il saute par dessus la lisse du pick-up. Levant la tête vers la plateforme, d'un geste, sans un mot, il l'invite à faire de même, détectant immédiatement son hésitation.
" Viens, grouille !" lui somme-t-il affolé, tendant vers elle son bras le moins amoché, la main grande ouverte.
Emma pose un pied pas très assuré, à son tour, sur le bord de la plateforme, et sa main semble soudain hésiter à s'appuyer sur le biceps de l'homme, puis elle se ravise pour préférer le bord de la caisse. Elle saute alors des trois-quarts de sa hauteur, tombant à pieds joints sur le bitume, à côté de Daryl qui ne peut cacher sa surprise et son incompréhension d'un pincement de lèvres, pour ce flagrant manque de confiance. Elle se contente de hocher la tête pour lui signifier que tout va bien.
" Dépêche ! on dégage !" lui répète-t-il alors qu'ils font chacun le tour du véhicule pour reprendre leur place attitrée.
Emma met déjà le contact tandis que Daryl saute à peine sur le siège, et elle lance le véhicule, qu'il n'a pas encore claqué la portière.
Elle accélère aussi vite que le vieux pick-up le permet encore, sur la route qui décrit une courbe sur la droite au bout de quelques mètres. Elle ne regarde pas le chasseur, ne se rendant pas compte qu'il s'agite, se contentant de garder sa trajectoire, les sifflets plein la tête.
" Ils ne nous lâchent pas, putain !" crie Daryl, rageur, regardant par la fenêtre à la recherche d'un Sauveur invisible.
Il a dégagé son arbalète d'un geste, sans prévenir, manquant de blesser la main d'Emma posée sur le pommeau du levier de vitesse, qui a ôté ses doigts en hâte, lui jetant un regard assassin qu'il n'a même pas relevé. Il arme un carreau en posant la crosse sur le sol entre ses jambes, tant bien que mal.
Après la courbe, Emma découvre un pont surplombant la route. Elle lève le pied, saisie d'une nouvelle vague de terreur, tandis que le véhicule approche du pont.
Occupé à vérifier les balles dans le barillet du 357 qu'il a laissé sur la banquette avant de rejoindre Emma plus tôt, Daryl lève enfin le nez devant lui, sentant qu'elle a ralenti.
" Qu'est-c'que tu fous Em' ?! Tu veux qu'ils nous chopent !? C'est pas le moment de ralentir... !
- Je sais où on est... articule-t-elle, le regard fixe.
- Quoi ?! incrédule, ne comprenant pas ce qu'il doit regarder mis à part le pont.
- J'ai déjà vu ce type...
Alors que le véhicule approche lentement de la structure en béton, Daryl comprend qu'un rôdeur est pendu par dessus la barrière de sécurité du pont. Son pull est marqué d'une grande croix de peinture rouge sale.
" Ils ont pendu ce mec sous nos yeux... et nous ont obligés à le regarder mourir..." explique la jeune femme revoyant les images dans sa tête.
Emma était restée dans le van avec Maggie, mais elle avait bien compris que ce n'était pas un rôdeur qui avait surgi en haut du pont, à contre jour, accroché à une corde, se tortillant pendant de longues secondes, entre elle et le reste du groupe dehors, tous alignés sur la largeur de la voie.
Elle arrête le camion en arrivant à sa hauteur, réalisant qu'ils ne lui ont même pas tiré une balle... quand le coup de feu la fait sursauter, ne pouvant retenir un cri de surprise.
Fascinée par le rôdeur gigotant mollement, elle n'a même pas vu Daryl baisser sa vitre, se pencher à moitié au dehors et tirer une balle de 357 pile dans la tête de la créature, le coup résonnant contre les parois du pont.
" On dégage maintenant..." dit-il froidement en reprenant sa place.
Emma le regarde une seconde et appuie à nouveau sur l'accélérateur.
" ...Je sais où on est, maintenant..." ayant déjà fait le trajet dans l'autres sens.
Au bout d'un moment, ils réalisent que les sifflements ont cessé, et que leurs rythmes cardiaques ont repris leur allure normale. Daryl observe leur matériel répandu au sol. Il tend la seule bouteille d'eau entamée qu'il trouve à sa voisine, qui refuse en silence, ne quittant pas la route des yeux. Il boit en la regardant un instant. Le bourdonnement à ses oreilles semble s'être un peu atténué, surpassé par la terreur des sifflets et maintenant par la fraîcheur relative de l'eau dans sa bouche. Il sait qu'il a dépassé les bornes, qu'il a dit des choses qu'il ne pensait pas. Il se rend compte que s'il est toujours vivant, c'est certainement grâce à elle, et peut être même à ses serviettes hygiéniques. Mais qu'il a surtout craché toute sa haine du monde, toute sa connerie et toute son inquiétude de l'avoir laissée encore seule. Il se doute qu'elle ne lui décrochera sans doute plus un mot d'ici un grand moment. Et il ne peut pas lui en vouloir. Les mots qu'Abraham avait eus à la Colline, se répètent encore distinctement. Et Daryl se souvient aussi de la réponse qu'il lui avait faite à l'époque "rien n'est pour de bon". Alors, là, il essaie de se détendre contre le dossier, posant sa jambe droite sur le tableau de bord, se mordillant le bout du doigt en regardant le paysage défilant, encore plus lugubre que d'habitude.
Le réservoir rempli, le vieux Ford ne perd plus de temps, n'hésite plus, tourne, vire et retrouve son chemin en quelques heures et sans plus d'arrêt.
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Le soleil a couru la majorité de son parcours quand Tobin ouvre le portail, le faisant grincer sur son rail, hochant la tête en signe de bienvenue, scrutant l'habitacle à la recherche du troisième passager, quand le pick-up pénètre lentement à nouveau l'enceinte de la petite zone préservée.
Emma serre le frein à main au bout de quelques secondes et coupe le contact, que Daryl sort sans un mot tandis qu'ils aperçoivent Rick arriver vers eux d'un pas rapide. Son visage se ferme à vue d'oeil en réalisant qu'ils ne sont que deux.
Les deux hommes viennent au devant l'un de l'autre. Emma n'entend pas leur premiers mots. Elle se contente de rassembler ses affaires éparpillées, de les jeter dans son sac qui a glissé le long de la banquette, derrière ses pieds, de remettre son couteau, posé devant elle sur le tableau de bord, à sa ceinture et de glisser enfin le magnum dans son sac avant de descendre du véhicule.
"... D'accord... on va faire autrement... conclue calmement Rick. Le principal, c'est que vous soyiez revenus... entiers... posant une main sur l'épaule de son ami, tout en regardant Emma arriver à sa hauteur, le regard de plus en plus inquiet en voyant surtout l'état du visage de la jeune femme. Emma, tu veux bien me dire comment... ?" commence-t-il d'une voix douce.
Mais la jeune femme regarde l'homme, puis le chasseur, encore plus froidement, sans s'arrêter, le visage fermé, avant de se mettre à courir loin d'eux.
" Pas la peine de lui passer un savon... Elle me fait déjà sévère la gueule, pour toutes les saloperies que j'lui ai balancées... explique Daryl à son ami sans la quitter des yeux.
- Pourquoi j'l'engueulerais ? surpris, ne comprenant pas.
- Elle m'a tiré dessus, dégageant ses mèches et montrant sa plaie déjà coagulée au cou. Mais parait qu'y avait un macchabée derrière moi... et elle maîtrise pas encore son 357...
- Son... ! Quoi ?! D'où elle a un 357 ?! commençant à mieux comprendre. Pourquoi lui avoir filé ça, Daryl !? T'as vu comment elle est gaulée ?! tendant le bras comme pour la désigner.
- C'est elle qui l'a choisi ! haussant les épaules. J'savais même pas qu'il y en avait un à l'armurerie... ! Et je lui ai dit exactement la même chose, mais elle l'a mal pris, tu peux m'croire... On va travailler, hochant la tête en regardant le sol. Enfin, si elle me reparle un jour... regardant dans la direction où elle était encore visible la seconde d'avant.
- Qu'est ce que t'as fait pour qu'elle soit à ce point furax après toi ? un demi sourire sur les lèvres, n'imaginant pas que cela puisse être si grave.
- Que des conneries... regardant ses pieds. J'crois qu'elle a voulu m'sauver la vie... mais j'ai rien compris..."
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Emma tient l'arme à bout de bras. Elle a entassé des sacs de sable, des bottes de foin à quelques mètres de la muraille nord. Personne ne vient dans ce jardin inoccupé. Elle peut s'exercer sans déranger personne. Faut qu'elle se dépêche un peu si elle veut s'entraîner raisonnablement car le soleil ne va pas tarder à se coucher, maintenant.
Sur ces promontoires improvisés, elle a disposé des bouteilles, des boîtes et des canettes de toutes sortes. Elle recule encore d'un pas, venant buter contre le rebord de la terrasse. Elle se concentre sur son arme, sur sa cible. Au bout d'une ou deux secondes, elle appuie sur la gâchette et le coup part, assourdi par le long silencieux, allant se perdre quelque part dans l'herbe haute..
" T'es pas rendue..." constate la voix claire derrière elle, la faisant légèrement sursauter et tourner la tête vers le nouveau venu.
Elle découvre Carl venant à elle, son doux sourire aux lèvres.
" Vous avez ramené Carol, si tu es là ?" demande-t-il, confiant.
Mais elle secoue la tête, laissant pendre l'arme au bout de ses mains jointes, soudain très très lourde.
" Ah..." son sourire s'atténuant avec la déception.
Elle reprend sa position alors qu'il se tient près d'elle, la laissant faire. Elle tire encore une balle en quelques secondes.
" J'peux t'aider ?" propose-t-il, alors qu'elle l'encourage d'un hochement de tête.
Il se positionne juste derrière la femme. Il met son pied contre l'intérieur de sa cheville droite, poussant doucement vers l'extérieur.
" Ecarte plus tes jambes..." commence-t-il alors qu'elle sent son genou entre ses jambes. Faut que tu sois bien appuyée sur tes deux pieds."
Puis, avec le sans-gêne propre à l'enfance, il pose ses deux mains d'homme sur ses hanches, appuyant doucement pour lui faire sentir ce qu'il veut dire.
" Faut que tu sois bien plantée dans la terre, que tu gardes bien ton équilibre, tu comprends ?" lui parlant à l'oreille, tandis qu'elle acquiesce en regardant ses pieds.
Puis, comme Daryl avant lui, Carl enveloppe ses bras et son arme tendue devant eux deux, les yeux quasi à la même hauteur.
" Tu fixes le viseur, là... et tu le fais correspondre avec ta cible, la-bas... ajoutant le geste à la parole. Après, tu bloques... posant la paume de sa main droite sur le nombril de la jeune femme qui se tend ostensiblement, appuyant légèrement. Tu bloques quand tu es prête... et tu tires."
Carl reste immobile, mais ôte ses bras de l'arme, gardant sa main contre son ventre, la laissant faire. Emma se concentre et applique ses instructions à la lettre. Elle prend son temps. Tire. La canette vole dans un petit bruit métallique.
Elle se retourne en sautillant vers le garçon, un sourire illuminant enfin ses traits, avant de le serrer contre elle.
" Voilà ! se réjouit-il. T'as tout compris ! lui rendant son étreinte.
- Merci mon ange... chuchote-t-elle, lui laissant une bise sur la mâchoire.
- De rien... il est cool en plus... regardant l'arme, admiratif.
- Tu trouves... ? amusée, lui donnant l'arme.
- Carrément ! Et y a un silencieux avec !"
Emma ne peut retenir un nouveau sourire en observant l'enthousiasme du jeune garçon.
" Tu sais, on va trouver Carol, le regard toujours sur l'arme. Mon père va pas lâcher l'affaire..."
- Je ne suis pas inquiète... Ils feront une autre expédition...
- C'est pour ça que tu as changé ta coiffure ?
- De quoi ? posant une main sur ses cheveux recouvrant dorénavant les deux côtés de sa tête, et rassemblés en un chignon lâche à la base de sa nuque.
- T'es fâchée de pas avoir ramené Carol, alors t'as changé ta coiffure, et tu caches ton côté stylé ? levant son regard perçant sur la femme en face de lui.
- C'était pas un effet de mode, Carl... se défend elle doucement.
Elle passe ses doigts sur sa cicatrice, fixant l'oeil unique de l'enfant.
" Je ne veux surtout pas que tu vois ce moment de ta vie à chaque fois que tu me regardes... je sais que tu le verras tous les jours alors que ma marque peut être déjà invisible pour moi... pleine de culpabilité
- Ca te donnait ton style je trouve... sans aucune once de rancune dans la voix. Un peu comme les guerriers indiens...
- J'ai aucun lien avec les indiens... haussant les épaules.
- On s'en fout... Ca t'allait bien... c'était toi... il fait partie de ta vie à toi aussi ce moment, le regard s'assombrissant durant une seconde.
- ...
- Vous allez repartir et vous trouverez Carol. Faut pas t'en faire... veut la rassurer le garçon.
- Je ne vais plus aller nulle part, Carl.
- Pourquoi tu dis ça ?! s'étonne-t-il. Mon père aboie sans doute un peu trop, mais il est juste et il identifie bien les gens qui peuvent être utiles au groupe. Et après tout ce que tu as fait pour nous, c'est évident qu'on a besoin de toi...
- J'ai tiré sur Daryl hier..." lâche la jeune femme.
Carl fixe son amie, incrédule et marque un silence.
" Avec celui-là ? montrant l'arme, le ton plutôt admiratif, tandis qu'Emma acquiesce. Ca m'étonne que tu l'aies même touché ! Il est balèze à manier... bravo ! lui offrant son plus beau sourire. Et puis tu sais, Andrea aussi a tiré sur Daryl... révèle-t-il doucement. Et il en est même pas mort... J'pense que toutes les filles finissent par vouloir le shooter ce mec, non ?! plaisante-t-il, voulant accrocher le regard de son amie toujours focalisé au sol."
Le garçon remet l'arme dans les mains d'Emma, avant de faire mine de s'éloigner.
" Je suis sûr que mon père n'est même pas fâché contre toi, t'inquiète...
- T'es gentil... le remercie Emma
- Par contre, ils vont clairement moins aimer ta nouvelle coupe... J't'ai pas reconnue en arrivant... j'ai cru que c'était une de ces mamies d'Alexandria..."
Emma regarde le garçon sortir du jardin en silence, avec un léger sourire pour sa dernière remarque..
Elle se remet en position et tire encore quelques balles, mettant à profit les recommandations du garçon. Elle ne fait pas mouche à chaque tir, mais les projectiles viennent se ficher dans les cibles ou sur leurs supports, mais plus dans les herbes hautes toutes autour.
" Y a plus de Muskogee qui tienne..." murmure Emma pour elle-même
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