Partie 1

Hello hello...

Après Les Yeux Vitreux et Faire Envie Aux Affamés, voici la suite, surtout un interlude, de 7 chapitres au total, des aventures de ma douce Emma au pays des croqueurs enchantés... vous y découvrirez une Emma qui parle, qui gigote, qui crie, qui dit des gros mots, voire qui plaisante, si si !

Pour petite info, j'ai écrit cette fic entre la saison 6 et la reprise de la 7. Je ne savais absolument rien de ce terrible épisode 7x01... et j'ai fait avec, je n'ai corrigé, après diffusion, que les événements définitifs, les décès, mais pas les départs. Et puis je n'ai fait qu'un écart au fil de la série, du moins à ce moment là de l'histoire. Juste une petite incohérence  : Tara n'est pas partie. Du moins elle est revenue à Alexandria au moment de mon fait. 'Cause que ça ne pouvait être qu'elle... Alors merci de m'accorder cette petite entorse. Je l'ai faite exprès, ne me houspillez pas ^^

Enfin, côté musique, je mettrai des titres au fil des chapitres, certains ne correspondront sans doute pas par le texte, mais principalement par la mélodie ou l'ambiance. Ils sont davantage une playlist sur laquelle j'ai rêvassé, réfléchi et écrit... et qui s'avère être ma méthode de "travail" depuis...

L'univers et les perso de TWD ne m'appartiennent pas. Je ne gagne rien à rien à écrire ces lignes, si ce n'est mon amusement tout personnel, ainsi que le vôtre peut être aussi.

Enjoy and comment ! (youhou !)

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528491 - Hans Zimmer

Why'd you only call me when you're high - Arctic Monkeys

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Lucille brise.

Lucille mutile.

Lucille fracasse.

Lucille broie.

Encore.

Encore.

Encore.

Emma entend les hurlements de douleur que certains arrivent à expulser. Puis, sans vraiment se le formuler, elle entend des silences, comprend des chutes sourdes, lourdes, au sol. Certains ont très certainement perdu connaissance sous l'intolérable qui se déroule à quelques centimètres d'eux, survivants.

Emma voit, à la limite de son champ de vision, quelqu'un se porter en avant, à quatre pattes, soulevé de violents haut-le-coeur qui ne produisent rien, si ce n'est de la bile blanchâtre.

Elle ne réagit pas, n'a aucun geste de réconfort envers la personne. Elle ne peut pas. Pas tant que Lucille fait son oeuvre.

Elle regarde droit devant elle, sans ciller, sans même voir la clairière, le demi cercle qu'ils forment tous, à genoux, terrorisés, en nage de la nuit si chaude et moite de ce début d'automne. Elle est littéralement statufiée.

Parce que Lucille fait son oeuvre.

Puis, enfin, Lucille cesse.

Negan reprend la parole, à peine essoufflé, mais elle n'écoute pas, n'entend plus rien.

Au bout d'une éternité, Emma se retrouve sur ses pieds, vient soutenir quelqu'un qu'elle ne peut identifier, telle une simple machine dépourvue d'empathie réelle, pour l'aider à se redresser, en larmes, mais silencieux.

Elle suit son groupe, amputé de deux membres, qui monte un à un dans le camping-car, en rang d'oignons dociles. La personne montant devant elle se dirige vers l'intérieur gauche du véhicule. Alors sans rien demander, elle se défait de sa veste en jean qu'elle jette sur le siège passager, restant en tee-shirt à manches courtes, et elle se glisse à la place conducteur. De toutes façons, sa tête est vide, son corps a pris une nouvelle fois les rennes, mécanique.

Elle attend encore un moment et quand elle entend que se ferme la porte du véhicule, dans un claquement, sans un mot, elle met le contact et passe la première.

La route s'ouvre à travers le pare-brise du gros bahut, déchirée par les phares qui lancent une lumière d'un jaune blafard, mètres après mètres.

Si une horde surgissait en travers du chemin goudronné, là, maintenant, elle ne s'arrêterait sans doute pas, démunie de tout réflexe de survie. Ce serait sans doute la solution, d'ailleurs. Personne ne lui en voudrait, si ?

Ses passagers sont silencieux Elle entend à peine les quelques sanglots réprimés à l'arrière.

Emma ne fixe que la route, ses mains tiennent le volant fermement et jouent avec le levier de vitesses avec souplesse et sans accoup, pas comme Eugène qui les a secoués comme des pruniers, avant de se faire arrêter par les Sauveurs... Le camping-car est un vieux modèle et elle ne s'est même pas interrogée de la boîte de vitesses manuelle, au vu de la longue tige du levier allant jusqu'au sol du véhicule.

Le bahut file sur le ruban, sillonnant la forêt encore noire de nuit.

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" Emma... ? demande une voix masculine et douce. Emma, tu m'entends ? On est arrivés. Tu peux descendre, maintenant..." dit-il encore, rassurant, comme s'il parlait à un petit enfant endormi dans une voiture, en fixant la jeune femme, inquiet.

Mais Emma ne semble pas réagir, et reste immobile, le regard toujours fixé droit devant elle.

Elle entend pourtant bien l'homme sortir du véhicule, poussant un lourd soupir impuissant.

Le grand pare-brise devant elle s'ouvre maintenant sur l'enceinte d'Alexandria. Le jour s'est levé et la grisaille a envahi le ciel. La paroi de la muraille métallique est toute proche du véhicule, sur sa gauche. Elle a même stationné correctement le grand bahut. Il est vide dorénavant. Tous sont descendus, un par un, se soutenant les uns les autres, comme ils ont pu.

Mais personne n'est venu s'enquérir de savoir si elle avait besoin d'aide, elle. N'attendant personne, elle est restée là, les bras tendus, bien droits, les mains posées sur le volant.

Quelqu'un d'autre monte encore dans l'habitacle, par la porte latérale, derrière elle. Elle l'entend gravir la marche haute, dans un souffle bruyant de résignation. Elle sent aussi son poids faire légèrement osciller le véhicule. Mais elle ne bouge pas. Elle n'a pas l'envie, ni l'énergie de réagir. L'image d'Alexandria, de la rue, calme et déserte, lui suffit. Elle n'a pas envie de gérer davantage pour l'instant. Peut être qu'en restant là, ainsi, elle va finir par se faire oublier. Et par la même occasion, oublier tout.

" Emma..." marmonne la voix rocailleuse à son oreille.

Daryl regarde le profil immobile et inexpressif de la jeune femme qui ne réagit toujours pas à son prénom.

Quand Negan leur a intimé de partir - avant qu'il ne change d'avis - Daryl a bien vu qu'Emma était là. Mais il était lui-même si choqué, qu'il n'a pas pu être encore davantage surpris de la découvrir parmi eux. Et la voyant s'occuper d'un de leur compagnon, il s'est laissé déborder et n'a plus pris une seconde pour venir vers elle. Il n'a réalisé qu'elle avait pris le volant et les avait tous ramenés sains et saufs à travers la forêt quasiment noire, qu'une fois devant Alexandria, entendant grincer le portail que Gabriel tirait avec empressement.

Il faisait soigner sa blessure à l'épaule, quand Aaron est venu le chercher, le visage passablement inquiet. Celui-ci n'a eu qu'à prononcer le prénom de la jeune femme pour que Daryl laisse tout en plan, enfilant sa chemise à carreaux sans manche à même la peau, et court vers le portail de la petite ville. Il pensait qu'elle était toujours avec quelqu'un du groupe, n'importe qui, mais pas toute seule dans ce foutu van, bordel !

Alors de la voir là, immobile, insensible au monde autour d'elle, il sent sa culpabilité enfler encore davantage.

" Aller Emma, viens... On va sortir de là..." chuchote-t-il encore.

Mais quel minable il fait ! N'importe qui d'autre que lui est bien plus doué pour réconforter et guider les gens !

Daryl pose sa main sur le bras maigre, tendu à l'extrême au dessus du volant du véhicule. Il réalise que celui-ci est anormalement glacé, malgré la douceur de la nuit passée. Il recouvre alors totalement la petite main de la sienne, complètement crispée sur le volant. Elle est, elle aussi, totalement gelée d'être restée figée trop longtemps. Il doit forcer pour décrocher les doigts blanchis autour du cercle en plastique. Quand il détend un doigt, faisant attention de ne pas lui faire mal non plus, son voisin se referme comme une serre sur le support rond.

" Em'... s'te plait..." demande doucement Daryl, en comprenant son manège.

Pendant qu'il continue à lutter contre ses doigts enserrant le volant, il l'entoure de son autre bras, malgré la douleur sourde à son épaule, afin de l'obliger à sortir du fauteuil. Il s'avoue qu'il est même prêt à l'y obliger de force. De toutes manières, vu son gabarit minuscule d'enfant maigrelet, il n'aura aucun mal à la sortir de là, s'il le décide vraiment. Mais têtue, elle se tend encore davantage et un gémissement perce enfin ses lèvres entrouvertes et déjà craquelées de n'avoir pas été assez humidifiées.

Il sert encore davantage son étreinte autour de son corps, voulant la rassurer tout autant que la faire céder.

" Viens... sortons d'ici..." la supplie encore l'homme.

Mais la jeune femme secoue la tête obstinément, frôlant son torse de son oreille droite.

" Pourquoi ? demande-t-il doucement, voulant comprendre sa résistance.

- Il faut aller les chercher..." lâche-t-elle.

Les yeux, à nouveau éteints, qu'elle lève sur lui le glacent autant que ses mots.

"D'accord... on va aller les chercher... réprimant un soupir impuissant. Mais d'abord, tu dois venir avec moi.

- Tu promets ? insiste-t-elle

- C'est obligé..." déterminé.

L'homme scelle sa promesse en posant ses lèvres une seconde sur le dessus de la tête de la jeune femme, assise. Il pose à nouveau sa main sur la sienne, toujours accrochée au volant.

Emma consent enfin à lâcher prise et se lève doucement de son siège tandis que Daryl se recule pour la laisser faire, à son rythme, prêt à la recevoir au cas où elle faiblisse.

Puis il ouvre la marche jusqu'à descendre du véhicule, et en se retournant vers elle, il découvre son visage tuméfié, à la lumière du jour, et la blancheur encore frappante de son crâne à moitié rasé.

Elle marque un temps, sur le seuil, évaluant la hauteur de la marche à franchir, alors que ses jambes plient effectivement plus que nécessaire, à sa réception au sol. Dans un réflexe, elle s'agrippe au vêtement de l'homme, et elle regarde la paroi métallique, trouvant la tâche de sang séché à sa hauteur, là où son arcade sourcilière est venue se fendre, juste après que le Sauveur l'ait secouée d'agacement.

Daryl suit son regard et comprend dans cette petite tâche sombre ce qui a pu se passer.

La colère sourde qui bat en lui prend encore un niveau d'obscurité.

" On va soigner ça, déjà..."

Emma tient toujours sa chemise, reportant son regard vers lui, se contentant d'hocher faiblement la tête.

.

.

Daryl et Emma pénètrent dans la maison 74 silencieuse.

" Pourquoi tu t'es sauvé ?! l'accueille Tara. Je n'ai recousu que le dos, faut encore faire le devant, mon grand... la voix mourant sur sa plaisanterie, en découvrant Emma timidement camouflée derrière le dos de l'homme qui s'avance.

- Occupe toi d'elle avant, tu veux ?"

Ouvrant les bras, redevenue instantanément prévenante, Tara guide Emma jusqu'à une chaise, examinant son sourcil droit bien fendu. La plaie est déjà sèche et elle ne saigne plus. Tara trifouille dans des tiroirs.

" Daryl, installe toi sur la table, qu'on en finisse avec cet atelier couture, dit-elle sans le regarder. Emma, je vais juste mettre ce petit pansement. Ca devrait tenir la plaie sans avoir à faire de point, d'une voix plus douce. Même si tu risques d'avoir une marque, ma pauvre..." avec une moue désolée.

Emma hausse les épaules en fixant la jeune femme face à elle. Elle sent alors son souffle tiède sur ses lèvres quand Tara s'approche tout près de son visage pour déposer délicatement et correctement le mince pansement blanc.

" Voilà pour ça ! déclare Tara en reculant d'un pas, admirant son travail en penchant la tête sur le côté, comme une artiste devant son oeuvre achevée. Pour le reste, ça devrait se résorber tout seul..." restant évasive.

Emma ne demande rien, ignorant ce que recouvre ce "reste", et hoche la tête en signe de remerciement, avant de se lever lentement.

" A nous ?! demande Tara face à un Daryl à nouveau assis sur la table d'examen, le regard sombre.

- Tu m'as charcuté par derrière, ma vieille... maugrée-t-il.

- Ah... désolée... visiblement faussement navrée. J'ai jamais dit que j'étais douée en couture, mon pote...

- Je vais me démerder tout seul si tu veux bien... file moi c'tte aiguille là... lui montrant l'ustensile à quelques centimètres de ses doigts, faisant mine de ne pas pouvoir l'atteindre, exprès.

- Je vais le faire si tu veux ?" articule alors Emma d'une voix minuscule.

Tara se retourne vers elle, et Daryl lève le nez de sa blessure pour la fixer ; tous deux comme étonnés de la découvrir encore là.

Il hoche la tête à son attention, reportant son regard sombre sur Tara.

" Ca pourra pas être pire que cette acharnée, là...

- A ton service, Chéri !" s'exclame Tara légèrement, avant de s'éloigner dans la maison..

Emma, parée de l'aiguille courbe munie du fil sombre, identique à celui qu'elle voit chaque jour dans la glace en regardant sa tempe, se plante devant l'homme assis sur la table.

La plaie béante est à la hauteur de ses yeux et elle la fixe intensément une seconde, absorbée, avant de planter la pointe aiguisée de l'aiguille dans la peau souple.

Daryl souffle bruyamment et baisse la tête, ses mèches tombant et camouflant son visage, les mains crispées sur le rebord de la table alors que le métal stérile perce un trou, puis un deuxième sur les bordures de la plaie.

Emma fait le plus lentement et le plus doucement qu'elle peut. Le métal glisse assez facilement, mais elle doit tirer un peu plus fermement pour insérer le fil plus rugueux.

" Vache !" grogne Daryl.

Dans un réflexe, il resserre ses jambes restées grandes écartées et dans son mouvement aussi fort que brusque, bouscule Emma, installée là et pourtant bien plantée sur ses jambes. La main de la jeune femme se déporte et involontairement, elle tire sur le fil bien trop sèchement au goût de son patient.

" Pardon pardon !" s'écrie-t-elle, catastrophée, alors qu'il râle encore plus fort.

Mais la longueur de fil est passée.

" Chuis désolée... murmure-t-elle, reprenant son aplomb. Encore deux points et ça devrait aller.

- Tu vas me rendre dingue... baragouine-t-il, mi colère mi taquin, faisant mine de lui en vouloir..

- Après j'arrête, promis..." concentrée, le regard fixé sur sa tâche, ne comprenant pas le sous-entendu.

Quelques minutes courageuses plus tard, Emma a fini son bandage et Daryl a remis sa chemise.

" J'vais fumer une clope..." déclare-t-il, en guise de remerciement sûrement, sautant sur ses pieds, et en se dirigeant vers la porte d'entrée.

Emma ne commente pas, s'avançant vers l'évier pour se laver les mains.

.

.

" P'tain d'bordel de merde..." jure Daryl, planté sur le seuil de l'entrée en découvrant les deux femmes.

Emma est assise à son tour sur la table d'examen, et Tara est grimpée derrière elle, faisant reposer le dos de la jeune femme contre sa poitrine. La tête d'Emma repose contre son épaule, en arrière, les yeux mi-clos, au bord de l'inconscience, tandis que Tara lui frictionne les bras, voire la secoue franchement, comme pour la faire revenir à elle.

" Elle tremble comme j'ai jamais vu ! Elle fait un genre de convulsion ou un état de choc à retardement, j'sais pas ! Trouve une couverture ou quelque chose et viens la frictionner pour la réchauffer ! lui ordonne Tara, réellement alarmée.

- P'tain, je sors deux minutes et voilà comment tu m'la rends ?!

- Va chier ducon ! crie Tara. Elle s'est assise là et est devenue molle comme une chique ! Je l'ai rattrapée de justesse avant qu'elle ne tombe de la table ! Alors aide moi, crétin !"

Daryl trouve une couverture colorée sur le divan du salon et revient au pas de course vers les deux femmes. Debout, face à Emma, il regarde Tara derrière elle, les genoux posés sur la table, assise sur ses talons, les cuisses autour de la jeune femme immobile, les dominant tous deux d'une tête et demi.

Les deux amis se regardent, sérieux. Daryl est fin prêt à l'écouter. Tara avance le haut du corps inerte et mou, mais secoué de violents soubresauts, d'Emma doucement vers lui, la décollant de sa poitrine généreuse. L'homme étire la couverture autour de ses épaules alors que sa tête vient taper doucement contre sa clavicule droite.

" Maintenant, frictionne la... lui indique Tara plus calmement.

- C'est tout ?!

- Qu'est ce que j'en sais ! s'énerve à nouveau la jeune femme, à genoux sur la table, levant les bras au ciel. C'est Denise le doc' ici ! Elle est frigorifiée, ta copine ! Elle fait de l'hypothermie, là ! Faut la réchauffer !

- Ok, ok... tempère Daryl.

Daryl commence alors à frotter le dos arrondi d'Emma, de plus en plus vigoureusement, alors que ses propres paumes de mains se réchauffent déjà contre les couleurs vives de la couverture.

Ils restent tous ainsi encore quelques minutes, en silence.

Puis Tara va pour descendre enfin de son perchoir, à reculons, avec précautions, posant sa main gauche près de la jambe d'Emma, pour s'assurer de ne pas perdre l'équilibre pendant qu'elle pose un à un les pieds par terre.

La main d'Emma trouve et presse quelques uns de ses doigts faiblement, en signe de gratitude discrète. Tara lui frotte une ou deux fois la cuisse doucement pour toute réponse.

Une fois sur ses pieds, Tara les regarde faire encore un peu, observant qu'Emma remue enfin lentement la tête, le front toujours posé contre l'homme qui la secoue plus doucement dans un mouvement de haut en bas.. Les soubresauts semblent s'être apaisés.

" P'tain deux nanas qui s'caressent sur une table... quand même... déclare encore Daryl, le ton rêveur, voulant alléger l'ambiance.

- En plus d'être un sale redneck de base, ch'savais pas qu't'étais doublé d'un connard d'homophobe ! râle Tara

- Chuis pas homophobe puisque j'te dis que j'trouve ça cool, pétasse...

- Va t'faire foutre Dixon !"

Emma ne peut retenir un rire léger et étouffé, tournant la tête pour attraper le regard brun et espiègle de la jeune femme debout près d'eux, qui ne manque pas de lui adresser un clin d'oeil.

Emma sort de son nuage de coton qui semblait tout assourdir autour d'elle la minute d'avant. En revenant sur terre et à les entendre, elle est soudain consciente que la relation de ces deux là est bien plus affectueuse et profonde que les mots grossiers qu'ils emploient l'un envers l'autre. Elle sait aussi que la légèreté apparente de leur conversation n'est que pour camoufler, enfouir, toute la douleur qu'ils peuvent ressentir ne serait-ce que concernant la perte qu'ils viennent de subir, comme celle de Noah, Denise, et sans doute d'autres encore avant celles-ci. Et pour ça, elle ressent alors un vrai élan d'admiration pour leur courage, leur force mutuelle.

Tara conclue en passant près d'eux, en direction de la sortie, un sourire au coin des lèvres, présentant son majeur levé à l'homme qui lui rend également son sourire, complices.

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A vous ! merci...

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