XII. / Lâcher Prise

J'arrive plus à écrire.

C'est dur. Ça me détruit. J'ai l'habitude de tout mettre par écrit pour ensuite y voir plus clair. Mais je n'y arrive plus. J'accumule tout en moi, et je sens je vais craquer.

Ceci est ma dernière tentative. Si je n'y arrive pas, je ne sais pas ce que je ferais. Une connerie sûrement. Comme si j'en avais le courage.

Car je suis passée deux trois fois à deux doigts de faire une connerie. J'ai déjà fixé la lame pendant des heures, fasciné par son pouvoir. Elle a frôlé doucement le bras, l'a caressé froidement. Mais je n'ai pas osé l'utiliser. J'ai pas les couilles pour ça.

C'est horrible comme sensation. Se dire que la seule façon que ça s'arrête c'est de passer le pas, mais de rester là, plantée, sans oser franchir la ligne,juste la regarder. C'est dur.

En ce moment, j'ai trop de truc en moi. J'arrive pas à les faire ressortir. C'est trop. Je craque. J'explose.

Je suis fatiguée. Moi qui n'ai même pas versé une larme à l'enterrement de mon grand père, voilà que je pleure pour la moindre contrariété. J'ai honte, de paraître si fragile, d'être si faible.

Le regard compatissant des autres, j'en veux pas. J'en ai pas besoin. J'y arriverais toute seule. Je dois y arriver. Je voudrais y arriver. Je n'y arrive plus.
Je voudrais tellement être forte, être comme les autres qui arrivent à se confier et ensuite se sente mieux.

J'arrive pas à dire les chose. J'aime pas tout recentrer sur moi. Je préfère m'isoler et attendre que ça passe. Tu me demandes je dis. Tu ne me demandes rien je dirais rien. Que ce soit clair. Je ne veux pas être une faible, qui attend juste d'être plainte par les autres. Je suis une battante. Je veux être une battante. Je voudrais être une battante.

J'écris, car c'est mon cri de desespoir. Mais je n'arrives plus à crier. J'arrive plus à trouver cette satisfaction quand je finis d'écrire,cette sensation de soulagement. Le poids est encore plus grand. Je relis, je trouve ça nul, je supprime. C'est ça depuis des jours, des semaines.

Je sens je commence à faiblir. Je ne vis plus que d'extrêmes. Je me comporte comme un enfant de 5 ans qui n'a pas ce qu'il veut ou celle d'une adulte de 30 piges déjà écrasé par les problèmes de la vie. Je ressens trop ou plus du tout. Je suis sois pleine d'énergie sois presque suicidaire. Je mange jusqu'à avoir envie de vomir ou jeune pendant plusieurs jours. Je peux te raconter à quel point la vie est belle et le lendemain réfléchir à comment me l'enlever.

J'ai besoin d'une pause. Que tout s'arrête. Tout. Que le monde arrête de tourner et que je puisse me recentrer, retrouver ma place.

C'est faux. Je n'ai jamais eu de place. Ce monde tourne sans que j'ai l'impression d'en faire parti. C'est pas de ça dont j'ai besoin.

Ce dont j'ai vraiment besoin, c'est qu'une personne me prenne dans les bras, me serre fort, fort, fort dans ses bras, me carresse doucement les cheveux et me dise que tout ira bien, que ça aller.

C'est faux. J'ai pas besoin qu'on me fasse un câlin. Enfin, pas un câlin quelconque. J'ai besoin d'un câlin en particulier. Celui que une seule personne peut me donner. Mais cette personne me le donneras pas.

De un, parce que elle ne lira jamais ce texte. Parce que je ne sais pas si je le publierais, et même si je le ferais, elle ne le lira pas. Comme si elle le pouvait.

De deux, cette personne n'aime pas vraiment le tactil. Déjà elle m'en.fait un peu parce qu'elle sait que j'aime, mais elle n'est pas à l'aise avec ça. Je le sais. Je la comprends. Et je veux pas la forcer.

De trois, parce que cette personne, j'ai peur qu'elle est peur. De tout ça. Je suis instable. Je ne vis que d'extrême. Ça fait peur. Elle ferme les yeux. Elle.ne veut pas voir. Je la comprends. Moi non plus je ne voudrais pas voir. La réalité me tient juste les yeux grand ouvert.

Je crois qu'il faut juste que je lâche prise. Il est temps de sourire. Il est temps de rire. Il est temps d'y croire. Il est temps d'être heureux.

Enfin.

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