Chapitre 3

Bonsoir ! J'espère que vous allez bien, je vous souhaite une agréable lecture ;)

On se revoit en bas !

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Monsieur Jeon, c'est bien cela ?

– Oui.

– Vous venez pour quel poste, dites-moi ?

Tenue de la caisse. J'ai vu que vous recherchiez des personnes capables de gérer des comptes autant que capables de renseigner les clients sur les types de pierres précieuses. Je me trompe ?

L'homme me lança un sourire discret.

Vous vous êtes bien renseigné. 

Ce fut à mon tour de sourire.

Parlez-moi de vous. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce poste ? Vous comprenez, il y a d'autres candidats et je ne dois pas me tromper sur la personne. J'ai besoin d'en savoir plus sur vous.

– Je comprends. Cela ne doit pas être facile d'exercer un tel métier.

Il m'incita à m'asseoir sur le fauteuil placé en face de son bureau, un fauteuil en cuir noir d'une grande marque. Quant à lui, il s'effondra dans sa chaise, derrière la grande table en bois foncé. Il attrapa le dossier qui avait été posé un peu plus tôt par sa secrétaire. Une femme blonde, de jolis yeux maquillés et un rouge-à-lèvre discret. C'était elle qui m'avait accueilli.

Sans doute une stagiaire. Elle n'était pas suffisamment à l'aise pour être une employée.

Je m'appelle Jeon Jungkook. Je viens de revenir sur le territoire français, il y a tout juste quelques mois.

– J'ai remarqué que vous maîtrisez bien la langue.

– Oui. Un sourire. J'ai une tante qui habite dans l'Est de la France. A Reims, plus précisément.

– Oh, Reims ? Une très belle ville. La cathédrale est magnifique.

– En effet. Avais-je doucement ri. C'est grâce à elle que l'apprentissage du français a été plus facile. Elle m'a énormément aidé.

– Je comprends. Cela n'a pas dû être si facile, n'est-ce-pas ?

– Oh que non.

Deux rires : les nôtres.

Je me replaçai sur le siège, venant croiser l'une de mes jambes.

J'ai toujours été attiré par la France. Vous savez, cela change de la Corée du Sud.

– Oui, Jeon, c'est un nom coréen ?

– Je vois que vous êtes renseigné.

– J'ai déjà un employé coréen ! Visiblement Paris attire de plus en plus de personnes du monde entier.

Il plissa ses yeux avant de surenchérir.

J'ai une fille qui a étudié à Séoul pendant quelques années.

– Séoul est une belle ville. Qu'a-t-elle étudié ?

– Justement, le coréen ! S'exclama-t-il.

Cela nous fait un point commun.

Miko m'avait parlé d'elle.

Julie. 26 ans. Elle a étudié le coréen pendant 3 ans. Son petit-copain s'appelle Ji-Won. Un coréen originaire de Daegu. Tous les deux sont branchés dans la danse. De ce qu'elle m'a dit, Julie avait passé la plupart de son temps à étudier dans une grande université bilingue de Séoul, pour faciliter l'apprentissage de la langue.

Ce serait formidable que vous la rencontriez. Elle s'appelle Julie, elle vient tout juste d'avoir 26 ans, en mars dernier.

– Ce serait une bonne occasion de parler de nos expériences.

– Exactement !

L'homme était enjoué.

Un léger souffle.

Était-ce déjà gagné ?

Revenons-en à nous. J'ai lu dans votre dossier que la bijouterie est un métier de famille pour vous. Vos parents sont bijoutiers ?

– Oui. Ma mère s'est lancée dans une entreprise de bijoux fait-main depuis plus d'une vingtaine d'années. Mon père s'occupe principalement de la gestion des comptes de l'entreprise. Il gère aussi l'arrivée des pierres précieuses dans la boutique.

– Comment s'appelle votre entreprise ? Questionna-t-il en se penchant vers son ordinateur.

Un court silence.

Jeon's luxury.

Il cliqua quelques fois sur son clavier.

J-e-o-n-'s... Luxury ? C'est bien ça ?

– Oui.

Un silence, ses yeux retraçaient les lettres affichées sur l'écran de son ordinateur. Un mac. Il cliqua encore quelques fois, tandis qu'un léger sourire se dessina sur ses lèvres fines. Il plissa les yeux.

Intéressant. Depuis 1997 ?

– L'année de ma naissance. Avais-je ajouté.

Votre site est superbe. Avez-vous demandé à une entreprise de le faire ?

– J'ai une amie qui s'en est chargée. Elle est douée sur tout ce qui concerne l'informatique, la création des sites et les retouches photos.

– Il me faudra ses contacts.

Une minute passa durant laquelle seuls les clics sur son ordinateur avaient retentis.

Vous vous connaissez en bijoux ?

– Bien sûr. Mes parents m'ont élevé avec cela. Je n'aurai aucun mal à renseigner les clients.

– Vous aurez à faire à une clientèle bien différente de celle que vous avez pu avoir en Corée du Sud. Ici, cela ne touche que le luxe. La place Vendôme attire essentiellement les personnes qui n'ont que grandi dedans.

– Nous étions installés à Gangnam. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il s'agit d'un des quartiers de luxe de Séoul.

– Oh, je vois. Vous êtes calé dans tout ce qui concerne l'incitation à l'achat ? Les assurances ? Les démarches, le suivi de la clientèle, ex cetera ?

– Oui.

Il se releva de son siège. Je ne tardai pas à faire de même.

Quelles sont vos disponibilités pour une période d'essai ?

– Je suis disponible dès demain.

Il hocha la tête, puis sortit de la pièce sans attendre. Je le suivis de près, tout en empêchant un immense sourire se placer sur mes lèvres en croisant le regard de Jimin, au loin, adossé contre le mur derrière le comptoir.

Je vous présente Park Jimin. Mon autre employé de Corée du Sud, je pense que vous allez bien vous entendre.

– Enchanté. Jimin. Salua-t-il en m'offrant sa main.

Enchanté. Jungkook.

Il se chargera de vous superviser pendant votre période d'essai, pour voir si vous faites l'affaire. Il se tourna face à lui. Je te le confie. Son dossier est dans mon bureau si tu as besoin.

Il s'inclina de nouveau face à moi.

M. Jeon, ce fut un plaisir. Je dois m'absenter pendant une heure.

– Très bien. Fis-je en me courbant.

Il m'offrit un sourire.

Vous commencez demain.

Le mien.

Ne me décevez pas.

[...]

Je n'avais compris que tardivement que Taehyung n'était pas seulement fou. Opportuniste, je l'avais déjà précisé. Addicte, vous l'avez certainement compris. Mais manipulateur, peut-être n'était-ce pas la première idée que j'avais en tête de lui.

Certes, j'étais mon propre arbitre. Mais Taehyung était le fondateur du jeu. C'était celui qui avait créé les règles que je devais respecter, entretenir et surtout ne pas dépasser. Le rôle du bras droit n'est jamais drôle, bien que je savais pertinemment qu'il me faisait confiance.

Enfin, confiance. Les gens qui vous l'accordent manient à leur guise les fils de vos mains. Ils exécutent à travers vos gestes ce qu'ils ont envie de faire. Ils vous manipulent. Que ce soit par les mots, les gestes et leurs attentes, la confiance n'est qu'un prétexte ridicule pour assouvir un besoin de pouvoir.

"Je te fais confiance" était d'une assonance dérangeante, juste à l'entente de ces dix-sept lettres. L'effet est immédiat : une bouffée d'air frais sous une manipulation douteuse, presque invisible.

Taehyung était celui qui me manipulait. Mais j'aimais cela.

Ce n'était pas tant parce que j'adorais qu'il m'observe avec ses yeux de biche, avec cet air de reconnaissance qui se dessinait sur le voile de son regard, mais plutôt parce que je lui appartenait. Ouais, j'aimais par-dessus tout ça. Savoir qu'il me possédait me rendait euphorique d'une certaine façon.

En arrivant dans le réseau qu'il avait construit de a à z, je m'étais aussi rendu compte que je n'étais pas le seul à faire partie de ses marionnettes. Je l'avais déjà dit que Taehyung était opportuniste. Addicte. Et surtout manipulateur. Que ce soit des hommes ou des femmes, Taehyung avait ce pouvoir intense sur les autres par le gris étincelant de son regard, par la perfection de son corps et les fils de son esprit.

Son mental.

Putain, ouais, son mental.

Forgé par les coups de son père, par la cruauté des mots de sa mère, par l'abandon de sa famille quand il était jeune. Je n'avais jamais été autant en accord avec les paroles des gens qui racontaient que les fous étaient ceux dont le coeur n'avait jamais été compris. Ceux dont le cœur n'avait jamais été aimé, câliné, rassuré.

Parce que rien n'est plus lourd qu'un cœur rempli de sentiments.

Parce que rien n'est plus lourd qu'un esprit rempli de craintes.

Son cerveau avait indécemment, ardemment, fougueusement pris le dessus. Il avait forgé avec les armes plantées dans son cœur un mental d'acier. Taehyung s'était lui-même abstrait des désirs profonds de son cœur : il n'avait jamais été aimé, n'aimait pas et n'allait jamais aimer. C'est ce qu'il me disait souvent en réponse de mes sentiments.

Plusieurs fois je m'étais demandé si au final, Taehyung n'était pas sa propre marionnette. Que son inconscience maniant les fils de ses mains, de ses jambes, et de ses pensées. Qu'il s'était d'une certaine façon détaché de son propre corps pour le manier à sa guise. A force j'avais conçu que Taehyung n'était plus humain. Comme si le désir était la seule chose qui le gardait vivant.

Il était fou, certes.

Mais Dieu de ses propres décisions.






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Bonsoir !

Un chapitre court mais annonciateur de la suite :) J'espère en tout cas qu'il vous aura plu !

La suite, vous l'aurez certainement compris, reposera sur Jungkook et Jimin, avec l'arrivée d'une autre personne.

Qui sera-t-elle, d'après vous ?

Je suis désolée d'avoir autant tardé pour la suite, je me concentre essentiellement sur l'autre histoire en cours en plus de mes galères quotidiennes. Je pense, par conséquent, limiter les chapitres à 1 toutes les trois semaines (pour l'instant, ça peut changer).

Voilà, sur ce je vous dis à très vite pour la suite. Prenez soin de vous !

<3

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