–Je n'ai plus très envie d'y aller. Là, maintenant tout de suite. Dit-elle, sentant la boule qui se nouait dans sa gorge.

–Tu te décourage déjà ? Dit-il avec un sourire taquin.

–Ne rigoles pas avec ça, Matt.

–Ok, Ok ! Tu es sûre et certaine de toi ?

–Euh...

La jeune fille s'appuit sur le capot de la voiture et elle prend la tête entre ses mains. Non, elle n'est plus sûre du tout de ce qu'ils vont faire.

–Hey, hey...

Matthew pose ses deux mains sur ses épaules, pour lui tenir chaud ou quelque chose comme ça, elle n'en sais trop rien.

–Si tu ne veux pas on peut encore faire marche arrière Aly.

–Je sais mais...

Alyssa laisse sa phrase en suspens, elle n'a pas de mais, pas de contradiction. Elle a juste la trouille. Oui, elle est angoissée à l'idée de partir.

–Tu te rappelle, au lycée. Quand on s'est rencontré pour la première fois. Tu t'en souviens ?

–Ouais, tu étais en mode gros bras ce jour là..Elle rit.

–Eh !

–C'est vrai, tu étais habillé en noir : Jean noir, tee-shirts noir, et bien sûr, veste en cuir noir ! Tout en noir !

–Bon d'accord. Mais après ça me va bien !

–Mmh mmh. Je ne dirais rien la dessus. Commenta t-elle.

–On ne va pas s'éterniser sur ma tenue du jour qui m'allait et me va toujours aussi bien.

Alyssa lève les yeux au ciel, sans relever sa remarque.

–Ce jour là, je t'ai hurlé dessus, alors que toi tu venais de faire tomber t'es cahiers. Pourquoi je t'ai hurlé dessus déjà ?

-Je ne faisais pas attention. Répondit-elle.

Elle se souvenait très bien de cette journée, pauvre Matthew, et surtout pauvre Alyssa.

-Je croyais ne plus te revoir, c'est vrai, le lycée est tellement grand que ça aurait été un miracle de se revoir. Et plus tard, à la cantine je t'ai renversé de l'eau dessus. Parce que une fois de plus on s'est foncé dessus. Cette fois-ci, c'est toi qui m'a crié dessus.

-Tu aurais pu faire attention aussi.

-Oui, mais je n'ai pas fait exprès. Enfin, après tu es partie un peu énervée changer de haut, pour mettre une chemise. Et la dernière fois où on s'est croisé parce que un de mes amis t'avais faite tombée, le soir en sortant des salles de classe. J'ai été gentleman, évidemment.

Elle lève encore les yeux au ciel, même en la consolant il se fait des compliments, irrécupérable ce garçon.

-Je t'ai relevé, et puis je t'ai demandé si tu voulais que je te ramène.

-J'ai accepté, et en rentrant on a découvert qu'on allait être voisin, parce que tu déménageais dans la même rue que moi.

-C'est ça. Et aujourd'hui on a décidé qu'on ferai ça ensemble. D'accord. Tu ne fais pas ça seule, sans moi, on le fait tout les deux.

-Oui mais, et tes proches, ta famille, t'es amis ?

-Je t'ai déjà dit, ne t'en préoccupes pas. Ce sont mes oignons ma chère. 

Matthew se redresse et puis il prend son sac, le met dans le coffre et viens s'asseoir dans la voiture.

Il pose sa main dans la voiture, elle le regarde, il y a toujours cette lueur où l'adolescente est paniquée dans ses yeux mais elle est décidée maintenant. Grâce à lui.

-On y va, princesse ?

-Ouais, on y va. Dit-elle dans un souffle.

Il démarre la voiture, et lentement la jeune adulte voit sa maison défiler.