s e p t - bis

-Tu as du courrier.

Charline ignore sa mère, les yeux fixés sur son livre. Il est vingt heures : elle n'a plus le droit à aucun appareil électronique pour ne pas risquer que Presnel ne la contacte. Presnel, le grand méchant loup aux yeux de sa mère. Presnel, le méchant monsieur qui va lui faire du mal si elle reste plus longtemps avec lui. Presnel, l'horrible personne qui a osé la rendre heureuse l'histoire de quelques mois.

Presnel, qui a vingt-cinq ans, alors qu'elle en a seize.

-C'est Ana, je ne savais pas que vous aviez gardé contact.

Charline se fait la réflexion mentalement qu'elle l'ignorait aussi. Depuis qu'elle a arrêté la seconde à six mois de grossesse, elle n'a plus entendu parler de sa correspondante.

Sa mère finit par quitter la pièce, et Charline se lève immédiatement pour lire la lettre. Elle se rend immédiatement compte que ce n'est pas l'écriture de la personne annoncée, et quand elle ouvre la lettre, son coeur se met à battre la chamade.

De l'allemand, c'est bien de l'allemand. Mais elle reconnaît surtout le petit coeur en origami qui a été collé en haut de la lettre. C'est elle qui a appris à Presnel à les faire.

Elle l'ouvre sans plus attendre, et elle ferme les yeux après avoir lu les mots de celui-ci.

"Je t'attendrais."

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