Chapitre 27 : Du genre bien ringard

//Veuillez lire le média lorsque le moment sera venu, pas directement au début du chapitre. Ne vous inquiétez pas, vous comprendrez quand il faut le lancer//



Nicholas avait l'impression qu'il allait s'évanouir. Allait-il s'évanouir ? Que dirait-il si on le retrouvait étendu dans le couloir, sans raison ? Il s'accrochait au mur derrière lui, craignant que ses jambes le lâchent et qu'il se retrouve au sol. Sa respiration s'était coupée. Il avait l'impression que n'importe qui remarquerait sa présence s'il faisait le moindre halètement. Il devrait peut-être se remettre à respirer, ça paraissait un peu dangereux. Il était arrivé au début de la discussion, il avait tout entendu. Des enfants qui pensaient qu'il était en couple avec Vash jusqu'au questionnaire très fourni et le genre de déclaration nulle que voulait le blond.



Il avait tout entendu. Donc, il avait également entendu que ledit blond lui rendait ses sentiments. Nicholas s'accroupit dans le couloir, rapidement mais toujours sans un bruit. Vash lui rendait ses sentiments. Vash lui rendait ses sentiments bordel de merde. Lui aussi, il l'aimait. Mille pensées lui traversèrent l'esprit. Du pourquoi au comment. Nicholas devait avouer qu'il était un peu perdu. Il était normal et naturel d'aimer Vash. Il était Vash putain de Saverem après tout. Et la moindre personne qui ne l'aimait pas finirait au fond d'un fossé et non, Nicholas ne saurait pas comment il était arrivé là.



Wolfwood était divisé en deux. D'un côté, l'euphorie absolue de savoir que Vash l'aimait également de cette manière et qu'il voulait rester à ses côtés pour toujours, tout comme lui le voulait. Mais d'un autre côté, il y avait sa haine de soi. Comment Vash, cet ange, cet être parfait, pouvait-il être amoureux de lui ? Il fumait comme un pompier, intoxiquant parfois l'ingénieur, il buvait comme un trou quand il décidait de se mettre une race, il était tellement grossier que même le diable n'osait pas jurer autant. Le diable, tiens.



Si Vash était un ange, oh doux ange du haut du paradis qui le regarde et lui apporte sa bénédiction par sa simple présence à ses côtés, doux ange qui regarde le monde d'un air miséricordieux et pardonne à tous les pécheurs. Lui, lui il était le pécheur qui en demande trop à l'ange et finit par user ses ressources, le laissant au bord de la route, agonisant sans la moindre forme de reconnaissance. Il était le pécheur qui prend mais ne donne jamais rien en retour. Il était le pécheur qui ne pouvait même pas se comparer au diable, n'atteignant jamais l'enfer et stagnant à jamais au purgatoire, l'éternité ne suffisant pas pour déterminer de quel côté il devait aller.



Toujours accroupi par terre, il se mit à quatre pattes et rampa sur le sol afin de trouver la première salle de bain ou toilettes qu'il trouverait. Il ne se sentait pas bien, il avait besoin de vomir. Il ne méritait pas d'être aux côtés de Vash. Comment quelqu'un comme lui qui avait enchainé les aventures et les péchés pouvait-il se placer à la mesure d'un ange ? Atteignant finalement des toilettes, il s'avachit sur la cuvette, la tête à moitié rentrée dedans, pas tout à fait sûr de s'il allait vraiment vomir ou pas. Il était dans un état de demi-conscience, pas tout à fait certain de savoir reconnaître son environnement. Il sortit de sa léthargie lorsqu'un bruit à ses côtés le réveilla.



Livio, à la porte, le regardait avec un petit regard. Nicholas sentait que c'était de la pitié sans même le voir. Il agita le bras férocement, avec la seule force qu'il pouvait rassembler et essaya de chasser son frère comme il put. Mais cela ne dissuada pas le plus jeune qui avait l'habitude de le voir dans cet état. Il s'assit donc à ses côtés, de l'autre côté de la cuvette, le dos appuyé contre le mur, les jambes détendues.



« Livio : D'habitude, quand tu es dans cet état, c'est parce que tu as trop bu et que tu as fumé de l'herbe en même temps.

Nicholas : Je le mérite pas.

Livio : Qui ça ? Pourquoi tu dis ça ?

Nicholas : En allant chercher ... euh ...

Livio : L'un des enfants. Parce qu'on avait besoin d'aide en cuisine. On en a toujours besoin. On s'est inquiétés de ne pas te voir revenir. Il semblerait que j'ai bien fait de venir te chercher.

Nicholas : Ouais, voilà. En allant chercher l'un des gosses, il était dans la salle de jeux. Avec d'autres marmots ... et ... et Vash.

Livio : C'est Vash le problème ? Pourquoi ?

Nicholas : Rah, non. *se prend la tête dans les mains* C'est pas ... lui ... le problème. C'est moi.

Livio : Et pourquoi tu serais un problème ?

Nicholas : C'est ... c'est comparé à lui. Je fais pas le poids ...

Livio : Nico, je comprends pas ce que tu me dis, est-ce que tu peux essayer de rassembler tes pensées et de me dire dans l'ordre ce qu'il s'est passé et pourquoi tu penses ça ?

Nicholas : Quand ... quand je suis arrivé dans le couloir, j'ai entendu les mioches jouer avec Vash ... et ... et ils lui ont posé une question. Ils lui ont demandé qui s'est déclaré en premier et comment ça s'est passé ...

Livio : Les enfants pensent que vous sortez ensemble ?

Nicholas : Ouais, apparemment. Et ... et balai-brosse a dit, il a dit qu'on sortait pas ensemble. Ce qu'est vrai. On sort pas ensemble. On est coloc, on est amis, on est même des super méga meilleurs amis. Et les enfants ils ont demandé si ça lui déplairait ou pas de sortir ensemble. Et lui ... il a dit que c'était compliqué. Qu'il m'aimait mais qu'il savait pas comment. Et les gamins ils lui ont fait un test. Et à la fin du test, ils ont dit qu'il était amoureux de moi. Mais ... mais ... *commence à hyperventiler*

Livio : Nico, Nico, Nico. *s'avance vers lui* Nico, respire, cale-toi sur ma respiration. Inspire, expire.

Nicholas : *suit les conseils, cale sa respiration sur celle de Livio*

Livio : Super, tu vois, tu fais un super travail là. Et du coup, je croyais que tu l'aimais, toi aussi, c'est pas le cas ?

Nicholas : Bien sûr que si ! J'ai pas besoin de leur test, je savais déjà que je l'aimais et que je voudrais rester avec lui pour toujours. J'ai jamais rien dit parce que je voulais pas gâcher notre amitié, je voulais pas gâcher tout ce qu'on avait construit. Parce que je sais pertinemment qu'il ne me détestera pas mais je préfère crever que de voir de la pitié dans ses yeux quand il me regardera parce qu'il sera triste pour moi de ne pas pouvoir me rendre mes sentiments. Mais maintenant, je sais que c'est pas le cas. Qu'il s'est posé des questions lui aussi, et qu'on a été dans le même cas au final.

Livio : Alors, du coup ? Tu comptes lui dire ou pas ? Qu'est-ce qui te bloque ? Pourquoi tu es dans cet état, à te cacher aux toilettes ?

Nicholas : PARCE QUE JE LE MERITE PAS, VOILA POURQUOI. Vash est ... il est tout, d'accord. Il est beau, intelligent, gentil, généreux, mignon, il a des manies trop bizarres qui le rendent encore plus attachant, il aide la veuve et l'orphelin, il a un rire qui me fait fondre comme si j'étais du sucre et que je devenais du caramel tellement son rire me fait fondre, il a des cheveux en bordel qui partent encore plus en bordel quand il y a du vent, il a un goût vestimentaire super douteux et c'est moi qui dis ça, il a un regard tellement doux comme si c'était du miel pollinisé par toutes les plus belles fleurs du monde, il va révolutionner le monde avec ses inventions-

Livio : -Je crois que j'ai compris, on peut s'arrêter là. Et c'est peut-être pas comme ça que marche la pollinisation mais on se concentre pas là-dessus. Donc, Vash est ... très très bien, ça j'ai capté. Et ton problème, c'est justement qu'il soit très très bien ?

Nicholas : Vash est exceptionnel. Et à côté, à côté il y a moi. Est-ce que je peux tenir la comparaison avec Vash Saverem ? Non, bien sûr que non. Je sais que je suis beau, je sais que j'ai des qualités, faut le reconnaître, je vais pas me dénigrer complètement non plus mais comparé à Vash, ça vaut rien, ça vaut strictement rien.

Livio : Mais pourquoi il faut que tu te compares à lui ? Tu ne peux pas simplement être à ses côtés parce que tu l'aimes et qu'il t'aime ?

Nicholas : Bien sûr que non. Il lui faut quelqu'un d'aussi rare, remarquable, précieux, extraordinaire, prodigieux, fabuleux, ahurissant, incroyable, magique, inouï, saisissant, fantastique que lui. Et je ne le suis pas. Et personne ne l'est.

Livio : Ouah, ça en fait des synonymes. Si t'avais sorti ça à l'école, je suis sûr que ta moyenne aurait été meilleure. Mais c'est pas le sujet. Qui te dit que Vash ne ressent pas la même chose ?

Nicholas : La même chose comment ?

Livio : La même chose. Que lui aussi ne se trouve pas à ta hauteur et qu'il pense qu'il ne tient pas la comparaison avec toi.

Nicholas : *expression profondément outrée* MAIS C'EST VASH !!!! Je suis Nicholas Dangereux Wolfwood et c'est Vash putain de Saverem.

Livio : Oui. Mais on ne sait pas ce qu'il ressent au fond de lui. Ça se trouve, il est tout aussi incertain que toi. Et même si c'est le cas et que vous êtes tous les deux incertains de ce que vous devez faire et comment vous devez le faire, vous pouvez très bien voir ça ensemble ?

Nicholas : Voir ça ensemble ?

Livio : Oui, ensemble. Ça ne va pas se faire en un jour, vous apprenez tous les jours à grandir et à être de meilleures personnes, et ça, vous pouvez le faire l'un avec l'autre. Et même si vous êtes toujours pas sûrs de vous, ça vous empêche pas de vous mettre en couple. Vous verrez bien si ça marche ou si cette manière de fonctionner n'est pas pour vous.

Nicholas : ... Donc ... je peux quand même lui dire que je l'aime ... ?

Livio : Évidemment. Est-ce qu'il a dit quoi que ce soit là-dessus ?

Nicholas : Il veut une déclaration ringarde, un truc bien nul, pas romantique au sens classique du terme.

Livio : Pourquoi est-ce que je ne suis pas surpris ? Ça vous ressemble tellement. »



Suite à cette discussion, Nicholas reprit quelque peu du poil de la bête et retourna en cuisine avec Livio. Aucun d'eux ne parlèrent à qui que ce soit de leur discussion, même si Zazie se doutait qu'il s'était passé quelque chose. Noël se passa sans encombre, Vash fut d'ailleurs surpris de recevoir un cadeau, et faillit en pleurer, dégoûté de n'avoir rien apporté. Les enfants n'avaient pas reçu de cadeaux excessifs, l'orphelinat ne pouvant pas se permettre d'offrir équitablement de gros cadeaux à tous les enfants. Mais tout le monde était heureux. La plupart d'entre eux préféraient d'ailleurs le repas aux cadeaux et tous les souvenirs qui en résultaient.



Les nuits suivantes avaient été compliquées à passer, autant pour Nicholas que pour Vash, ayant tous les deux prit pleinement conscience de leurs sentiments et de leur situation. Mais ils réussirent tout de même à fonctionner sans que l'un deux ne subisse une combustion spontanée. Pendant ce temps, Nicholas organisait en secret sa déclaration bien ringarde pour Vash en compagnie de Livio qui se demandait pourquoi il avait accepté de l'aider à chaque fois qu'il entendait l'une des propositions toutes plus farfelues les unes que les autres.



Il était prévu que la déclaration se fasse le soir du nouvel an, juste avant que la nouvelle année soit fêtée et dite. Nicholas ne pensait honnêtement pas que les déclarations étaient si compliquées, ça avait l'air si facile dans tous les feuilletons de Vash pourtant. Il était étendu sur le sol, face contre terre, son costume de soirée sur lui, n'arrivant pas à se lever pour rejoindre tous les autres pour la veillée. Livio le ramassa donc, lui faisant tranquillement remarquer qu'il allait salir son beau costume. Mais Nicholas se fichait allégrement de son costume, la seule chose qu'il avait en tête était cette fichue déclaration. Dans sa tête grouillait les pires scénarios qui pouvaient arriver, comment était-il censé faire face aux réactions de Vash ? Peu importe la réaction d'ailleurs.



La soirée tournait au ralenti pour Nicholas D. Wolfwood qui avait l'impression qu'il allait se liquéfier sur place à tout moment. Livio essaya de le rassurer plusieurs fois au cours de la soirée et de le soutenir, mais cela ne suffisait toujours pas pour soulager le stress du noiraud. Ses mains étaient affreusement moites et sa gorge tellement sèche qu'il ne devrait peut-être pas boire autant de vin pour se désaltérer, mais l'eau était trop loin de lui. Il sentait la chaleur familière de l'alcool s'insinuer dans son esprit, heureux qu'elle soit enfin là. Cela lui donnerait peut-être un peu de courage.



Lorsque Livio vit Nico se relâcher peu à peu, il retira rapidement la bouteille de son champ de vision et de sa portée et vida son verre pour lui, surprenant Nicholas qui commençait à penser que les lutins existaient vraiment parce qu'il n'avait définitivement pas fini son verre si vite. Le stress ne refit d'ailleurs pas son apparition lorsque Vash, plus par habitude et par sommeil qu'autre chose, posa sa tête sur l'épaule de Nico à sa droite, tout en s'allongeant légèrement et en continuant de parler avec son voisin d'en face. Et ce fut également par habitude que Nicholas passa son bras autour de l'épaule de Vash, le serrant légèrement pour le maintenir en place et qu'il ne tombe pas. Sous les regards désespérés de tous les enfants qui se demandaient comment ces idiots ne s'en étaient jamais rendus compte.



Minuit approchait doucement et au regard insistant que Livio lui lançait tout en retournant le regard agressivement vers l'horloge, Nicholas se rappela soudainement qu'il avait -en fait- une déclaration d'amour éternel à proclamer ce soir à l'homme qu'il aimait plus que tout au monde (Livio passait juste après, c'était juste pas la même chose). Alors qu'ils se retrouvèrent dans la cuisine en débarrassant la table, Nicholas eut finalement le courage de lui demander de le rejoindre juste après dans un endroit isolé. Non, il n'allait pas faire sa déclaration dans la salle de bain ou le cellier. A vrai dire, il comptait escalader le toit. Ils avaient l'habitude maintenant.



Et lorsqu'ils partirent aussi discrètement qu'ils le pensaient, tout en prenant leur manteau pour sortir dehors, ce n'était pas aussi discret qu'ils le pensaient. Certains les avait vu s'éclipser et maintenant que tout le monde était au courant, ils prirent également tous leurs manteaux (réveillant au passage ceux qui s'étaient déjà endormis) et sortirent à leur suite en essayant de ne pas se faire remarquer. Les deux adultes grimpèrent facilement sur le toit, étant plutôt simple à escalader. Installés tout en haut, Vash avait une superbe vue sur le ciel étoilé et même si les températures normales d'une fin décembre étaient froides, il était heureux d'être là. Il était en compagnie de Nicholas, à regarder les étoiles alors que la nouvelle année serait bientôt fêtée dans quelques minutes.



Ce à quoi il ne s'attendait strictement pas, ce fut Nicholas qui sortit son téléphone pour mettre la musique. Mais ça lui allait aussi, la musique réchauffe les cœurs, peut-être que cela réchaufferait aussi leurs corps. Même s'il était tout de même un peu déçu de ne pas pouvoir danser avec Nico jusqu'à ce que les douze coups de minuit résonnent. Ce à quoi il ne s'attendait pas non plus, ce fut Nicholas qui se mit à chanter lorsqu'elle se lança. Et Vash avait reconnu la musique. Bien sûr qu'il avait reconnu la musique. Elle faisait partie de ses chansons parodiques préférées. Elle était chantée par ses humoristes préférées. Et Nicholas le savait.



« Moi je squatte à Juvisy

Et toi tu crèches à Neuilly

Notre rencontre, c'était fatal

Ça s'est passé dans les Halles

Depuis je veux te revoir

Que je suis au désespoir

J'ai même plaqué toutes mes meufs

Toi tu me fais un effet bœuf

Y a pas plus gros que Monique

Qu'est caissière à Prisunic

Plus moche que Maïté

Qui travaille aux PTT »



Vash ne put s'empêcher d'échapper un halètement. Il connaissait la suite de la chanson. Il la connaissait par cœur. Le bord de ses yeux se remplit doucement de larmes. Il le sentait. Ce n'était pas comme lorsqu'ils étaient à la maison, faisant la vaisselle et hurlant les paroles à plein poumons, à s'en écharper la voix. Ce n'était pas comme leurs crises de fou rire alors qu'ils étaient censés faire le ménage. Le son était fort dans le téléphone, Vash avait l'impression que tous les autres sons excepté la voix de Nico s'étaient coupés autour de lui. La voix de Nico qui ne criait pas les paroles comme d'habitude. Nico qui le regardait droit dans les yeux, avec de l'assurance mais aussi une pointe d'appréhension. Nico qui avait ses mains qui tremblaient alors qu'il n'avait jamais craint le froid.



Vash ravala quelque chose qu'il ne savait pas si c'était de la salive, des larmes, un couinement ou quoi que ce soit d'autre. Il avait ramené ses mains à sa bouche, essayant de ne pas laisser sortir de son affligeant qui montrerait à quel point il pouvait pleurer si Nicholas s'arrêtait tout de suite de chanter. Alors pour essayer de se sortir cela de l'esprit, il chanta la suite de la chanson avec Wolfwood, sa voix aussi douce et basse que la sienne.



« Je sais pas comment te dire

Ce que je peux pas écrire

Faudrait que j'invente des mots

Qu'existent pas dans le dico

C'est toi que je t'aime

(Vachement beaucoup)

C'est toi que je t'aime

(Vachement beaucoup) »



A la fin du refrain, Vash laissa allégrement couler ses larmes, ne se retenant plus. Il n'hésita pas non plus à foncer dans les bras de Nicholas, le déstabilisant quelques instants avant de se stabiliser à nouveau et d'enrouler ses bras autour de Vash. Nicholas retenait également ses larmes et réussissait visiblement mieux que l'autre. Même si sa voix tremblait tout autant.



« Je t'inventerai un domaine

Où l'amour sera roi

Je bosserai toute la semaine

Même le dimanche chez Ikea

Je ferai de la variété

Pour passer chez Sabatier

Et que même s'il le faut

J'irai chanter chez Foucault

J'suis capable pour faire du fric

D'être caissier à Prisunic

Et d'passer tout l'été

À me faire chier aux PTT »



Ce couplet les firent doucement rire en plein milieu, les arrêtant parfois, n'arrivant plus à chanter correctement. C'était le couplet que Vash avait toujours préféré. Être capable d'abandonner des choses pour en trouver de nouvelles l'avait toujours fasciné. D'autant plus lorsque cela concernait l'amour. Et aussi lorsque cela concernait l'argent. Pour Vash enfant puis adolescent et adulte, l'une des plus preuves d'amour resterait de se faire chier aux PTT.



« Je sais pas comment te dire

Ce que je peux pas écrire

Faudrait que j'invente des mots

Qu'existent pas dans le dico

C'est toi que je t'aime

(Vachement beaucoup)

C'est toi que je t'aime

(Vachement beaucoup)



Pour toi je repasserai mon bac

J'serai poli avec ta mère

Je voterai pour Jacques Chirac

J'arrêterai de boire d'la bière

J'mettrai un costard cravate

J'irai à Roland Garros

J'te jure que j'aurai plus de morbacs

J'écouterai Demis Roussos

Je donnerai pour la Croix Rouge

J'ferai plus "36 15 ULLA"

J'achèterai le Figaro

J'pisserai plus dans le lavabo



Je sais pas comment te dire

Ce que je peux pas écrire

Faudrait que j'invente des mots

Qu'existent pas dans le dico

C'est toi que je t'aime

(Vachement beaucoup)

C'est toi que je t'aime

(Vachement beaucoup)

C'est toi que je t'aime

(Vachement beaucoup) »




A la fin de la chanson, ils s'étaient écroulés sur le toit, à deux doigts de tomber, riant et pleurant dans les bras l'un de l'autre. Ils avaient du mal à reprendre leur respiration. De leur côté, les enfants et les éducateurs étaient tous en bas, ayant l'oreille tendue au maximum eux aussi en train de pleurer (pour les plus sensibles, Zazie ne pleurerait sûrement pas pour ces deux abrutis), tout en se disant que l'amour c'était vachement bien et que dans le genre ringard, avec cette chanson, Nicholas avait placé la barre drôlement haute. De leur côté, sur le toit, Nicholas avait réussi à reprendre suffisamment de souffle.



« Vash Saverem. Typhon humanoïde. Catastrophe ambulante. Ange descendu sur terre pour nous illuminer par sa grâce. JE T'AIME. Vachement beaucoup même. Même si j'ai l'impression que je te mérite pas et que je devrais même pas pouvoir te dire à quel point je t'aime, à quel point je t'adore et à quel point je veux être constamment à tes côtés que ce soit pour les bons ou les mauvais moments. Même si j'ai peur de tout gâcher tout le temps avec toi, je veux que tu le saches. Parce que je vivrais jamais pour l'éternité avec ce poids sur le cœur. Que je veux te le dire et que je voudrais le dire à absolument tout le monde sans distinction. Je t'aime. Vachement beaucoup. »



Vash avait recommencé à pleurer. Ce qu'il avait rêvé depuis maintenant plusieurs jours depuis qu'il s'était enfin rendu compte de ses sentiments pourtant évidents pour absolument tout le monde sauf pour lui venait d'arriver. La personne qu'il aimait le plus au monde venait de lui proclamer -à lui- son amour incandescent tout en rajoutant exactement la touche de kitch qu'il voulait. Exactement la touche de Nico qu'il voulait. Essayant de tarir ses larmes le plus possible pour enfin lui répondre, Vash reprit également son souffle pour lui répondre.



« C'est toi que je t'aime. Vachement beaucoup. Tu sais, ce refrain. Ce refrain il est tellement parfait. J'avais jamais pensé avant à quel point il est parfait. Parce que c'est exactement ce que je ressens, moi aussi, pour toi. Moi aussi j'ai peur. Moi aussi je comprends tout ce que tu m'as dit. Et moi aussi je t'aime vachement beaucoup. »



Et comme si le barrage venait soudainement de céder, alors que Vash venait de finir de parler, essayant encore une fois de reprendre son souffle, sa tirade en une seule respiration. Comme si le barrage de plusieurs mois d'alanguissement venait soudainement de se rompre, ils se regardèrent à peine quelques secondes dans les yeux avant de fondre l'un sur l'autre, et, se jetant dessus, s'entremêlant, et bâclant tout, la précipitation étant le maître mot, ils s'embrassèrent.



Ils s'embrassèrent enfin. En ne se demandant pas ce qu'était brusquement ces bruits qui ressemblaient drôlement à des sifflements et des encouragements alors que d'autres criaient subitement des « bonne année ». Ils s'embrassèrent enfin et la sensation était bien plus que tout ce qu'ils n'auraient jamais pu imaginer. Ils avaient l'impression d'être au bon endroit. Que c'était la bonne chose et que ça le serait toujours. Ils s'embrassèrent enfin et c'était tout ce qui leur avait toujours fallu.









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Vingt-septième et dernier chapitre !


MÉTAPHORE RELIGIEUSE ??? MÉTAPHORE RELIGIEUSE !!!

Dieu, que j'adore ça (sans mauvais jeu de mots). J'ai déjà dû en parler mais pour moi vashwood est complètement empreint d'imagerie religieuse et je trouvais que je n'avais pas assez exploité ce filon alors j'y suis allée encore une fois.


Parce que je n'ai jamais donné le nom, félicitations à ceux qui ont reconnu que la chanson était des Inconnus. Si certaines personnes ne connaissent pas les Inconnus ou cette chanson particulièrement, ça a dû vous faire bizarre. Effectivement, leurs sketchs sont très ancrés dans leur époque, ce qui est normal, ils font tous ça. Donc, il y a des références qui ont dû vous échapper, comme pour moi quand je l'ai connu. (J'ai dû chercher sur google c'était quoi PTT, sachez-le. Et ça veut dire Poste Télégraphes et Téléphones d'ailleurs). Étant donné qu'il y a beaucoup de références, je ne les donnerais pas toutes, vous pourrez aller les chercher par vous-mêmes ou demander à des proches qui connaissent.

Je tiens aussi à préciser que j'aimerais énormément que quelqu'un me fasse une déclaration d'amour sur cette chanson. N'est-elle pas parfaite ?



Et puisque c'est le dernier chapitre, j'aimerais revenir sur cette fanfic en général :

J'ai eu l'idée de manière assez fugace au début. J'aime énormément les moderne ua et les universités ua en général. Et comme déjà dit, j'avais aussi croisé un fanart sur tumblr. J'ai commencé à penser à quelques scénettes mais ce n'était rien de concret, juste quelques morceaux. Rien n'était assemblé et je ne pensais pas l'écrire au départ. Mais je me suis dit qu'il fallait bien que je me lance à un moment donné. J'ai également été motivée par Ludivine. Je lui donnais quelques headcanons qui figuraient dans cette fic et au final, je me suis mise à l'écrire sérieusement.

Au début, je ne savais pas du tout combien de chapitres elle comporterait. Même au fur et à mesure de l'écriture, je ne savais toujours pas combien de chapitres elle ferait. L'angst n'était même pas prévu au départ, ce devait être uniquement du fluff. Toute l'intrigue autour de Tesla est arrivée en plein milieu. C'était vraiment du fur et à mesure. Je voulais simplement mettre de manière logique dans l'histoire les petits morceaux qui trainaient dans ma tête. Et aussi intégrer tous ces personnages que j'adore.


Je me suis énormément amusée à l'écrire. Ce n'est pas du grand art, je me doute, je voulais simplement écrire du vashwood parce que je voulais moi aussi y apporter ma contribution, notamment sur wattpad et en Français. Je voulais aussi ajouter du fluff dans cet océan d'angst de fic vashwood. C'est simplement une fic bonne enfant à laquelle j'ai fini par m'attacher (comme pour toutes les autres) et j'espère que vous vous êtes autant amusés que moi à la lire.


Sinon, en espérant que vous avez aimé ^^


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