Partie 3 - Discussion

Il y a un toooout petit peu de lemon à la fin du chapitre. C'est plus des allusions que de vraies actions mais je préfère vous prévenir.


~ ~ ~ ~ ~


Tae n'a pas bougé du canapé. Je sens l'odeur de cigarette et remarque un nouveau mégot dans le cendrier. Le bruit de la porte semble le faire sortir de sa transe. Il lève la tête vers moi et... Semble surpris. Je ne dis rien mais j'ai vu... J'ai vu le petit sourire appréciateur qu'il a essayé de cacher. Héhé. Rien que pour ça, ça valait le coup ! Extérieurement je ne laisse rien paraître. Je me décerne d'ailleurs l'Oscar de l'homme le plus naturel au monde malgré le fait que son ex le matte avec envie ! Je repasse devant le canapé pour poser mes affaires près de celui-ci, dans un coin où il ne gênera pas. Et surtout parce que comme ça je lui tourne le dos et qu'il a tout le loisir de me matter un peu plus s'il le veut. Oui, en plus d'être bon acteur, je suis aussi très généreux.

Lorsque je me retourne, je suis satisfait de voir ses yeux se détourner aussitôt de mon corps. Je mérite vraiment cet Oscar car encore une fois j'arrive à ne rien laisser paraître.

Il triture sa bière comme s'il n'osait pas dire quelque chose. Je soupire intérieurement... ça va encore être à moi de lire entre les lignes.

« A quoi tu penses ? »

Toujours ce silence comme seule réponse. Je croise les bras, déterminé.

« Tae, je sais pas lire dans les pensées. J'aimerais beaucoup être capable de le faire mais je ne peux pas. Et à un moment il va quand même falloir que tu me parles. Ne serait-ce que pour me dire où se trouve la couette ! plaisantai-je. »

Ma remarque lui arrache un sourire et il se redresse sur le canapé. Il pose sa bière sur la table basse avant de joindre ses mains et de dire sans me regarder :

« Je... Je sais pas comment faire...

- Comment faire quoi ?

- Comme toi.

- Va falloir que tu développes, je suis pas sûr de comprendre...

- Je... T'es tellement à l'aise ! Comment tu fais pour agir sans te poser de questions ! Comment tu fais pour me balancer sans pression que t'as envie de dormir avec moi ? Comment tu fais pour ne pas te vexer quand je te dis que j'en ai pas envie ? Comment tu fais pour te balader torse nu et en mini-short alors que tu sais pertinemment que tu me fais de l'effet ? »

Mes yeux s'écarquillent et je souris, sans doute comme un débile.

« Je te fais de l'effet ?

- Evidemment... t'es taillé comme un dieu grec... bougonne-t-il sans me regarder. »

Je ne peux retenir un rire nerveux. BORDEL DE MERDE ! Reprends-toi Kook, reprends-toi...

« Comment je fais à ton avis ? Expliques-moi comment tu vois les choses. Je peux pas t'expliquer si je comprends pas où ça bloque pour toi.

- Je sais pas...

- Ok, prenons un exemple. Comment j'ai fais pour te dire que j'avais envie de dormir avec toi. Bah en fait, j'en ai eu envie et... je te l'ai dit. Voilà voilà.

- Tu t'es pas dit que j'allais refuser ?

- Bien sûr que si. Mais t'aurais pu en avoir envie aussi. Mais comme on est cons, si aucun de nous ne le dit, on aurait pu en crever tous les deux d'envie sans oser se le dire et on se serait quittés demain sans jamais savoir ce que pensait l'autre. Là au moins, je suis fixé. »

Il semble considérer un temps mes paroles et j'en profite pour me rasseoir à ses côtés.

« Mais... ça t'as pas blessé que je refuse ?

- Un peu... mais je préfère ça plutôt que de passer des mois à me demander ce qui se serait passé si j'avais osé te demander, ajoutai-je. C'est beaucoup moins douloureux. »

Encore une fois, il baisse la tête sur ses mains jointes, ses coudes sur les genoux. Il semble réfléchir intensément. Ou mener un combat intérieur. Qu'est-ce qui peut bien se passer dans cette jolie tête ?

« Dis-moi à quoi tu penses Tae.

- C'est pas si simple...

- Bien sûr que si. Je te l'ai déjà dit, repris-je d'un ton plus doux en posant ma main sur son épaule. Je vais pas te juger, je vais pas te repousser, je vais pas t'engueuler et me casser en claquant la porte. On s'est déjà fait tellement de mal tous les deux que ça peut pas être pire. Rien ne m'empêchera de revenir vers toi quoi qu'il arrive. Et crois-moi, je préfère une vérité qui blesse qu'une ignorance qui tourmente. »

Il lève ses yeux vers les miens. Il a encore cette tête de chaton triste. Bordel, comment je suis censé faire avec ça moi ?

« Parles-moi Tae, s'il te plait... suppliais-je presque.

- J'ose pas... dit-il en baissant la tête.

- Pourquoi ?

- J'ai honte...

- Pourquoi ?

- Parce que c'est pathétique...

- Qu'est-ce qui est pathétique ?

- Moi... »

Bordel, j'ai vraiment l'impression de devoir lui arracher chaque mot ! C'est insupportable ! Là, j'ai envie de le secouer en hurlant « MAIS TU VAS ME DIRE LES CHOSES SIMPLEMENT POUR UNE FOIS !!! ». Mais je me retiens. Je me retiens fort. Seigneur donnes-moi la force...

« Tae... Je vais avoir besoin de plus de mots.

- Je suis pathétique parce que j'ai envie que tu dormes avec moi mais j'ose pas te le dire parce que je t'ai fais croire que je voulais pas et puis j'ai peur que tu te fasses des films alors que je sais pas si je veux qu'il se passe quelque chose entre nous ou pas. »

Il a tout dit sans respirer et je le sens encore retenir son souffle lorsqu'il pose sur moi un regard inquiet. Il est trop chou.

« Je me ferai pas de films si tu me dis clairement ce qu'il se passe dans ta tête. Et si tu sais pas, c'est pas grave. On n'est pas obligé de toujours tout savoir ! On n'est pas obligé de décider maintenant. On peut aussi se laisser porter et voir ce que ça donne. »

Son regard s'est détendu mais il triture ses mains. Comme s'il n'avait pas tout dit.

« Dis-moi ce qui te perturbe, dis-je avec douceur en caressant son épaule.

- Je sais pas... je sais pas si j'ai envie de tenter à nouveau quelque chose avec toi alors que je sais pertinemment que ça ne mènera à rien, que je vais encore rien faire comme il faut et te perdre à nouveau !

- Tu parles comme si le fait de dormir ensemble faisait de nous un couple. Détends-toi ! Je m'imagine rien et tu t'es engagé à rien du tout. Et puis, si jamais on devait se remettre ensemble, tu sais très bien où t'as foiré, il suffira juste de pas refaire la même chose !

- Ça a l'air simple dit comme ça...

- Parce que ça l'est ! Bon, je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire mais... sérieusement, t'as pas besoin de te prendre la tête ! Sois naturel, fais ce dont t'as envie !

- Mais si... si t'as pas envie de ce que moi j'ai envie ?

- Alors tu m'en parles et on en discute ! Parfois on trouvera un compromis, parfois pas. Mais restes pas dans ton coin sans rien faire ! Arrêtes de te dire que je vais forcément être contre tes envies. Je peux très bien les partager moi aussi. »

Il détourne le regard et recommence à triturer ses mains. C'est vraiment un tic chez lui.

« Dis-moi Tae, je sais que t'as envie de dire un truc alors sors-le ! Promis je ne me ferai pas de films !

- Je... Tu... raaah je sais pas par où commencer !

- Par le début.

- Merci Captain Obvious, dit-il en me lançant un regard noir.

- Balances, c'est pas grave si c'est en vrac.

- Tu me fais toujours autant d'effet. A chaque fois que je te revois je peux pas m'empêcher de me dire que j'ai vraiment été con. J'aime bien être avec toi parce que c'est facile. Encore plus ce soir. Je sais pas ce que je veux faire avec toi mais je veux pas que tu partes ni que tu enlèves ta main de mon épaule. »

Il m'a regardé dans le yeux en disant ça et moi je me suis arrêté de respirer. Il l'a dit. Bordel il l'a dit ! Ma main s'est contractée sur son épaule et je la relâche tant bien que mal tandis que mes yeux encore écarquillés louchent sur ses lèvres.

« J'ai très envie de t'embrasser là maintenant tout de suite... je murmure. Dis-moi que je peux... »

Il ne dit rien mais hoche très doucement la tête, ses yeux faisant des allers-retours entre ma bouche et mes yeux. Alors sans plus attendre je fonds sur sa bouche. Mes lèvres entrent enfin en contact avec les siennes, réveillant une armada de papillons dans mon ventre.
Bordel de merde. Lui aussi il me fait toujours autant d'effet.

Avec douceur, je viens passer ma langue sur sa lèvre inférieure. Il me laisse lentement accès à sa jumelle que je retrouve avec bonheur après toutes ses années. Ma main quitte son épaule pour rejoindre sa nuque, l'attirant plus à moi tandis que l'autre se place sur sa cuisse. Je réduis l'espace entre nos deux corps, me rapprochant de lui sans séparer nos lèvres, toujours pressées l'une contre l'autre, nos langues se caressant sensuellement.

Dans ma tête plus rien ne fonctionne correctement. La partie de moi qui avait tant espéré un rapprochement est en hystérie totale et hurle à tout va « J'AVAIS RAISON PUTAIN !!! ON A PAS ATTENDU POUR RIEN !!! JE VOUS L'AVAIS DIT !!!», tandis que l'autre est en PLS, essayant de retrouver un semblant de raison susceptible de me protéger si tout cela venait à prendre fin. Et dans tout ça, je kiffe à mort retrouver ses bras qui me caressent timidement le dos.

C'est lui qui met fin au baiser. Tout doucement, il récupère sa langue, laisse un dernier baiser sur mes lèvres et s'éloigne lentement de moi, ses mains tombant sur mes cuisses.

Je suis essoufflé. Lui aussi. Alors que je cherche à me rappeler comment on respire, un grand sourire aux lèvres, je le vois commencer à paniquer. Ses yeux sont rivés au sol, ses joues sont rouges et il ne sourit pas.

« Merci, j'ajoute avant qu'il ne s'enfuie. J'aurai vraiment été frustré si tu m'avais dit non après ton petit discours. »

J'espère qu'il dise quelque chose mais je crois qu'il panique trop. Je prends ses mains dans les miennes.

« Tu sais... on n'est pas obligé de se remettre ensemble si c'est ça qui te panique. On peut juste faire ce qu'on a envie sans se prendre la tête. C'est pas parce qu'on s'embrasse qu'on va forcément finir mariés, ajoutai-je en riant.

- On va encore se blesser... renchérit-il tristement. J'en ai marre de blesser ceux que j'aime... »

Il... Il m'aime ? Nonononnon Kook, concentres-toi, il a dit ça uniquement parce qu'il tient à toi comme... comme un ami ! Voilà ! Il t'aime comme un ami ! C'est bien, ça. Reprends-toi maintenant ! Décrispes tes mains, tu vas lui broyer les phalanges le pauvre !

« Écoutes, si tu veux qu'on essaye, on peut essayer. Et on n'est pas obligé de se donner à fond dans le but que cette relation dure l'éternité ! On peut juste... être ensemble tant qu'on a envie d'être ensemble.

- A quoi ça sert ?

- A être heureux ? »

Il lâche un petit rire nerveux. Ses mains se sont détendues et il caresse machinalement le dos des miennes.

« Mais, à quoi ça sert d'être avec quelqu'un si on sait que ça ne va pas durer ? demande-t-il inquiet.

- De un, on peut jamais savoir si ça va durer ou pas. De deux, la durée d'une relation n'en détermine pas la qualité. Tant que tu es heureux de ce que tu fais et que la personne avec toi l'est aussi, c'est pas tout ce qui compte ?

- Si... t'as peut-être raison...

- J'ai toujours raison, précisai-je avec un grand sourire. »

Il rit plus légèrement en levant les yeux au ciel.

« Est-ce que tu veux qu'on tente quelque chose toi et moi ? Est-ce que t'as envie qu'on tente quelque chose toi et moi ?

- Oui... »

Je retins de justesse le cri de joie intérieur. Concentres-toi Kook, gâches pas tout maintenant !

« D'accord. Moi aussi, avouai-je en accrochant son regard au mien. On va pas se mettre la pression OK ? L'avantage c'est qu'on sait ce qui a foiré la dernière fois. Donc je te propose un truc : quand l'un de nous a envie de faire un truc, il le dit à l'autre. Si l'autre n'a pas envie, il refuse et c'est terminé, on en reparle plus. Ça te va ?

- Ok... Je sais pas si j'y arriverai...

- Il va falloir Tae. Vraiment, il va falloir que tu me parles. Peu importe ce que tu ressens, peu importe si ça va me blesser, je veux que tu me le dises. J'ai BESOIN que tu me le dises, ok ?

- Ok...

- Peu importe le temps que ça dure, peu importe si c'est sérieux ou pas, tant qu'on est heureux ! dis-je sûr de moi. Et là, je suis heureux. »

Je serre ses mains dans les miennes en le regardant dans les yeux. Il peine à soutenir mon regard mais y revient systématiquement. Je dois encore sourire comme un idiot...

« Je crois que je le suis aussi...

- Alors Tae, de quoi tu as envie ? le taquinais-je.

- Que tu dormes avec moi. Et..., il hésite, que tu m'embrasses à nouveau.

- Avec plaisir... »

Mes lèvres rejoignent les siennes avec plus de force que précédemment. Je lâche ses mains pour agripper sa nuque tandis que les siennes viennent m'attraper les hanches. Je n'attends pas plus pour changer de position et venir m'asseoir sur ses cuisses, tandis que nos langues se retrouvent, comme si elles ne s'étaient jamais quittées.

Ma main droite vient caresser ses cheveux, tandis que les siennes voyagent dans mon dos nu dans un doux va et viens entre mes épaules et mes reins.

Mon entrejambe se rappelle à moi, se durcissant au fur et à mesure que Tae me caresse, à la fois avec sa langue et ses mains.

Je commence à perdre pied, ma respiration ne ressemble plus à rien. Je ne peux m'empêcher de sourire dans le baiser quand je réalise la situation. Je suis sur les cuisses de mon ex, dans son canapé, en train de lui rouler la pelle de sa vie et j'ai très, TRES envie de plus... L'univers est un petit bâtard.

Une partie de moi panique alors. Lui et moi, on ne l'a jamais fait. Enfin, on ne l'a jamais fait ensemble. J'ai eu mes propres expériences et il a sans doute eu les siennes. Mais je ne l'ai jamais vu nu. Il ne m'a jamais vu nu. J'ai pas envie de le décevoir. Il risque de penser que je suis mauvais... Est-ce qu'il est plutôt top ou bottom ? Oh mon dieu j'en sais rien du tout... Je devrais tout stopper maintenant. Le pire c'est qu'il se pose sans doute les mêmes questions que moi là.

A contre-cœur, je me retire du baiser, posant mon front contre le sien tandis que je tente (encore une fois) de reprendre mon souffle. Mon cœur bat comme jamais et les papillons de mon ventre ont dû décider de refaire Projet X vu comment ils me remuent.

Ses mains se sont stoppées sur mes hanches qu'il tient comme s'il avait peur que je m'en aille. Je ne peux retenir un sourire à cette pensée. Ses yeux sont fermés. Il n'ose pas me regarder.

« A quoi tu penses ? je murmure.

- A des choses... pas très catholiques... »

Il a toujours les yeux fermés, mais un petit rictus mi-amusé mi-gêné au coin des lèvres. Je ne peux retenir un petit rire.

« Alors on pense sans doute aux mêmes choses, ajoutai-je. De quoi t'as envie Tae ?

- Pourquoi c'est toujours à moi de dire ce dont j'ai envie ? ses yeux se sont rouverts pour me fixer, les sourcils froncés.

- Parce qu'il faut que tu t'entraînes, je lui impose en riant. Mais je veux bien t'aider un peu. »

Je me positionne de façon à pouvoir murmurer à son oreille, une main sur sa nuque tandis que l'autre se pose sur son torse. J'ai très envie qu'il me prenne violemment sur ce canapé.

« J'ai très envie de t'enlever cette chemise... dis-moi maintenant. »

J'allais me redresser mais ses mains bloquent mon dos, m'obligeant à conserver la position, mon oreille proche de sa bouche.

« J'ai très envie que tu me déshabilles, murmure-t-il d'une voix rauque. »


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Partie un peu plus courte, je me voyais mal les couper en pleine action, sorry !

Votre ressenti ?

A mardi prochain <3

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