Je sais pas comment décrire et mettre sur texte mon ressenti dans une précision irréprochable, mais le but de cet ouvrage est de parler alors, je ferai de mon mieux. Peut-être que ça manquera de cohérence ou que sais-je encore, mais peu importe.

Ça fait des mois que je me sens comme dans un autre monde, et incapable de comprendre les autres dans leur façon de faire, de penser et de réfléchir. Je me sens comme si j'étais sur une autre planète, et ça, ça m'a valu la perte de tous mes amis.
Le pire, c'est que ça ne me fait ni chaud ni froid, et que je n'ai rien à dire parce que je ne veux pas et que je ne sais vraiment pas quoi ajouter.

En parallèle de ça, il y a ce vide en moi qui me rend incomplet. Peut-être est-ce parce que je réfléchis trop, que je suis en autarcie avec moi-même et les autres, ou peut-être tout bonnement car personne ne me comprend.

Je suis heureux avec ma famille, et même de ma solitude mais je me sens paradoxalement seul. Peut-être car je n'ai jamais pu tomber amoureux, comme on nous le promet depuis qu'on est petit.
Peut-être parce que je n'ai pas une bande d'amis où tout le monde est complice avec un tel ou une telle.
Peut-être parce que je ne me trouve pas assez ci, ou même trop ça.

Je sais pas, mais quelque chose me manque.

Alors j'suis pas vieux garçon non plus, et j'en ai eu des relations "amoureuses" et amicales, mais ça ne m'a que laissé du vide, du mal ou même moi-même qui ait fait du mal. Parce que je n'ai jamais su ce que ça fait que de tomber amoureux.

Ce que je croyais être ma meilleure amie depuis sept années n'était que superficielle. J'étais un pion, et j'ai toujours été un pion dans mes amitiés.
Jusqu'au jour où j'ai appris qu'il fallait parfois enfiler un masque pour survivre dans la société, et surtout le lycée. Ça s'est avéré très utile pour que je devienne peu plus résistant face aux mauvais aléas de la vie.

Alors on m'a fait du mal, et j'ai fait du mal.
Du mal à des gens qui ne méritaient pas ça.
Du mal à des gens qui le méritaient parfois.

Au fond, j'suis peut-être quelqu'un de mauvais, comme tous ces salauds qui m'ont bien bousillé le peu de sérénité que j'avais.

J'ai été entouré de menteurs et de manipulateurs durant tout mon lycée, et ça m'a finalement rendu plus fort que ce que je croyais. Mais j'ai perdu quelque chose, à vrai dire, j'sais plus grand chose et je reste bloqué à un niveau étrange de mon existence. J'sais même pas comment le formuler, ni même le mettre en lien avec tout ça.

Mais depuis, j'accumule les personnes qui ne sont que de passage et qui font de sacrés ravages dans ma vie. Alors quand bien même la vie me donne un semblant d'espoir, je préfère le rejeter plutôt que d'accepter un joli cadeau emballé qui pourrait m'éclater à la gueule.

Je fuis et je me fuis, j'aime ma solitude autant que je la déteste. Je me hais, car je suis incapable de ressentir l'essence même de l'humanité.

Je suis incapable de ressentir quelque chose pour quelqu'un d'autre que mes proches, incapable de supporter les idéaux des autres et cette putain de société qui aime nous rabaisser. Et qui nous fait passer pour le problème.

J'enfouis ma colère, mais elle sort toujours de la tombe que je lui creuse depuis des années. Alors peut-être que je mérite toutes ces mauvaises choses et ces mauvaises personnes ? En vrai, j'en sais rien.

J'aimerai simplement connaître et éprouver quelque chose pour quelqu'un, pour un être humain.
Simplement vivre ma vie sans me poser de questions et me torturer avec des interrogations sans réponses.

Mais ce qui est contradictoire dans tout ça, c'est que j'en ai rien à foutre. Que ce que je veuille m'arrive ou non, ça m'est égal.
Que ça vienne, tant mieux.
Que ça vienne pas, tant pis. 

C'est une forme de tourmente étrange, j'me pose trop de "peut-être que c'est parce que..."

Peut-être que je le mérite tout simplement bordel.
On reçoit que ce qu'on donne après tout ?
Alors quitte à être un loup solitaire à vie, si ça permet de me préserver des autres et de préserver les autres de moi-même, alors c'est un bon compromis. 

Je me sens seul avec les gens.
Mais j'aime ça et je déteste ça.

Peut-être qu'être quelqu'un de bien et d'être serein, c'est pas donné à tout le monde.

Bref, j'vous épargne d'autres lignes encore.
Merci d'avoir supporté ce brouillon.

Courage à celles et ceux qui traversent des mauvaises passes, vous vous en sortirez.