la bonne blague
Faites gaffe c'est long.
Non mais qu'est-ce que je fous là. Sérieusement. Il est minuit cinquante-six, on est le 11 avril ? Je crois et je sais pas pourquoi je suis là. J'ai pas de problèmes, si ? On verra bien tu sais quoi.
En fait j'ai relu ce que j'avais écrit dans Parler 1, et ça m'a retournée de voir à quel point j'allais mal il y a deux ans. Je suis tendue, j'ai une sensation bizarre dans le ventre. C'était violent ce qui avait dans ma tête je me reconnaissais plus, je me haïssais. C'est passé. J'ai changé d'environnement, changé de gens. Je suis allée mieux.
J'ai fait des rencontres oufissimes - à première vue seulement (seulement ?)-, j'ai intégré un groupe et on était 5 potes très soudés, toujours ensemble pour les conneries et compagnie. On était heureux.
ah oui vraiment Oca ?
C'était beau vu de dehors. C'était beau dans ma tête. C'était beau pour n'importe qui. Tout était beau, 5 potes hyper proches, toujours riant, où est le problème ?
Derrière les rires, évidemment. J'ai rien vu. J'ai pas vu une seule fois que C allait pas bien. Non, ça y a fallu attendre un an, une discussion tardive qui m'a alarmée et une marque sur un bras. J'ai rien fait. Je sais pas faire. Comment elle va aujourd'hui ? Je sais même pas. Vous parlez d'une amie. "tu peux compter sur moi" ah je lui ai servi ce discours. Est-ce que j'ai pris de ses nouvelles une seule fois ? Bah non. Pourquoi ? Allez savoir. Même moi je sais pas. Je sais pas faire. J'allais dire que c'est plus simple ivl. M ê m e p a s. Surpris ? Moi pas vraiment.
Vous me suivez, je me suis pas, je vais me perdre, on plonge ?
Donc voilà on était cinq, C, M, P, R et moi, Oca. Cherchez pas c'est un pseudo, rien à voir avec mon prénom.
J'ai parlé de C. Comment j'aurai pu me douter ? Souriante, toujours. Un rire beau. Enfin tout était beau dans ma tête. Des commentaires cinglants mais drôle, sarcastique, comme moi. J'aimais ça. J'ai pas cherché plus loin. Alors que tout le monde sait que personne ne peut rire tous les jours sans que ça cache quelque chose. Aveuglée par mon propre bonheur. J'ai rien vu venir.
Vous en faites pas elle est vivante c'est bon. Est-ce qu'elle va bien ? Allez savoir. Pourquoi je vais pas lui demander ? Allez savoir, je me hais.
Y avait M aussi. Ah fabuleux mec que j'ai eu envie de frapper et de lui hurler dessus pendant des mois prce que je le supportais plus. J'ai rien dit. J'ai enduré. Je me suis plaint dans son dos. Forcément, hypocrite Oca. Lui il a trouvé le bonheur je crois, avec un.e mec.euf (jsp c'est pas clair et surtout pas là à une heure du mat') que je peux pas blairer mais tranquille. Qu'est-ce qui me dérangeait ? Trop de bruit. Trop tout. Un trop. Que j'arrivais plus à supporter. Pourtant je l'ai fait. Mais c'est plus comme avant. Je préfère comme ça je crois, pote plutôt qu'ami. On s'est pas disputé, juste éloigné (à cause de moi vous l' aurez compris).
Eh c'est drôle mon copain dort. Il m'a pas envoyé de message. J'ai envie de pleurer.
Y avait et y a toujours P. Ah doux.ce P. J'ai cru qu'iel m'aimait pas au début. Je me sentais mal, iel m'impressionait. Tout le monde m'impressionait je te dirais (parce que c'est plus le cas ?). En fait j'étais juste stupide. Iel était amoureux.se. Je lui ai brisé le coeur un peu je crois. J'avais deviné et pourtant j'ai rien dit. Je l'ai juste empêché de m'embrasser en mordant le scoubidou avant que nos lèvres se touchent. Je l'ai poussé.e à me le dire. À m'appeler. Je le savais mais pourquoi j'ai rien dit ? Lui mettre un frein, lui expliquer. Oui mais vous comprenez c'est grisant de se sentir aimée. Ça m'arrivait pas souvent.
Je lui ai mis un râteau. Gentiment, promis, parce que je l'aimais mais pas de la même manière qu'iel. J'ai pleuré. À l'intérieur seulement mais j'étais triste promis. Tout est redevenu normal. On est presque meilleurs potes aujourd'hui. Heureusement qu'iel est là au final.
Et le meilleur maintenant. R. Fabuleuse R. R dont je suis tombée amoureuse la première fois que je l'ai vue sans même la connaître (merde Oca, t'es pas hetero, mais tu t'en doutais non ?). Puis j'ai pensé que c'était juste de la fascination parce qu'elle était tout ce que je n'étais pas. Décembre, je me suis rendue à l'évidence, je l'aimais. Comme une dingue. À en mourir. À tout accepter. J'aurais tout fait pour elle. Jusqu'en mai. Mai, merveilleux moi de mai. Elle m'a avoué m'aimer par sous-entendus.
Joie immense.
?
Ce serait trop beau vous réjouissez pas. Nan parce qu'elle s'est retiré, 30 minutes après par message.
"je veux pas te rendre triste mais je crois que c'est pas une bonne idée, je sais pas si je t'aime vraiment"
Et moi de répondre tqt, je comprends, réfléchis prends ton temps tiens moi au courant. Je l'aimais trop vous comprenez, je pouvais même pas lui en vouloir. Elle m'a brisé le cœur. Vraiment. Pour la première fois depuis neuf mois, je me suis effondré et j'ai pleuré pleuré pleuré pleuré. À plud savoir comment faire pour ne plus avoir mal. Ça m'a ravagée le soir-là. Y a fallu qu'un ami ivl me calme.
Le lendemain matin je l'accompagnais chez l'orthodentiste avec P comme si de rien n'était. Fin presque. C'était tendu vous vous en doutez.
Je lui ai laissé un mois. Un mois où c'est redevenu plus ou moins normal entre nous. Puis je lui ai redemandé. Je l'aimais toujours forcément. Elle non. Je préfère qu'on reste amies elle a dit, sauf si ça te fait trop mal.
J'ai dit oui, je voulais pas la perdre. J'ai pleuré encore ce soir-là mais bizarrement j'étais soulagée. C'était fini je pouvais arrêter de me torturer.
Oh tu crois ça Oca ?
Je suis retombée amoureuse pas longtemps après. D'un garçon cette fois. Que j'aime toujours. Qui m'aime toujours. C'est beau hein ? C'est pas une idylle croyez-moi les relations à distance ça vous place un poids dans la poitrine et impossible de s'en débarrasser tant qu'on a pas vu l'autre.
Je suis heureuse avec lui, sincèrement et heureusement qu'il existe parce que grâce à lui tout a changé, en bien, en mieux. Je l'aime, et je vous mens pas. Je voudrais le protéger de ce monde de durs.
On s'est mis ensemble en juillet, après un mois de flirt. Rapide hein ? Pourtant ça tient regardez, on est en avril. On s'aime. Tout va bien de ce côté-là.
Mais devinez qui est revenue vers moi en août ? R, forcément. Je lui manquais, elle voulait me voir, dormir avec moi comme on avait l'habitude de faire, m'inviter s'il le fallait alors qu'elle détestait inviter des gens chez elle.
Oui mais Oca tu t'en fous t'es avec ton copain maintenant
Mais on oublie pas un premier amour aussi facilement, quand on a aimé comme je l'ai aimée. Évidemment que j'aimais mon copain, plus que tout et il me rendait heureuse. Mais la voilà qui revenait me voir après m'avoir balancé deux mois plus tôt. Cul entre deux chaises. Je me suis demandée si elle m'aimait vraiment, si elle voulait qu'on retourne ensemble, qu'on essaie ce qu'elle avait eu peur de faire, qu'on s'aime. Qu'est-ce que je devais faire si c'était ça ? L'aimer en retour, lâcher mon copain tout récent et lui exploser le coeur ? Impossible. Rester avec lui évidemment, envoyer bouler R comme elle l'avait fait avec moi. Mais je pouvais pas, trop sensible, trop empathique, j'ai jamais pu faire du mal volontairement. M'en faire oui, mentalement uniquement, mais pas aux autres.
Je lui ai demandé du coup. Ce qui lui manquait chez moi. L'attention que je lui donnais, l'affection parce qu'on était très proche physiquement, très tactiles. Ou est-ce qu'elle regrettait qu'il se soit rien passé ?
"euh ton affection je crois juste"
Soulagement. Je pouvais rester avec mon copain, L, sans culpabiliser. Je lui ai dit du coup, que j'avais un copain maintenant. Elle a feint la joie. Fallait pas être dupe pour boir que c'était forcé. J'ai rien dit. J'ai eu mal pour elle évidemment. Mais j'avais L elle avait laissé passer sa chance. Mais je voulais que rien ne change entre nous, qu'on soit toujours tactile, qu'on dorme ensemble comme des amies, et peu importe ce que L en dirait. Elle a refusé. J'ai insisté. Elle a cédé.
Malsain.
On s'est revus avec des amis pour mon anniversaire. On était 5, on a ri. C'était bien. J'ai dormi avec elle comme j'avais dit que je le ferais. Elle était plus tactile du tout avec moi, a faut semblant de dormir pendant que je jouais avec ses cheveux. Quelque chose s'était brisé. Je pouvais rien faire. J'ai dormi. Elle est partie et on s'est pas revues avant un moment. On a continué à discuter, comme avant. C'était chouette. Elle avait tourné la page sur moi. Et moi sur elle. Heureuse chacune de notre côté.
Oh vraiment Oca ?
On était plus dans le même établissement à la rentrée. Elle nous avait, nous ses 4 vrais amis. Elle a fait genre tout allait bien, que tout était super. Qu'on lui manquait un peu mais ça allait. Elle me manquait un peu aussi mais pas plus que ça. C'était juste différent. Notre groupe a éclaté. Toujours amis mais moins soudés. Quelqu'un est devenu ami avec C. Je la déteste. J'ai rien dit mais j'avais le sentiment qu'elle prenait la place de R. Je l'ai détesté encore plus.
Et puis un soir elle m'a appelée. R. Ça allait pas trop mais elle voulait pas pleurer au téléphone. Je lui ai dit que c'est bon, qu'elle pouvait y aller, que tout allait bien, que je la jugerai jamais.
Elle a explosé en sanglots, je l'ai écoutée. J'avais mal pour elle, elle qu'au fond j'aimais toujours un peu. Je pouvais rien faire à part être là. C'est ce que j'ai fait pendant des mois, être là le soir pour elle. Elle m'appelait, me racontait sa journée, je l'écoutais en souriant même si des fois ça me fatiguait. J'étais souvent fatiguée à ce moment-là en même temps.
Et puis le dernier weekend de novembre j'ai fait une soirée avec mes meilleurs amis. C, M, P et R forcément, trois autres amis et mon chéri, L, pour qu'ils se rencontrent tous enfin.
Plus belle soirée de ma vie. J'étais tellement heureuse si vous saviez, et sans alcool.
Quand R est repartie le lendemain elle nous a dit de prendre soin l'un de l'autre, en souriant, et elle avait l'air sincère.
J'étais heureuse.
Et puis sans prévenir, un soir, en décembre, deux semaines plus tard, elle m'a envoyé des snaps vidéo. L était avec moi alors j'ai décidé d'attendre pour les ouvrir. Je l'ai fait le lendemain.
Putain de merde.
Elle était en soirée, s'était bourré la gueule. Je vais pas vous la refaire en entier parce que c'était long mais retenez qu'en gros, elle était heureuse pour moi avec L, maid que je lui manquais, qu'elle pensait souvent à moi, à nous, qu'elle regrettait, qu'elle m'aimait mais qu'elle savait que j'avais L maintenant, que c'était juste "au cas où". Au cas où. Mdr.
J'ai eu mal pour elle, je voulais pas qu'elle ressente ce que j'avais ressenti quand elle m'avait largué. Eh oui, trop gentille Oca, trop sensible.
Impose-toi.
J'ai réussi à la voir seule à seule quelques jours plus tard. Je comptais lui parler gentiment, lui dire en dpuceur que je ne l'aimais plus, que c'était fini, qu'elle devait tourner la page, aller de l'avant, ne plus me parler s'il le fallait. J'étais prête à souffrir un peu pour être heureuse avec L et qu'elle trouve son bonheur de son côté. Vous savez quoi ? Elle a refusé de m'écouter. Comme un enfant, elle a mis ses mains sur ses oreilles pour pas m'entendre parler. J'ai rien pu lui dire. Je suis partie énervée, on s'est plus parlé. J'étais en colère qu'elle agisse comme une gamine.
C'est que le début Oca, tu commences enfin à ouvrir les yeux.
Mais Oca trop bonne, trop gentille, trop sensible comme toujours lui a envoyé deux messages, un pour Noël, un pour Nouvel An. Elle n'a pas répondu. À préféré lâcher des vus. J'étais inquiète, me disait qu'elle m'en voulait, que je l'avais blessée. Alors qu'est-ce que j'ai fait ?
Je suis allée m'excuser. Vous avez bien lu. Je me suis excusée. Vous commencez à comprendre ce qui allait pas entre nous ?
L m'a dit que je faisais n'importe quoi, qu'il voyait pas pourquoi je m'excusais, que c'était juste une gamine. Mais il s'est pas énervé, pas devant moi en tout cas, peut-être que ça l'a rendu fou j'en sais rien.
Elle m'a répondu cette fois. Bourrée une fois de plus. Me disait que le problème venait d'elle, qu'il fallait pas que je m'inquiète, que c'était elle qui avait réagi comme une gamine etc... "t'inquiète, vis ta vie avec ton mec, tout va bien".
Vous aussi vous le trouvez amer le "vis ta vie avec ton mec"?
On s'est revus pas trop longtemps après. Et j'ai réalisé que ça me gavait. Qu'elle nous menait un peu la baguette. Elle m'a à peine parlé. C'était tendu, pas naturel, elle m'a ignorée. Elle m'a pas dit au revoir.
Et j'ai réalisé. Elle ne me manquait pas.
Et j'ai réalisé encore plus gros, quelque chose qui vous semble peut-être évident mais que j'avais pas vu, que je m'étais refusée à voir tant j'étais amoureuse.
Elle était toxique.
Un an et demi pour le voir Oca, sérieux ?
Si jamais ça vous a pas frappé, regardez comment c'était entre nous :
J'ai tout fait pour elle. Je l'aimais tellement que je l'ai couvée comme une poule. J'ai toujours pris sa défense. Je me suis inquiétée pour elle, je décrochais toujours quand elle m'appelait, je l'écoutais, je la conseillais, je l'aidais, je faisais ses devoirs, je me mettais en duo avec elle quand j'aurai pu me mettre avec d'autres personnes qui m'auraient aidée à avoir une meilleure note. J'ai été patiente, je lui ai jamais reproché quoique ce soit, je faisais tout pour la contenter, je la suivais partout.
Mais j'étais la seule à faire ça. Je m'en foutais puisque j'étais folle d'elle.
Hmmmmm bien toxique tout ça non ?
Y en avait que pour elle et les autres l'avaient compris. J'ai passé des heures à préparer le cadeau parfait pour son anniv, je suis allée lui donner en main propre juste avant de partir en vacances. Je prenais toujours son parti quand elle m'expliquait ce qui n'allait pas chez elle à la maison. Je l'ai prise dans mes bras quand ça n'allait pas. Je passais des heures avec elle pour qu'elle réussisse à décrocher des notes correctes. Je l'ai aidée à trouver sa voie, ce qu'elle voulait faire. Je vous l'ai dit, j'ai tout fait pour être toujours plus proche d'elle, et peut-être qu'elle m'aime un jour.
Elle a jamais rien fait de tout ça pour moi, et je lui en voulais même pas, parce que je l'aimais trop pour être en colère à propos de quoique ce soit. Malsain hein ?
Et tout ça pour quoi au final ? Qu'elle me dise m'aimer, puis finalement non trente minutes plus tard, qu'elle allait réfléchir et puis qu'elle me dise non définitivement un mois après.
Et quand j'ai enfin trouvé quelqu'un qui m'aimait, qui prenait soin de moi, s'intéressait à moi, à ce que je ressentais, ce que j'aimais, ce que je n'aimais pas, qui a eu la patience d'essuyer trois râteaux parce que je l'aimais encore elle... Elle est revenue. Je lui manquais mais elle voulait pas sortir avec moi donc je me suis dit que ça allait. Et puis des mois plus tard, alors que j'étais toujours heureuse avec L elle est revenue une fois de plus pour me dire que je lui manquais, qu'elle m'aimait et que AU CAS OÙ ? Et j'ai fait l'effort de l'econduire en douceur, gentiment, pour pas la blesser, pour qu'elle refuse de me parler, que je fasse quand même le premier pas pour qu'on reste amies, qu'elle m'ignore, que je M'EXCUSE, puis qu'elle me dise de vivre ma vie avec mon mec ?
Très bien. C'est ce qui s'est passé. On ne se parle plus. On s'est pas disputé, j'ai simplement arrêté de rentrer dans son jeu, de lui parler.
Et j'ai découvert que j'allais mieux comme ça, qu'elle ne me manquait pas, que je ne l'aimais plus, et pour la première fois j'ai ressenti de la colère à son égard.
Je ne sais pas si elle se rendait compte. Sûrement qu'elle en a profité quelques fois mais malgré tout, elle n'est pas méchante. C'est pas du déni cette fois, je vous le dis, elle n'est pas méchante et tout le monde s'accordera là-dessus. Mais elle a des défauts et je crois que ses qualités ne sont plus siffsantes pour que je l'apprécie sur le long terme.
La voir en soirée, ou un midi pour déconner, pas de problème, je veux bien. Mais je peux plus être son amie comme je l'ai fait. Je ne suis plus son amie que j'étais.
Bref tout ça c'est derrière moi maintenant mais je voulais que des gens qui ne me connaissent pas, extérieurs à la situation sachent ce qu'il s'est passé. Qu'on me dise que le problème venait pas de moi, que j'en ai trop fait.
Je suis toujours avec L et je suis heureuse avec lui, si vous saviez. On se voit pas à cause du confinement (= déprime) mais c'est mon amoureux et je suis son amoureuse et les retrouvailes n'en seront que plus intenses.
Prenez soin de vous, lavez-vous les mains, sortez pas, mangez sainement et merci d'être arrivé jusque là si vous avez eu la foi de tout lire.
3009 mots mdr.
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