Si j'étais un oiseau
Si j'étais un oiseau, je m'envolerais loin. Loin de tout, loin des gens, loin de souvenirs, j'essaierais de franchir la barrière de l'atmosphère, plus loin, plus vite, plus fort.
Pour finalement perdre mon dernier souffle dans de la poussière d'étoile...
Je suis fatiguée.
A défaut de posséder des ailes, je m'enferme dans la musique, cette musique que je ne suis même plus capable de produire. Ma voix se brise sur chaque note comme les vagues sur des écueils, même la capacité de chanter m'est enlevée.
Je ne sais plus danser, chaque pas que je fais est plus gauche et lourd que le précédent, pire qu'un éléphant pris dans des sables mouvants.
Ecrire ? Mes mots s'égarent, vides de sens sur une page désespérément blanche, à peine égratignée de quelques formules maladroites.
Chaque mot que je lis me parait fade, les livres ne m'ouvrent plus les portes des ces mondes lointains qui me plaisaient tant autrefois.
Sans lui, sans elle, et tout ce qui me faisait du bien maintenant hors de ma portée, je n'ai plus la force de me battre. Cette détermination que me donnes ces chansons que j'écoute me permet tout juste de ne pas céder, de ne pas m'arrêter de vivre. Je ne suis pas fatiguée de vivre, non. Je n'ai pas envie d'arrêter. Je suis fatiguée de la vie en générale, je voudrais juste m'endormir pour toujours, respirant paisiblement au chaud, loin de tout.
J'ai peur aussi. Quand je regarde autour de moi, Tout est sombre. Profondément sombre. Les étoiles n'ont plus le même éclat, la nuit, plus cette douceur rassurante. Cette période de la journée n'est plus que douloureuses insomnies, réflexions et larmes.
I wanna breathe.
Je veux respirer.
J'en ai assez de me préoccuper des autres. Je veux qu'on se rende compte que mon non plus je ne vais pas bien. Mais je n'arrive plus à faire tomber ce masque...
Ce sourire permanant, ces "ça va", ces attentions envers les autres, toujours. Je ne veux pas les faire passer après moi quand je les vois mal, et pourtant déesse sait combien je suis détruite. Mais je me tais, et je prends soin d'eux, parce que ce sont des enfants qu'il faut relever, qui ne saurait pas comment réagir si je m'effondrais devant eux. Des enfants qui ont besoin qu'on prenne soin d'eux. Des enfants peut être plus âgés que moi, dont je prends, prenais soin.
Je sais que pour qu'on remarque les larmes qui me ravagent, il faudrait qu'elles coulent à l'extérieur, et non plus uniquement à l'intérieur. Que ces sanglots, je les laisse franchir la barrière de mes lèvres. Que je cesse de répondre oui à cette maudite question...
Mais je ne peux pas, et les raisons de tant de douleur sont atrocement ridicules. Personne ne meurt de solitude.
En vérité, je n'ai pas besoin de grands discours, ni qu'on cherche de solutions à mes problèmes ; ou alors après. J'ai juste besoin, déjà, de savoir que quelqu'un sur cette terre tiens à moi, sait que je ne vais pas bien et sera là pour moi. Je veux que quelqu'un me serre dans ses bras de toutes ses farces et me dise "je suis là". Que ce ne soit plus uniquement moi cette fameuse personne. Quelqu'un qui soit vraiment là, quelqu'un que j'pourrais serrer tout aussi fort en évacuant toute cette pression que j'accumule. Quelqu'un sur l'épaule de qui je pourrais laisser filer ces larmes sans retenue.
Alors en attendant, j'écris ici, pour souffler un peu dans cette vie qui m'épuise. Vous ne savez pas en quoi, et vous n'en avez pas besoin.
Je voulais juste laisser ces quelques mots, un peu comme une bouteille à la mer... en attendant.
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