"Oui ça va, et toi ?"


"Oui ça va, et toi ?" 

J'ai prononcé cette phrase tellement de fois... tellement de fois où je ne la pensais pas... 

J'aurais aimé qu'elle soit vraie pourtant. C'est vrai, n'importe qui rêverait d'être à ma place, je n'ai pas à me plaindre de ma vie. J'ai une famille, un toit, et tout ce dont j'ai besoin matériellement, sans tomber dans l'excès. Je suis douée dans le milieu scolaire, je ne suis pas du genre à rechigner à faire les tâches ménagères. 

Les gens me voient comme une fille douce et souriante qui plus est, malgré son caractère bien à elle. J'ai pas à me plaindre de mon physique, du tout. Pour beaucoup, j'dois avoir l'air tellement parfaite... mdr 

Sauf qu'avec tout ça, il fallait bien que ça foire quelque part. Sur le plan social, j'suis juste assez douée pour faire illusion pour le grand publique disons. Je n'ai pas spécialement d'amis, ou plutôt mes amies sont rarement là pour moi. Non seulement, je ne sais pas exprimer mes ressentis avec simplicité, mais en plus je ne me sens pas à l'aise parmi les autres, et je sympathise facilement avec tout le monde tant qu'il n'y a pas d'histoires de devenir proches. Ce qui explique pourquoi le plan social est un total gâchis d'ailleurs (en partie).

Ma famille ? Absente. Je passe mes journées seule, la plupart du temps, et je ne peux pas leur reprocher de travailler dur pour que nous puissions vivre confortablement.

D'après ma psy, mon âge mental est plus élevé que mon âge réel. Et ceci crée un décalage avec les gens de mon âge que je n'arrive pas à combler. J'ai l'impression de vivre parmi des enfants en ramenant toujours un esprit rabat-joie dans leurs délire, alors la plupart du temps je me tais et je ris. 

Rire, c'est joyeux et ça n'exprime rien d'autre. Je souris presque tout le temps, et encore plus quand je vais mal paradoxalement. C'est peut-être pourquoi je souris h24 en fait. "Quand je vais mal".

J'ai cette manie aussi, de toujours essayer d'aider les autres sans les laisser prendre soin de moi. Au final, je finis toujours par causer du tort à ces gens, des gens que j'aime. Donc je m'éloigne, de peur de les faire plonger ou replonger. Parce que je suis incapable de me débarrasser de mes doutes permanents, et de ce dégoût que j'ai envers moi-même. 

Je n'arrive pas à être moi même, avec personne. Les seuls qui ont jamais réussi à percer ma coquille, soit je leur ai été nocive (malgré le fait qu'ils affirment le contraire), soit simplement, l'usure du temps fait qu'ils n'ont plus besoin de moi. Dans tous les cas, aujourd'hui, nos chemins ont divergé. 

A cause de tout ça, je fuis le sommeil. J'évite même de fermer les yeux, et de ne rien faire. Parce que dans ces cas là, je pense, je réfléchis, je me rappelle... Je me rappelle de tous ces gens ; des morts ; de ceux que j'ai blessé ; de combien j'ai causé du tort autour de moi. Je me rappelle combien je me dégoûte, et surtout... combien je suis seule. 

J'ai juste envie d'un peu d'affection. Que, pour une fois quelqu'un remarque les larmes vite essuyées cachées derrière les sourires. Que, pour une fois, ce ne soit pas moi qui rassure et conseille. J'aimerais juste... un peu de douceur, de chaleur dans ma vie. Mais je n'y arrive pas... Quoique je dise, ou que je fasse, j'ai toujours peur. Peur qu'on me juge, peur qu'on... m'aime moins. Peur qu'on ne comprenne pas. Alors, je souris, parce que tout est plus simple comme ça, et au moins, personne ne s'inquiète... 

Je m'excuse si je peux vous paraitre égoïste, ou geignarde... Je sais qu'il y a bien pire que ma situation, que je ne devrais même pas m'en plaindre vu la chance que j'ai dans la vie. Mais j'ai besoin de parler, parce que je sens que je vais craquer... Je craque déjà. 

Chaque soir au fond de mon lit, les larmes dévalent mes joues quand le silence m'enveloppe et que je me retrouve seule avec moi-même, sans plus rien pour m'en distraire. 


Vous ne pouvez rien faire pour m'aider... Mais merci de m'avoir lu, ou tout du moins permit d'écrire tout ceci.

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