Quand on se mutile jour après jour depuis quatre ans.

Quand on rêve de mourir depuis son plus jeune âge.

Quand on passe des nuits à pleurer en priant pour que le lendemain on se fasse écraser.

Quand notre corps répugne au point de ne plus oser se toucher, de craindre le moment où il faudra prendre une douche parce qu'on sera obligé d'être nu, de fuir son propre reflet comme si il pouvait nous tuer, de garder le regard levé dès qu'on enlève un vêtement.

Quand les gens autour de nous répètent inlassablement de sourire davantage, d'arrêter de faire la gueule alors qu'on sourit au maximum.

Quand on essaie de faire comme si tout aller bien alors qu'au fond on est déjà mort.

Quand on envie ces centaines voire milliers de gens qui meurent chaque jour.

Quand on rage tellement contre notre destin parce que depuis notre naissance, des dizaines de milliers de personnes sont déjà mortes alors que nous on vit toujours.

Quand notre anniversaire approche, que les gens sont heureux pour nous parce qu'on va avoir un an de plus, alors que pour nous ça veut juste dire que ça fait un an de plus que nos malheurs ont commencé.

Quand on fait une réserve de médicaments depuis deux mois pour que le moment venu, on soit sûr d'enfin y rester.

Est-ce que c'est aller mal ?