en colère et perdue

Vous savez ce que ça fait d'être sans cesse en colère ? Tout le temps. Sans raison particulière. Tout vous énerve. Tout le monde, surtout.

Vous êtes là, vous faites des efforts pour parler avec eux, tranquillement, sans vous énerver. Et eux ne vous écoutent même pas. Comme si c'était normal. Comme si vous n'étiez pas important.

C'est putain d'ironique. Je suis là, je vois ma vie se dérouler devant mes yeux. Je sais qu'il y a un problème, je sais qu'il y a quelque chose qui cloche. Mais personne le voit quoi merde.

Ils me saoulent vraiment tous là. J'essaye, je vous jure. Mais je comprend pas.

En ce moment je suis dans mon mood « j'ai pas de raison de vivre » et bah putain ce que c'est chiant. Bon ça après c'est pas grave, je sais que ça va passer ça.

Mais de plus en plus, je me rends compte que j'ai personne, genre littéralement. Je déconne même pas. Et le pire, je crois, c'est que je crois même pas que ça me dérange pas. Je me suis habituée. Depuis longtemps.

Ce qui me fait chier c'est les gens qui s'accrochent.

Y'a des filles à l'école avec qui je reste mais je les considère même pas comme des amies. Enfin si mais sans plus quoi, c'est pour la forme. J'irai pas me confier à elles ni rien. Et puis y'en a une, quand je parle, elle me coupe et patati et patata, et je me force à rien dire parce que je sais comment je suis. Et comment elle est. Enfin bref.

Je sais que c'est pas bon de s'isoler mais je demande que ça. Je suis pas à l'aise avec les gens. J'aime pas les gens. Je fais des efforts, mais je me force. Mes réactions sont pas naturelles, pas spontanées. J'agis comme un robot, je ressens rien et je force mes réactions, mes rires, mes paroles. C'est un truc de malade.

Parfois l'une d'elles me dit des trucs en mode super enjouée et je répond d'une manière aussi enjouée, mais dans ma tête je suis juste comme « mais qu'est-ce que j'en ai rien à faire sérieux ».

Celle-là, on va l'appeler Lola tiens, eh bah Lola elle est toujours super contente pour pleins de trucs complètements cons. Enfin, avant j'aurais été pareille, mais depuis un moment je vois plus l'intérêt quoi...

Du coup je fais genre que je suis toujours comme avant alors que j'en ai rien à foutre. Elle comprend pas que j'ai changé. Elle veut pas l'accepter.

Et puis Lola je crois que je l'aime pas en fait.

Avant c'était une super amie, l'une des meilleures, enfin je le voyais comme ça. Et elle croit toujours qu'on est super amies. Mais putain, je suis désolée mais elle me fait chier maintenant. Il s'est passé des trucs et depuis, elle m'énerve. Elle a agit comme une gamine idiote.

Elle fait rien de particulier pour m'énerver, elle est juste elle. C'est ce qui s'est passé qui fait que je la vois plus de la même manière. Je suis rancunière, énormément. Et j'oublie rien. Elle croit me connaître mais elle a loupé pleins de trucs sur moi.

Et maintenant quand on se parle, je me sens mal. Sa présence est limite toxique pour moi parce que je me force à bien lui répondre alors que j'ai juste envie de lui dire ses quatre vérités en face. Mais si je le fais j'aurais des problèmes et je me sentirai coupable.

Je peux pas lui en parler.

Et d'ailleurs j'ai personne à qui parler. Ma « meilleure pote » s'est barré dans un autre pays. Et j'avais qu'elle.

J'ai jamais été du genre à avoir beaucoup de potes. Juste un ou deux vous voyez (et que je voyais qu'à l'école d'ailleurs, on faisait rarement des sorties).

Parce que je déteste sortir. Donc forcément ça limite la sociabilité. En fait je suis même pas sociable.

Parfois je me dis que j'aimerais. Sauf que c'est PAS MOI. Je sais pas si vous comprenez. Je suis pas de ce genre. Je suis discrète. Je me confie presque jamais, ou qu'à des amis très proches, et encore c'est vraiment quand je suis à bout. Et là j'ai personne, mais vraiment. Et je m'en fiche. J'ai pas besoin de me confier, enfin pas maintenant.

J'ai pas de potes, je parle à personne de mes journées, mes parents m'écoutent pas (mais ils sont gentils parfois quand même hein).

Et je m'en fous. Ce qui me gonfle, c'est quand je dois sortir. Entrer dans le monde actif. Voir les gens. J'ai horreur de ça. Je suis hypocrite. Alors que j'ai horreur des gens hypocrites. Mais moi c'est pas par méchanceté, c'est juste que j'ai aucune réaction quand les gens me parlent. Je sais pas comment réagir avec eux. J'ai juste l'impression que parler des choses « banales » de la vie c'est une grosse perte de temps. Sérieux ça sert à quoi ? C'est inutile pour moi. En ce moment, j'ai que ça dans la tête quand les gens me parlent (mais ça va c'est rare).

Je suis pas comme eux, pas du tout. Enfin... je sais que tout le monde est différent quand il est tout seul mais c'est comme si la réalité était pas mon monde. Je passe plus de temps dans ma tête qu'en dehors. Je suis tout le temps dans mes pensées, et dès qu'on m'en sort ça m'énerve. C'est désagréable de revenir dans le monde « réel ». Du coup je me cache souvent dans ma tête, là où le monde est exactement comme je le voudrais. Je sais que ça sera jamais le cas mais punaise quoi je suis pas faite pour la réalité.

En plus je supporte pas la foule, et je suis tellement parano que quand un inconnu passe à côté de moi, je m'imagine les pires trucs. Jetez une personne dans une piscine remplie de fourmis grouillantes (désolé aux âmes sensibles). Eh bah je suis cette personne, avec les mêmes sensations (quoique en moins fort quand même).

Je me sens pas bien avec moi, mais j'essaye d'y remédier. J'essaye de m'aimer. Et ça avance, enfin je crois. Mais... Je sais pas. J'ai pas ma place ici. Je veux pas en avoir. Je me sens pas si bien que ça ici.

Je compte pas me suicider ou quoi, mais c'est juste qu'en ce moment j'ai l'impression que ma vie rime à rien. Les gens sont bêtes parfois, souvent même, et s'en rendent même pas compte. C'est triste.

J'aimerais refaire le monde à ma façon, comme tout le monde. Mais je peux pas, je le sais. Et je m'y suis faite.

J'aimerais avoir une autre vie, mais je crois pas pouvoir (j'espère toujours on sait jamais). Et je m'y suis quand même faite. Je me suis dit, et j'y crois, que ce sera celle là ma bonne vie. Celle où j'accomplirai mes rêves. Et je le ferai.

Mais en attendant, l'inutilité de certaines choses me font désespérer.

Désolé de ce petit texte de malheur dans votre journée, j'avais besoin de me défouler sûrement. Parce que je suis perdue, je sais pas comment réagir. J'ai l'impression d'être préparée à rien...

Je vous souhaite d'avoir une très belle vie, bon courage à vous.

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