Elle angoisse


Je le vois bien. Elle angoisse.

Elle me fait de la peine.

Je profite d'un moment où on est seules, car dès qu'il y a du monde, elle reprend le dessus.

Alors que là, plus de fous rires hystériques, plus de blagues de cul, plus de paroles vides.

Elle se tait, et elle angoisse.

Si sentimentale.

L'autre la hait.

Elle la claque, l'engueule, l'insulte, l'aide à se complaire dans sa médiocrité.

Moi, je veux juste m'échapper, m'émanciper de ce poids qui m'encombre.

Alors je laisse couler l'eau, et enfonce sa tête. J'attends. Ses pensées s'embrouillent et s'emmêlent. Là, je suis enfin maîtresse de la situation.

Après, elle pleure, et ses larmes coulent le long de ses griffures et entraîne le maquillage.

Pitoyable.

Pas haïssable, non.

Mais d'un banal...

Parfois, elle est heureuse.

Elle s'assume, un peu.

Alors nous ne formons plus qu'un.

Mais très vite, tout recommence, et je lacère son ventre flasque dans un espoir d'évasion.

J'aimerais partir.

M'envoler.

J'imagine le choc d'un capot de voiture et le craquement des os.

Sans émotions, sans envies suicidaires ni folie.

Juste pour lui faire peur.

Et pour commander un peu le temps qu'elle reprenne ses esprits.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top