Je me sens seule. Seule, seule et archi-seule.

Pourtant, j'suis entourée, j'ai des amis, de la famille, des gens autour de moi, là n'est pas le problème.

Mais disons que, pour exposer la situation en entier, ces dernières semaines, y a vraiment tout qui part de travers.

Comprenez, j'ai 17 ans, je n'ai jamais fumé de ma vie. Jamais drogué. Jamais baisé. Jamais fait de soirée. Jamais fait de vraie connerie. Plutôt bien non ?
Une oie blanche en apparence.

Sauf que l'année dernière, j'ai fait 2 TS. Une tentative de fugue (j'me suis ravisée avant que ma mère s'en aperçoive). Je me suis scarifiée. De tout ça, mes parents n'ont jamais rien su.

J'avais aussi un copain... Il m'a violée. Enfin... Est-ce que subir des préliminaires et se recevoir la moitié de son sexe dans le vagin sans son consentement est considéré comme du viol ? J'en ai parlé qu'à ma meilleure amie. Presque. Je lui ai pas vraiment tout expliqué. Elle menace de le tuer chaque fois qu'on le croise. Le pire dans tout ça, c'est qu'il n'a pas conscience de ce qu'il a fait. Pour lui, les fois où je refusais qu'il me touche, c'était un jeu et il me forçait à écarter les cuisses ou des choses du genre. La dernière fois, il m'a envoyé un message me demander ce qu'il avait fait de mal pour que je le quitte, et si je pouvais lui donner des conseils sur ce qu'il devait changer dans son comportement pour ses relations à venir. J'lui ai conseillé de pas les forcer. J'crois pas qu'il ait compris. Je plains les suivantes. J'espère qu'elles auront plus de force mentale et physique que moi.

Pour en revenir à ce que je disais, ces dernières semaines, je suis de plus en plus à cran. Peut-être à cause du bac, d'après mes parents. J'en sais rien. Mais ce dont je suis sûre, c'est qu'à cause de ça, je ne dors presque plus la nuit. Ne mange plus ou presque. Ne parle à mes parents que lorsque c'est nécessaire, pour pas qu'ils s'inquiètent. Je mets un masque tout le temps (comme à peu près tout le monde en fait). Même quand je suis seule. Parce que si je lâche un peu cette carapace, je me mets à pleurer et à faire des crises de panique.

Tout ça me rends hyper sensible, moi qui le suis déjà de nature.

Et y a 1 mois, après une violente dispute avec ma mère, j'ai bu. Oh, pas grand chose. 1 verre de rhum, 1 verre de pastis et 1 verre de whisky. Pour pas qu'elle s'aperçoive que le niveau était descendu. Elle n'a rien vu. Je me suis fait engueulée par mes quelques amies au courant.

Puis y quelques jours, nouvelle grosse engueulade. Ca m'a vraiment fait mal. Alors, après avoir hurlé dans mon oreiller à m'en déchirer les cordes vocales, j'ai pris un compas. Je le regrette. Réellement. Mais je me suis taillée le poignet, encore, et encore et encore. J'arrivais pas à m'arrêter. Je ne sentais même plus la douleur. J'ai fini par envoyer un message à une amie en lui demandant une raison d'arrêter. J'avais vraiment peur. Elle m'en a donné une très bonne. Soit j'arrêtais, soit elle coupait tous contacts avec moi. Ca m'a stoppée net. Encore une fois, mes amies au courant m'ont salement engueulée.

J'ai promis de ne pas recommencer. Je l'ai juré. Parce que je ne voulais plus leur faire peur comme ça. Et depuis 2 semaines, je joue la comédie. J'ai un sourire plaqué sur le visage, un ton enjoué, j'envoie des messages disant que je vais bien... et même ma meilleure amie qui arrive tout le temps à me lire à travers mes mots n'y arrive pas cette fois. Ca fait 2 semaines, que je pleure tous les soirs, que j'ai mal intérieurement. Que j'ai envie de boire de nouveau. D'oublier un peu tout ça. Et j'avais promis.

Avant-hier... J'ai quasiment fini la bouteille de vodka et de rhum. Et j'ai pas mal torché celle de pastis et de whisky, encore une fois. J'étais vraiment mal.

D'ailleurs, évitez les mélanges. C'est pas bon.
J'l'ai appris qu'après en allant sur internet.

Coup de chance, ma mère n'a rien vu. Je marchais droit, j'avais une conversation correcte (on a même parlé philosophie. Vive Montaigne !)

Mais une fois les effets passés, je me suis aperçue que ça n'avait rien amélioré. Je le savais pourtant que l'alcool ne changeait pas les choses. Mais bon, espoir con.

Bref, tout ça pour dire que je sombre. Je sombre et personne n'arrive à le voir. Je suis là pour les autres. Mais personne n'est là pour moi. Parce que je ne les laisse pas m'approcher. Je me sens seule. Je suis seule.
Et c'est déprimant.

_Æ_