Lettre ouverte à mon beau père

Par où commencer ? J'en sais rien. A peine ai-je posé les doigts son mon clavier que déjà, je regrette. Vu les problèmes "des autres", je m'étais jurée de ne jamais poster ici. Pourtant... pourtant, le fait de pouvoir déverser ma haine de manière anonyme, parfaitement anonyme, me plaît bien. Et Dieu sait que j'en ai, de la haine. 

J'ai décidé de t'écrire, à toi. Une lettre numérique que je n'enverrai jamais. Au fond, ce ne sont que des mots ? Des mots qui te sont adressés, toi, celui qui s'applique à gâcher ma vie depuis maintenant trois longues années. 
Oh, ce ne sera pas long. Juste plein de haine.

Rends-toi compte, Connard. A peine posé-je le pied dans ma baraque que déjà, je me prends un somptueux " Mais elle va la fermer, sa gueule ? ". Et quand, par pure politesse, je demande en y mettant les formes de baisser le son de ta course de formule 1 parce que j'ai du travail à faire, même chose.
Certains sont victimes de harcèlement physique, mais là, j'imagine que "moral" est le terme adapté. Les mots tranchent. T'es comme un lanceur de couteau débutant, et moi, la cible humaine. Parfois ça touche, et quand ça touche, ça fait mal. 
Ah, mon cher beau père. Je pourrai t'insulter non-stop durant des jours entiers. Et j'y prendrai du plaisir. Et dire que c'est moi, petite, qui, dans un élan de gentillesse, avait inscrit ma mère sur un site de rencontres. La pire erreur de ma vie. Je me hais tellement d'avoir fait ça. Comme je me hais quand je pleure par ta faute. 

Est ce que c'est normal de souhaiter la mort de quelqu'un ? Non. Est ce que c'est normal de haïr quelqu'un sans raison et de lui pourrir la vie, de débarquer dans une famille et s'imposer comme étant le chef, imposer ses règles et son autorité ? Non plus. Pourtant, c'est exactement ce que tu fais. Tu es ignoble. IGNOBLE. Je ne le répéterai jamais assez. Ma mère a beau sortir toutes les excuses du monde à ton égard ; pour moi, tu seras toujours un connard. Je t'ai donné bien plus de chances que je n'aurai dû. Essayant d'être une gentille gamine, de m'adapter à ton caractère. De dire bonjour, de ne pas mettre de musique trop fort. De te prévenir quand je fais une soirée. D'être sympa avec ton fils. Mais non. Ma vie est une barque voguant au gré des désillusions. 

Et ma mère ? Ah, je me hais de ne pas l'aimer comme je devrai. C'est ma mère, après tout. Mais aujourd'hui, une question s'est imposée d'elle-même. Est ce qu'on aime ses enfants lorsqu'on vit et défend un homme qui les déteste ? Qui leur pourrit la vie sous ses yeux ? Ah, on m'a souvent dit d'instaurer le dialogue. Oui, on, sûrement pas ma mère qui ne se lasse pas de me traiter d'associable. Je ne fais que ça, dialoguer. Mais elle ferme les yeux à chaque fois. Elle lui pardonne à chaque fois. Quand on aime sa fille, est ce qu'on fait exprès d'ignorer sa souffrance malgré les preuves évidentes ? 
Je ne me mutile pas. Je ne pleure pas toute la journée. Mais il y a un espèce de poids. Un truc qui grandit au fond de moi depuis un moment... moment qui coïncide avec ton arrivée, Connard. Ne vois pas de la jalousie mal placée. J'ai une belle-mère et je l'apprécie. J'ai essayé. J'ai essayé de t'apprécier. Mais tu n'as cessé de me rabaisser, et piétiner violemment le peu de confiance que je portais en ma mère.

Désormais je n'attends qu'une chose : avoir mon bac à la fin de l'année et me barrer de cette baraque de fous. A chaque fois que je pleure, c'est de ta faute. A chaque fois que je passe l'après midi sur le canapé, incapable de faire les activités que j'apprécie, à me demander ce que je fous là, c'est de ta faute.
Je te le crierai si je le pouvais.
Tout est de ta faute.
Tout. Est. De. Ta. Faute.
Est ce que te souhaiter de crever la bouche ouverte est immoral ? Oui. Mais je m'en contre-fous actuellement. 


Bien à toi, Connard. A tes conneries, ton caractère de merde inchangé et inchangeable. A toutes les fois où tu m'as insultée dans mon dos mais que je t'entendais. A toutes les fois où je me suis voulue de ne pas t'enregistrer. 
Le jour où je déciderai de faire ça, de prendre mon téléphone et de filmer chaque moment où tu es un connard, je pourrai, au choix, faire un documentaire sur les abrutis de ton espèce, ou porter plainte. Je déciderai le moment venu, mais crois moi, je n'oublie rien. Et un jour, je me vengerai de ces moments où j'ai été au plus mal par ta faute. 

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