Besoin d'écrire, besoin que mon besoin d'écrire soit reconnu. J'aime écrire plus que tout le monde, et je suis sûre que ce sera toujours ton cas, chère Moi. Je veux vivre avec un chat qui s'appellera Virgule, je veux écrire de grands romans. Des chefs-d'oeuvre. Et en vivre. 
Mais en attendant je ne sers à rien.  Ça me dégoute.
Je vais ranger cette lettre, la mettre dans un placard. Et la retrouver quand j'aurai besoin de retrouver ma voie, mon but ultime. L'apogée de mon existence.
En attendant, je profite du temps qui m'est imparti (et je souhaite que tu fasses de même, Moi-même) pour me rapprocher de ce but.
Il faut que je me rappelle que tout, jusqu'à ce que je tienne mon bouquin imprimé entre les mots, tout est insignifiant.
Que moi, et toi, on peut surmonter nos épreuves, nos souffrances, notre incompréhension du monde,  ce désespoir qui nous habite jour et nuit. On peut les surmonter, et enfin parvenir à notre objectif.
Le reste n'a aucune importance.
Ne pense plus à arrêter notre vie, je t'en voudrais.
Non pas pour ta famille, tes amis, mais pour ton futur.
Pour ce bonheur que tu ressentiras.
Pour ton livre et tes lecteurs. 
N'oublie jamais à quel point ça compte pour nous. N'oublie jamais l'odeur et la saveur des livres.
Apprends à t'aimer, toi, ta plume et ton encrier. C'est tout ce dont tu as besoin.
Avant le moment où tu verras ton nom dans une librairie, avant le moment où tu vivras, survis.