j'avais besoin de vider mon sac
J'en ai marre.
Je supporte plus mes émotions. Un coup je suis tellement heureuse et la seconde d'après j'ai envie de pleurer.
Par exemple tout la journée j'étais tellement bien j'ai fais que rigoler, m'amuser mais là quand le soir est arrivé je me sens mal. Très mal, j'ai envie de pleurer, de crier ou de tout casser. Le pire c'est que je ne sais même pas pourquoi.
Sans aucune raison, je passe d'une émotion à une autre, comme ça, paf.
Je sais pas gérer ça moi. Le pire c'est la colère. Je suis colérique, le moindre truc et je peux m'énerver à un point inimaginable, et inutile. Et c'est souvent source de regret, non en fait c'est tout le temps source de regret. Je regrette tellement les mots que je dis, les choses que je fais, mes regards, le ton de ma voix, tout, je regrette tout. Mais c'est trop tard.
Et je ressens malheureusement cette colère tres souvent.
Surtout en ce moment. Et à cause de ça j'ai perdu une amie, je regrette, elle me manque, terriblement mais c'est trop tard. J'ai perdu celle que j'appellais Sister. J'ai fais la conne et je m'en suis prise à elle, alors qu'elle était innocente dans l'histoire.
J'avais trop de pression. D'un côté mes parents de l'autre le lycée, j'étais perdu, je le suis toujours.
Mes parents sont chiant, vraiment. En ce moment ils me crit dessus au moindre truc. Ils veulent que je sort de ma chambre, le problème c'est que c'est le seule endroit où je suis tranquille. Dès que je mets un pieds hors de ma chambre, ils commence, soit ils me donnent des ordres; passe l'aspirateur, fais à manger, garde ta sœur, range la maison, fais ça, fais si. Je déteste ça. Ou sinon on me fâche, pour des trucs où j'y suis pour rien; la télé ne fonctionne plus, c'est ma faute! Alors que je regarde même pas ça. Et plein de chose comme ça. Alors je m'enferme et ils m'engueulent plus.
Trop, c'est trop. Ça m'énerve.
Après y a le lycée, là-bas je suis une toute autre personne, je suis invisible. Je passe mes journées seule, seule, SEULE. Dès que je mets un pieds là-bas, je me sens mal, abandonnée, vulnérable et faible, j'aime pas que les gens me voit faible, ils peuvent attaquer, et me faire mal.
Comment se sentir mal dans un lieu qu'on aime...?
Alors dans ces cas là, quand ça devient insupportable, quand je sens que d'une minute à l'autre je vais tabasser la première personne qui dit quelque chose de travers j'ai juste une chose en tête, quelque chose que j'essaye de refouler en temps "normal" l'envie de partir. Non pas entre les morts, nan, mais loin de toute civilisation, je veux vivre loin de tout humain, dans la forêt, en montagne ou dans un coin paumé, mais loin de tout le monde. Parce-que les humains ça blessent, ça fait mal, ça détruit, ça humilient. C'est mauvais. Mais c'est impossible.
Des exceptions ça existe, encore faut-il les trouver et réussir à les garder. Parce-que oui quand tous les humains que t'as rencontré t'ont fais du mal, tu te méfie de tout le monde et tu créer une barrière.
Cette barrière c'est ta protection, tu ne l'ouvre que rarement, mais elle est tellement rouillé que la personne est déjà parti le temps que tu l'ouvre.
Oh le pire c'est quand on veut des infos sur ton passé.
J'ai jamais eu confiance en moi. Ça date d'avant mes 10-11 ans.
Moquerie, surnom débile, humiliation, rejet, presque de l'harcèlement.
Cette fille, D. c'était la pire, elle était plus grande que moi, d'un an. Dès qu'elle pouvait, elle m'humiliait, ou se moquait de moi. J'avais vraiment peur d'elle. Je me souviens de tout sur elle, je pense qu'elle m'a un peu traumatisé. Y avait aussi les autres, on se foutait de moi. À 9 ans je regardais Dora olala mais c'est tellement pour les gamins... Le pire je pense, c'est quand ils m'appelaient "garçon manqué" ça avait le don de me faire pleurer durant des nuits. Bah oui parce-qu'une fille qui met pas de jupe, qui a toujours des baskets, avec une couette, qui ne sait pas danser, ne connaît aucune musique et qui joue au foot ça peut pas être une fille, c'est un garçon manqué. Ça fait très mal, très très mal, de se faire rejeter juste pour ça, juste parce-que tu préfère le foot à la poupée, juste parce-que tu préfère jouer à l'aventurier qu'à la dinette, que tu préfère construire une cabane en haut d'un arbre que de faire de la corde à sauter...
J'étais extrêmement naïf. Un jour je goûtais avant d'aller à l'étude, seule bien-sûr. Et y'a une fille de ma classe qui s'est approchée. Elle m'a demandé si je pouvais lui donner mon gâteau, c'était mon préféré. Mais j'ai hésité à lui donner, elle a vu ça, et a insisté, et après elle m'a dit qu'elle serait mon amie si je lui donnée la moitié, et moi comme une c*** j'ai accepté. Au bout d'un jour ou une semaine je sais plus, elle m'a laissé, alors je suis allée la voir et elle m'a dit qu'elle avait dit 1 jour/1semaine c'était pas vrai elle m'avait dit pour toujours. Je suis tellement c***
Je savais pas me défendre, c'est pas mieux maintenant. Quelqu'un m'insulte, je le regarde pendant quelques secondes et me retourne, au mieux je lui répond toi même.
J'avais un autre surnom, "rapporte paquet sans ficelle", ou la bavarde. Ah oui mais je parlais beaucoup, je rapportais tout aussi. Mais ça c'était avant. On se moquait de moi, de ma façon de parler. Je mélangeais le féminin et le masculin, et mon accent, voilà de bon source de moquerie.
Petit à petit j'ai arrêté de participer en cours, et je parlais plus beaucoup. Maintenant c'est pire, je parle mais très très rarement. Tellement que y a des journées je ne dis que quelques mots.
Et bien-sûr ça énerve mes parents, parce-que quand ils posent une question je répond pas vraiment.
Oh j'ai une réputation aussi, l'insensible, la passif, c'est moi enfin pour ma famille. Parce-que quand on me dit quelque chose de blessant je fais comme si ça ne m'atteignais pas. Par exemple mes parents m'appelent la grosse, "t'es tellement grosse, t'es comme une porte, je vois pas la télé" "t'es grosse mais t'as pas de force" "toi ta graisse te tiens chaude de toute façon" ou des trucs comme ça. Mon gros complexe, mon poids, mais ça ils ne le savent pas et ils continuent, et moi je rigole avec eux, pour pas montrer que ça me blessé...
Pendant 4 ans, c'était plus tranquille, j'ai même réussi à me faire deux amies. C'était je pense les plus belles années de ma vie, même si les moqueries et tout le reste n'avaient pas disparu, j'étais mieux. J'avais réussi à oublier mes peur, mon passé et à calmer mon côté colérique.
Mais ça a recommencé en septembre dernier. Je me suis retrouvée seule, c'était ma plus grande crainte. Maintenant je suis seule, perdu, et j'arrive à rien gérer.
Mes émotions qui sont des montagnes russes, qui changent sans raison.
Ma solitude qui a refait surface.
Et mes parents qui m'énerve.
J'ai peur de ne plus me retenir et de devenir une machine à blesser.
Pour beaucoup l'espoir fait vivre, pour moi il détruit. Parce-que quand tu espère vraiment quelque chose et que ça n'arrive pas, ça te détruit plus que tout.
C'est la première fois que je dis autant de chose sur moi, mon passé. Je sais pas pourquoi ici, à vous, mais j'avais besoin de laisser sortir tout ça je pense, peut-être que ça m'aidera à avancer, peut-être que quelqu'un sera m'aider. Ou peut-être c'est juste pour qu'une fois de ma vie je ne sois pas invisible.
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