Si ce n'était pas vraiment une blague? C'était si drôle n'est-ce pas, de rigoler, de s'esclaffer sur cette souffrance que je feignais.

"Si tu continues, je vais sauter par ma fenêtre."

Et si au fond ce n'était pas vraiment une blague? Et si tout recommençait, et si la psy avait raison quand elle disait que je ne guérirai jamais? Et si au fond tout n'avait été qu'illusion, que le bonheur en moi n'avait jamais été qu'un mensonge bien étoffé?

Je crois que ça recommence. Que j'en ai vraiment envie. Je ne veux plus me lever. Je ne veux plus vous parler. Je ne veux plus y aller. Je veux juste rester à dormir, sous ma couette en serrant mon oreiller. Ou partir, très loin, plus loin que cette planète ne pourrait me laisser.

Je veux partir explorer les confins de l'Univers, m'abreuver de l'Univers, devenir l'Univers. Assez d'être moi, assez de n'être rien de plus que ça. Je veux être tout, je ne veux plus être rien. Je n'en peux plus d'être cette créature inutile et incapable qui traîne son infâme corps malsain.

Je n'arrive plus à rien, je redeviens une loque vivante. Je voulais aller bien, je me retrouve à nouveau à moitié morte. J'ai envie de me faire souffrir, j'ai envie de vous faire souffrir, j'ai envie que vous ressentiez à quel point j'ai mal à l'intérieur. Je vous hais, alors qu'hier encore je vous adorais.

Je vous adorais et vous m'adoriez, mais nos sentiments n'étaient pas de la même manière motivés. Moi qui voyait en vous des modèles, vous qui trouviez en moi un amusement. Parce que ma souffrance et ma peine, vous faisaient rire assez souvent. Parce que vous aviez la conviction que ce n'était qu'une blague.

Et si ma vie n'est qu'une blague, alors j'espère faire de ma mort une belle chute.