Ego et élucubrations

Pas de bonjour, parce que bonjour signifie que le jour est bon, et chaque jour sur cette terre n'est qu'une mer de douleur.

Pourquoi je devrais vous souhaiter quelque chose de bon, alors que moi même je souffre?

Egocentrique.

Moi? Plus qu'il n'est possible de l'imaginer. Un défaut, peut être, sûrement. Tout ce qui sort de moi est un défaut, de toute façon. Je ne lutte plus.

Je crois que c'est de ça que je suis venue parler. Pas du fait que ma nature profonde est mauvaise, non, inutile. 

De mon ego surdimensionné. Celui là même qui m'empêche d'avoir une amitié saine. Je m'explique.

J'ai pas beaucoup d'amis, vous savez. En même temps ça se comprend. En effet. Je suis assez.. Insupportable, disons. Mais j'ai quand même quelques personnes que j'apprécie énormément. Des personnes que j'ai sorti du fond du gouffre, qui n'avaient que moi à qui s'accrocher, et qui maintenant vont un peu mieux.

Sauf qu'aller mieux les a ouvert sur le monde, et leur ouverture leur a permis de se faire des amis. Et à ces amis, ils donnent maintenant plus d'importance qu'à moi. Moi qui leur ai tout donné, qui ai sacrifié des journées et des nuits entières à essayer de les empêcher de commettre l'irréparable, moi qui ai accepté qu'elles m'insultent, m'incendient pour passer leur mal intérieur.

Moi, qui suis maintenant reléguée au doux rang de roue de secours. De bouche trou. 

Rageant.

Mais si ce n'était que cela.

Mes amies réelles me considèrent de la même manière. Nous sommes un minuscule groupe de trois, et vous savez très bien ce qui se passe avec les groupes impairs.. Il y a toujours quelqu'un sur le côté. Bien sûr, vous l'aurez savamment deviné, ce quelqu'un c'est moi.

Mais comment leur en vouloir, après tout? Ne suis-je pas la moins intéressante, la moins drôle, la plus déprimée et caractérielle, la susceptible, la bipolaire, celle qui ne sait que se plaindre et qui n'a pas plus de talent que cela? La plus jeune, même.

Tout est une excuse pour me mettre sur le côté.

Je suppose que j'en souffre. J'en souffre. Non, c'est exagéré. J'en souffrote. J'en souffre. Ca suffit.

Les deux seules personnes qui ne m'ont jamais considérée ainsi sont parties. L'une est du côté des étoiles, et l'autre ne souhaite plus m'adresser la parole. Comme je la comprends, en même temps. Qui voudrait se coltiner quelqu'un comme moi?

Même vous vous en avez marre. Presque quatre cent mots, et vous pâtissez de mon aura insupportable. 

J'ai détruit beaucoup de choses, dans ma vie. Dont des vies. Si j'en suis fière? Pas forcément. Pas du tout même.

J'ai froid, à l'intérieur de moi, à force. Plus je vis avec ardeur, plus mon intérieur se glace. Est ce un signe? 

Un énième signe qui montre que mes efforts sont vains?

Mes efforts pour me faire des amis, pour être à l'écoute ont été réduits à néant. Mes efforts pour réussir scolairement deviennent de plus en plus vains. Et ceux pour vivre, n'en parlons même pas.

Ca fait beaucoup de choses qui ne servent à rien.

Et je ne parle pas de mes tentatives infructueuses pour écrire (comme vous l'aurez sûrement remarqué, j'écris aussi bien qu'un enfant de cinq ans sous amphétamines), pour dessiner, pour faire quoi que ce soit en fait.

Pour être quelqu'un de plus qu'un corps. Un corps p'têtre muni d'une âme, qui sait? Une âme bien déchiquetée, en tout cas.

Je ne suis rien de plus que ça.

Mais je m'égare. Je divague. Vague. Ah ah ah, très marrant.

Je suis venue ici pour me vider un peu (pas de mon sperme, gros cochons), pour me sentir moins mal, pour parler.

Je crois que ceci est fait. Je retourne sous mon armure-couverture.

Adieu

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