"and if you die i wanna die with you"
Tiens, si je parlais de moi.
Moi, moi, moi, encore moi. Faut dire que l'egocentrisme j'le respire avec mon dioxygène. C'est beau, de partager ses pensées au monde quand on a pas assez de couilles pour le dire aux autres, aux vrais autres, à ses amis ou à sa famille. C'est beau de voir qu'on est aussi transparents, aussi seuls, aussi inutiles.
J'aurai pu faire une partie toute entière, voir même remplir toute une bibliothèque de volumes d'à quel point j'me sens seule. Même entourée d'ami j'me sens seule. Même au milieu d'une foule de six mille personnes j'me sentirai toujours seule. C'est même pas un truc de bouhouhou personne me comprend - et ce serait très malpoli de blâmer les gens là dessus alors que c'est moi qui ai fait le choix de ne pas demander à me faire comprendre, par trop de mauvaises expériences.
Le fait est que j'suis seule, et j'suis triste à en crever. Je fuis les gens, j'évite les foules, mes amis, les repas en compagnie. J'traine dans les rues, j'rase les murs, j'baisse les yeux quand je croise des passants. Et avec les autres, en cours, quand j'accepte de sortir le week-end pour m'oublier et oublier ma médiocrité dans des verres, dans des joins, c'est pareil. On peut pas fuir de soi-même, et le truc c'est que je me déteste. J'ai envie de m'enterrer, de me pendre ou de m'arracher les yeux parce que je me supporte plus. J'suis là, invisible et sans consistance, j'fais rien de ma vie, j'm'auto-détruit comme si c'était drôle et j'évite les questions des autres.
Alors au final, c'est devenu ça, la vie. Une facade qui a du prendre l'humidité parce que j'cache même plus mon désespoir trois quarts du temps, des nuits à me battre pour garder la tête hors de l'eau, la journée déambuler comme un corps sans vie au milieu de tous ces gens sans visages, à voir la vie à travers un filtre gris. J'arrive même plus à pleurer, j'suis un puit vide de larmes qui menace de déborder quand même. J'ai plus d'avenir, plus aucune envie, juste du vide, de la haine envers moi-même, encore du sarcasme amer que je fais passer pour de l'humour noir. C'est comme si les conversations autour de moi étaient tenues derrière une vitre de verre. Toujours un temps de retard, le regard dans le vide, à m'accrocher à ma table de cours quand la douleur me submerge par vagues inégales. J'savais même pas que la tristesse pouvait être physique.
Et mieux encore, je gâche mes opportunités. J'gâche mon futur parce que j'peux pas me voir autre part qu'en dehors d'un cercueil. J'gâche des potentielles relations, je rappelle pas les gens, j'évite le contact, j'évite l'amour qu'on pourrait potentiellement m'offrir. Et j'm'excuse, à longueur de journée. J'm'excuse pour être triste et vide, j'm'excuse pour refuser les mains qui se tendent, j'm'excuse pour m'excuser autant.
Parce que j'me suis toujours démerdée seule. Pourquoi pas une fois de plus ?
Il parait que c'est juste une mauvaise passe.
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