Prise au piège
Daniella.
Dorothée.
Diane.
Daphné.
Déborah.
Dolly.
Doris.
Dolorès.
Dora.
Dorothy.
-Il faut qu'on trouve l'autre et qu'on les ramène.
J'entends des hommes qui s'esclaffent, puis le silence. On dirait qu'ils méditent leurs paroles, ou qu'ils réfléchissent. Ils n'ont pas vus que je suis réveillée, tant mieux. Je me demande si j'aurais le temps de partir avant qu'ils ne m'attrapent...
-Elle est réveillée.
Je frissonnais. L'un des hommes rit puis il s'approcha de moi. J'étais sur le sol froid, mais une couverture chaude me recouvrait. Il y avait une odeur de pin et des épines jonchaient le sol. J'étais dos aux hommes. Ils ne pouvaient pas m'avoir vu me réveiller. C'était impossible ! L'homme enleva ma couverture et la jeta au loin.
-Ba alors ma belle, tu nous fais même pas un petit coucou ? On ne va pas te manger tu sais... Quoi que, t'es plutôt mignonne.
Je ferme fort les yeux. Je ne veux pas le regarder en face. Dans un mouvement de panique, je me recroqueville. Puisqu'ils savent que je suis réveillée, autant me protéger un minimum. Je ne peux pas m'enfuir de toute manière. J'aimerais être invisible à ce moment-là.
C'est étrange, je n'ai plus mal nulle part. Comme si mes plaies s'étaient effacées. Toutefois des menottes entravent mes poignets et cela ne me rassurent pas le moins du monde.
-Laisse la Zack, tu vois bien qu'elle a peur.
L'homme au loin soupire puis celui près de moi s'éloigne. J'entends un fracas de métal puis le dénommé Zack revient et me touche l'épaule. Il a un prénom bien trop doux pour quelqu'un d'aussi cruel. Soudain je sentis une odeur...
-Tiens, un peu de soupe, il vaut mieux que tu reprennes des forces.
Étrangement, sa voix est douce. Comme s'il essayait de m'appâter. Je ne bouge toujours pas, alors il dépose le bol devant ma tête et attends un signe. Je sens son corps puissant derrière moi, cela me terrifie. Et s'il y avait du poison dans cette soupe ?
-Si on voulait te tuer, on l'aurait fait depuis longtemps.
La voix de l'homme au loin me fit frissonner. C'est comme s'il pouvait deviner ce que je pensais... quoi que ça ne devait pas être très compliqué, je tremblais comme une feuille.
Je me redressai donc et attrapai le bol de soupe, toujours dos aux hommes. Je sentais le souffle du dénommé Zack contre ma nuque, puis il se redressa et s'éloigna. Son odeur de clémentine resta dans l'air et emplit mes narines. Les 2 hommes se mirent à discuter, m'ignorant complètement.
Je ne sais pourquoi, j'ai le sentiment qu'ils me rattraperaient si je tentais de partir. Je me tournai lentement vers les hommes et me mis à manger en silence. Je les observais avec précaution.
A première vue, on dirait qu'ils sont frères. Ils ont tous deux la même carrure de sportif, les mêmes cheveux bruns, le même nez en trompette et les mêmes yeux couleur ciel.
Je me figeais dans ma contemplation. Il m'avait semblé que... non, comment cela aurait-il été possible ? Ils... personne n'était ainsi de nos jours. Je me souvenais de peu de choses, mais je savais que ces hommes n'auraient pas dû être ainsi.
Le premier homme donna un coup de coude à Zack et lui chuchota quelque chose, puis il partit. Zack se tourna vers moi et me fixa de ses yeux bleus. Je fixais la forme dans son dos lorsqu'il me dit :
-Cameron n'aime pas qu'on le regarde. Surtout ses yeux morts.
Je hoche la tête, puis détourne le regard de son dos et croise ses yeux. Je me fis la réflexion qu'il était quand même vachement mignon, même s'il me voulait probablement du mal. Je le vis sourire puis passer sa main dans son dos.
-Mes ailes te plaisent ?
Puis il replongea son regard dans le mien et un grand silence s'ensuivit. Dire qu'il... avait des ailes ! C'était... si étrange, si merveilleux ! Je n'avais pas de mots. Elles étaient blanches et minuscules, environ une vingtaine de centimètres. Il ne devait pas pouvoir faire grand-chose avec ses ailes riquiqui.
-Tes yeux sont tellement... waouh ! C'est fou, moi qui pensais depuis toujours que tu n'étais qu'un mythe...
Zack m'interrompit dans mes réflexions et je rougis à ses paroles. Je baisse la tête et contemple mon bol de soupe vide. Je ne comprends pas trop ce qu'il raconte mais ses compliments me gênent.
Cameron revint puis il annonça qu'on devait partir immédiatement, auquel cas les « protsotas » nous rattraperaient. Puis il ajouta qu'on devait trouver « l'autre ». Je ne voyais pas trop de qui il voulait parler, mais Zack se leva et commença à ranger le campement.
Et moi je restais là, debout comme une cruche, sans savoir quoi faire. Est-ce que je devrais m'enfuir, courir le plus vite possible, malgré les menottes que j'avais aux mains, dont je n'avais pas la clé ?
Soudainement je sentis quelqu'un me soulever. Je tournais la tête et vis Cameron, qui me portait en mode « princesse ». J'observais ses yeux tandis qu'il marchait en silence à travers la forêt. Puis il grimaça et me lança d'un ton abrupt :
-Arrête de me regarder.
Je me stoppais dans mon observation et rougissais. Comment pouvait-il savoir que je le regardais s'il ne pouvait pas me voir ? Il était vraiment bizarre... inquiétant même. J'allais ouvrir ma bouche pour lui demander quand un bruit assourdissant me vrilla les tympans.
-Merde ! Ils nous ont retrouvés !
Cameron parlait surement des fameux « protsotas » de tout à l'heure... Ce terme me semble étrangement familier... Une douleur brusque me pli en deux dans les bras de Cameron, tandis qu'un nouveau souvenir fait surface.
-Bonjour mademoiselle, vous avez bien dormi ?
-Divinement bien Michael !
L'homme en face de moi rit d'un air cristallin puis attend que je me réveille lentement. Il doit avoir la soixantaine, des cheveux grisonnants à souhait et une barbe rasée de près. C'est un de nos domestiques, l'un de mes préférés à vrai dire. Cela va bientôt faire trois ans qu'il s'occupe de moi. Il est vraiment très gentil. Il me parle souvent de ses deux enfants, de ses adorables petits-enfants et de sa femme. Ils ont l'air d'une famille heureuse et épanouie.
Dès que je fus pleinement réveillée, Michael m'accompagna jusqu'à la salle à manger, où je devais prendre mon petit déjeuner. Peter jouait déjà avec de la nourriture, sous le regard meurtrier de ma mère. Je m'installais à la grande table de chêne, en face de mon frère. Un domestique amena mon plat et le gouta tandis que Michael me distrayait en me racontant des blagues idiotes.
Soudain le gouteur se figea dans sa dégustation et tomba raide, face contre table. Je ne pus étouffer un cri lorsque ses yeux exorbités croisèrent les miens puis se fermèrent. On venait assurément de tenter de m'empoisonner, moi, Noélia De La Roche.
Des protsotas firent irruption dans la pièce et vinrent saisir Michael par les bras. L'un d'entre eux discuta vivement avec ma mère, tandis que je fixais Michael, puis les protsotas, puis ma mère, sans comprendre. Ma mère hocha la tête en soupirant puis ils emmenèrent Michael.
Je me souviens de leurs armures dorées, de leurs yeux sans émotions. Je me souviens du regard apeuré de Michael qui ne cessait d'hurler qu'il n'était pas responsable et d'épargner sa famille. Et moi je courais à leur suite, je pleurais, je hurlais, je niais la vérité. Michael ne pouvait pas avoir été celui qui venait de tenter de m'empoisonner.
Mais ma réaction fit rire les protsotas et l'un d'eux me fit même un clin d'œil malsain. Je me souviendrais toujours de leurs yeux bleus perçants et de la promesse que je m'étais faite ce jour-là : la prochaine fois que j'en croiserai un, je le tuerai pour venger Michael.
Le lendemain, on n'entendit plus jamais parler de lui et de sa famille.
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Salut salut ! Désolé pour le retard mais avec le brevet j'ai été pas mal occupée et puis j'avais une semaine bien chargée ^^ je vous passe les détails.
N'hésitez pas à voter et commenter, ça me ferait super plaisir !
Alors, pensez-vous que Cameron et Zack veulent du mal à Noélia ?
Qui est "l'autre" dont ils parlent ?
Comment Cameron a-t-il pu savoir que Noélia était réveillée puisqu'il est aveugle ?
Pensez-vous que ce soi Michael qui ai tenté d'empoisonner Noélia dans son enfance ?
Grosses bises baveuses mes patates !
-M-
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