Liberté, je t'effleure tel un papillon.
Annabeth.
Anastasia.
Anastasie.
Alexia.
Ariel.
Albertine.
Anabella.
Alisée.
Amandine.
Anais.
"Il" me fait peur. Hier, je l'ai senti m'observer alors que je prenais ma douche. Personne n'a jamais fait attention à moi de cette manière. Je sentais ses yeux perçants à travers la vitre opaque. Je sentais son souffle rauque et son odeur. Son odeur de... de clémentine et de male. Étrange...Je me demande pourquoi "il" a ce parfum. C'est grâce à ça que j'avais senti que c'était un homme hier. J'ai appris à développer mes capacités sensorielles, olfactives et tactiles pendant mon enfermement. L'ennui a du bon parfois.
Lorsque je me suis rhabillée, j'ai senti que je l'intriguais. Et malheureusement, pas forcément dans le bon sens du terme. Je pense que si je devais le décrire en quelques mots ce serait... fort et grand. Pas du tout a mon avantage, car je sais qu'il me surpassait d'une tête. Je vais lui donner un surnom. Le grand inconnu. Ca sonne bien je trouve. Mystérieux et menaçant. Tiens au faite, je ne sais même pas quelle taille je fais. Je suppose que je dois être assez grande.
Je sais juste que j'ai de longues boucles brunes car elles m'arrivent au niveau des hanches et que parfois, je les prends entre mes doigts en tentant de me rappeler. Me rappeler à quoi je ressemble. Mais à chaque fois, je me heurte à un mur mental. Le mur de l'oubli. J'aimerais tellement me souvenir... je ne sais pas, simplement mon prénom. J'ai l'impression que cela ferait une si grosse différence...
Je ferme les yeux, allongée sur mon lit. J'ai les mains croisées derrière ma tête et mon lit est confortable. Je crois qu'il est bientôt l'heure de se coucher... les lumières ne devraient pas tarder à s'éteindre. On pourrait dire que je suis chanceuse. Je suis une prisonnière de marque apparemment. J'ai droit à un repas deux fois par jour, une douche tout les 3 jours, un temps de repos suffisant... J'ai une chambre plus que confortable, on m'a même autorisé à garder mon carnet. Vraiment, je ne sais pas ce que je pourrais espérer de plus.
Une douce mélodie s'engouffre dans la pièce et j'ai juste le temps de me relever et de fermer mon carnet avant de sentir mes paupières s'alourdirent. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je n'aime pas du tout ça. Ce n'est pas comme d'habitude. Il y a quelque chose de bizarre. Leur musique endormante est redoutablement efficace. Je tente de résister, en vain, et fini par m'affaler sur mon lit, endormie. Ma dernière pensée est : "Pourvu que le grand inconnu ne soit pas la."
Je me réveille, toute engourdie. Je suis dans une salle blanche immaculée. Je n'arrive pas à bouger d'un pouce, j'ai l'impression d'avoir du coton dans les bras. La lumière artificielle m'aveugle, les spots sont à pleine puissance, pile en face de moi. Je suis attachée je crois, ou alors c'est simplement mes membres qui sont devenus trop lourds et me retiennent au lit. J'ai horriblement mal. J'ai comme l'impression que mon coeur va lâcher à tout moment, faire ses valises et puis partir en vacances.
Je tente d'amorcer un mouvement mais je me stoppe de douleur. J'étouffe un gémissement de souffrance et décide de ne plus bouger. Mon dieu mais qu'est ce qu' "ils" m'ont fait ? Est ce qu' "ils" m'ont retiré des organes ? J'espère que non, j'en ai quelque peu besoin moi. Je veux pas avoir affaire à leurs histoires louches. Ma tête me fait horriblement mal. Même penser me torture. Comme si un poison s'infiltrait dans mon cerveau pour tenter de le mettre hors circuit.
Le métal est froid contre mon dos. Je me retiens de pleurer et d'appeler ma mère. Réflexe inutile et puéril. Ma mère est probablement morte ou alors a des kilomètres d'ici. J'ai horriblement peur. Peur de mourir, ici et maintenant. Peur de mourir sans personne à mes côtés pour me soutenir. Je sens les larmes que je contenais à grande peine dévaler mes joues.
Puis j'entends un raclement de chaise et quelqu'un parle. Il a une voix mielleuse et sensuelle, grave et douce. Pourtant ces paroles sont toutes sauf gentilles.
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