Cours Vide, cours...
Barbara.
Brigitte.
Blaire.
Benjamine.
Béatrice.
Bérangère.
Britany.
Bénédicte.
Bella.
Brooklyn.
"Tu es bizarre. Presque laide et pourtant sublime."
Ces quelques mots me font frissoner. Cet étranger doit être fou. Je ne me considère pas comme quelqu'un de bizarre et puis... laide ? Sublime ? Je suis censée le prendre comment ? Pourquoi un homme que je ne connais pas me dirait cela ?
Je tente de tourner mon visage pour voir à qui j'ai affaire. Mes yeux se posent sur lui. Je dois froncer les sourcils pour le voir, la lumière m'aveugle. La première et seule chose que je vois, ce sont ses yeux. Bleus océan. Il est assis avec nonchalance sur une chaise et me regarde avec un sourire carnassier. Il me fixe sans aucune gêne, ses yeux glissent sur mon corps.
Je tente de bouger encore une fois. Non mais oh ! Je ne vais pas laisser un inconnu me mater. Surtout que je n'arrive pas à le voir correctement ! La douleur s'atténue peu à peu, comme si le destin me poussait à m'enfuir de cette pièce. Je l'entends ricaner et il s'approche de moi, tel un fauve. Je sens son parfum de clémentine. Puis il fait un mouvement, sa main se rapproche de moi.
Je crois que cet enfoiré vient de toucher mon bras. Il vient de planter ses doigts osseux à l'intérieur de mon coude, là où la peau est la plus sensible. La douleur qui s'était presque atténuée, irradie de nouveau et je ne peux m'empêcher de hurler. Aussi bien de peur, que de colère et de souffrance. "Il" s'amuse à me faire mal, à me perturber. Mon dieu, je le déteste. Je le déteste comme jamais je n'ai haïs personne.
Je ressens l'atroce envie de lui faire du mal. De lui mettre un bon coup dans l'entrejambe, ça devrait le calmer assez rapidement. Il rit d'un air sauvage puis se lève, me laissant me tortiller de douleur. Il me plante une seringue dans le bras avant de partir et je me rendors à nouveau.
Lorsque je me réveille, je suis toujours sur le lit métallique, dans la même pièce affreusement blanche. Sauf que cette fois, j'arrive à bouger. La douleur a disparue, je ne ressens plus qu'un léger tiraillement au niveau du ventre. Je tente de me redresser, et bingo, cette fois j'y arrive. Je ne suis pas attachée. Je me lève et me rattrape au lit avant de flancher. Je suis juste un peu déboussolée mais j'arrive à me tenir debout. Enfin, à peu près.
Je me dirige vers la porte à pas lents. J'espère qu'elle est ouverte. Je sens mon coeur tambouriner comme un fou dans ma poitrine. J'ai envie de m'échapper, de partir loin d'ici. J'ai envie de me souvenir et peut être que partir pourrait m'aider. J'arrive devant la porte. Elle est grise, en métal. J'attrape la poignée et la tourne. Elle...elle n'est pas fermée ! J'ouvre la porte d'un coup sec en grand.
Je me cognais contre quelqu'un. Visiblement, "il" était appuyé contre la porte. Je croisais son regard. Des yeux bleus océans bien trop familiers. Le grand inconnu, ce crétin que je détestais. Je le fixais, figée. Je sentais les flammes de la colère brûler dans mon coeur. Alors je me mis à le frapper, le frapper de toutes mes forces. Il ne tenta pas de se défendre et je laissais libre cours à ma fureur. Mon dieu, cela faisait un bien fou de se défouler sur lui !
Lorsque je fus enfin calmée, je me mis à courir. Je ne me retournais pas pour voir dans quel état j'avais laissé l'inconnu. J'espérais seulement qu'il ne se lancerait pas à ma poursuite. Et je courus à travers le dédale de couloir. Je courus sans m'arrêter, j'avais affreuesment peur que quelqu'un me rattrape.
Je passais devant les douches, devant des portes numérotées. J'eus un pincement au coeur en pensant que je n'avais pas mon carnet. J'y avais noté tellement de noms... j'en étais à la lettre L. Mais il était trop tard pour aller le chercher. En plus, je ne savais même pas quelle chambre était la mienne. Ce n'était pas le moment de faire demi tour.
Je ne croisais personne dans les couloirs, ce qui était très étrange. Je commençais à penser que je devais rêver. Je m'arrêtais de courir et soufflais. Je ne savais pas où pouvait se trouver la sortie. Peut être que finalement c'était une très mauvaise idée de vouloir m'enfuir. Peut être qu'après, lorsqu' "ils" m'auront retrouvé "ils" me feront du mal. Peut être même qu' "ils" me tueront.
Je me remis tout de même à courir. Les couloirs blancs semblaient infinis, il n'y avait que très peu d'intersections. En réalité, je n'en avais vu qu'une pour l'instant et elle conduisait aux douches. Soudain, je me figeais et mon coeur se remis à battre d'espoir. Car devant moi, il y avait une intersection. Et à gauche, sur la porte était écrit "sortie".
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