Exceptionnellement, ce n'est pas le point de vue de Dabi mais de Tatsumi, le père de Riku. À mon avis vous n'aurez pas le point de vue de Dabi avant un ou deux épisodes.

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Point de vue Tatsumi

Il pleut fort aujourd'hui et l'hôpital est surchargé après ce qui est arrivé. Les élèves de Yuei et des autres écoles sont encore sous le choc, ce qui est évident à leur âge. Ils sont encore trop jeunes pour vivre de telles intensités... Les héros ont perdu beaucoup de leurs camarades dans cette bataille, mais malgré les nombreux imprévus durant cette semaine de chaos, la majorité a triomphé dignement. Les vilains qui demandaient être arrêtés le sont, ceux qui ont commis des actes plus graves et devaient être exécutés aussi.

Tous, sauf un seul.

Je m'étendais aux côtés de mon gendre qui était méconnaissable, sur son lit de mort dans une chambre isolée. Moi même j'ai eu peine à le reconnaitre. Il a besoin de greffes d'urgence et seules machines le maintiennent en vie. Enji a supplié la Commission d'Ordre Publique Héroïque d'épargner son fils, avec le soutien du jeune Hawks qui s'est entretenu avec Riku à la fin de la guerre.

Forcément en apprenant la nouvelle, ma fille s'est effondrée, alors j'ai refusé de lui donner l'accès à cette chambre et regarder Touya mourir lentement. Elle aurait certainement perdu connaissance en le voyant, même si les épaisses couches de bandages cachaient quasiment l'intégralité de son corps, ses yeux et une partie de sa mâchoire presque détachée. Les infirmières qui l'ont embaumé sont tombées de peur.

Ce petit... Il ne pourront pas le sauver. Ou il faudrait un miracle.

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48h plus tôt, j'ai retrouvé ma fille en larmes et toute seule à la maison. Pas de Dabi en vue... Mon petit fils va bien et ne semble pas traumatisé, il n'aurait donc pas semé le chaos dans cette maison, mais pourquoi Riku pleure alors ?

Tu es peut être mon gendre mais je mettrai ma menace à exécution si tu as levé la main sur ma fille Crématorium...

- Parle moi Riku, sèche tes larmes.

<< S'il te plait Papa... sanglote-t-elle dans mes bras. Empêche le de mener cette guerre ! >>

- Comment ça ?

<< Dabi m'a promis de revenir, mais je sais qu'il ment, il n'en reviendra jamais ! Il va se faire tuer là bas ! >>

- Calme toi d'abord...

<< Je t'en prie Papa, raisonne le ! J'ai tout essayé ! >>

C'était donc ça... Qu'est-ce que tu mijotes Dabi ? De quelle guerre ?

Je caresse la tête de ma fille en espérant la calmer. J'aimerais qu'elle m'en dise plus, et je me rends compte de son inquiétude pour ce Vilain pourtant irrationnel. Aux yeux de la société, sa mort sera une menace en moins et un grand soulagement pour tout le monde, mais pour Riku et surtout pour mon petit fils qui vient à peine de naître, le laisser à son sort sera fatal pour la famille. Et mine de rien, ce sale gosse aurait presque réussi à gagner mon respect s'il n'avait pas disparu du jour au lendemain en laissant Riku toute seule avec un enfant.

<< Il ne fait que me mentir ! Soit disant pour me rassurer, mais... >>

- Riku. Calme toi et explique moi tout.

Je l'invite alors à s'asseoir sur le canapé en attendant qu'elle se calme, puis elle me raconte tout en détails. Je fronce les sourcils en l'écoutant sans l'interrompre, jusqu'au moment où elle en vient à me raconter la biographie secrète de Dabi, un mystère qui me titillait depuis un bon moment. Elle n'a pas l'air fière de m'en parler à son insu.

J'aurais dû me douter que "Touya" était un nom qui m'était familier...

Endeavor... Qu'as-tu fais ?

Maintenant je comprends pourquoi à l'époque Enji Todoroki me paraissait plus froid et colérique. Il avait perdu un fils et ne l'a jamais dévoilé... Je me demande s'il ressentait de la culpabilité et du regret ou de la déception vis à vis de son fils aîné. Plus jeune, je l'ai côtoyé à l'académie des Héros, et il était déjà assez étrange comme personnage. Quand nos familles se sont agrandies, on peut dire que nos relations ont toujours été assez électriques. Nous n'étions pas les plus grands amis du monde, mais il nous arrivait de nous associer sur certaines missions. Puis j'ai pris ma retraite de héros pour protéger ma femme, qui était encore enceinte de Riku à cette époque, et fondé ma compagnie tandis qu'Endeavor poursuit toujours sa carrière.

Et maintenant j'apprends que le fils perdu du nouveau Number One est le père de mon petit fils, toujours vivant mais devenu un des plus grands Vilains à ne surtout pas se mettre à dos. J'aurais dû tilter à son regard, il a les mêmes yeux que son père. Petit, je ne l'ai vu qu'une seule fois.

C'était un garçon souriant avec encore un peu d'innocence... Le changement a été radical visiblement.

Beaucoup plus jeune que Tomoe, et si on en suit les calculs, Riku et Touya Todoroki auraient dû naître en même temps, s'il n'était pas un enfant prématuré.

Aujourd'hui j'y vois plus clair dans cette histoire. 

Enji. Tu as engendré une machine à tuer.

Tu n'aurais jamais dû lui faire autant de lavage de cerveau et lui mettre des rêves plein la tête pour au final briser les espoirs de ce pauvre petit, je n'ai jamais été d'accord avec ta méthode d'éducation et je t'ai prévenu mais comme toujours tu ne m'as jamais écouté. Ce qui nous a valu ces relations froides entre nos deux familles.

Tu aurais dû être un père digne quand il le fallait, comme je te l'avais conseillé, au lieu de m'envoyer sur les roses...

- C'était donc ça...

<< Quoi...? >>

- J'irai lui parler. Mais je ne garantis pas lui faire changer d'avis. Si tout ça est vrai, la situation est beaucoup plus tendue qu'on ne le pense...

Mais peut être que l'union de ton fils avec ma fille pourront faire changer les choses... Il n'est pas trop tard, Enji. Tu as intérêt de m'aider à réparer ce qui a été cassé. Tu n'as pas vu ce que j'ai observé à la naissance de Touya*.

*Son petit fils

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Mais je n'ai pas eu le temps de le raisonner, la guerre avait déjà éclaté...

Je tourne le regarde vers Enji qui fixaient longuement et tristement son fils aîné à moitié mort. Il n'a plus sorti un seul mot depuis son arrivée à l'hôpital, je pense qu'il ne réalise pas encore qu'il perdra son fils une seconde fois. En cas de mouvement brusques, les médecins ont attaché Touya aux barreaux. Simple précaution, il reste un criminel même s'il y a peu de chance qu'il bouge un jour...

<< Si j'avais su plus tôt... regrette Enji, interdit de prendre la main de son fils. >>

- Tu aurais pu le sauver en effet. Mais c'est comme ça Enji, tu ne peux pas changer le passé.

<< C'est ma faute. Ne clame pas le contraire. >>

- Ce n'était pas mon intention.

<< ... Dabi était mon fils depuis le début et je n'ai rien vu...! se reproche-t-il en se tenant la tête. >>

- Enji.

<< Je voulais montrer au monde entier que je pouvais être digne de porter le titre de Symbole de la Paix, mais... Je n'ai pas été capable de protéger ma propre famille et j'ai laissé deux frères s'entretuer...! Je n'ai rien fais pour les arrêter...! >>

- Tu étais occupé avec All for One, tu n'es pas un surhomme.

Enji contracte la mâchoire en cherchant vivement une solution pour sauver Touya, écoutant les battements de son coeur via le moniteur cardiaque. Je ferme les yeux en tournant les talons. Il devra supporter le deuil choquant de son fils, et je devrais supporter le choc de ma fille quand elle apprendra qu'il n'y a plus d'espoir pour Touya.

Je pense à mon petit fils...

À peine né, et déjà privé de son père...

<< Pourquoi tu es ici Tatsumi..? demande difficilement Enji, la voix éteinte. >>

C'est vrai que j'ai omis de lui parler de Riku et de l'enfant. Je n'ai pas trouvé le bon moment pour le lui annoncer, et je ne pense pas que ce soit le meilleur cadre. Néanmoins j'aurai de profonds regrets en sortant de cette chambre si je le laisse une minute de plus dans le flou.

- Enji. Tu feras mieux de bien t'asseoir.

À suivre...

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Ce chapitre m'a clairement fait chier, ça fait 15 putain de fois que je le réécris !

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