17 - Une étoile est née !
Point de vue Riku
<< Parce que tu crois que je vais gober ces conneries ? peste mon frère en finissant son assiette. >>
- C'est pourtant la pure vérité Tomoe et que tu le veuilles ou non, Dabi fait partie de la famille maintenant.
<< Lui. Un vilain. Un tueur, putain Riku tu cherches à battre le record de la crétinerie ?? Tu veux vraiment me faire croire que ce type est ici sans mauvaises intentions ?! Qu'il accepte sa paternité par gaieté de coeur, on est pas non plus dans le monde des bisounours ! Et toi... Dis le clairement que tu te vantes d'avoir souillé ma soeur, histoire qu'on connaisse ton vrai visage ! À moi tu me duperas pas, je connais bien les gars dans ton genre ! >>
<< Ooh ? Voilà que tu m'intéresses. Le fils à papa aurait donc des antécédents pas très évoquables ? taquine Dabi en caressant le bébé. >>
Tomoe ne dit rien mais ses nerfs sont crispés. En effet, quand il était plus jeune il fréquentait un gang de délinquants à ses heures perdues et cette période de sa vie n'est pas sa grande fierté. Quand mon père a appris ses fréquentations en allant le chercher en garde à vue... Même la police n'est pas intervenue pour arrêter Papa pour ce qu'il a fait et n'a pas prit la plainte de la victime du vol de voiture. Tomoe était méconnaissable après ça. Il connait les lois de la rue et le comportement des gens dans ce milieu, alors c'est normal qu'il réagisse de la sorte avec Dabi. Il a du mal à être convaincu qu'un vilain tel que lui puisse autant changer à ce point, et pourtant voilà la preuve que rien n'est impossible. Mon frère s'inquiète seulement pour moi et le bébé, même s'il n'y a pas de raison.
<< On a reçu une grosse fessée de la part de Papa ? renchérit Dabi. >>
- Dabi...
Mon père ne dit rien et boire sa tisane dans le calme, il ne va pas nier les faits.
<< Je vais t'expliquer un truc cher beau frère, reprend Dabi en étant sérieux. Je te taquine mais je peux comprendre que tu veuilles protéger ta frangine. J'en ai moi même une. >>
<< Hum ? >>
<< Je n'ai peut être plus de contact avec ma famille mais crois moi que le jour où j'apprends qu'un petit bâtard l'a faite pleurer il finira pas sa journée. Alors tu vois, je laisse passer tes sermons parce que je connais ce sentiment. Seulement voilà, je laisse ma soeur vivre sa vie comme elle l'entend et faire ses propres expériences. Riku est une adulte accomplie maintenant non ? J'ai merdé et je l'assume. C'est pourquoi je suis là, mais ne crois pas que je vais m'excuser parce que j'ai plus rien à me reprocher. >>
<< Pour ça ok. Mais que j'apprenne jamais que tu as levé la main sur ma soeur, c'est clair ? >>
<< Le premier qui la touche sera le dernier. >>
Mon sang se glace en remarquant le changement de voix de Dabi qui se fait plus sombre. Il est très sérieux quand il parle de cette façon et je sais qu'il en est capable... Tomoe fronce les sourcils en essayant de le sonder. Ils vont avoir du mal à s'entendre tous les deux.
<< Riku. C'est ton choix pas vrai ? demande mon frère sans quitter le regard de Dabi. >>
Je souris et prend la main de Dabi, et j'espère du fond du coeur que le monde entier comprendra ce qui nous anime. Ce n'est pas un amour rationnelle, mais je me sens si vivante quand il me regarde et m'embrasse comme jamais aucun autre homme ne l'a fait. C'est une passion hors du commun et tellement enivrante...
- Au début, ça partait sur une erreur. Mais disons que le temps a fait son oeuvre et moi non plus je ne pensais pas en arriver là. Mais pour la première fois Tomoe, je connais l'amour et je sais ce que je dis. Le genre d'amour à ne plus se lasser de le consommer dans lequel je me sens vivre libre... Je sais qu'avec Dabi je ne crains rien, parce que j'ai vu qui il était au fond de lui. Tu peux comprendre ça ?
Un ange passe alors que les deux hommes se toisent du regard, puis Tomoe s'affale sur le dossier de sa chaise en soupirant. Ma mère caresse son épaule en espérant qu'il comprenne mes paroles.
<< Si ton père l'a accepté, ce n'est pas pour rien, sourit Maman. >>
<< Ouais je vois bien. Il me faudra du temps avant d'en être réellement convaincu. C'est facile de parler, mais les actes c'est autre chose. >>
<< Oh t'inquiète, tu veux combien de neveux ? demande Dabi innocemment. >>
Je sursaute et mes joues chauffent. Tomoe grince des dents et une veine pulse sur sa tempe.
Ils ne s'entendront jamais...
L'ambiance est chaleureuse bien que méfiante, jusqu'au décompte de la nouvelle année. On lève nos verres en choeur pour trinquer, mais au même moment je me sens assez fatiguée et me rassoit à ma place. Les feux d'artifices illuminent la ville et la vue est splendide. Le bébé s'est calmé au cours de la soirée, mais mes crampes sont restées. Tomoe s'approche de moi en posant son verre.
<< Ca va ? >>
- Un peu fatiguée, je pense aller me coucher maintenant...
Il m'aide à me lever et me raccompagne aux escaliers pendant que Dabi aide ma mère à ranger la table. Vraiment poli pour un vilain dit "dangereux"... Je pense que ma mère lui rappelle la sienne, même s'il n'est pas très à l'aise avec elle on voit bien leur petite complicité. Ma mère le traite désormais comme son fils. Mon père, seulement comme son gendre.
Je soutiens mon ventre en entrant dans la chambre alors que Tomoe prépare le lit. Je me débarrasse mais au moment de retirer mes chaussures, je sens une vive douleur au bas de mon dos qui me fait me rattraper au lavabo.
<< Hé Riku ça va ?? s'inquiète mon frère en me tenant. Fais doucement... >>
- J'ai mal au dos...
<< Viens te coucher. >>
Il m'aide à m'allonger et allume la lampe avant de caresse son neveu.
<< Hé toi, arrête d'embêter ta maman. >>
- Il dort maintenant.
<< Hm. T'as une idée de nom ? J'aimerais faire graver son nom sur une broche dans la semaine. >>
- Oui j'en ai un, mais je ne le dirai qu'à la naissance.
<< Allez même pas à moi ? Dis le moi à l'oreille, promis je dirai rien. >>
- Non.
<< Tss... Je te renie. >>
Je ris faiblement et ferme les yeux. Il me caresse la tête.
<< Dors bien la naine. >>
- Toi aussi le kangourou.
<< Pourquoi le kangourou ?? >>
- Tu as des grands pieds.
<< ... Ah ouais pas faux. >>
Il sort en éteignant la grande lumière et ferme la porte. Dabi arrive quelques minutes plus tard et vient se coucher à mes côtés discrètement en pensant que je dormais déjà, mais avec mes crampes j'ai un peu de mal.
<< T'as encore mal ? >>
- Je ne pense pas arriver à dormir...
<< Tu veux essayer un truc ? >>
- Quoi ?
Il me redresse pour pouvoir s'installer juste derrière moi et me caler entre ses jambes, ses mains posées sur mes flancs et la tête reposée sur mon épaule. La chaleur de ses mains me détend un peu. Le bébé ne bouge presque pas.
<< Ca va comme ça ? murmure-t-il en massant. >>
- Hmhm... Je vais m'endormir là...
Je le sens sourire et souffle longuement à chaque inspiration.
- J'ai peur de mal faire...
<< Trop tard pour les regrets Princesse. >>
- Ce n'est pas ça... Mais si j'étais une mauvaise mère...?
<< Ah non t'as tout faux. C'est moi qui serais un mauvais père. >>
- Si mon fils me détestait...
<< Aucune raison. Un garçon est plus proche de sa mère que de son père. J'ai du souci à me faire... >>
- Pourquoi ?
<< Parce qu'il va te monopoliser jusque dans le pieu. Je le vois arriver ce diablotin à s'incruster entre nous et prendre ma place. Tch... Quand est-ce que j'aurais droit à ma reine ? >>
- Tu es déjà jaloux...
<< Pas du tout. >>
Je souris et caresse sa nuque en blottissant ma tête à sa joue.
- Mais quoi qu'il en soit, je serai toujours ta reine. Mon roi...
<< Rien qu'à moi... >>
Il lève mon menton et mordille ma lèvre avant de s'en emparer. Voilà pourquoi je dis que je n'ai rien à craindre avec lui. Comment se passer de sa douceur et ses paroles ? Le monde le perçoit comme un démon, soit. Mais j'aime ce démon...
--- --- ---
Je n'ai pas beaucoup dormi dans la nuit. Les contractions ont commencé, mais je n'ai pas encore perdu les eaux. Ca peut être une fausse alerte... Pour essayer de passer mes douleurs, je marchais de long en large dans la chambre sous l'oeil de Dabi qui restait veiller avec moi. Il est épuisé lui aussi...
C'est si long...
<< Ca fait si mal que ça ? >>
- Si tu savais... J'en ai mal au jambes...
<< Viens te coucher... >>
J'allais m'allonger quand une énième douleur me crispe tout le dos jusqu'au bout de ma queue. Par pitié qu'on me sorte de cet enfer...! Je me courbe en avant en me raccrochant au rebord du lit et berce mes hanches doucement, la tête en avant. J'en viens à pousser des gémissements de souffrance...
- On dirait que Bébé ne veut pas sortir...
<< Ouais bah il a intérêt et vite. >>
Dabi se place derrière moi et masse mes flancs de nouveau pour me détendre, avant de m'allonger délicatement sur le côté. J'en viens à respirer plus vite à cause de la douleur de plus en plus forte... J'ai peur, mais je suis excitée d'enfin voir mon bébé. Il faudrait déjà qu'il sorte !
J'avais réussi à me rendormir malgré les contractions, l'aube venait de se lever quand j'ai perdu les eaux... Je secoue mon pauvre Dabi qui s'était assoupi à côté de moi.
- Appelle ma mère...!
<< Quoi, ça y est ?? >>
Je hoche la tête et il s'en va prévenir mes parents. C'est dur de garder son calme dans un moment pareil...! Ma mère connaissait une femme médecin très fiable, elle a déjà dû l'appeler. Je vois Tomoe se ruer dans la chambre avec une bassine d'eau chaude et des serviettes, ma mère tente de me rassure et mon père la rassure ensuite. Oui... Quand ma mère était enceinte, elle a frôlé la mort plus d'une fois, alors elle s'inquiète.
Puis quand Rosa est arrivée...
<< Bon ça va être rapide, à part le père de l'enfant tout le monde dehors, ordonne-t-elle en enlevant son manteau et enfilant des gants. >>
<< Mais--! >>
<< J'ai dis dehors ! >>
Tomoe ne bronche pas et sort avec mes parents. Dabi tient ma main et je peux sentir qu'il est nerveux.
<< Toi, ton boulot est de la rassurer et l'encourager. Elle va avoir besoin de beaucoup de forces. >>
La douleur devient tout à coup insoutenable et le bébé a l'air pressé de sortir... Malgré le peu de forces qu'il me reste je n'ai pas le droit de lâcher maintenant. Je veux voir mon bébé et l'entendre crier... Rosa tient mes chevilles pour m'empêcher de trop bouger et Dabi ne sait plus trop quoi faire à part rester avec moi et m'encourager du mieux qu'il pouvait. Puis il se crispe.
<< Riku...! Tu me pètes le poignet...! >>
- Désolé...!
Je serre tellement fort sa main que je l'ai senti craquer légèrement. Le pauvre, je le masserai plus tard...
Au bout d'une heure de souffrance j'entends ses premiers cris.
<< Enfin tu sors petit monstre ! rit Rosa en l'enroulant dans un linge propre. >>
Je souris en reprenant mon souffle et regarde Dabi qui m'éponge le front. Rose lui tend son fils, mais il semblerait que le papa n'a pas très envie de le prendre...
- Dabi...?
<< Je préfère pas, ça serait pas prudent. >>
<< Il a pas la peste ton fils ! s'énerve Rosa en lui donnant le bébé dans les bras. Tiens bien sa tête, comme ça. >>
Je sais que ce n'est pas gentil pour lui mais je trouve ça drôle de le voir aussi maladroit. Il recule la tête en fermant un oeil, assourdi par les cris de son fils.
<< Arrête de rire toi ! >>
- Désolé mais tu es un vrai phénomène...!
<< Tch ! >>
Bébé n'arrête pas de pleurer, ce qui agace Papa.
<< S-Souris toi, ta mère se fout de ma gueule ! >>
Au même moment, mon frère et mes parents entrent tout émus. Tomoe tape l'épaule de Dabi d'un air moqueur.
<< Alors ça y est, t'es enchainé à vie. >>
<< C'est toujours mieux d'être enchainé à ta soeur qu'à toi. >>
<< Espèce de--! >>
<< Ca suffit, coupe mon père en prenant son petit fils. >>
Mon coeur crie au bonheur en voyant le regard attendri de mon père sur le bébé. Cet enfant est officiellement le bienvenu dans la famille comme un petit prince... Ma mère se blottit contre mon père et salue doucement mon fils qui vient d'ouvrir les yeux au monde.
<< Il est en excellente santé, la mère aussi, informe Rosa en se lavant les mains. >>
<< Il a les yeux vairons aussi, se réjouit ma mère. >>
<< Du coup comment tu veux l'appeler ? demande Tomoe. >>
Je lève les yeux vers Dabi qui penche la tête en attendant ma réponse. J'avais ce nom en boucle dans ma tête depuis le jour où j'ai appris l'histoire de l'homme que j'aime. Cet enfant est fait de son sang, alors je ne peux qu'être fière de lui donner un nom aussi noble.
- Touya...
Dabi blêmit et sa main commence à trembler dans la mienne. Ma mère me donne enfin mon fils dans les bras et j'en profite pour poser la main de son père sur son petit ventre.
- C'est ton fils... Je veux qu'il porte ton nom.
Il regarde Touya lui mordiller les doigts, tout curieux de connaitre ce nouveau monde dans lequel il venait d'entrer. Le sourire de Dabi s'affiche enfin et son front se cale contre le mien.
<< Touya... Tu viens de m'accorder une renaissance... tremble-t-il. >>
En effet... Le Touya mort il y a des années est revenu en ce 1er janvier.
À suivre...
--- --- ---
Hé ho tu crois que ça se finit comme ça ?
T'as rêvé.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top