14 - Kyudai Garaki

Les dialogues en italique gras signifient que plusieurs personnes disent la même chose en même temps.

Point de vue Dabi


[Riku :
- Toga est chez moi. Viens vite ! ]

Espèce de saloperie !! J'aurais dû me douter que cette gamine allait foutre le bordel ! Je comprends mieux pourquoi elle m'a demandé de la remplacer sur le terrain...!

- Fait chier...!!

<< Dabi ?? >>

Je laisse pas Compress me poser plus de questions et sprint jusqu'à la maison que je retrouve rongée par les flammes. Putain Toga tu t'es pas juste contentée de l'enlever ! Les pompiers arrivent assez vite, c'est déjà un problème en moins...

Ma vieille tu vas le payer cher...!

Elle a dû rapporter Riku à Shigaraki. S'il la touche c'est lui qui va finir à la broche...!







À peine arrivé je prends pas la peine de frapper et donne un grand coup de talon à la porte au point que la serrure saute. Ca défoule et c'est rapide. Shigaraki joue à sa foutue console à côté de son verre à moitie vide, Kurogiri est toujours à sa place de toutou docile, et voilà miss connasse à dents de lapin qui joue au billard avec Twice et Spinner. Ces derniers ont d'ailleurs arrêté de jouer.

<< Alors Dabi, nargue Shigaraki. On fait des cachoteries ? >>

...

<< Franchement je te pensais pas aussi con. Tu es plutôt bon acteur je dois le reconnaitre. Et finalement, il a suffi que je mette la main sur ta petite protégée pour te faire réagir. J'avoue que c'est bien la première fois que tu affiches un tel regard juste pour une PNJ. >>

- Où elle est...

<< Pas ici en tout cas. Mais t'en fais pas, Docteur saura quoi en faire. Te voilà débarrassé d'un poids-- >>

Je le chope à peine par le col que Kurogiri s'interpose avec son Alter. Tch !

<< De quoi t'as peur Dabi ? Que je la tue ? Elle ou le gosse qu'elle porte ? Ne me prends pas pour un con, je sais tout. >>

...

- Et toi, t'as pas peur que je dévoile tous tes plans au grand All Might ?

Il tique. Touché en plein dans le milieu.

- Ah parce que t'as cru que j'étais à ta botte en fait ? 

Je retiens un rire forcé. Qui est le plus con dans l'histoire ?

<< Dabi ! s'interpose Spinner. Tu vas quand même pas tous nous dénoncer ! Tu tomberas toi aussi ! >>

- Sauf que moi je sais me démerder seul, après tout je ne suis qu'une ombre. De toute façon on a jamais convenu qu'on était "potes". Même pas un peu. Des plans j'en ai des milliers en réserve, mon échiquier est enfin prêt. Vois tu Shigaraki, t'es pas le seul à savoir placer des pions à ton bon vouloir. Laisse moi te dire que si tu tombes, je te tendrai pas la main pour te rattraper. Je te laisserai derrière moi et si j'apprends que tu as levé la main sur la fille, ça ne sera pas l'héritier du One for All qui creusera ta tombe.

Ce petit con se tape une énorme barre crescendo après un long silence.

<< Parce que tu penses faire le poids contre moi ? Tu veux tester ici et maintenant ?? Arrête de te prendre pour un dieu mon gars, t'es juste pathétique... >>

- Crois moi tu voudrais pas me voir à mon paroxysme. Si tu me tues ici tu seras emmerdé pour la suite. J'ai pas raison ? T'as besoin de moi pour mener cette bataille, parce que tu connais mon lien avec le professeur. Je suis ton pion le plus important, pas vrai ?

<< Dabi. Si je tombe, toi aussi. Et ça va faire mal. Très mal. Cette fille t'influence beaucoup trop, elle a rien à faire chez nous. >>

- Oh tu penses qu'elle a mauvaise influence sur moi hein...?

<< Regarde toi !! Dans quel état tu te mets à cause d'elle ! Tu te rebelles alors que je t'ai accepté ! >>

- Rectification : À contre coeur. J'ai pas oublié que t'as voulu me buter la première fois.

<< Et moi aussi ! s'impose Toga. >>

Ta gueule.
(Shigaraki et Dabi)

Je regarde Shigaraki qui me fusille des yeux. J'ai aucunement envie de gaspiller mon énergie avec lui. "Docteur" hein ? Il a dû la faire embarquer chez Kyudai Garaki. Tch, je perds mon temps ici je me casse...

Prochain arrêt : Le labo.

<< Dabi. Si tu fais ça, ne t'attends pas à ce que je m'arrête là. >>

- Si tu l'approches encore, je t'épargnerai pas cette fois.






J'arrive au labo et bien sûr je suis un VIP ici. Je suis déjà crevé... Il me tarde de rentrer et me coucher. Les couloirs sont toujours aussi dark, jusqu'au coin orphelinat. Si ces gosses savaient pourquoi ils vivent ici... J'ai failli en faire partie.

Bon t'es où Riku ?

C'est pas que, mais j'apprécie moyen de rester ici.

Je m'approche d'une porte entrouverte où la lumière la traverse, avant d'entendre Kyudai discuter avec Riku qui angoisse évidemment.

<< Sais tu ma chère que le Dabi que tu connais aujourd'hui n'est qu'un cadavre vivant ? >>

Mon sang ne fait qu'un tour. Il va pas osé...?!

<< Je vais te raconter l'histoire d'un pauvre adolescent en mal d'amour dont le coeur s'est retrouvé complètement brisé comme du verre en apprenant la vérité. >>

Riku comprend pas mais ne l'interrompt pas. Il allait en dire beaucoup trop alors je pousse la porte avec fracas et le silence fait taire tout le monde.

Pas maintenant...

Elle doit pas savoir !

<< Dabi ! >>

Elle a l'air contente de me voir...

<< Ah tu tombe à pic Dabi, se réjouit Garaki. On parlait justement de toi, j'allais lui raconter une histoire. >>

- Ferme ta gueule le vieux !

<< Allons cesse d'être aussi vulgaire et assieds toi. >>

- Riku, on rentre !

Je lui prends la main et l'emmène, mais...

<< Touya Todoroki. >>

<< Quoi...? >>

<< Tel est son véritable nom. Tu l'auras vite compris, ce garçon que l'on surnomme Crématorium n'est autre que le fils aîné de Todoroki Enji, allias Endeavor. >>

.

.

Il a osé...

Mes mains tremblent et chauffent...

Riku me dévisage en s'éloignant de moi sans savoir comment réagir. Je lui fais peur...? Ou alors elle se rend compte du monstre que je suis maintenant...

<< Tu... >>

<< Le pauvre petit Touya est malheureusement mort il y a plus de dix ans déjà, consumé par ses propres flammes dont il a perdu le contrôle. Tout seul sur sa montagne à attendre son père afin de lui montrer de quoi il était capable pour un si petit corps faible et imparfait. Hélas, ce père n'est jamais venu et a laissé son fils sombrer seul. >>

Ta gueule putain...!!!

<< Trois ans se sont écoulés jusqu'au jour où la vie coulait à nouveau dans ses veines, dans un nouveau corps que j'ai moi même conçu pour lui. Je suis encore surpris aujourd'hui qu'il soit toujours vivant dans ce même corps normalement prévu pour même pas un mois de vie. Le pauvre petit enfant Touya n'avait d'yeux que pour sa famille malgré tout, au point de rejeter les faveurs du grand All for One... mais de retour à la maison, il faisait déjà partie du passé. Cet homme en qui tu voyais un quelconque espoir n'est plus qu'un concentré de rancoeur ne vivant que pour tuer et semer le chaos. >>

Ta gueule... Ferme ta putain de gueule !! 

<< Dabi... >>

<< Il n'a pas de coeur. Tôt ou tard, il te tuera toi aussi. >>

- Ferme la ! Tu racontes que des conneries !

<< Tu m'avais caché ça... tremble Riku. >>

- C'était pas le moment de t'en parler ! Et ce sont MES problèmes, t'avais pas à t'en mêler !

Par je ne sais quelle force elle me pousse brutalement alors que je voulais la ramener à la maison.

<< Quand je pense que tu t'es toujours intéressé à moi, ma famille et ma vie, alors qu'en fait tu cachais tout ce fardeau de ton côté ! Tu n'as juste pas confiance en moi en fait ?! >>

- Et qu'est-ce que ça aurait changé ?!

<< Je ne suis pas juste la fille qui est tombée enceinte de toi Dabi, depuis le début j'attendais que tu t'ouvres à moi !! Je savais que tout était trop sensible et j'attendais ce moment encore et encore, mais ce qui me blesse c'est que tu m'aies caché quelque chose d'aussi gros--! >>

Prises de douleurs insoutenables elle s'écroule au sol sous mes yeux. Putain j'en étais sûr ! Je me ressaisis et la charge dans mes bras en ignorant totalement Kyudai. Il en a trop dit...


--- --- ---



J'ai déposé Riku à l'hosto après avoir appelé sa mère pour lui trouver une place d'urgence. Shigaraki essaye de me faire perdre la raison en s'attaquant au gosse... Forcément, avec le stress accumulé et le choc pour la fin, ça risque de favoriser une fausse couche.

Elle va m'en vouloir maintenant...

Je voyais juste pas l'utilité de lui dire la vérité, mais je comprends à quel point elle déteste les mensonges. Elle croit vraiment que je suis en sucre aussi... Pendant des années j'ai grandi avec cette rancoeur et j'en suis pas encore mort. Et elle...

Elle débarque et fout tout en l'air...!

Elle me soûle...


J'attends dehors à l'abris des regards quand sa mère me rejoint pour donner des nouvelles.

- Alors ?

<< Tout va bien. C'était une fausse alerte. Le bébé va bien, Riku bien qu'encore en état de choc... >>

...

<< Qu'est-ce qui s'est passé ? >>

- Rien...

<< Je suis sa mère, j'ai le droit de savoir. >>

...

Merde...

- Elle a su... ce qu'elle devait pas savoir. Pas maintenant...

Je me sens un peu mal à l'aise à côté de sa mère, elle me sonde sans arrêt. Mais j'ai la surprise de la voir me tirer vers elle et m'enlacer comme une mère.

<< Une histoire triste, je peux comprendre... Ca va aller. >>

Ca me fait bizarre de sentir sa main caresser ma tête. Ca me rappelle ma mère...

.

.

.

- Vous m'étouffez.

Je me recule en tournant les talons.

<< Où tu vas ? >>

- Régler le problème.










Je suis revenu au labo où je retrouve Kyudai qui s'attendait visiblement à me revoir, assit dans son fauteuil de savant fou. Je sens déjà son air satisfait d'avoir tout déballer à Riku pour bien me faire couler.

<< Je me doutais que tu reviendrais. >>

- Qu'est-ce que tu comptais lui faire ?

<< Ooh...? C'est quoi ce regard ? Tu as peur que je lui fasse du mal ? >>

...

<< Pour une coquille vide, je te trouve bien vivant tout à coup. Ce sont les effets de ta paternité qui te montent à la tête, Dabi ? On sait pourtant tous les deux que tu n'es pas fais pour la vie de famille. Peut être qu'à l'époque tu aurais eu une vie bien différente de l'actuelle. Mon pauvre garçon... >>

Il s'approche de moi et mon poing se serre.

<< Si les choses s'étaient passées autrement, tu aurais pu fonder une vie paisiblement, avoir une situation épanouie et en raccord avec les normes de cette société. Autrement dit, tu aurais pu faire partie de son monde à elle... >>

Il me tapote l'épaule.

<< Je vais te dire ce qui ne va pas. En rencontrant cette fille, tu as cru à une histoire qui n'existe pas. Tu as cru pouvoir changer, et tu avais l'espoir d'être quelqu'un d'autre, de ressentir un coeur à nouveau. Ce n'est plus de ton âge de croire aux contes de fées Dabi... C'est pourquoi je me devais de te débarrasser du problème. >>

- Je t'interdis de la toucher !

<< Tiens donc, comme c'est fascinant. Toi, Crématorium, l'un des Vilains les plus craints du pays, te voilà victime d'un sentiment que tu as si longtemps refoulé. Un sentiment qui ne fait que nourrir ta rancoeur envers ta famille... Sais tu comment il s'appelle ? >>

- La ferme...

<< Je n'aurais jamais cru que tu connaisses l'amour en ton état... En quoi cette femme est-elle si particulière à tes yeux ? Parce qu'elle porte ton enfant ? Je doute qu'il n'y ait que cette raison. Je veux savoir si elle t'aime en retour. Serait elle prête à t'accepter tel que tu es, au risque d'être pointée du doigt pour être la femme d'un Vilain ? Sera-t-elle en sécurité avec toi ? Portera-t-elle le même regard envers toi après avoir entendu toute la vérité ? Comment tu peux être sûr qu'elle ne te dénoncera pas aux héros après la naissance du nourrisson ? Es tu sûr d'avoir la chance de voir ton fils un jour ? Elle ne te laissera pas l'approcher, maintenant en sachant qui tu es réellement... >>

...

Dans quatre mois, elle fera ce qu'elle voudra. Si elle décide de ne plus me voir, je la laisserai tranquille. Si elle veut que je reste, je resterai.

Putain...

Je me rends compte que ce n'est pas moi qui menait la situation. C'est elle qui m'a eu...

Mais Kyudai a raison, elle et moi c'est comme le jour et la nuit.

On est trop différents... Elle sera blessée dans tous les cas. J'ai l'habitude d'avancer seul, pas elle.

Elle a encore sa famille et ses amis. Je ne suis qu'un intrus dans son cercle paisible.

Même ce gosse, bien qu'il aura mes gènes, grandira de l'autre côté.

Au fond, si jamais elle décide de me chasser de sa vie, c'est sans doute la meilleure chose à faire qu'on reste à notre place, chacun de notre côté.









Mais je veux pas la laisser partir...

L'imaginer refaire sa vie avec un autre me rend fou.

Imaginer MON gosse appeler un autre mec comme étant son père véritable me dégoûte.

J'ai trop goûté au bien qu'elle m'a donné pendant ces quelques semaines où pour une fois je me suis senti apaisé.

Je n'avais plus ce goût amer à m'en donner la gerbe...

Je me sentais quelqu'un d'autre...

J'arrivais à dormir sans penser à mon vieux...


Au moment où j'ai commencé à la connaitre, cette fille je la voulais.

Toga avait raison... Je la veux pour moi seul. Elle m'avait pourtant prévenu...

Mais elle, qu'est-ce qu'elle veut ?


À suivre...

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