11 - Clairvoyance
Juste pour vous dire que si vous avez vu Spy x Family, le père de Riku ressemble beaucoup à Loid physiquement.
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Point de vue Riku
Aujourd'hui est le jour le plus angoissant. Dabi vient rencontrer mon père, je l'attends chez eux. J'ai l'impression de présenter mon fiancé, c'en est presque gênant... Mais s'ils arrivent à s'entendre tous les deux, je serai rassurée. Il va bien falloir que mon père se fasse à l'idée que Dabi soit présent pour le bébé, donc de côtoyer notre famille. Après... Je ne le force pas non plus à vivre avec moi comme dans un couple. C'est sa décision.
Ma mère a déjà hâte de le voir. Elle est beaucoup plus optimiste que mon père, mais c'est parfois une qualité qui peut être un réel défaut chez elle. Elle ne voit pas le danger chez certaines personnes, et j'ai beaucoup tenu d'elle. Ma rencontre avec Dabi m'a fait réaliser que dans la vie, on ne connait jamais assez bien la personne, qu'elle soit bonne ou mauvaise, et on doit toujours être prudent sans pour autant accorder de jugements à la hâte.
Mon père lui, est assez "droit" et ferme. Il est très attaché aux traditions japonaises ancestrales, alors il a une vision des situations plutôt rationnelle. Pour ne pas dire qu'il voit le danger partout...
Oui, mes parents sont comme le jour et la nuit.
<< Il est en retard, s'impatiente mon père, charismatique. >>
Je ris nerveusement.
- Il faut dire que vous vivez loin de la grande ville...
Il ne réplique pas mais je le sens bouillir intérieurement. Il n'a toujours pas digéré le fait que je sois tombée enceinte après un soir de beuverie, et rejette la faute sur Dabi de ne pas s'être contrôlé. J'ai eu beau lui expliquer et prendre sa défense, il est plus têtu qu'une mulle.
<< J'espère pour lui qu'il est capable de me surprendre. >>
- Papa... Ne sois pas non plus fermé.
<< Tu ne l'as encore jamais vu Chéri, adoucit ma mère. Laisse le arriver et on verra bien. J'aurais pu dire la même chose à notre mariage. >>
Mon père tique et je ris. Dans sa jeunesse, il ressemblait à un Yakuza quand il a rencontré ma mère, alors c'est vrai que sur ce point, il n'a pas tellement son mot à dire.
Dabi arrive enfin avec sa... voiture ?
Une voiture noire à vitres teintées dont je me pose la question, où est-ce qu'il a pu se la procurer ? Avec son statut de Vilain, ça me parait étonnant. Ou presque. Il se gare tranquillement et sort de la voiture tel une célébrité au festival de Cannes. Je jurerais qu'il le fait exprès, mais quel classe... Il a fait l'effort de se rendre présentable avec une chemise blanche où les manches sont retroussées et le col un peu ouvert. J'avoue que... Je ne suis pas insensible à un tel charme. Ma mère s'approche de moi.
<< Tu as le don de ta mère pour choisir les perles rares... chuchote-t-elle. >>
Je sursaute et rougis.
- Maman...!
Je regarde mon père qui dévisage Dabi en semblant le reconnaitre et sort les griffes, prêt à contre attaquer, mais je m'interpose aussitôt entre eux. Dabi reste immobile derrière moi, blasé. Il s'attendait à ce genre de réaction mais n'a pas sorti ses mains de ses poches et a simplement soupiré.
<< Je te l'avais dis Kitty. >>
<< Riku éloigne toi de lui ! ordonne mon père. >>
- Seulement si tu ne tentes rien contre lui !
<< Comment t'as pu tomber dans ses filets ?!! C'est un criminel je te rappelle ! >>
- Regarde moi bien ! Est-ce que tu vois une seule marque sur moi ?!
<< Hmm, peut être encore la morsure à la fesse droite, plaisante Dabi en penchant la tête. >>
Oh non il n'a pas osé...
- Dabi !
<< Tu es mort petit. >>
Je tressaille en voyant mon père s'approcher dangereusement, mais ma mère le retient par le bras.
<< Aurais tu oublié ta promesse Chéri ? demande-t-elle avec un sourire peu rassurant. >>
<< Ne me dis pas que tu es tombée dans le panneau Saya...! >>
<< Je pense plutôt à faire plaisir à ma fille. Alors s'il te plait, range tes griffes et laisse le entrer. S'il tente quoi que ce soit, je ne te retiendrai pas une seconde fois. >>
Elle sourit d'un air maternel.
<< Et puis il me plait bien, il est culotté. Un des seuls prétendants de ta fille qui ose te confronter de la sorte et te regarder dans les yeux malgré la situation... délicate. >>
Mon père se tourne alors vers Dabi qui reste stoïque et se contente de me ramener derrière lui comme en signe de protection en cas de dérapage. Je baisse la tête vers sa main qui touche encore le bébé, je commence à croire qu'il y a un aimant là dedans. Il n'arrête pas de vouloir sentir le bébé et mon père a dû voir ce détail puisqu'il obéit à ma mère qui salue convenablement Dabi tel un civil.
Seulement ma mère est... comme une enfant.
<< Impressionnantes ces marques ! s'extasie-t-elle en prenant ses mains et caresse ses brûlures. Vraiment fascinant ! >>
<< ... Ta mère me fait peur, chuchote Dabi près de moi. >>
- J'aurais dû te prévenir...
Un peu plus tard, on s'est posé sur la terrasse où les maids nous apportent nos boissons. La tension est encore pesante, mais les deux partis ont l'air de faire l'effort de ne pas s'entretuer. Dabi est à côté de moi, assis dans le fauteuil comme un roi, pour ne pas avoir ma mère collée à lui pour le trifouiller comme un jouet. Elle ne fait pas cela avec tout le monde, seulement quand un élément nourrit sa créativité dans l'art.
Et je vois que ses marques l'inspirent...
Il est plutôt détendu et affronte parfois le regard de mon père, quand il n'a pas, je cite, la ""flemme""; qui meurt d'envie de le tuer sur place. Il n'a toujours pas confiance et c'est normal, mais j'aimerais surtout que cette journée se finisse dans la maturité et le calme. Puis je remarque que Dabi regarde souvent son téléphone.
<< Tu t'es alors engagé à veiller sur notre fille n'est-ce pas ? engage ma mère pour couper le silence en buvant son cocktail. >>
<< À reconnaitre le gamin, nuance. >>
<< Oh, et après l'accouchement ? >>
<< On avisera, répond-t-il calmement en me regardant du coin de l'oeil. Après tout, la décision n'appartient qu'à nous. >>
Suite à ces paroles, j'ai eu comme un pincement au coeur. Je ne pensais pas qu'imaginer Dabi partir une fois le bébé né m'affecterait à ce point. Il ne le dit pas clairement mais ça veut bien sous entendre qu'il ne restera pas... Ca veut dire qu'il ne viendra plus me voir pour d'autres raisons que subvenir aux besoins de l'enfant ? Ca confirme bien qu'entre nous, il n'y a même pas un semblant d'amitié ni rien de plus ou de moins. Pourtant, même s'il ne me laisse aucune faille dans ses comportements ou ses réactions pour me rapprocher de lui, quelque chose m'attire vers lui.
Autre chose que la liberté...
Il ne me juge pas. Il ne me laisse pas seule. Il prend soin de moi... à sa façon. Alors qu'il est froid et distant, peut être dangereux et toxique, beau parleur et menteur, traitre... Tout ce qui fait de lui le parfait Vilain. Mais c'est comme ça... Comme quoi, on est inconsciemment attiré par ce qui est interdit. Plus on se rapproche du danger, plus ce sentiment d'être vivant grandit et c'est à ce moment là qu'on se rend compte de la valeur de tout ce qui nous entoure jusqu'à la vie en elle même.
En cet homme j'y vois ce que je convoite...
<< Je vais être clair, entendai-je mon père sur un ton sérieux et froid, posant son verre encore frais. Il vaut mieux pour votre vie que je ne sois jamais au courant que vous ayez, ne serait-ce qu'une seule fois et même par accident, fais couler le sang de ma fille. Le moindre bleu, la moindre brûlure, une seule marque sur elle signera votre arrêt de mort. >>
Papa...!
Ca commence bien... Je me raidis en sentant un courant électrique menaçant dans l'air. Dabi regarde mon père sans baisser une seule fois le regard et je rajoute qu'au lieu d'être hostile, il sourit en affichant un regard hautain. Comme s'il avait senti mon angoisse que la situation dérape, il attrape sans gêne ma main qu'il presse légèrement, amusé aussi de voir mon père se crisper en regardant nos mains entrelacées.
<< Voilà je l'ai touché, qu'est-ce que vous attendez pour me tuer ? provoque-t-il en reposant sa joue sur son poing contracté. >>
- Dabi...!
Ma mère regarde le combat de coq en sirotant son cocktail. Tant qu'il n'y a pas d'effusion de sang, elle ne bougera pas d'un poil.
<< Ne me sous estime pas Crématorium, menace mon père. >>
<< Appelez moi Dabi ça ira plus vite et je vous retourne le même conseil. >>
Dabi se fait plus sérieux en me lâchant pour s'accouder sur ses genoux joignant les mains, sans quitter le regard de mon père qui reste attentif.
<< À mon tour d'être clair, aborde-t-il en prenant un langage bien... noble. Je conçois que vous ne voulez que le bonheur de votre fille et je respecte totalement, mais vous devriez prendre exemple sur elle sur certains points, à savoir ne pas juger la personne par le statut social ou le lieu dans lequel elle a évolué. Je suis un Vilain, peut être même le dernier des salauds de la pire espèce qui soit, un délinquant toxique qui a commis l'erreur d'avoir souillé une fleur délicate et j'en assume les conséquences, mais ne m'insultez pas de crevard capable de lever la main sur une femme quelle qu'en soit l'excuse à deux balles. Moi, je connais la définition de "responsabilités" suivi de "maturité". N'insultez pas non plus votre fille de petite chose fragile et naïve alors qu'elle est parfaitement capable de prendre des décision comme une grande. Elle sait ce que je suis mais continue de me parler sans crainte, voilà une preuve que je ne lui ferai aucun mal. Ce n'est pas dans mes principes. >>
Je crois qu'il a gagné le respect de mon père avec sa manière de me défendre... Je suis moi même impressionnée et je suppose que mon père a appuyé sur une plaie en le traitant d'homme violent. Même si Dabi s'est adressé à lui avec "courtoisie", le ton de sa voix sonnait comme un grognement de rancoeur qui ne passe pas inaperçu.
<< Tu as la chance d'avoir un père qui se préoccupe de toi... >>
Je n'y ai pas prêté plus d'attention sur le moment, mais je me rappelle de ces paroles. Il y a une histoire avec son père, je l'ai deviné et ça me fait de la peine pour lui. Quand on devient un Vilain, il y a toujours une raison plus ou moins justifiée. Son père est en lien avec sa désolation...
Mon père semble avoir remarqué la même chose que moi, alors son visage s'adoucit et il reprend son verre en se calant plus confortablement dans son fauteuil. Ma mère sourit derrière son verre, comme si elle avait prédit ce qui allait arriver. La tension redescend et je soupire de soulagement.
<< J'estime que ma fille est la première concernée, le choix lui revient. Riku, je veux entendre ta réponse. >>
Je souris à mon père.
- Dabi n'a jamais levé la main sur moi Papa. Ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais et je suis sûre de moi au sujet de mon bébé. Notre bébé... Laisse une chance à Dabi de te montrer qu'il est digne de confiance.
<< Oh ça je m'en cogne, ton père pense ce qu'il veut de moi, rétorque Dabi en buvant son soda. Seulement de ne pas me caricaturer en ce que je méprise le plus, c'est tout ce que je demande. >>
Mon père le jauge un long moment. J'ai presque envie de rire, Dabi est loin d'être l'homme coincé qui surveille ses paroles pour faire bonne figure. Il dit ce qu'il pense sans se gêner de la lourdeur de ses propos et je dirais que c'est ce qui plait à mon père. Quelqu'un d'honnête est toujours mieux qu'un menteur.
<< Tu as du culot petit. Je veux cependant être certain que tu protègeras ma fille qui porte ton enfant quel que soit le danger. >>
<< Inquiétez vous plutôt de votre tête Nekomura, coupe Dabi en buvant une gorgée. >>
Je sursaute en manquant de m'étouffer et l'atmosphère s'est comme figé. Mon père fronce les sourcils, prenant en compte ses paroles.
<< Je devrais pas vous le dire naturellement, mais Shigaraki Tomura vous traque. >>
- Quoi ??
<< Pourquoi donc ? demande mon père calmement. >>
<< Pour deux raisons. La première étant de vous faire un lavage de cerveau pour des expériences tordues dans le simple but de s'approprier votre Alter, la seconde étant d'avoir la main mise sur les actions de votre compagnie qui se situent à des points stratégiques du territoire japonais y compris dans le monde entier. Tout ça pour faire d'une pierre deux coups et nuire aux héros. S'il vous chope, il n'y aura aucun retour en arrière. >>
Je me retourne vivement vers mon père qui réfléchit alors que l'angoisse me monte encore à la tête. Dabi nous balance cette info comme s'il venait d'acheter du pain, mais il ne se rend peut être pas compte de l'importance du statut de mon père pour l'équilibre de l'environnement ! Avec l'absence de concurrence, même étrangère, sa compagnie est la seule à investir plus de 70% de sa richesse dans la cause naturelle et si mon père disparait, le monde de l'industrie risque d'en profiter pour tenter de récupérer les droits de la compagnie...! Et puis c'est mon père... Je ne sais pas si j'aurais la force de supporter le danger qui plane sur lui...!
<< Pourquoi me mettre en garde ? se méfie-t-il. >>
<< Je bosse peut être avec Shigaraki mais je ne suis pas obligé d'exécuter tous ses ordres, répond Dabi en haussant les épaules. Il m'a chargé de vous capturer, et je l'aurais fais sans broncher si vous n'étiez pas le père de Riku. Il y a aussi une autre raison. >>
<< Laquelle ? >>
<< Vous tuer ou même vous enlever ne m'apportera rien d'un point de vue personnel. >>
<< Pourtant Shigaraki Tomura et toi vous battez ensemble, soulève ma mère, confuse. Nous dévoiler ses plans revient à le trahir, non ? >>
<< Franchement ? Je m'en fous. >>
Elle a un haussement de sourcil et Dabi soupire.
<< J'ai des affaires personnelles à régler, alors trahir Shigaraki est le cadet de mes soucis, pour moi il n'est qu'un pion dans mon échiquier. >>
...
Ca fait trop d'infos... Le pire dans tout ça, c'est qu'il ne m'en a pas parlé avant. J'aurais pu prévenir mon père avant, on aurait reporté cette rencontre ! J'ai peur maintenant...!
<< Dabi, appelle mon père. S'il devait m'arriver quelque chose, je ne pense pas avoir d'autres choix que de compter sur toi pour veiller sur ma fille. Exact ? >>
<< Hm... Il semblerait en effet. Mais j'ai cru comprendre que vous aviez un fils. Pourquoi pas lui ? >>
<< Tomoe est un esprit libre, bien que je ne doute pas de son côté surprotecteur. Cependant il est loin aujourd'hui. Et puis c'est à présent ton rôle de protéger ma fille et le bébé. >>
Il regarde ma mère qui lui prend la main.
<< Saya. >>
<< Peu importe ce que tu diras, je resterai avec toi, insiste-t-elle, amoureusement. >>
- Arrêtez, ça sonne comme des adieux...!
<< Chérie... >>
En remarquant mon angoisse, ma mère m'enlace dans l'espoir de m'apaiser.
<< Pense d'abord au bébé. Ton père sait ce qu'il fait, et je serai là. En attendant, reste de ton côté. Je t'appellerai tous les jours, d'accord...? >>
J'ai envie de pleurer à cause de la peur... Dabi me regarde en silence. Je ne sais pas s'il a bien fait d'avoir tout dit puisque mon père peut anticiper en cas d'attentat, ou si ça n'a fait qu'empirer les choses... Ma famille est tout ce qui me reste, sans elle je ne suis plus rien...
Il faut que je pense au bébé. La semaine prochaine, je vais à l'échographie. Et dans un mois, je vais enfin savoir le sexe de mon bébé. Il faut que je pense à ça...
<< Dabi, reprend ma mère. Que tu sois un criminel ou un héros, ce n'est pas le plus important. Si notre fille a prit sa décision et si elle est heureuse, nous ne pouvons pas nous opposer à ses choix. C'est pourquoi nous souhaitions te rencontrer. Afin d'apprendre à te connaitre, mais à entendre Riku parler de toi, je pense très franchement que notre porte te sera toujours ouverte. >>
Dabi reste surpris de la bonté de ma mère, ce qui me fait sourire. Il devait sûrement s'attendre à se faire mettre à la porte, mais mes parents sont plutôt clairvoyants. Seulement... Il n'accordent leur confiance qu'une seule fois. Si Dabi trahit cette confiance, surtout celle de mon père, même moi je ne pourrai pas le protéger...
Il me regarde ensuite en se demandant sûrement de quelle façon je leur ai parlé de lui, mais je me contente de tourner la tête après un bref petit sourire.
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J'ai été un peu distante avec Dabi depuis une semaine... Je ne sais pas moi même si je lui en veux ou si je remets notre pseudo "relation" en question. Ma famille l'accepte uniquement pour moi, alors il doit faire ses preuves sur sa sincérité. C'est vrai, c'est un vilain et j'ai envie de croire qu'il a toujours une part de bonté en lui. Seulement... De comprendre finalement qu'il a dupé son ami pour venir rencontrer mon père, à savoir sa cible, ça me laissait clairement sous entendre qu'il était un excellent menteur.
Et s'il jouait aussi un rôle avec moi ?
J'ai besoin de sentir que je peux aussi lui faire confiance, mais comment ?
Yoruichi ne fait que me mettre en garde contre lui en disant que c'est un homme toxique et je me retrouve à ne plus savoir qui écouter... Je suis fatiguée. C'est mon amie et je prends en compte ses avertissements, mais quand Dabi me parle et me regarde droit dans les yeux j'ai envie d'y croire aussi fort que mon coeur le peut.
Mais je doute...
Pourquoi est-ce qu'il a fallu que je couche avec lui...?
Je ne regrette pas cet enfant, j'ai envie de croire que tout le monde se trompe au sujet de Dabi, mais aussi d'être sûre que je prends les bonnes décisions. Ce bébé, je le sens qu'il sera ma bonne étoile...
Je n'arrive plus à réfléchir en ce moment, alors j'en viens à dire n'importe quoi...
Je me demande ce qui peut mettre Dabi autant en retard, j'effectue déjà l'échographie sans lui. Mais j'aurais dû me douter que ses promesses n'étaient que du vent... Finalement il est comme les autres...
Il m'a manipulé pour je ne sais quelle raison. Par amusement, peut être ?
C'est fou comme c'est drôle de se moquer d'une célibataire enceinte...
J'ai éteins mon téléphone, comme il ne répond à aucun de mes messages, autant ne plus insister et couper les ponts avec lui. Tant pis, j'avais au départ convenu que j'élèverai seule ce bébé.
<< Vous voyez Madame ? sourit l'infirmière en déplaçant l'appareil. C'est la tête. >>
À chaque écho, je suis toujours aussi émue de voir mon bébé à travers cet écran.
- Il est magnifique... Vous pouvez savoir si c'est un garçon ou une fille...?
<< On ne pourra en être vraiment sûrs qu'au 5e mois de la grossesse, mais si je peux donner ma théorie... Je dirais que c'est un petit garçon ! >>
Au même moment, la porte s'ouvre en laissant entrevoir Dabi qui semble avoir couru jusqu'ici à en voir sa respiration difficile. L'infirmière se lève brutalement en lâchant l'appareil de l'écho, apeurée.
<< Vous... Vous êtes...! >>
<< Désolé du retard... souffle-t-il. >>
Mon coeur a bondi quand mes yeux se sont posés sur lui. Il est vraiment venu...???
<< J'ai essayé de t'appeler mais tu répondais pas. >>
- J'ai... éteins mon téléphone...
Il ne dit plus rien avant de lever les yeux vers l'infirmière qui reste tétanisée devant lui, l'ayant tout de suite reconnu. Il soupire bruyamment et lève les mains.
<< Je viens en paix Miss. Je viens juste pour l'écho. >>
<< Qu-Quoi...? >>
- ... Vous êtes soumise à la clause de confidentialité...?
<< Heu... Oui... >>
- Alors s'il vous plait, gardez pour vous tout ce que vous venez de voir. Cet homme est le père de cet enfant...
<< V-Vous êtes...?? >>
- Eh ? Ah non non, nous ne somme pas mariés !
<< On est pas ensemble tout court, précise Dabi en fourrant ses mains dans ses poches. Inutile d'en dire plus. Tenez votre langue et tout se passera bien. >>
L'infirmière déglutit et revient vers moi pour terminer l'échographie. Je me tourne vers Dabi qui reste en retrait et je me doute qu'il vient seulement faire acte de présence. Il regarde l'écran sans un mot ni toucher à quoi que ce soit, mais je remarque qu'il semble un peu nerveux.
- Approche Dabi, c'est sans danger tu sais.
Il fait la moue, interdit. Ou plutôt associable. Je lui tends la main.
- Mets ta fierté de côté et viens sentir ton fils.
Il sursaute.
<< "Fils" ? >>
- Oui, ton fils, souriai-je.
<< Rien n'est encore sûr... On ne le saura qu'à partir du 5e mois de la grossesse, mais il est fort probable que ce soit un garçon... explique l'infirmière, la main tremblante. >>
J'attrape alors la main du père que je pose sur mon ventre et Dabi frémit, un peu crispé. Avant, de toucher le bébé ne lui faisait rien, mais du moment qu'il en connait le sexe son visage a complètement changé. Comme s'il était angoissé. C'est la première fois que je vois une telle expression sur lui...
- ... Ce n'est pas... une bonne nouvelle...?
<< Si ! Si si, c'est que... >>
Sa tête se baisse et ses doigts tremblent sur ma peau. Qu'est-ce qu'il a...?
<< Si ç'avait été une fille ça aurait pu être plus facile... >>
- Quel problème avec un garçon ?
<< ... Je ne serai pas le père idéal pour lui. >>
Mais... Il n'en sait rien, pourquoi en tirer une telle conclusion ? Je suis sûre qu'à la naissance, il aura le déclic et se montrera responsable autant qu'il le fait déjà.
<< J'ai pas reçu le bon exemple d'un père à son fils... >>
- Dabi. Si tu dis que tu ne vas pas y arriver, forcément que tu vas échouer. Et même si tu n'as pas reçu le bon exemple d'un père irréprochable, tu peux le devenir. Pour moi ce que tu dis n'est pas une excuse parce que tu te rends compte de ce que tu dois faire ou non.
Il me regarde, abasourdi.
- Si pour toi, ton père n'était pas le bon exemple en tant que "modèle à suivre", deviens alors le contraire de lui. Fais le contraire de ce qu'il était.
Mes paroles l'ont tout à coup rendu plus expressif et mon coeur émet une sensation étrange quand je vois un certain éclat dans ses iris lagon. Un éclat doux et lumineux, tout le contraire de son expression sombre qui ne reflète que la mort et la souffrance. Je crois que j'ai su trouver les bons mots pour l'encourager...
À suivre...
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Désolé du retard, normalement ce chapitre aurait dû sortir hier mais on aime les coupures d'internet qui préviennent jamais...
Tatsumi Nekomura
(Image provisoire)
Enfin voilà au niveau du charisme il lui ressemble.
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