Hermione était assise sur son lit, le regard dans le vide. Elle jeta un coup d'œil à sa valise encore ouverte. C'était son dernier jour à Poudlard, ses derniers instants dans ce dortoir. Les larmes commençaient à monter, créant une boule amère dans sa gorge. Elle serra les mains, froissant le drap rouge dans ces dernières. Elle passa ensuite la main dans ses cheveux et inspira, puis expira.

Elle passa en revue les blessures qui ornaient son corps. Celle que Lucius Malefoy lui avait faite inconsciemment avait disparu. Comment avait-elle fait pour ne pas s'en douter ?

Elle soupira, attachant ses cheveux en une fine queue de cheval, puis se redressa. Elle ferma les clapets métalliques de sa valise. Le contact de sa peau contre le métal froid la fit frissonner. Elle grimaça.

La pièce était vide. Dehors, les oiseaux chantaient. Le ciel était bleu, le soleil éclatant.

Les rideaux rouges volaient sous le vent chaud de l'été. Elle tira la valise derrière-elle, et, avant de quitter pour la dernière fois ce dortoir, elle se retourna, un sourire aux lèvres. Elle avait passé de merveilleuses années ici.

- Hermione ?

- J'arrive, dit-elle en entendant la voix de Ginny en bas.

Elle descendit les escaliers en colimaçon, trainant bruyamment son bagage de cuir. Elle arriva rapidement dans la petite salle commune de Gryffondor, où les élèves se saluaient et se faisaient de dernières promesses. C'était beau. Ginny lui sourit au loin, accompagnée d'Harry. Elle les rejoignit doucement, se frayant un chemin dans la petite foule rouge et or.

- Prête ? Sourit-il.

- Jamais, dit-elle en rigolant.

Quelques larmes coulèrent sur ses joues.

- Tu te rends compte, on a passé... Sept ans ici.

- Huit pour toi, dit-il.

- Huit années éprouvantes. Je ne crois pas que j'arriverai à quitter cet endroit un jour, c'est notre maison, ajoutait-elle.

Il sourit alors que Ginny saluait quelques filles qui passaient.

- Tu n'as qu'à venir faire professeure.

Elle haussa les sourcils :

- Et pourquoi pas conservatrice de la bibliothèque ?

Ils rirent en chœur et quittèrent la salle commune. Après quelques au revoir, ils rejoignirent la cour où une masse d'élève quittait le château. Ils suivirent cette foule bruyante jusqu'au Poudlard Express. Minerva McGonagall et Hagrid étaient là, saluant des élèves de gestes de mains. Quand ils virent les trois adolescents, de larges sourires se dessinèrent sur leurs visages.

- Je n'arrive pas à croire que vous allez quitter ce château, dit Minerva l'air sévère.

Ils rirent. Le train émit un bruit qui annonçait le départ. Ils regardèrent les deux adultes en face d'eux, souriant timidement.

- Je crois bien qu'on doit y aller, grimaça Harry.

- J'espère vous revoir bientôt, dit Hagrid les larmes aux yeux.

Ils le prirent dans leurs bras.

- Promis.

- Reviens vite à Poudlard, dit Minerva à Hermione.

Elle lui fit un clin d'œil en montrant une enveloppe qu'elle lui tendit. Elle lui sourit et attrapa la lettre, ne sachant pas de quoi il s'agissait. Puis elle les salua et suivit Ginny et Harry jusqu'au Poudlard Express.

- Hermione, fit une voix dans son dos.

Son cœur s'arrêta, tout son être se mit à vibrer. Elle passa par un tas d'émotions avant de se retourner. Drago, vêtu d'une chemise blanche, la regardait. Dessinant un sourire sur ses lèvres, il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras.

- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda-t-elle en pleurant.

Il rigola :

- Ne pleure pas, dit-il en séchant ses larmes.

Il l'embrassa tendrement. Une douche chaleur se répandit dans leurs corps alors collés. Elle ferma les yeux, se laissant porter par les émotions. Les larmes perlaient encore sur ses joues froides quand il se décolla d'elle. Ses yeux bleu océan se posèrent dans les siens. Il chuchota, dans le bruit du train.

- Je suis venu te dire au revoir.

Il déposa un baiser sur son front. Le train annonça le départ. Elle le regarda s'éloigner et monta, laissant les portes se refermer. Elle pleurait vivement, laissant sa vision se flouter sous la douleur et la peine. Elle savait qu'elle ne recevrait ni un hibou, ni qu'elle le reverrait. Drago avait choisi un autre chemin, et elle devait le respecter.

Il la regarda s'éloigner, le cœur tordu.

- On se reverra, je te le promets Granger.

Il lui envoya un baiser, et lui tourna le dos. Il partit.