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Le blond lui sourit tendrement en entrant dans la salle derrière les autres élèves, la faisant frissonner. Déboussolée, elle se plongea rapidement dans son cours, faisait en sorte de rendre le garçon complètement transparent : elle avait peur. La première étape était celle-ci, il le savait ; la jeune fille allait avoir peur, allait le craindre. Ensuite, il espérait qu'elle se détente pour lui laisser une place dans son cœur.
Il écrivait tout ce qu'elle disait dans son cahier, levant quelque fois la main : mais en vain. La jeune fille ne prêtait aucune attention à sa présence.
Il ne le prenait pas mal. Ce comportement témoignait justement de l'effet qu'il lui faisait, et il était ravi de voir qu'il lui en faisait encore.
Pendant ces vacances d'hivers, Hermione donnait des cours de soutien aux élèves qui étaient restés à Poudlard. Ils étaient peu nombreux, mais ce petit comité permettait à Drago de se concentrer davantage pour réussir ses examens. Elle reprenait des notions vues en cours, donnaient des exercices et parfois même des devoirs. Hermione Granger était sûrement la seule professeure de Poudlard à faire ça.
D'après ce qu'elle avait dit, elle préférait voir ses élèves réviser avec elle plutôt que seuls. Il était évident que certains ne s'étaient pas inscrits à ce cours, mais cela ne dérangeait pas le blond ; lui qui n'aimait pas la foule.
Une fois le cours terminé, elle rendit quelques copies.
- Monsieur Malefoy, c'est bien.
Il sourit alors qu'elle passait sans le regarder. Elle fuyait son regard. Quand les élèves furent enfin sortis, il se leva de sa table, rangeant lentement ses affaires en contemplant la professeure qui essuyait le tableau. Elle était très belle aujourd'hui ; vêtue d'une robe noire assez longue, elle avait attaché ses cheveux ondulés en une queue de cheval haute. Son visage était très naturel. Elle se retourna et posa ses yeux noisette dans les siens, le questionnant en arquant ses fins sourcils.
- Pourquoi tu n'as pas dit que c'était excellent ?
Elle ouvra grand les yeux.
- Je n'ai fait aucune faute, pourquoi avoir dit simplement que c'était "bien" ?
- Tu as encore des progrès à faire. Certes tu n'as pas fait de fautes, mais ta rédaction est... Très mauvaise.
Il se mit à rire en haussant les sourcils :
- Tu peux dire qu'elle est catastrophique, je ne le prendrais pas mal.
Elle ne sourit pas et haussa les épaules :
- Tu ne fais rien pour l'améliorer ?
Il fronça alors les sourcils, reprenant son air sérieux :
- A quoi bon ? J'ai tout juste, je ne vais pas en plus décorer la copie non ?
Elle rigola à son tour, semblant se détendre légèrement.
- Très sérieusement, tu as une belle écriture. Pourquoi ne soignes-tu pas ta rédaction ? Je veux dire... Les fautes, l'orthographe... Tu as le potentiel pour, tu te contentes de choses alors que tu pourrais rendre de merveilleuses copies.
- Je n'y ai jamais vraiment pensé.
- Tu devrais, je suis sûre que cela te rapporterait des points dans les matières où tes notes sont basses.
Il rit :
- Si tu regardes mon dossier, mes notes sont toutes excellentes. Donc aucune envie de décorer ma copie avec de beaux mots, je n'ai pas de temps à perdre.
- Ah oui, et tu l'utilises pour quoi ce temps que tu ne prends pas pour nous faire de belles copies ?
Il sourit et s'approcha d'elle, posant ses mains sur le bureau où elle siégeait.
- Je l'utilise avec toi.
Elle se raidit. Et c'était reparti : tout son corps chauffait sous les paroles tendres du blond. Toujours penché au-dessus d'elle, il la dévorait du regard. Ce regard qu'elle appréciait, autrefois. Ses joues se mirent à rougir.
- Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
Elle écarquilla les yeux, l'air perdue :
- Comment ça, « qu'est-ce qu'on fait » ?
Il se redressa et s'appuya contre le mur.
- Et bien, que veux-tu faire ?
- J'avais prévu d'aller à la bibliothèque et ensuite je ne sais pas trop.
- Alors allons à la bibliothèque !
Elle secoua la tête paniquée :
- Nous ne pouvons pas y aller ensemble, tu es mon élève et si les gens nous voient cela pourrait être suspect. C'est strictement interdit de...
- Comme si tu n'avais rien fait d'interdit dans ta vie, sourit-il.
Un blanc s'installa. Il reprit alors :
- Nous ne sommes pas obligés d'aller à la bibliothèque de Poudlard. Pendant les vacances, nous sommes autorisés à aller en ville non ?
Elle fit oui de la tête.
- Puis, je pense que tu connais déjà tous les livres qui sont dans celle de Poudlard, il serait temps de changer un peu.
Elle sourit. Elle était heureuse de voir qu'il voulait faire quelque chose. Mais était-ce une bonne idée ? Ne risquait-elle pas sa place en s'aventurant dans une telle reconquête ?
- C'est d'accord, finit-elle par dire. Mais nous serons de retour avant le repas du soir.
- Non, je sais où nous allons manger.
Elle rougit : avait-il tout prévu jusqu'à la fin des vacances ? Tout planifié ?
- Laisse-moi le temps de faire mon sac, répondit-elle d'une voix timide.
- Je ne bouge pas de là, dit-il satisfait.
Elle courut à l'étage et remplit son sac de copies et autres choses qu'elle pourrait faire à la bibliothèque. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle allait sortir avec Drago. Elle qui avait tout fait pour l'éviter, la voilà qu'elle allait passer la journée avec lui. Quand Hermione le rejoignit dans la salle, il était toujours appuyé contre le mur, l'air pensif. Quand il l'aperçu, son regard s'illumina :
- Prête ?
- Je ne sais pas si je le serais un jour...
- Ne perdons pas de temps, dit-il un large sourire aux lèvres.
Elle le suivit à travers le château vide.
- Nous allons devoir prendre le Magicobus.
- Où allons-nous ?
- Un quartier sorcier dans Londres. Tu verras.
Hermione fronça les sourcils. Elle connaissait Londres comme sa poche ; elle avait l'habitude d'y aller avec ses parents depuis des années. Mais jamais elle n'avait entendu parler de ce quartier sorcier. Ni même dans les livres.
Elle le suivit silencieusement. Ils arrivèrent dans une petite rue où le bus apparu soudainement lorsque Drago sortir sa baguette.
- J'ignorais que tu connaissais ce bus, dit-elle gênée.
Il la rassura d'un sourire charmeur :
- Je le prenais quand on sortait en cachette avec ma mère.
Elle fit un signe de tête. Ils saluèrent l'homme qui les accueilli et s'enfoncèrent dans le bus.
- On ne risque pas de croiser des gens de Poudlard ?
Il fit signe que non. Le trajet fut silencieux. Drago lisait un de ces journaux qui reposait sur les lits, en fronçant quelque fois les sourcils, l'air sérieux. Elle prit le temps de le regarder. Il n'avait pas changé : ses cheveux, son regard, son visage et son style vestimentaires étaient restés les mêmes qu'il y avait des années. Drago était un très beau garçon, il fallait se l'avouer. Toujours au centre de conversation de fille aussi.
Quand il leva la tête pour la regarder, elle baissa rapidement les yeux en rougissant. Il sourit, amusé.
- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
- Rien, dit-il en reprenant sa lecture.
❄
L'immeuble noir devant lequel ils se trouvaient était inquiétant. Rongé par le temps, sa façade était effrayante. Hermione grimaça de dégoût.
- C'est une couverture magique pour repousser les moldus.
Elle fronça les sourcils alors que le garçon chuchotait à la porte des mots qu'elle ne comprit pas. Soudainement, le vent se leva et chassa les débris, le vieux crépi, pour laisser place à une grande maison blanche. Une demeure séduisante s'offrait à eux. Hermione ouvrit grand la bouche, émerveillée par le spectacle. La bâtisse était magnifique ; des frises étaient sculptée, représentant de nombreuses personnes sûrement historique. Au loin, elle crut voir Dumbledore et Poudlard. Deux colonnes encadraient majestueusement la porte.
- Après vous, dit-il en lui tendant le bras.
Ils rirent en chœur.
L'intérieur était tout aussi majestueux que l'extérieur.
- C'est endroit est incroyable, dit-elle en laissant son regard glisser le long des nombreuses bibliothèques qui remplissaient la pièce. Comment se fait-il que je ne le connaissais pas ?
Il haussa les épaules :
- Cet endroit n'est pas dans les livres, ce qui explique sûrement sa tranquillité.
Elle lui sourit.
- Choisi notre place.
Elle se dirigea vers une petite table en bois clair. Les chaises étaient un peu fantaisistes ; de nombreuses fleurs ornaient leurs dossiers.
- C'est magnifique.
- Je savais que ça te plairait.
Elle regardait tout autour d'elle les yeux grands ouverts.
- Je vais... Dit-elle en montrer une rangée du doigt.
- Je reste ici, sourit-il en sortant ses cahiers.
Hermione s'enfonça dans les rangés de livres tel un enfant dans un magasin de bonbon, et n'en ressortit que de nombreuses heures après.
❄
Ils étaient dans un petit bar londonien. Hermione assise en face de Drago avait les jambes croisées et attendait patiemment son plat. Elle avait opté pour une salade et un gros morceau de viande, accompagné de ses frites. Quant au blond, lui avait choisi le plat du soir sans trop lire de quoi il était composé.
- Les livres étaient superbes ! J'ai appris beaucoup de choses, sur plein de sujets différents ! Puis il y avait ces manuels de métamorphose, tous les élèves devraient les avoir ils sont parfaits ! Et...
Elle se stoppa et grimaça timidement :
- Je parle trop ?
Il se mit à rire vivement :
- Non, pourquoi dis-tu ça ?
Elle haussa les épaules :
- Je n'ai pas l'habitude de parler autant.
Il haussa les sourcils, amusé :
- Tu parles bien pendant des heures en cours.
Elle sourit.
- Ce n'est pas pareil.
Il ne répondit pas, comprenant ce qu'elle voulait dire. Une fois les plats arrivés, les deux se jetèrent sur leur repas.
- C'est super bon, dit-elle la bouche pleine.
Il rit de nouveau. Il était beau quand il riait. Ses dents blanches étaient parfaitement alignées.
- Pardon, rougit-elle.
Il fit signe qu'il n'y avait aucun problème.
- Continue de parler, si tu veux.
- Tu n'es pas très bavard.
Il plongea son regard dans le sien et lui adressa un sourire :
- J'aime t'écouter, et comme tu ne voulais pas m'adresser la parole il y a à peine vingt-quatre heures je profite.
Il marqua une pause pour avaler une nouvelle bouchée de son gratin.
- Ça me fait plaisir de te parler.
Elle avait parlé doucement, comme si quelqu'un les écoutait. Mais ils étaient seuls dans ce petit coin du bar.
- Moi aussi, finit-il par dire.
Le cœur d'Hermione battait rapidement. Combien de temps allait-elle tenir ? Combien de temps allait-elle encore survivre à la tentation ? Elle ne le savait pas. Son corps chauffait et appelait celui de blond. Et, dès qu'il l'embrassa sur le front et lui souhaita bonne nuit, des milliers de papillons traversèrent son corps.
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