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Dès la seconde où Drago la vit, il comprit. Tout venait de s'éclaircir dans son esprit.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Le garçon se posait visiblement la même question que son père. Que faisait-elle là ? Avait-elle perdu la tête ?

- Je suis encore chez moi que je sache.

Elle avait répondu froidement. Jamais elle n'avait parlé à Lucius Malefoy de la sorte. Et comme si ce qu'elle venait de dire n'était pas assez provoquant, elle reprit :

- Lâchez-moi maintenant.

Les deux hommes questionnèrent leur maître du regard. Il leur fit signe de s'exécuter. Ils lâchèrent la femme qui se dégagea de leur emprise et se frotta les manches de la chemise blanche qu'elle portait. Elle était magnifique, dans cette chemise et dans ce pantalon à pince blancs.

- Je vais répéter ma question : que fais-tu là ?

- Je vais te répéter ma réponse : je suis encore chez moi.

Elle s'avança fièrement, le torse bombé, faisant claquer ses talons sur le bois.

- Pourquoi revenir ?

- Pourquoi pas ? Demanda-t-elle amusé. Contente de te revoir aussi.

Il lui attrapa le bras et l'entraîna derrière-lui, sous les regards contrariés des mangemorts qui assistaient à la scène. Un silence total régna dans le salon alors que les deux adultes s'enfonçaient dans la chambre parentale. Drago quant à lui les suivit de près, encore sous le choc.

- Peux-tu t'expliquer ?

- T'expliquer quoi ? Que je voulais rentrer chez moi ?

Elle parlait toujours froidement.

- Tu n'avais nulle part où aller ? Où étais-tu pendant tout ce temps ?

- J'ai vagabondé.

Une réponse vague qui suffit à mettre un blanc dans la conversation. Visiblement, Lucius Malefoy était assez surpris. Tout autant que Drago.

Le garçon, qui observait depuis la porte fermée, aurait voulu la prendre dans ses bras et lui dire de partir loin de cet homme, de ce psychopathe. Mais il ne pouvait pas.

- Et tu t'es dit comme ça que tu allais rentrer ? Sans prévenir ?

- Tu t'attendais à quoi ? A ce que je t'envoie des hiboux tous les jours ? Après ce que tu as fait ? Non mais je rêve.

L'homme se mit à respirer fort. Drago connaissait ce souffle, cette respiration qui précédait les minutes de douleur.

- Ne t'amuses pas à ça avec moi, Narcissa.

- Je ne m'amuse pas. Comme je t'ai dit, je rentre chez moi. Maintenant, si cela ne te dérange pas, j'aimerai défaire ma valise.

Elle s'approcha de la porte et de Drago alors que Lucius s'apprêtait à l'attraper violemment. D'un geste de main rapide, elle le fit voler jusqu'à l'autre bout de la pièce. Il tapa le mur bruyamment avant de retomber sur le sol en grimaçant. Il releva les yeux alors qu'elle se retournait vers lui pour lui faire face :

- Et ne t'amuses plus à me toucher. Est-ce clair ? Les choses vont changer ici.

- Pour qui tu te prends... Espèce de...

D'un nouveau geste de main, elle lui boucla la bouche. Immobile, l'homme fronça les sourcils. Elle s'approcha de lui.

- Je me prends pour la mère d'un fils tué par son mari, et par son père. Les choses vont changer ici. Et dans un premier temps, tu arrêtes les insultes et la violence. Sinon, je n'hésiterai pas à riposter Lucius.

Il haussa les sourcils :

- A quoi t'attendais-tu ? A ce que je te saute dans les bras ? Après ce que tu as fait à Drago?

Le garçon sourit en voyant ce que sa mère était devenue. Une femme forte, comme il l'avait toujours pensé.

- Narcissa...

- Ne prends pas cet air.

Et elle quitta la pièce.

Bellatrix Lestrange attendait devant la porte, à l'écoute. Narcissa haussa les sourcils, la dévisageant de haut en bas.

- Bellatrix.

- Narcissa, la salua la brune à contrecœur.

Elles s'observèrent un moment avant que la blonde ne descende les marches d'escalier. La brune s'empressa d'entrer dans la chambre et de fermer la porte. Lucius était assis sur le grand matelas, la tête entre ses mains, et chuchotait tout seul. Il ne fit pas attention à elle, fermant les yeux pour se concentrer.

- Qu'est-ce qu'elle fait là ?

Il ne répondit pas.

- Maître...

- Laisse-moi tranquille.

Elle se tut, mais ne bougea pas. Il releva alors la tête et dirigea son regard sur elle, un regard froid et effrayant qui la fit reculer légèrement.

- C'est terminé Bellatrix. Ce petit jeu... Ce... Stop.

- Mais...

- Pas de « mais ». Tant que Narcissa sera sous ce toit, je serai ton maître et tu seras à mon service. Point.

Il quitta la pièce, laissant la mangemort derrière lui. Elle tapa contre un mur en jurant, tirant sur ses cheveux noirs et épais. Elle faisait peur.

- Petite peste.

Drago savait que Bellatrix enviait Narcissa depuis des années. Elle était jalouse de sa mère au point de la détester. C'était sans doute pour ça qu'elle tentait de séduire son père ; elle voulait prendre la vie de sa mère.

Il fronça les sourcils et suivit ses parents. Il ne fut pas surpris de voir que sa mère s'enfonçait dans sa bibliothèque, alors que Lucius quittait le manoir silencieux.

Le lendemain, le manoir était bien calme. Les mangemorts dormaient encore et n'avaient pas dit un mot depuis l'arrivée de Narcissa.

Drago errait dans le château, réfléchissant à la raison qui aurait poussé sa mère à venir ici. Il passa dans le couloir et rejoignit la bibliothèque où elle avait passé la nuit. Il avait compris, en la voyant. Les initiales sur la lettre à Poudlard étaient les siennes : N et M pour Narcissa Malefoy. L'écriture cependant n'était pas la sienne, sur aucune des deux lettres. Avait-elle appris à changer son écriture ?

Et surtout, où pouvait-elle bien cacher Hermione ? Tant de questions traversaient son esprit alors qu'il observait sa mère assise à son bureau en train d'écrire. Il s'approcha d'elle. Elle courrait un risque énorme en étant ici, dans le manoir. Était-ce pour ça qu'elle avait demandé à Poudlard de se tenir prêt ? Allait-elle avoir besoin d'aide bientôt ? Allait-elle combattre Lucius et sauver Hermione ?

Tout prenait un peu sens dans son esprit.

La mère de Drago connaissait son amour pour Hermione, ainsi que la haine de son mari. Elle savait que son mari avait tué son fils, amoureux d'Hermione, qui était le seul témoin de ce crime. Mais il sentait que sa mère savait quelque chose de plus sur elle. Mais quoi ? Pourquoi Hermione était-elle tant en danger ?

Quelqu'un toqua à la porte.

- Je suis occupée.

- Tu as faim ? Demanda Lucius qui entra dans la bibliothèque.

La femme s'empressa de ranger le parchemin dans un des tiroirs. Elle le dévisagea.

- J'ai dit que j'étais occupée.

- Je pose ça là au cas où tu aurais faim.

Il posa deux croissants frais sur le bureau, dans une assiette de porcelaine rose. La préférée de la femme. Elle haussa les sourcils et le regarda s'éloigné en secouant la tête. Dès que la porte se ferma, elle prit un des croissant et son parchemin et se remit à travailler. Drago se pencha sur la lettre :


Plus aucun doute. Narcissa était bien l'auteure de ces lettres. Mais que voulait-elle déclencher ?

Drago ne le savait pas. Il resta là, assit sur le bureau, à ses côtés, à la fixer. Elle était de retour, et ça lui faisait du bien.

Il sentit de nouveau le lien.

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