26

Allongé sur le tapis rouge qui recouvrait le sol de son ancienne chambre, Drago attendait. Trois jours qu'elle avait disparu, et il ne sentait toujours pas le lien qui les unissait. Désespéré, il se redressa et passa la main dans ses cheveux avant de se lever et de rejoindre le salon où quelques mangemorts étaient déjà. Il était tôt. Samedi sûrement.

- Poudlard a reçu un mot aux dernières nouvelles, sur cette sang-de-bourbe, dit un des mangemorts assit sur la cheminée.

Celui en face de lui haussa les sourcils :

- Ah ouais ? Demanda-t-il la bouche pleine.

- Ouais. Quelqu'un la garde en sécurité apparemment.

- Donc un de nos ennemis qui connaîtrait nos intentions ?

Il fit oui de la tête, croquant dans la pomme qu'il tenait dans sa main. Ses pieds se balançaient, tapant le sol à chaque fois.

- Maître est au courant ?

- Ouais. Il n'y croit pas. Il était énervé hier soir.

- Et où est-il maintenant ?

Le blond haussa les épaules :

- J'sais pas, répondit-il en mâchant sa pomme.

Drago ne perdu pas une seconde de plus et transplana jusqu'au château.

Les couloirs étaient vides, les salles à peine remplies. Beaucoup d'élèves avaient quitté le château en trois jours. La disparition d'une élève avait fait la une de la Gazette du Sorcier, ne dévoilant pas l'identité d'Hermione. Des photos de Poudlard avec de grands titres tels que "La fin de Poudlard ?", mais aucune mention de son nom. Les recherches avaient été lancées, du moins, de ce que lisait Drago dans le journal posé sur le bureau de Minerva McGonagall.

Le bureau était vide, lui aussi. Il fouilla silencieusement, ouvrant quelques tiroirs à la recherche de cette mystérieuse lettre. Mais rien.

Ce n'est qu'après quelques minutes de recherche qu'il jeta un coup d'œil dans la table de nuit de la professeure. Une petite enveloppe noire sur laquelle était inscrit "Poudlard" en argenté était posée au fond, bien cachée derrière des paires de lunettes. Il glissa sa main dans le tiroir et sorti l'enveloppe.

Il prit une grande inspiration, bien que cela ne lui soit pas nécessaire, et sorti la feuille de carton qui se trouvait à l'intérieur.


Il fronça les sourcils. Qui pouvait bien cacher Hermione ? Il n'en savait rien. Mais les initiales le laissèrent perplexe. Assit sur le matelas de la professeure McGonagall, il médita un moment.

Il devait enquêter, et se tenir prêt lui aussi, dès que cette lettre arriverait. Il devait aussi retourner au Manoir Malefoy.

Sans perdre une seconde de plus, il transplana, après avoir rangé soigneusement l'enveloppe à son emplacement.

La maison c'était calmée. Les mangemorts mangeaient, silencieusement, tous assis autour de cette grande table. Lucius Malefoy mangeait dans la cuisine, seul. Ce qui paraissait plutôt bizarre, lui qui aimait se faire traiter comme un roi.

- J'avais dit de ne pas me déranger, dit-il à Bellatrix qui rentrait dans la pièce.

Elle sourit timidement. Ce comportement donna des nausées à Drago qui était assis sur le plan de travail, à observer son géniteur.

- Je sais, maître...

- Alors qu'est-ce que tu fiches ici Bella ?

Bella ? Beurk.

Elle s'approcha de lui.

- Je voulais vérifier que tout allait bien... Pourquoi ne mangez-vous pas avec nous ?

Elle passa ses mains sur les épaules de l'homme qui les retira aussitôt violemment.

- Sors de là.

Elle baissa la tête et quitta la pièce, sans dire un mot. Là Drago reconnaissait son père. Froid, seul, violent. Il reprit son dîner, silencieux, regardant autour de lui.

Drago l'observa un moment, balançant nerveusement ses pieds d'avant en arrière, veillant à ne pas taper sur le meuble où il siégeait depuis quelques minutes.

Une fois son repas terminé, l'homme retourna dans la bibliothèque de Narcissa. Le blond le suivit. Le mangemort se mit à écrire, et à ranger dans des enveloppes des parchemins sombres. Pendant un instant, Drago fronça les sourcils, pensant que son père était l'auteur de ses lettres. Non, ce n'était pas possible.

Les initiales ne correspondent pas. Ni l'écriture.

Il s'approcha de son père pour vérifier. Ce n'était pas lui. Il lâcha un soupir de soulagement, faisant voler quelques cheveux à l'homme qui se tenait devant lui. Il se retourna vers Drago, fronça les sourcils, et passa la main dans ses cheveux, contrarié.

- Quelqu'un est là ?

Le garçon resta immobile, raide comme la pierre, prêt de son père qui tendait la main en arquant ses sourcils bruns. La main le traversa.

Quelqu'un toqua soudainement à la porte.

- Oui.

Un homme, d'une trentaine d'année, petit et enrobé entra dans la pièce. Nerveux, ce dernier se tordait les doigts en se rongeant les ongles.

- Que veux-tu ?

- Je... J'ai trouvé ça sous votre oreiller en faisant le ménage...

Il tendit à l'homme un petit bout de papier.

- Merci.

Lucius Malefoy ouvrit le carton plié et lu :

- Prenez-garde...

Ces mots provoquèrent chez Drago une vague de frissons. Il recula. L'écriture était la même. Simplement, la signature manquait.

L'homme ricana et se leva, se dirigeant vers le salon.

- Qui est l'idiot qui a glissé ça sous mon oreiller ?

Personne ne répondit. Tous les mangemorts se turent, affichant des airs contrariés et inquiets.

- Je répète, qui est l'auteur de cette ânerie ?

Un silence.

- Personne, maître...

- Le prochain qui...

L'alarme du Manoir le coupa net. Tous haussèrent les sourcils, paniqués.

- Allez-voir.

Lucius était inquiet. Ses mains tremblaient, sa mâchoire se contractait ; comme s'il venait de comprendre que ce bout de papier et cette alarme n'était pas des coïncidences. Des longues minutes passèrent et des cris de femme que Drago reconnu retentirent.

- Mais lâchez-moi !

Deux mangemorts arrivèrent en la tenant contre eux. La femme gesticulait dans tous les sens, se débattant en tentant de se dégager de l'emprise des deux mangemorts.

Si son cœur battait encore, il se serait sûrement arrêté.

Lucius resta immobile et silencieux. Ce n'est qu'après quelques minutes qu'il osa parler :

- Narcissa ?

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