16

La pièce dans laquelle elle se trouvait était plongée dans une humidité insupportable : les murs dégageaient une odeur nauséabonde, qui provoquait chez Hermione des hauts le cœur douloureux. Son pull la grattait. Se réveillant mollement, la brune se redressa lentement, reprenant ses esprits. Elle examinait les lieux d'un regard apeuré : où était-elle ? Autour d'elle, des murs de pierre recouverts de mousse, de tâches jaunes et d'une eau noire. Elle se boucha le nez en grimaçant. Son crâne lui faisait atrocement mal. Affaiblie, elle se mit à trembler. Une cave, elle se trouvait dans une cave. Impossible de transplaner depuis cet endroit : elle était totalement bloquée. L'homme pénétra dans les lieux, fermant soigneusement la porte métallique derrière-lui. Seul un petit clapet laissait la lumière passer. Il portait une cape verte. Le visage toujours couvert, il s'approcha d'elle.

- Assied-toi, dit-il en lui désignant une chaise derrière-elle.

Trop faible, elle n'arrivait pas à bouger un seul de ses membres. Il la souleva d'un coup de baguette brutal et l'éjecta sur la chaise en bois. Son dos craqua sous la brutalité du geste. Elle gémit.

- Quand je donne un ordre, tu m'obéis.

- Je suis paralysée par une potion, dit-elle. Vous vous contredisez tout seul monsieur.

Il s'approcha d'elle :

- Pas si bête que ça finalement, pour une sang-de-bourbe.

Hermione serra les dents, le dévisageant. Il rit, amusé. Elle resta silencieuse, regardant autour d'elle. Il soupira.

- Nous allons procéder à une série de questions simples. Plus tu coopéreras mieux ce sera.

Elle ne répondit pas.

- Compris ?

Comme elle restait silencieuse, il vint lui déposer une claque violente sur le visage. Immobile, elle ne fit que grimacer de nouveau.

- Je t'ai posé une question.

- Oui.

- Bien, sourit-il. Comment fait-on une potion de mort vivante ?

- Je ne sais pas, répondit-elle.

- Menteuse ! Cria-t-il de sa voix rauque.

Une nouvelle claque.

- Comment ?

- Je n'en sais rien, je l'ai apprise il y a longtemps.

Il secoua la tête :

- Tu n'as pas compris les règles du jeu je pense... ENDOLORIS !

Tous ses nerfs se contractèrent douloureusement. Elle poussa un cri strident qui résonna dans toute la pièce. Elle se tordait de douleur ; ses mains se contractaient, ses jambes se tendaient. Lorsque le sort fut terminé, elle reprit sa respiration.

- Et là, tu sais ?

- Il y a dix-sept étapes, finit-elle par dire. Et onze ingrédients.

- Tu vois, quand tu veux.

Il s'assit en face d'elle. Croisant les jambes, il la fixait de son regard noir.

- Commençons... Où est Harry Potter ?

Elle fronça les sourcils.

- Tout ça pour ça ?

- Tout est bien plus profond, mais nous avons tout notre temps... Tu es bien pressée pour quelqu'un qui ne peut pas bouger, c'est assez triste.

Elle secoua la tête :

- Vous êtes complètement fou.

- Tu penses ? Sourit-il.

Elle n'en pouvait plus. Tout ce jeu était insupportable.

- Pourquoi moi ?

- Ici, c'est moi qui pose les questions.

Et, avant qu'elle n'ait le temps de dire quoi que ce soit, il empoigna une lame dans sa poche et prit sa main. Là, il entailla légèrement la paume de sa main, tordant la lame dans la plaie. Elle gémit de douleur une nouvelle fois.

- Je ne sais pas.

- Tu mens.

- Je ne mens pas. Il est parti il y a une semaine.

Alors qu'il continuait à la couper, il demanda :

- Et ton ami ne t'aurait-il pas dit où il allait ?

Elle fit non de la tête, incapable de répondre face à la martyre qu'il lui faisait vivre. Immobile, elle ne pouvait dégager son bras de son emprise, le laissant la mutiler sous ses yeux. Elle fixait le sang dégouliner de son bras.

- Si tu me mens, tu verras tout ton sang se répandre sur le sol...

- Il coulera bien un jour, répondit-elle insolente. Vous allez me tuer de toute façon, vous me traquez pour ça. Pourquoi m'utiliser, tuez-moi tout de suite.

Il sourit :

- Perspicace. Mais j'ai encore besoin de toi.

Elle fronça les sourcils :

- Pour ?

- Pas de questions, lui ordonna-t-il.

Elle se figea. Son teint était pâle.

- Je vais te laisser le temps de réfléchir à tout ça, on se revoit dans une heure.

Il leva le sortilège qui l'immobilisait et quitta la pièce dans un fracas sourd. Hermione se frotta le corps, tremblante. Elle s'avança vers la porte, mais avant qu'elle ne l'atteigne, il referma le petit clapet, la plongeant dans un noir total.

Hermione faisait les cent pas. L'heure qu'il lui avait laissé paraissait interminable. Impossible d'arrêter de penser, elle s'épuisait à faire des allers-retours dans la cave humide. Sa tête commençait à tourner. Elle avait faim, froid, peur. Mais elle ne voulait pas craquer, et elle ne devait pas : cela reviendrait à prouver sa faiblesse à son agresseur. Qui était-il ?

- Tu tiens encore debout ? Tu es plus forte que je ne le pensais... Fit une voix de femme.

Elle se retourna. Une brune aux cheveux bouclés pénétra dans la pièce. Elle la regarda de haut en bas. Elle ressemblait comme deux gouttes d'eaux à Bellatrix Lestrange.

- Surprise.

- C'est impossible...

La femme leva les yeux au ciel. Son visage était simplement abîmé. Une longue cicatrice traversait son visage. Hermione recula d'un pas.

- Et pourtant je suis là, sourit la mangemort. Par contre, les sangs-de-bourbe comme toi, eux, n'ont plus rien à faire ici...

Elle tira la langue, produisant une grimace laide qui déforma son visage plus qu'il ne l'était déjà.

- Je vous ai vu mourir, dit Hermione.

Elle secoua la tête comme pour chasser la vision qu'elle avait. Mais la brune en face d'elle ne bougea pas. Elle rit, d'un rire moqueur ; Hermione frissonna.

- Ma chérie... Ne penses-tu pas que les horcruxes sont à la portée de tout le monde ? Je suis morte et POUF ! Me revoilà ! Ce n'est pas magique ça ? J'adore la magie noire, ricana-t-elle.

Elle ne répondit pas. Alors Bellatrix avait elle aussi fait des horcruxes. Hermione se demanda alors s'ils étaient beaucoup à avoir survécu. Elle croisait les doigts pour que non, parce que cela signifiait que beaucoup de problèmes arrivaient.

- Qu'est-ce que je vais pouvoir faire de toi...

- Bellatrix ! Dit l'homme. Je t'ai demandé de lui apporter à manger. Elle est à moi, tu ne la touches pas.

Elle leva les yeux au ciel et soupira, chassant quelques boucles qui tombaient sur son visage. Elle lui tendit une assiette, et quitta la pièce, lui souriant. Hermione se jeta sur le plat.

Si Bellatrix avait survécu, d'autres avaient bien pu survivre également. Hermione se posait de nombreuses questions. Recroquevillée dans un coin, elle se mit à pleurer. Cela faisait des heures qu'elle était là, peut-être même déjà une journée. Elle avait perdu la notion du temps. Le noir et l'humidité la rongeait. Ses traits étaient fatigués. Elle pleurait. Et c'est quand tout espoir est perdu que la vie vous tend la main. Un mot lui suffit pour sentir la vie, pour sentir son cœur démarrer. La flamme de l'espoir refit surface.

- Hermione ?

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