15

Le tonnerre qui grondait dehors la réveilla en sursaut. Allongée à l'infirmerie, Hermione ouvrit douloureusement les yeux.

- Hermione ! Comment tu vas ? S'inquiéta Ginny à côté d'elle.

Elle soupira, regardant autour d'elle. La salle était vide.

- Depuis combien de temps suis-je là ?

- Quelques heures je dirais... Tu m'as fait une peur bleue ! Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

La brune fronça les sourcils, réfléchissant à ce qui avait bien pu l'amener ici.

- Il faut que j'aille voir mes parents, dit-elle soudainement.

La rousse secoua la tête :

- Tu ne bougeras pas de là tant que tu ne seras pas remise.

La brune, qui commençait déjà à se redresser, reprit :

- Tu ne peux pas comprendre, je dois être là-bas, tout de suite.

Ginny Weasley fronça les sourcils avant de secouer de nouveau la tête, témoignant de son désaccord. Elle prit la main d'Hermione tendrement :

- Ecoute-moi...

- Non, toi écoute moi ; je dois y aller, maintenant, la coupa-t-elle l'air grave.

- Explique-moi...

- Un jour promis, mais là je n'ai vraiment pas le temps...

Hermione sortit de son lit.

- D'accord... Fit Ginny perplexe, mais je t'accompagne.

- J'ai besoin de quelqu'un pour me couvrir ici. Quelqu'un de confiance. Et tu es cette personne. Explique à Slughorn que c'était de la plus haute importance et que je serai de retour très bientôt.

A peine debout, elle se mit à quitter la pièce. Ginny la suivait du regard, l'air perplexe.

- Si je ne suis pas là dans ce soir, lancez des recherches.

- Pourquoi tu ne serais pas de retour ?

Elle ne lui répondit pas et parti en courant. Rapidement, elle traversa le château jusqu'au dortoir. Là, elle enfila un pull bordeaux, un long manteau noir ainsi que ses chaussettes. En une fraction de secondes, elle remplit un petit sac de vêtements, de fioles vides et de livres. Puis, elle se stoppa : et si ses visions n'étaient que le fruit de son imagination. Et si son agresseur tentait de l'attirer ? Elle ne pouvait rester dans l'incertitude ; ses parents étaient peut-être en danger. Elle soupira. Elle devait y aller. Elle jeta un coup d'œil au dortoir vide autour d'elle. C'était peut-être la dernière fois qu'elle le voyait.

Inspire, Expire...

Elle descendit rapidement les escaliers, jetant quelques fois un coup d'œil derrière elle, vérifiant que personne ne la voyait quitter le château. Une fois dans la cour, elle se retourna, fixant une dernière fois Poudlard d'un regard nostalgique. Puis, elle transplana.

Étourdie, Hermione s'appuya sur le meuble à côté d'elle. Sa tête tournait. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas transplané. Elle prit une grande inspiration, massant son front de son autre main. Elle tremblait légèrement. Sa vision floue l'empêchait d'examiner les lieux. Ce n'est qu'après quelques secondes d'attente qu'elle put enfin se diriger à travers la maison facilement. Dehors, la nuit commençait à tomber ; le ciel avait pris une couleur orangée. Elle analysa sa chambre, à la recherche du moindre détail qui n'irait pas. Rien, tout était intacte. Du bout des doigts, elle effleura sa table de nuit, ramassant la fine couche de poussière qui y logeait. Les livres qu'elle avait laissés étaient recouvert de cette couche grisâtre. Elle quitta sa chambre, jetant un coup d'œil dans le couloir. La maison était vide, et pourtant, elle se sentait observée.

Drago ?

Elle sentait le lien revenir, comme s'il était là. Elle savait qu'il l'entendait ; mais aucune réponse. Beaucoup de choses n'allaient pas.

Elle ouvrit la porte de la salle de bain précipitamment : vide. Et le scénario se répétait pour chaque pièce de la maison. La chambre parentale, la bibliothèque, le bureau. Elle soupira d'impatience. Le danger rodait, elle le sentait. Son cœur battait rapidement, ses nerfs se tendaient, sa mâchoire se contractait. Sa baguette à la main, elle descendit les escaliers silencieusement, scrutant l'obscurité.

Un détail l'interpella ; les volets du salon étaient fermés. Ses parents ne les fermaient jamais, ils disaient que cette pièce était déjà assez sombre. Elle avala une grande bouffée d'air avant de mettre le dernier pied au sol. Elle était au rez-de-chaussée. A quelques mètres de là, le salon l'attendait. Elle s'approcha sur ses gardes, tendant sa baguette devant elle. Les battements de son cœur s'accélèrent, de la sueur dégoulina sur son front.

D'un coup de baguette, elle ouvrit les volets. Vide. Le salon était vide. Elle soupira. Et alors qu'elle semblait se détendre face à la surprise, quelqu'un dans son dos entra dans la pièce, faisant grincer le parquet.

- Je t'attendais, dit l'homme.

Sa voix était trafiquée ; rauque, elle ne semblait pas naturelle. Elle sursauta et fit volte-face. Une silhouette plus grande qu'elle s'approcha ; vêtu d'une cape noire à capuche, l'homme avait le visage caché par un masque rouge. Elle recula, trébuchant sur la table basse.

- Je ne pensais pas que tu serais assez imbécile pour croire en tes visions.

Hermione crut deviner un sourire noir sous son masque. Ses yeux sombre la fixaient, la faisant trembler. Alors qu'elle s'apprêtait à lancer un sort, l'homme s'écria :

- EXPELLIARMUS !

Sa baguette vola derrière elle.

- C'est comme ça qu'on accueille les invités chez les moldus ? Pas très gentil...

Elle le dévisagea, cherchant une issue du regard.

- Tu es bloquée, ne cherche pas à t'échapper, tu risquerais d'avoir mal.

- Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?

Il sourit de nouveau, dévoilant ses dents noires parfaitement alignées.

- J'aime ces phrases, dit-il en inspirant fièrement. Tu sens la peur ? J'adore cette odeur.

Elle secoua la tête :

- Répondez.

- J'aime moins cette insolence...

La brune tenta de se relever furtivement, mais en vain :

- INCARCEREM ! Cria l'homme.

Des cordes épaisses jaillirent de sa baguette, s'enroulant autour d'Hermione qui était désormais immobile au sol.

- Je t'avais pourtant dit de ne rien tenter...

Elle se débattu. Il serra d'avantages les cordes.

- Idiote.

Elle jeta un coup d'œil à sa baguette qui se trouvait à quelques mètres d'elle.

- Si tu tentes encore quoi que ce soit, on attendra tes gentils parents moldus.

Elle lui jeta un regard apeuré et surpris.

- A quelle heure rentrent-ils déjà ? Vingt-heures ?

Elle secoua la tête :

- Laissez-les.

Il sourit satisfait.

- Bien, maintenant, tais-toi.

Il lui tourna le dos, chuchotant quelques paroles qu'elle ne put entendre. Les cordes lui brûlaient les membres. Elle grimaça, se débattant davantage.

- Plus tu bougeras, plus je resserrerais ces cordes, dit-elle en intensifiant son sort.

Hermione gémit de douleur. L'homme quitta la pièce pendant quelques minutes. Il revint avec une part de gâteau.

- Merci, dit-il en le tendant vers elle.

Il croqua dedans, faisant tomber quelques miettes sur sa cape.

- Les moldus cuisinent vraiment mal. Je devrais peut-être les attendre pour leur donner quelques cours.

- Qu'est-ce que vous voulez ? Laissez-les en dehors de tout ça.

Elle ne bougeait plus.

- Ne sois pas si pressée, nous avons tout notre temps tu ne penses pas ? Allez, partons d'ici, ça empeste le moldu.

Il la souleva facilement, et d'un coup de baguette, il l'endormit. Tout était noir.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top