Le lendemain, Hermione attendait impatiemment l'arrivée de Drago. Assise dans sa salle, habillée et coiffée, elle fixait la porte où le garçon avait disparu la veille. Jamais elle n'aurait pensé que sa présence lui ferait autant de bien. Elle vivait un rêve. Le premier jour du pacte s'était montré fort en émotion, comme chaque jour passé avec le garçon.

Elle était redevenue accro à sa présence en à peine une journée.

Quand il toqua enfin à la porte, elle s'exclama aussitôt :

- Entrez !

Le garçon vêtu d'un pantalon noir et d'un pull gris entra. Il sourit. Il ressemblait à un ange ; sa peau pâle et douce, ses cheveux d'or et son sourire charmeur. Son corps se mit à vibrer de nouveau.

- Salut, dit-il en refermant la porte derrière lui.

- Bonjour, dit-elle excitée à l'idée de passer une nouvelle journée avec le blond.

Il sourit d'autant plus face à la joie d'Hermione qui venait de se redresser. Il la détailla rapidement, et le résultat fut le même qu'à chaque fois ; elle était magnifique.

- Qu'allons-nous faire aujourd'hui ?

- Je doute fort que cette tenue ne convienne, remarqua-t-il en montrant le chemisier rouge qu'elle portait.

Elle fronça les sourcils.

- Habille-toi chaudement, et pas trop classe... Pas de bibliothèque aujourd'hui.

Elle fit mine d'être déçue pour amuser le garçon, ce qui ne loupa pas ; il rit vivement.

- Ne fait pas cette tête, je suis sûr que tu vas beaucoup aimer.

- Où allons-nous ?

- Je ne te le dirai pas, dit-il.

Elle fronça les sourcils :

- Mais comment suis-je censée savoir comment m'habiller ?

Il leva les yeux au ciel :

- Nous n'allons pas à un défilé de mode, dit-il. Détente et chaudement.

Elle resta plantée là à le regarder. Comme elle ne bougeait pas, il reprit :

- Ne me dis pas que tu as besoin de mon aide pour t'habiller ?

- Pas pour m'habiller, dit-elle en rougissant à sa propre blague. Juste pour choisir mes vêtements.

Il rit.

- Tu te doutes bien que ce n'est pas moi qui vais t'habiller, bien au contraire.

Un petit sourire coquin se dessina sur son visage alors que le corps d'Hermione se raidit face à la chaleur qui se propageait tout en elle. Elle rougit et passa la main dans ses cheveux.

- Allez montre-moi.

Ils montèrent les marches vers la chambre de la professeure. L'appartement était petit. Les murs gris clair et le sol blanc se mariaient parfaitement. Il ne fut pas surpris de voir la grande bibliothèque qui prenait tout un pan de mur. Le lit au milieu était de draps violet foncé. Elle l'emmena dans la petite salle de bain grise où se trouvait un dressing. Il passa en revue les nombreuses tenues avant de ne sortir un pull avec des motifs festifs. Elle rougit d'autant plus en le voyant :

- Je ne peux pas mettre ça...

- Tu m'as demandé de choisir, alors mets-ça.

Elle resta immobile, le pull dans ses mains. Il fronça les sourcils.

- Quoi ? Tu veux vraiment que je t'habille ?

- J'attendais juste que tu sortes de la salle de bain...

- Ah oui, pardon, dit-il en sortant.

Elle ferma la porte derrière lui. Quelques minutes plus tard, elle sorti.

- Magnifique, la complimenta-t-il.

Elle le fusilla du regard avant de se détailler.

- J'ai horreur de ce pull.

- Oups, tu vas devoir l'aimer pendant une journée alors. Très franchement, il te va bien. Il fait ressortir tes tâches de rousseurs.

Elle fronça les sourcils et écarquilla les yeux :

- Mais je n'ai pas de tâches de rousseurs.

Il s'approcha et lui toucha le bout du nez. Elle recula instinctivement.

- Si, là.

Elle jeta un coup d'œil à son visage dans le miroir : il disait vrai. Elle avait quelques tâches de rousseurs sur son nez fin. Elle le regarda surprise. Il sourit en haussant les épaules.

- Prête ?

Elle répondit d'un geste de tête.

- Alors allons-y.

❄

- Bon où on va ?

La jeune femme commençait à s'impatienter. Cela faisait environ une heure qu'ils marchaient dans le froid, laissant leurs pas dans la couche épaisse de neige.

- Nous ne sommes plus très loin, répondit-il la tête enfouie dans son écharpe noire.

Elle leva les yeux au ciel en traînant les pieds.

- Ça fait au moins trois fois que tu me dis ça.

- En même temps ça fait trois fois que tu me demandes en dix minutes, ironisa-t-il.

Elle soupira, l'air boudeuse, et continua à le suivre. Elle ignorait tout sur l'endroit où ils se trouvaient actuellement, mais c'était beau. De grands arbres blancs les abritaient de la neige qui tombait à flot.

- Nous y sommes.

Au loin, Hermione entendait des rires d'enfants et des discutions. Ce n'est que quelques secondes après qu'un paysage incroyable s'offrit à elle. Ils étaient en haut d'une montagne et avaient une vue panoramique sur celles qui les entouraient. Les arbres disparaissaient derrière eux pour laisser place à l'air frais de l'hivers. Mais le plus incroyable se trouvait devant elle : un grand lac gelé sur lequel des enfants patinaient, sous les regards attentifs des parents. Elle sourit en les observant.

- Assied-toi.

Elle se posa sur le petit banc. Il sortit des patins de son sac. Elle écarquilla alors les yeux.

- Drago, la dernière fois que j'ai patiné... Je devais avoir six ans.

- C'est l'occasion de réapprendre, sourit-il.

Elle enfilant les chaussures que le garçon lui avait données sans un mot. Elles étaient parfaitement à sa taille, si bien qu'elle se demanda à quel point le blond la connaissait-il. Une fois qu'il eut enfilé les siens, il l'aida à se redresser en lui prenant la main. Un courant de frissons parcourut le bras d'Hermione qui posa son regard paniqué dans le sien. Il comprit aussitôt :

- Le lac ne va pas se briser, dit-il. Nous sommes dans le monde magique.

Elle jeta un coup d'œil peureux à la glace fine sur laquelle de nombreux enfants allaient et venaient rapidement.

- Je ne suis pas sûre d'y arriver.

- Moi j'en suis sûr, et tu vas même adorer, la réconforta-t-il.

Il l'entraîna jusqu'au lac où elle hésita de nouveau. Il lui lança un regard réconfortant. Elle céda. Ses premiers pas sur le lac furent difficiles ; ses jambes tremblaient et ses patins glissaient. Elle serrait les dents, comme si cela allait raidir son corps et l'aider à tenir debout.

- Je vais te lâcher, dit-il.

Elle secoua la tête en ouvrant grand les yeux.

- Trois, deux...

Elle serra sa main et ne le laissa pas partir. Il sourit tendrement.

- Montre-moi.

- Pour te montrer je dois te lâcher.

- Et bien montre-moi sans me lâcher, répliqua-t-elle.

Il rit doucement et s'approcha d'elle. Il glissa ses mains sur sa taille et se positionna derrière elle. Elle rougit en sentant son corps près du sien. Une chaleur familière se répandit dans tout son corps qui semblait à la fois se détendre et se raidir. Totalement déstabilisée, elle sentit ses jambes trembler.

- Tu as déjà fait du roller ?

- Quand j'étais petite, oui.

- Bah c'est pareil, mais sur la glace.

Elle rit nerveusement :

- Merci.

- Regarde les faire et essaye, je te tiens.

Elle sentait son souffle contre son oreille. Elle se lança enfin, doucement.

- Tu es trop raide, détend-toi.

Elle s'exécuta.

- Bien, dit-il toujours en la tenant. Tu vois que tu n'as pas perdu le truc.

- C'est parce que tu me tiens, répliqua-t-elle.

- Bien alors je te lâche.

- NON !

Mais trop tard. Elle se retourna si brutalement qu'elle perdit l'équilibre et lui tomba dessus. Il se mit à rire. Elle fronça les sourcils :

- Pourquoi tu as fait ça ? Tu savais très bien que j'allais tomber.

- Tu es tombée parce que tu as été brutale, dit-il remarquer en lui souriant.

Elle se redressa enfin après plusieurs tentatives. Il l'attendait en haut, les bras croisés, l'air moqueur. Elle le dévisagea :

- Ah c'est marrant hein.

- Attrape-moi, dit-il.

Avant même qu'elle ne puisse répondre il s'était tourné et avait commencé à patiner. Hermione resta immobile quelques secondes à le regarder, et s'activa à son tour. Le début fut assez difficile, elle faillit perdre l'équilibre à de nombreuses reprises. Mais, une fois que la technique lui était revenue, elle se lança à la poursuite du garçon qui ne cessait de se retourner pour la narguer. Elle accéléra, mais en vain. Il était beaucoup trop rapide pour elle.

- Ralentis, dit-elle essoufflée au bout de nombreuses minutes.

Il rit vivement :

- Pour que tu m'attrapes ? Jamais.

Ils continuèrent pendant quelques minutes, quand enfin Hermione le toucha du bout des doigts. Il s'arrêta et l'attrapa pour éviter qu'elle ne tombe.

- Tu vois que tu pouvais y arriver, dit-il.

Essoufflée, elle ne parvint pas à répondre.

- Tu as soif ?

Elle fit oui de la tête. Ils rejoignirent le petit banc et s'installèrent, il sortit une gourde qu'il lui tendit. Elle le remercia et se jeta dessus.

- Faim ?

- Où veux-tu qu'on trouve... Attends, tu as emmené de quoi manger ?

Il sourit et sortit deux sandwichs de son sac.

- Ce n'est peut-être pas le meilleur repas, mais je me suis dit que tu aurais faim.

- Merci, dit-elle.

❄

Ils rentrèrent à Poudlard en fin d'après-midi. Il la raccompagna jusqu'au bureau. Elle détestait ce moment, celui où il allait lui dire au revoir jusqu'au lendemain. Ils restèrent silencieux un instant devant la porte.

- Ça t'a plu ? Demanda-t-il.

- C'était génial, dit-elle. Je vais avoir des courbatures demain...

Ils rirent en chœur. Un nouveau blanc s'installa entre eux alors qu'ils se regardaient.

- Merci, finit-elle par dire.

Il haussa les sourcils, ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire.

- Pour tout ça, cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas amusée autant.

Sa réponse fut un sourire tendre et un regard chaleureux.

- Tu veux entrer ? Proposa-t-elle en lui désignant la salle de la main.

- J'ai beaucoup de devoirs pour la rentrée... S'aurait été avec plaisir, mais il faut que je travaille un peu.

Elle fut déçue mais se rappela vite qu'elle aussi avait du travail : de nombreuses copies à corriger.

- Pas de souci, je comprends. Moi aussi j'ai beaucoup de travail qui m'attend.

Ils sourirent timidement.

- Bon bah, à demain.

- A demain, dit-il en s'éloignant.

Elle le regarda disparaître dans le couloir, puis disparu à son tour dans sa salle.