Chapitre 43
« Why're men great till they gotta be great ?
Don't text me, tell it straight to my face. »
Truth Hurts — Lizzie
Line
Je pleure dans les poils de Paul, le prend comme un torchon pour essuyer ma morve et m'étouffe dans sa crinière, mais je m'en fous. Mon chat est sain et sauf, sans une trace de suie sur la truffe.
Annette me serre aussi dans ses bras, pleurant silencieusement contre moi. Elle part contre, elle a les vêtements sales, le visage taché de noir par endroit.
— Je l'ai débarbouillé, bredouille-t-elle entre deux sanglots. Pauvre petit père, c'est lui qui m'a sauvé, Line. Je dormais et la fumée... Bon Dieu, c'est un miracle que je sois encore en vie.
Je ne l'ai jamais vu pleurer comme ça et moi non plus, je n'ai jamais pleuré de cette façon. On s'en fout du glamour dans ces moments-là.
— Merci, merci, Annette, je ne sais même pas quoi te dire... merci.
Paul tremble doucement alors j'enlève mon manteau pour l'enrouler dedans. Le pauvre chou est totalement terrifié.
Jake nous rejoint, prenant aussi Annette dans ses bras sans qu'elle ne s'y attende. La vieille femme le serre de toutes ses forces en pleurant, puis l'intime de se baisser pour poser un baiser sur sa joue.
— Vous allez bien, je suis soulagé, mais est-ce que vous avez vu Gabriel et Emma ?
— Je suis désolé Jake... Je ne vois rien et puis, comme je te l'ai dit, c'est ce chat qui m'a fait sortir... Il m'a réveillé et j'ai de suite senti une odeur étrange alors je suis sortie dehors avec lui et les pompiers venaient d'arriver.
J'étais tellement concentrée sur mes propres proches que je n'ai pas pensé à Jake qui avait sûrement son meilleur ami dans l'immeuble. Il y a une chance sur deux pour que Gabriel ne soit pas dedans, ayant préféré aller bosser au bureau plutôt que chez lui — même à cette heure-ci —, mais pour l'instant, rien ne nous le confirme.
Je redonne mon chat à Annette qui caresse doucement la tête du premier homme de mon cœur et pars en reconnaissance pour aider mon petit ami à trouver son meilleur ami. Plusieurs fois, on nous réprimande mais je m'en fous, je tente tant bien que mal de trouver Gabriel jusqu'à ce qu'une voix plus grave que d'autres s'entendent par-dessus tout le chaos.
Gabriel est là, hurlant face à deux pompiers qui tentent de le calmer mais rien n'y fait. Gabriel est hors de lui.
— Jake !
Il se retourne et voit directement la personne que je pointe. Ses épaules se détendent d'un coup, soulagé.
— PUTAIN ! VOUS ÊTES DES INCOMPÉTENTS MERDE !
Jake rejoint son ami qui pleure à chaudes larmes devant le jeune pompier qui semble désemparé tandis qu'un autre plus âgé tente de contenir le drame.
— Monsieur, nous faisons notre possible...
— MAIS IL Y A MA PETITE AMIE LÀ-DEDANS !
Gabriel éclate et hurle de plus en plus. Ses cris sont déchirants, mais malheureusement nous ne pouvons rien faire. Le regard que porte le pompier sur lui n'est pas impassible, au contraire, il n'augure rien de bon.
— Écoutez, on va vous tenir au courant pour votre amie mais peut-être qu'elle est quelque part ici...
— Putain... lâche-t-il d'une voix brisée... Non, elle n'y est pas...
Jake attrape Gabriel par la taille avant qu'il ne s'effondre et s'excuse auprès des pompiers qui comprennent la détresse de Gab. Doucement et silencieux malgré les sanglots douloureux de l'un, nous rejoignons Annette qui s'est assise sur une chaise prêtée par un habitant d'immeuble quelconque.
— Gabriel est là, dis-je doucement à l'aveugle qui hoche tristement la tête.
— Et Emma ?
Elle chuchote assez bas pour que les garçons ne l'entendent pas. J'ouvre la bouche pour répondre qu'on n'en sait rien quand le temps se suspend d'un coup. Pas comme avec Jake, pas comme quand on est au cinéma ou pendant une chanson qu'on adore. Non. Le temps se suspend, lourd et cruel, ralenti. Tout se précipite autour de nous, des gens courent, d'autres hurlent, et j'ai l'impression d'observer la scène de loin.
Un corps est en train d'être sorti de l'immeuble.
Sans vie.
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