CHAPITRE 46. ADIEUX
Harry reste à genoux au côté de Rogue et le regarde simplement, jusqu’à ce qu’une voix froide et
aiguë parle soudain si près de lui qu’il se releva d’un bond, la flasque étroitement serrée dans sa main, en pensant que Voldemort est revenu dans la pièce.
La voix de ce dernier résonne contre les murs et le plancher et Harry se rend compte qu’il s’adresse en fait à Poudlard et à ses environs. Les habitants de Pré-au-Lard et tous ceux qui se battent dans le château vont l’entendre aussi clairement que s’il était derrière eux, son souffle sur leur nuque, suffisamment près pour leur infliger un coup mortel.
— Vous avez combattu vaillamment, disait la voix haute et glacée. Lord Voldemort sait reconnaître la
bravoure.
« Mais vous avez aussi subi de lourdes pertes. Si vous continuez à me résister, vous allez tous mourir,
un par un. Je ne le souhaite pas. Chaque goutte versée d’un sang de sorcier est une perte et un gâchis.
« Lord Voldemort est miséricordieux. J’ordonne à mes forces de se retirer immédiatement.
« Vous avez une heure. Occupez-vous de vos morts avec dignité. Soignez vos blessés.
« Maintenant, je m’adresse à toi, Harry Potter. Tu as laissé tes amis mourir à ta place au lieu de
m’affronter directement. J’attendrai une heure dans la Forêt interdite. Si, lorsque cette heure sera écoulée, tu n’es pas venu à moi, si tu ne t’es pas rendu, alors la bataille recommencera. Cette fois, je
participerai moi-même au combat, Harry Potter, je te trouverai et je châtierai jusqu’au dernier homme, jusqu’à la dernière femme, jusqu’au dernier enfant qui aura essayé de te cacher à mes yeux.
Une heure.
Ron, Hermione, Sirius et Aria regardent Harry et hochent frénétiquement la tête en signe de dénégation.
— Ne l’écoute pas, dit Ron.
— Tout ira bien, ajouta Hermione d’un ton farouche. On va… On va revenir au château. S’il est parti
dans la forêt, il faut qu’on réfléchisse à un nouveau plan…
Elle jeta un coup d’œil au corps de Rogue puis retourne précipitamment vers l’entrée du tunnel. Ron, Sirius et Aria la suivent.
Harry ramasse la cape d’invisibilité et regarde à nouveau Rogue. Il ne sait plus ce qu’il doit ressentir, à part de l’horreur en pensant à la façon dont Rogue a été tué, et à la raison pour laquelle ce meurtre a été commis…
Ils remontent le tunnel en sens inverse, sans dire un mot, et Harry se demande si, comme lui, Ron, Sirius, Aria et Hermione entendent toujours la voix de Voldemort.
« Tu as laissé tes amis mourir à ta place au lieu de m’affronter directement. J’attendrai une heure dans la Forêt interdite… Une heure…»
On dirait que de petits tas de vêtements parsement la pelouse devant le château. L’aube va se lever dans une heure environ mais pour l’instant, c'est encore la nuit noire. Ils courent vers les marches de pierre. Ils voient un sabot solitaire, de la taille d’une barque, abandonné là. Il n’y à pas d’autre trace de Graup ni de son agresseur.
Le château est étrangement silencieux. On ne voit plus d’éclairs lumineux, on n’entend plus de
détonations, plus de cris. Les dalles du hall d’entrée déserté sont tachées de sang, des émeraudes toujours répandues sur le sol, mêlées aux morceaux de marbre et aux débris de bois. Une partie de la rampe d’escalier est détruite.
— Où sont les autres ? murmure Hermione.
Ron les entraîne dans la Grande Salle. Sorius s’arrête sur le seuil de la porte.
Les tables des maisons ont disparu et la salle est bondée. Les survivants, debout par groupes, se tiennent par le cou. Les blessés, rassemblés sur l’estrade, sont soignés par Madame Pomfresh, aidée d’une équipe de volontaires.
Firenze compte parmi les blessés. Le flanc ruisselant de sang, il est
allongé, secoué de tremblements, incapable de se relever.
Les morts sont étendus côte à côte au milieu de la salle. Sirius ne voit pas le corps de Fred, caché par sa famille qui l'entoure. George est agenouillé auprès de lui. Mrs Weasley, affalée sur la poitrine de son fils, tremble de tout son corps. Mr Weasley lui caresse les cheveux, le visage inondé de larmes.
Sans dire un mot à Harry, Ron et Hermione s’éloignent. Hermione lâche la main de Sirius, et s’avance vers Ginny, dont le visage est tuméfié, marbré, et la serre contre elle. Ron rejoint Bill, Fleur et Percy qui lui
passe un bras autour des épaules.
Tidement, Aria le suit, maus reste à distance. Elle se sent de trop, dans cette famille en deuil. Elle ne les connaît pas, mais Ron lui en a tellement parlé, qu'elle les reconnaît tous.
Ron l'aperçoit, lui tend la main et l'attire vers lui, il la serre dans ses bras.
Tandis que Ginny et Hermione s'approchent du reste de la famille,
Sirius a une vision claire des corps allongés à côté de Fred.
Son regard s'agrandit. Il est frappé d'horreur.
- Non ! Non, non, non, non.
Il se rue sur les corps sans vie, allongés côte à côte, leurs mains se touchant presque.
Un instant figé au dessus d'eux, il tombe à genoux, les larmes glissent sur ses joues, sans qu'il cherche à les arrêter.
Hermione l'aperçoit et le rejoint,
Il est penché sur les corps de Remus et Tonks, pâles, immobiles, le
visage paisible, semblant endormis sous le ciel nocturne du plafond ensorcelé.
Elle porte ses mains à sa bouche. Puis, se reprenant, pour lui, elle pose une main compatissante sur son épaule.
- Oh, Sirius, je suis tellement désolé.
Mais il ne l'entend pas.
Il regarde sans arriver à y croire, le visage de son vieil ami..
Puis, il ferme les paupières désormais sans vie, de Remus. Sa voix n'est qu'un murmure, lorsqu' il dit :
- Tu étais le meilleur d'entre nous, Rem, tu ne méritais pas de mourir. Et Dora non plus. Aucun de tous ceux qui sont ici, ne méritait de mourir.
Puis, il retire son manteau, et le pose délicatement sur le corps de Nymphadora.
Enfin, il se relève, et le regard dur, fermé, sans prêter la moindre attention à Hermione, à Aria qui l'observe, indécise, partagée entre la douleur de Ron, et celle de Sirius, et Harry, l'air horrifié, il s'éloigne, l'air déterminé.
- Sirius ! La voix d'Hermione claque derrière lui, mais il poursuit son chemin.
Elle court, le rattrape, et pose une main sur son épaule, l'obligeant à se retourner.
- Qu'est ce que tu vas faire ? Lui demande t'elle d'un ton angoissé.
- Je rentre chez moi, Hermi. Je dois arrêter ce carnage. On ne pourra jamais tuer ce serpent, et je connais Harry, il ne supportera pas de voir tous ces morts. Il va se rendre. Et il mourra, comme James, Evans, Remus, et Dora. Vous allez tous mourir. Il faut que j'empèche ça.
- Je croyais que tu voulais te battre à nos côtés.
Il lui saisit les bras.
- Viens avec moi, Hermi. Aide moi à les sauver. Son regard est fiévreux, anxieux.
Les larmes roulent sur les joues d'Hermione. C'est si tentant. Mais par dessus l'épaule de Sirius, elle aperçoit les gens, debout, qui tentent de soigner les blessés, les combattants épuisés, qui gouttent un peu de repis.
Ça lui déchire le cœur.
- Je... Je ne peux pas. Harry... Ron, ils... Ils ont besoin de moi. La... La bataille n'est pas finie. Je dois les aider à tuer le serpent.
Le cœur de Sirius se déchire. Une douleur bien pire que tous les Doloris du monde lui broie le cœur.
- Moi aussi j'ai besoin de toi.
- Je sais.. Répond t'elle.
Il la lâche, et la regarde s'éloigner lentement à demi tournée vers lui, son regard fixé sur je siens.
- Je suis désolée. Lui dit elle je t'aime.
Il la regarde s'éloigner et les larmes qu'il s'efforce de retenir lui brulent les yeux.
Elle court soudain vers lui, ils s'enlacent, étreinte fugitive, urgente et désespérée. Un baiser plein de passion, presque brutal.
Puis, le cœur en miette, elle s'arrache à lui. Sa main s'attarde sur la joue de Sirius.. Il l'a saisit dans un dernier sursaut pour la retenir, mais sa main glisse peu à peu dans la sienne. Elle lui échappe, mais, son regard reste rivé au sien.
Elle se retourne, et s'éloigne, ruisselante de larmes.
Il ferme les yeux, tente de reprendre contenance, de chasser la souffrance, qui menace de l' envahir, puis il se retourne à son tour, et quitte la, grande salle, d'un pas décidé.
Il ne voit pas le regard souffrant d' Hermione, le suivre, il ne l'entend pas sanglotter dans les bras d'Aria.
Sirius sort du château d'une demarche assurée, puis, il se métamorphose. Et le grand chien noir trottine jusqu'aux grilles de Pré au Lard, qui ont été arrachées de leurs gongs.
Harry, incrédule, a assisté à la scène. Un instant, il redoute que Sirius n'ait décidé d'affronter Voldemort à lui tout seul, pour tenter de tuer le serpent, mais Hermione ne l'aurait pas, laissé faire.
Alors il s'approche, et son regard insistant se pose sur la jeune fille.
Sentant le poids des yeux de Harry, braqués sur elle, elle lève vers lui, son visages ruisselant
- Il est parti. Dit elle. Il... Il rentre chez lui.
Harry est sous le choc.. Sirius a beaucoup de défaut mais la lacheté n'en fait pas partie. Alors pourquoi ? Aurait il décidé que la partie était jouée ? Qu'ils n'avaient aucune chance de l'emporter ? Avait il compris qu'ils ne parviendraient pas à tuer le Serpent ?
La défection de son parrain est un coup dur de plus.
Sentant sa détresse, Hermione se lève.
- Il veut changer le futur. Explique t'elle. Pour que tous ces drames n'aient j'amais lieu.
Harry se sent soulagé. Voilà qui ressemble d'avantage au Sirius qu'il connaît. Cependant, la réussite de cette mission est très aléatoire. Tant de choses peuvent se produire. Sirius peut ne jamais, revenir à son époque, perdu dans les méandres du temps, il peut aussi y laisser la vie, ou ne pas réussir à changer le futur.
Tandis que Harry réfléchit à ce qu'il doit faire, Sirius franchit les grilles de Poudlard. Il se métamorphose. Si tout se passe comme prévu, lorsqu'il reverra le château. Celui ci ne sera pas en ruine, il ne sera pas le théâtre de tant de drame.
Au fond de lui, un peu de joie tente de se glisser sous le désespoir et le chagrin. Il va retrouver James et Remus sera bien vivant. Malgré tout, la douleur est la plus forte. Car lorsqu'il reverra Hermione, elle ne sera qu'une enfant, et lui... Sera un adulte.
Une fois encore, son amour sera perdu, pour toujours. Sans doute, ne se souviendra t'elle même pas de lui.
Son cœur est lourd, ses pensées sont sombres. Il est si perdu qu'il ne l' entend pas arriver.
- Tiens tiens, on fuit le combat ? On abandonne ses amis ? Je te savais faible et idiot, mais je ne te pensais pas lache.
La voix de Bellatrix interrompt le flot de pensées lugubres.
Il se retourne vivement, sa baguette brandit.
- Pas mal le coup de l'animagus. Bien sûr Queudever m'avait prévenu, mais le savoir et le voir, c'est autre chose.
L'image des corps de Remus et Dora le hante. La colère l'envahit. La rage et la haine se partagent la place dans son cœur.
Pourtant, il les reléguent dans un coin de sa tête. Il doit être maître de ses émotions, s'il veut pouvoir la vaincre.
Ce n'est pas la première fois qu'il l'affronte et chaque fois, il a perdu, victime de son arrogance, et de sa hargne. Mais cette fois, il gardera la tête froide. Pour Remus, Pour Dora, pour les parents de Aria, pour ceux de, Neville, il se doit de la vaincre.
- Ton maître a lâche du lest sur ta laisse, Bella. Il a levé ta punition ?
- Tu feras moins le malin, lorsque je t'aurais tué.
- Ce sera plus difficile, avec un homme armé. Dit il.
- Toi, un homme ? Un bébé, pleurnichard et faible. Je n'aurais aucun mal à te tuer.
- Fais le alors ! Arrête de bavarder et affronte moi.
- Avec plaisir.
Il n'est plus temps pour les fanfaronnades, ni pour les enfantillages. D'ailleurs, Il n'est plus un enfant, il a mûri d'un seul coup, dans le salon des Malefoy.
C'est un combat à mort, Il le sait. Alors il se concentre. Son regard est glacial, ses gestes précis. Elle est puissante, très puissante. Il ne doit pas la sousestimer.
Ils tournent lentement, l'un autour de l'autre, les regards soudés, insondables, ils guettent la faille.
Elle attaque la première, il pare sans, difficulté, et riposte aussitôt. Des sortilèges mineures, pour tester la vigilence et l'adresse.
Mais très vite, les Maléfices s'enchaînent, de plus en plus violents, magie noire, contre magie blanche.
Bellatrix est surprise, elle ne s'attendait pas autant de résistance. Elle pensait en finir vite. Un gosse inexpérimenté, et pleins de colère, n'est pas un obstacle pour une mage noire.
Mais il se défend bien.. Il a laissé de côté son arrogance. Et même si physiquement il ressemble à son père, ce calme, cette froideur, c'est à Walburga, qu'il le doit.
Un sortilège atteint Bellatrix au visage, une profonde entaille lui barre la joue.
Elle essuie le sang de sa main, et lèche son doigt ensanglanté.
- Bien joué. À moi maintenant.
Les Maléfices s'enchaînent, Sirius a de plus en plus de mal à les contrer, et ses ripostes se, font moins précises.
Il ne peut pas, continuer ainsi. Un maléfice de découpe lui entaille la cuisse. Il sent à peine la douleur. Mais à présent, les effort qu'il fait pour éviter les Maléfices le fatiguent. Il faut en finir.
Voilà une heures qu'ils s'affrontent à travers les rues désertes de Pré au Lard. Les maisons et les magasins, leur servent de protection, d'ou ils sortent soudain pour attaquer.
Le bras droit de Sirius pend, inerte, il tient sa baguette de la main gauche. Ses vêtements sont déchirés, son jean est maculé de sang. Il est épuisé.
Le soleil se lève, projetant des ombres dans les rues du village.
Derrière le mur, d'une boutique, Sirius reprend son souffle.
Du sang suinte sur son visage, mélangé à la sueur. Son front est ouvert sur toute sa, largeur, son œil droit est à demi fermé, et sa joue gauche, est ouverte depuis la tempe, jusqu'au commissure des ses lèvres.
Bellatrix est blessée. Elle boîte, et son épaule gauche est démise.
Elle aussi se tient à l'abri d'un mur.
Elle n'arrive pas à croire que ce gamin lui résiste encore. Il lui donne du fil à retordre, mais elle l'aura à l'usure. Il ne fait pas le poids, face à elle. Le bras droit du seigneur des ténèbres, ne saurait être tenue en échec par un gosse, fut il un Black. Elle en a tué de plus aguerris, de plus coriace, d'ailleurs elle l'a déjà tué une fois, alors qu'il était adulte.
Dans la rue baignée du soleil printanier, Sirius aperçoit l'ombre d'une silhouette familière.
Elle se dresse au milieu de la rue.
- Assez joué. Crie t'elle. Montre toi. Je sais, que tu es là. Je vais te trouver.
- Je suis là ! Répond Sirius d'une voix calme, mais lasse.
Il se tient en face d'elle.
Elle braque sa baguette sur lui, en même temps que lui. Et c'est en même temps qu'ils crient.
- AVADA KEDAVRA.
Les lueurs vertes jaillissent des deux baguettes.
Durant une fraction de seconde, le temps reste figé. Puis, lentement, comme au ralenti, Bellatrix s'effondre sur les pavés ruisselant d'humidité, comme une poupée de chiffon.
Un air de totale surprise sur son visage blafard.
La respiration haletante, Sirius se laisse tomber à genoux. Des larmes de douleur, mêlés de soulagement roulent sur ses joues.
Apercevant le bras inerte de Bellatrix, reprend sa baguette, et grave à l'intérieur de son poignet, en lettre de sang, MANGEMORT.
À présent que le combat est terminé, l'adrénaline disparaît peu à peu et ses blessures le font souffrir. Il pousse un cri, qui se transforme en un grognement sourd.
Il se laisse glisser sur le dos, et reste là, couché à même le sol détrempé et froid. À côté de sa cousine, sa tortionnaire. Il n'a plus de force.
— Harry Potter est mort. Clame alors la voix amplifiée de Voldemort.
Il a été tué alors qu’il prenait la fuite, essayant de se sauver pendant que vous donniez vos vies pour lui. Nous vous apportons son cadavre comme preuve que votre héros n’est
plus.
« La bataille est gagnée. Vous avez perdu la moitié de vos combattants. Mes Mangemorts sont plus nombreux que vous et le Survivant est fini à tout jamais. Il ne doit plus y avoir de guerre. Quiconque continuera à résister, homme, femme, enfant, sera éliminé ainsi que tous les membres de sa famille.
Sortez maintenant du château, agenouillez-vous devant moi, et vous serez épargnés. Vos parents, vos
enfants, vos frères et vos sœurs vivront, ils seront pardonnés, et vous vous joindrez à moi pour que
nous reconstruisions ensemble un monde nouveau.
- Non, gémit Sirius. Pas Harry, non. NONNNNNNN !
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