CHAPITRE 32. POTTERVEILLE
Sirius prit la jeune fille dans, ses bras, et jura. Elle était brulante de fièvre.
Il fouilla dans le sac à dos d'Aria, et en sortit la tente. Il était furieux. Étant donné son état, il n'était pas question de transplaner. L'inquiétude le rongeait. Et si pendant qu'il était coincé ici, Hermione et Harry se faisaient prendre ! Ou pire ? Il en voulait à Aria, de le retarder. Il mourrait d'envie de transplaner, ne serait ce que pour lui dire qu'il allait bien..
Il avait allumé du feu, lancé autour de la tente, des malefices anti intrusion, Aria était allongée. sur un lit. Il avait refermé sa plaie, l'avait nettoyé, et lui avait fait boire une infusion à base de dictame. Elle dormait profondément, à présent. Et il était tenté de transplaner afin de leur dire où ils étaient, mais il redoutait de laisser Aria toute seule.
Il aurait pu envoyer un Patronus, mais il craignait d'attirer l'attention.
Il commença à marcher de long en large, dans l'espace restreint de la tente, puis,, n'y tenant plus,, il sortit sa baguette.
L’aube était presque là lorsqu’ Harry se souvint de Luna, seule dans sa cellule d’Azkaban, entourée de
Détraqueurs, et il eut soudain honte de lui-même. Ses considérations fébriles sur les reliques l’avaient
complètement chassée de son esprit. Si seulement ils pouvaient lui venir en aide, mais il serait pratiquement impossible d’attaquer des Détraqueurs en si grand nombre. Maintenant qu’il y pensait, il
n’avait pas encore tenté de créer un Patronus avec la baguette de prunellier… Il faudrait qu’il essaye
dans la matinée…
S’il avait pu obtenir une meilleure baguette…
Le désir de posséder la Baguette de Sureau, le Bâton de la Mort, indomptable, invincible, le saisit une
fois de plus…
Au même moment, un chien argenté entra dans, la tente.
Hermione se redressa en sursaut.
- Hermione, dit le chien, avec la voix de Sirius. J'espère que vous allez bien. Moi ça va, Aria m'a sauvé la vie. Mais, elle est mal en point. Une commotion cérébrale je pense. Elle ne peut pas, transplaner. Nous sommes à Coventry lake.
Le chien disparut aussitôt.
- Il faut y aller. Dit aussitôt Ron, inquiet pour son amie.
Hermione acquiesça, soulagée de savoir Sirius indemne. Elle avait eu si peur de le perdre à nouveau.
D'autant que s'il mourrait maintenant, leurs, souvenirs de lui disparaîtraient, ils n'auraient jamais la chance de le connaître.
On parlerait de lui comme le jeune homme mystérieusement disparu au cours de sa sisième année de cours à Poudlard.
Satisfait, bien que vaguement inquiet, Sirius fouilla dans le sac d'Aria,, afin de voir s'il ne recelait pas, quelques Potions de guérison, supplémentaire.
Au 'ieu de ça, il tomba sur des, photos,, et une pile de lettres,, reliées ensemble par un ruban bleu.
Il jeta un coup d' œil à la jeune fille, toujours endormi, et jeta un œil aux photos de sorciers.
Sur la première, un jeune couple tenait un bébé qui venait sûrement de naître. Sirius fut frappé par la ressemblance de l'homme avec son propre père. Quand à la femme, e'ke présentait des similitudes étonnantes, avec une autre Lestrange, qu'il avait connu et aimé à une épique lointaine, avant que da famille ne l'assassine.
Une photo attira tout particulièrement son attention. On y voyait Orion, portant à bout de bras,, un bébé rieur, il le levait. Très haut, avant de le ramenner tout à coup à la hauteur de son visage et de... Lui faire une grimace. Le bambin devait avoir huit ou neuf mois. Et il éclatait de rire.
Une pointe de jalousie mordit le cœur de Sirius. Jamais Orion ne s'était comporté comme ça, avec lui, ni même avec Régulus. Alors, qu'est ce que cet enfant avait que ses, fils légitimes ne possédaient pas ?
La réponse était évidente. Sur la photo suivante, Orion et une jeune femme, la mère du bébé, posaient dans une attitude des plus romantique, et le regard d'Iriin était rempli d'amour pour elle. Jamais il n' avait regardé Walburga de cette façon, avec tant de tendresse, mêlé d'admiration.
Oui, lui et Régulus avait manqué cruellement de cet élément, qui aurait pu faire que leur père les, auraient aimé, comme il aimait cet enfant. Une mère aimante, tendre et chaleureuse.
Et les lettres, qu'il lu ensuite, le lui confirma. Orion avait aimé cette femme, et son enfant. Il leur avait donné tout l'amour qu'il refusait de donner à ses enfants légitimes.
Sans doute leur reprochait il de l'avoir obligé à épouser cette marâtre. Puisque la famille voulait un fils de sang pur. Il avait accompli son devoir, mais n'avait jamais pu aimer le fruit de ce mariage non désire, avec une femme qui le détestait cordialement.
Sirius ne savait que penser de cette découverte. Il avait toujours cru Orion, incapable d'amour, à l instar de Walburga. Mais, aujourd'hui il savait que c'était faux. Alors ? Pourquoi n'était il pas, parti avec elle ? Pourquoi s'être contraint à une vie sans amour, qui l'avait conduit à la débauche ? Par respect des. Convenances ? Pour une famille qui n'avait aucun respect pour lui ?
Sirius ne pouvait comprendre ça. Sa famille n'avait jamais rien fait pour lui. Il ne se sacrifierait jamais pour elle.
I' y eut un crack sonore, non loin de la tente. Il se hâta de ranger les photos et les, lettres, et sortit, sa baguette à la main.
Hermione, Harry, et Ron se tenait à quelques mètres, jetant des regards autour d'eux, pour tenter de 'es trouver. Sirius ressentit une bouffée d' amour piur Hermione.
- Hermi ! Appela t'il.
Elle lui sourit en le voyant sortir du champ de protection qui masquait la tente.
Elle courut vers lui, et se jeta dans ses bras. Il la souleva, la fit tournoyer, et l'embrassa passionnément.
- J'ai eu tellement peur. Lui. Murmura t' Elle.
- Moi aussi. Répondit il.
Une pointe de jalousie mordit le cœur de Ron, mais, cependant, il était trop inquiet pour Aria, pour s'y arrêter
- Aria ? Demanda t'il. Comment va t'elle.
Sirius soupira.
- Pas très bien.. Elle a beaucoup de fièvre.
Hermione entra dans la tente.
Elke examina rapidement la jeune fille, sous les yeux inquiets de Ron.
- C'est pas grave ? Elle va très vite guérir, hein, Hermione. Tu sais quoi faire n' est ce pas ? Tu sais, toujours ce qu'il faut faire.
L'angoisse de Ron, la fut sourire.
- Tu es très attaché à elle, on dirait.
- Elle m'a sauvé la vie, et puis, 'eston amie. On.. On s'entend bien.
Mais la rougeur qui venait d' apparaître sur ses joues, en disait bien plus, sur ses véritables sentiments.
- Ça va aller le rassura t- elle. Sirius a fait ce qu'il fallait.
Elle s 'affaira ensuite aux fourneaux, tandis que Harry expliquait à un Sirius tout aussi sceptique que Hermione, sa théorie sur les reliques de la, mort.
— Je ne sais pas… Je veux dire… Il y a des éléments qui paraissent concorder, répondit Sirius, avec
maladresse. Mais quand on regarde l’ensemble… – il prit une profonde inspiration –, je pense que nous sommes censés nous débarrasser des Horcruxes, Harry. C’est la mission que Dumbledore nous a confiée. Peut-être… peut-être que nous devrions oublier cette histoire de reliques.
Ce n 'était pas la réponse que Harry espérait. Aussi n' ajoura t'il plus rien.
- Je prends le premier tour de garde. Dit il avev amertume.
Ron prit un fauteuil, et s'installa près de Aria. Il Prit sa main inerte et brûlante dans la sienne.
Hermione se blottit dans l es, bras de Sirius. Et ils restèrent ainsi silencieux, l'un contre l'autre. Heureux d'être de nouveaux ensemble.
Aria ouvrit les yeux, alors que l'aube perçait à peine. Ses yeux gris croisèrent les yeux bruns de Ron.
Elle se redressa vivement et fut prise de vertige.
- Aria ! Ça va ? Lui demanda t'il.
- Je... Oui, c'est rien.. Mais qu'est ce que tu fais là ? Comment nous avez vous, retrouvé ?
- Sirius à envoyé un patronus.
Aria fronça les sourcils et se tourna vers lui.
- Tu n'aurais pas dû. C'était trop risqué.
- Peu importe ! Répliqua Sirius, d'un ton sec. C'est fait.
Aria, soupira.
- Espérons, qu'on aura pas à le regretter.
Hermione l'examina rapidement. La fièvre avait disparu.
- Bon, tout va bien, lui dit Hermione. Mais, par précaution, tiens, mache ça,, c'est du dictame
- Et maintenant ? Demanda Harry ?
- Je ne sais pas. Reconnut Hermione.
Au matin, ils démontèrent la tente et repartirent sous une épouvantable averse. La pluie les poursuivit
sur la côte, où ils établirent leur campement ce soir-là, et persista pendant toute la semaine, dans les
Paysages détrempés que Harry trouvait mornes et déprimants. Il ne pensait plus à rien d’autre qu’aux
Reliques de la Mort. C’était comme si une flamme avait jailli en lui que rien, ni la totale incrédulitéd’Hermione, ni les doutes persistants de Ron et Sirius, ne pouvait éteindre. Pourtant, plus l’envie de retrouver les reliques brûlait en lui, moins il était heureux. Il en rendait Ron, Hermione et Sirius responsables : leurindifférence obstinée était aussi détestable pour son moral que la pluie incessante, mais ni l’une ni l’autre ne pouvaient entamer sa certitude, qui demeurait absolue. La croyance de Harry dans
l’existence des reliques, son aspiration à les posséder le consumaient avec une telle force qu’il se sentait de plus en plus isolé, détaché des quatre autres et de leur obsession de chercher les Horcruxes.
— Notre obsession ? dit Hermione d’une voix basse, féroce.
Harry avait eu l’imprudence d’utiliser ce mot, un soir, après qu’Hermione lui eut reproché son manque d’intérêt pour la découverte des Horcruxes.
— Ce n’est pas nous qui sommes obsédés, Harry ! Nous, on essaye de faire ce que Dumbledore voulait qu’on fasse !
Mais il resta imperméable à cette critique voilée. Dumbledore avait confié à Hermione le symbole des
reliques pour qu’elle en déchiffre la signification et il avait aussi caché, Harry n’en démordait pas, la
Pierre de Résurrection dans le Vif d’or… « Aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit… le
maître de la Mort…» Pourquoi Ron et Hermione ne comprenaient-ils pas ?
— « Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort…», cita Harry d’un ton calme.
— Je croyais que c’était Tu-Sais-Qui qu’on était censés combattre ? répliqua Hermione.
Harry renonça à discuter davantage.
Même le mystère de la biche argentée, dont les trois autres tenaient absolument à débattre, semblait moins important désormais aux yeux de Harry. Ce n’était plus qu’un épisode secondaire qui
conservait un vague intérêt. La seule autre chose qui comptait pour lui, c’était que sa cicatrice avait
recommencé à le picoter. Il faisait tout, cependant, pour que les autres ne le sachent pas. Chaque fois
que cela se produisait, il s’arrangeait pour être seul mais il était déçu par ce qu’il voyait. Les visions qu’il partageait avec Voldemort n’avaient plus la même qualité. Elles étaient devenues brouillées, instables, comme une image qui oscille entre le flou et la netteté. Harry parvenait tout juste à distinguer les contours incertains d’un objet qui avait l’air d’un crâne et d’une forme semblable à une montagne, constituée d’ombre plus que de matière. Habitué à des images aussi claires que la réalité,
Harry était désorienté par ce changement. Il craignait que la connexion entre lui et Voldemort ne se soit dégradée, une connexion qu’il redoutait mais à laquelle – quoi qu’il en ait dit à Hermione – il
attachait aussi beaucoup de prix.
D’une certaine manière, Harry liait le caractère vague, décevant, de
ces images à la destruction de sa baguette, comme si c’était la faute de la baguette de prunellier s’il ne
pouvait plus voir aussi bien qu’auparavant dans l’esprit de Voldemort.
À mesure que passaient les semaines, Harry, bien qu’il fût tout entier absorbé par sa nouvelle idée, ne
put manquer d’observer que Sirius prenait apparemment les choses en main, peut-être parce que la langueur dans laquelle Harry s’enfonçait stimulait les qualités de chef qui sommeillaient en lui, Sirius était maintenant celuiqui encourageait et exhortait les quatre autres à agir.
— Il reste trois Horcruxes, ne cessait-il de répéter. Il nous faut un plan d’action, réfléchissons un peu !
Quels sont les endroits où nous ne sommes pas encore allés ? Revoyons la liste. L’orphelinat…Le Chemin de Traverse, Poudlard, la maison des Jedusor, Barjow et Beurk, l’Albanie, tous les lieux où ils savaient que Tom Jedusor avait vécu, travaillé, séjourné ou tué, Ron, Hermione et Sirius les passèrent en revue, Harry se joignant à eux seulement pour qu’Hermione cesse de le harceler. Il aurait été
beaucoup plus heureux de rester assis en silence à essayer de lire les pensées de Voldemort et d’en apprendre davantage sur la Baguette de Sureau, mais Ron insistait pour se rendre dans des endroits de plus en plus improbables simplement, Harry en était conscient – pour rester toujours enmouvement.
« On ne sait jamais » était devenu son refrain constant.
— Flagley-le-Haut est un village de sorciers, peut-être qu’il y a vécu. Allons y jeter un coup d’œil.
Ces fréquentes incursions dans les territoires de la sorcellerie les amenèrent parfois à portée de vue
de Rafleurs.
— Certains ont la réputation d’être aussi redoutables que les Mangemorts, dit Ron. Ceux à qui j’ai euaffaire étaient plutôt minables mais d’après Bill, il y en a de très dangereux. Ils ont expliqué à
Potterveille…
— À quoi ? s’étonna Harry.
— Potterveille, je ne vous avais pas dit que ça s’appelait comme ça ? L’émission que j’essayais de
capter à la radio, la seule qui révèle la vérité sur ce qui se passe ! Toutes les autres suivent la ligne de
Tu-Sais-Qui, toutes sauf Potterveille. Je voudrais vraiment que vous l’entendiez, mais il est très
difficile de la recevoir…
Ron passait des soirées à tapoter la radio avec sa baguette magique, sur des rythmes divers, faisant
tourner le cadran des longueurs d’onde. De temps à autre, ils entendaient des bribes de conseils sur lafaçon de traiter la Dragoncelle et ils eurent même droit un jour à quelques mesures d’Un chaudron
plein de passion. En même temps qu’il agitait sa baguette, Ron essayait de trouver le mot de passe,
marmonnant une suite de mots choisis au hasard.
— Normalement, les mots de passe ont quelque chose à voir avec l’Ordre, leur expliqua-t-il. Bill est très doué pour les deviner. Je finirai bien par en trouver un…
Mais ce ne fut pas avant le mois de mars que la chance sourit enfin à Ron. Harry était assis à l’entrée
de la tente, pour son tour de garde, et contemplait d’un œil absent une touffe de jacinthes des bois, qui
avaient réussi à percer le sol encore glacé, lorsque Ron, derrière lui, s’écria d’un ton surexcité :
— Ça y est, je l’ai, je l’ai ! Le mot de passe, c’était Albus ! Viens vite, Harry !
Arraché pour la première fois depuis des jours à ses méditations sur les Reliques de la Mort, Harry se
hâta de retourner dans la tente où Ron, Aria, Hermione et Sirius étaient agenouillés par terre, à côté de la petite radio. Hermione, qui avait astiqué l’épée de Gryffondor simplement pour s’occuper, regardait bouche bée le minuscule haut-parleur d’où s’élevait une voix familière.
… nos excuses pour avoir été momentanément absents des ondes en raison des visites que nous ont
rendues quelques charmants Mangemorts.
— Mais c’est Lee Jordan ! s’exclama Hermione.
— Je le sais bien ! dit Ron avec un sourire rayonnant. Super, non ?
— … avons maintenant trouvé un endroit sûr, expliquait Lee, et j’ai le plaisir de vous annoncer que
deux de nos collaborateurs réguliers se sont joints à moi, ce soir. Bonsoir, les amis !
— Salut.
— Bonsoir, Rivière.
— Rivière, c’est Lee, précisa Ron. Ils ont tous un surnom, mais généralement, on sait…
— Chut ! l’interrompit Hermione.
— Cependant, avant d’écouter Royal et Romulus, poursuivit Lee, nous allons consacrer quelques
instants à vous parler des morts que Sorcellerie-Info et La Gazette du sorcier n’ont pas jugées
suffisamment importantes pour les mentionner. C’est avec beaucoup de tristesse que nous informons
nos auditeurs des meurtres de Ted Tonks et de Dirk Cresswell.
Sirius blémit.
- Non, pas Ted ! Ils n'ont pas pu... Andro. Merlin, elle n'est peut être mêlé pas au courant.
Hermione en roula son bras autour de celui de Sirius.
- Je suis, tellement désolée. Lui dit elle.
- Il faut mettre un terme à tout ça. Dit il. Il faut trouver ces fichus Hircruxes et ruer cette ordure.
- On le fera, Sirius. Je te le promets.
- Il faut que j'aille voir Andro. Il faut que je la prévienne.
- C'est trop dangereux. La maison est sûrement surveillée.
- Ils ne me verront pas.
- Tu veux ma cape ? Demanda Harry, qui était livide.
Il n'avait pas oublié la gentillesse avec laquelle Ted l'avait accueillit avec Hagrid lorsqu'ils fuyaient Voldemort.
- C'est inutile, j'ai mes propres méthodes.
- Sois prudent. Lui dit Hermione en l'enlacant.
- Je serais, vite de retour. Vous soyez prudent.
Ils acquiescèrent, et il transplana.
Sirius était parti, et les chroniqueurs, à la radio, poursuivaient leur liste macabre.
— Un gobelin du nom de Gornuk a également été tué. On pense que le né-Moldu Dean Thomas et un
deuxième gobelin, qui semblaient tous deux voyager avec Tonks, Cresswell et Gornuk, ont pu
s’échapper. Si Dean nous écoute, ou si quelqu’un sait où il se trouve, je signale que ses parents et ses
sœurs attendent désespérément de ses nouvelles.
« Dans le même temps, à Gaddley, cinq Moldus de la même famille ont été trouvés morts à leur domicile. Les autorités moldues attribuent ces décès à une fuite de gaz mais des membres de l'ordre du Phénix nous font savoir qu’ils ont en fait succombé à un sortilège de Mort – une preuve de plus, s’il était nécessaire, que le massacre de Moldus est devenu une sorte de loisir sportif sous le nouveaurégime.
« Enfin, nous avons le regret d’annoncer à nos auditeurs que les restes de Bathilda Tourdesac ont été
découverts à Godric’s Hollow. Les premières constatations laissent penser que sa mort remonte à
plusieurs mois. L’Ordre du Phénix nous informe que son corps portait des marques caractéristiques
de blessures infligées par la magie noire.
« Je voudrais maintenant demander à tous nos auditeurs de se joindre à nous pour observer uneminute de silence à la mémoire de Ted Tonks, de Dirk Cresswell, de Bathilda Tourdesac, de Gornuk et des Moldus dont nous ne connaissons pas le nom mais dont nous regrettons profondément le
meurtre par des Mangemorts.
Le silence tomba et Harry, Ron et Hermione se turent. Harry avait hâte d’en entendre davantage, mais
en même temps il avait peur de ce qui allait suivre. C’était la première fois depuis longtemps qu’il se sentait pleinement relié au monde extérieur.
— Merci, reprit la voix de Lee. Maintenant, nous allons nous tourner vers Royal, un habitué de notre
émission, qui va nous apporter les dernières informations sur les conséquences que le nouvel ordre
de la sorcellerie a entraînées pour le monde des Moldus.
— Merci, Rivière, dit une voix grave, mesurée, rassurante, qu’on ne pouvait confondre avec aucune autre.
— Kingsley ! s’exclama Ron.
— On sait, coupa Hermione en le faisant taire.
— Les Moldus ne connaissent toujours pas l’origine de leurs malheurs mais ils continuent de subir de lourdes pertes, déclara Kingsley. Nous entendons toujours, cependant, des histoires exemplaires sur
des sorcières et des sorciers qui risquent leur propre vie pour protéger des amis ou des voisins
moldus, souvent à l’insu de ces derniers. Je voudrais lancer un appel à nos auditeurs pour qu’ils les
imitent, par exemple en jetant un sortilège de Protection sur toutes les maisons de Moldus situées dans
leur rue. De nombreuses vies pourraient être sauvées en prenant quelques mesures aussi simples.
— Et que répondriez-vous, Royal, à ceux de nos auditeurs qui nous disent qu’en cette époque périlleuse, on devrait penser aux sorciers d’abord ? demanda Lee.
— Je leur répondrais qu’il n’y a qu’un pas entre « les sorciers d’abord » et « les Sang-Pur d’abord ».
Ensuite, on passe directement aux Mangemorts, répondit Kingsley. Nous sommes tous des êtres humains, n’est-ce pas ? Chaque vie humaine a la même valeur et vaut la peine d’être sauvée.
— Voilà qui est bien dit et je voterai pour vous comme ministre de la Magie si nous sortons un jour
de ce gâchis, assura Lee. Maintenant, je passe la parole à Romulus pour notre rubrique très
populaire : « Les Copains de Potter ».
— Merci, Rivière, répondit une autre voix familière.
Ron voulut parler, mais Hermione l’interrompit en murmurant :
— On sait que c’est Lupin !
— Romulus, continuez-vous d’affirmer comme chaque fois que vous avez participé à notre émission
que Harry Potter est toujours vivant ?
— Je l’affirme, dit Lupin d’un ton ferme. Pour moi, il ne fait aucun doute que sa mort, si ellesurvenait, serait annoncée aussi largement que possible par les Mangemorts, car elle porterait un coup mortel au moral de ceux qui s’opposent au nouveau régime. Le Survivant reste le symbole detout ce pour quoi nous combattons, le triomphe du bien, le pouvoir de l’innocence, le besoin de
résister.
Harry sentit monter en lui un mélange de honte et de gratitude. Lupin lui avait-il pardonné les choses terribles qu’il lui avait dites lors de leur dernière rencontre ?
— Et quel message voudriez-vous transmettre à Harry si vous étiez sûr qu’il nous écoute, Romulus ?
— Je voudrais lui assurer que nous sommes de tout cœur avec lui, répondit Lupin.
Il hésita légèrement puis ajouta :
— Je lui conseillerais aussi de suivre son instinct, qui est excellent et qui lui indique presque toujours la bonne voie.
Harry regarda Hermione. Elle avait les larmes aux yeux.
— Presque toujours la bonne voie, répéta-t-elle.
— Au fait, je ne vous l’avais pas annoncé ? lança Ron, surpris de son propre oubli. Bill m’a raconté
que Lupin est retourné vivre avec Tonks ! Et apparemment, elle a un tour de taille de plus en plus
imposant.
— … à présent nos dernières nouvelles sur les amis de Harry Potter qui ont eu à souffrir de leur
loyauté, disait Lee.
— Eh bien, comme le savent déjà nos plus fidèles auditeurs, plusieurs partisans déclarés de Harry
Potter ont été emprisonnés, notamment Xenophilius Lovegood, ancien directeur du magazine Le
Chicaneur…, répondit Lupin.
— Au moins, il est toujours vivant, marmonna Ron.
— Nous avons également entendu dire au cours de ces dernières heures que Rubeus Hagrid – tous
trois faillirent s’étrangler et manquèrent presque le reste de la phrase –, garde-chasse bien connu de
Poudlard, a échappé de peu à une arrestation sur le territoire même de l’école où, selon la rumeur, il
aurait organisé dans sa maison une fête sur le thème : Soutien à Harry Potter. Hagrid n’a cependant
pas été capturé et serait, croit-on, en fuite.
— Quand on veut échapper aux Mangemorts, j’imagine que ça doit aider d’avoir un demi-frère de
cinq mètres de hauteur ? fit remarquer Lee.
— En effet, ça donne un certain avantage, admit Lupin d’un ton grave. Puis-je simplement ajouter que
bien que nous approuvions tous, ici, à Potterveille, l’état d’esprit de Hagrid, nous conseillons malgré tout aux partisans les plus fervents de Harry Potter de ne pas imiter son exemple. Dans le climatactuel, donner une fête pour un soutien à Harry Potter n’est peut-être pas la chose la plus sage.
— Vous avez raison, Romulus, reprit Lee, nous vous suggérons donc de manifester votre ferveur
envers l’homme à la cicatrice en forme d’éclair en écoutant plutôt Potterveille ! Et maintenant,
passons aux nouvelles concernant l’autre sorcier aussi insaisissable que Harry Potter. Nous avons
coutume de l’appeler le Chef Mangemort et voici, pour nous donner son point de vue sur les rumeurs les plus démentes qui circulent au sujet de ce personnage, un nouvel invité que je suis heureux de vous présenter : Rongeur.
— Rongeur ? répéta une autre voix familière.
Harry, Ron et Hermione s’écrièrent tous ensemble :
— Fred !
— Ce ne serait pas George, plutôt ?
— Je crois que c’est Fred, confirma Ron en se penchant vers la radio d’où s’élevait la voix de l’un des jumeaux.
— Je refuse d’être Rongeur, il n’en est pas question, je vous ai dit que je voulais être appelé Rapière !
— Très bien. Alors, Rapière, pouvez-vous nous donner votre sentiment sur les diverses histoires
qu’on entend circuler à propos du Chef Mangemort ?
— Oui, Rivière, je le peux, répondit Fred. Comme tous nos auditeurs le savent sûrement, à moinsqu’ils ne soient cachés dans une mare au fond de leur jardin ou dans un endroit semblable, la stratégie de Vous-Savez-Qui, consistant à rester dans l’ombre, crée un agréable petit climat de panique. Si tous les témoins qui affirment l’avoir vu quelque part disaient vrai, nous aurions au moins dix-neuf Vous-Savez-Qui en train de se promener un peu partout.
— Ce qui est bien pratique pour lui, bien sûr, fit remarquer Kingsley. En laissant planer le mystère, il
répand une plus grande terreur que s’il se montrait au grand jour.
— Tout à fait d’accord, approuva Fred. Alors, essayons de retrouver un peu notre calme. La situation est suffisamment détestable pour qu’il ne soit pas nécessaire d’ajouter de nouvelles inventions. Par exemple, l’idée que Vous-Savez-Qui serait désormais capable de tuer quelqu’un d’un simple coup d’œil. Rappelons aux auditeurs que ce sont les Basilics qui possèdent ce pouvoir. Voici un test trèssimple : vérifiez si la chose qui vous observe est pourvue de jambes. Si oui, vous pouvez la regarder
dans les yeux. Mais s’il s’agit vraiment de Vous-Savez-Qui, il y a de fortes chances pour que ce soit la
dernière chose que vous aurez l’occasion de faire dans votre vie.
Pour la première fois depuis des semaines et des semaines, Harry éclata de rire. Il sentait le poids de
la tension le quitter.
— Et les rumeurs selon lesquelles on le verrait souvent à l’étranger ? demanda Lee.
— Qui ne souhaiterait pas partir un peu en vacances après avoir accompli un si dur travail ? répliqua
Fred. Mais ce qu’il faut surtout, c’est ne pas se laisser bercer par une fausse sensation de sécurité sousprétexte qu’il aurait quitté le pays. Peut-être est-ce vrai, peut-être pas, mais un fait demeure : quand ille veut, il est capable de filer plus vite que Severus Rogue confronté à une bouteille de shampooing, alors ce n’est pas parce qu’il est loin qu’il faut vous croire à l’abri, si vous avez l’intention de
prendre des risques. Je n’aurais jamais pensé dire un jour une chose pareille, mais la sécuritéd’abord !
— Merci beaucoup pour ces paroles de grande sagesse, Rapière, conclut Lee. Et voilà, nous arrivons
à la fin d’une nouvelle émission de Potterveille. Nous ne savons pas quand il nous sera possible
d’émettre à nouveau mais vous pouvez être sûrs que nous reviendrons. Continuez à chercher la
fréquence, le prochain mot de passe sera Fol Œil. Protégez-vous les uns les autres et gardezconfiance. Bonne nuit.
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