CHAPITRE 29. LES RELIQUES DE LA MORT
Harry se tourna vers Ron et Hermione, Sirius et Aria. Ils ne semblaient pas avoir compris mieux que lui ce que Xenophilius venait de dire.
— Les Reliques de la Mort ? Demanda t'il.
— C’est cela, reprit Xenophilius. Vous n’en avez jamais entendu parler ? Ça ne me surprend guère.
Les sorciers qui y croient sont très, très rares. Prenez par exemple ce jeune imbécile qui se trouvait au
mariage de votre frère – il adressa un signe de tête à Ron. Il m’a attaqué parce que je portais ostensiblement le symbole d’un sorcier bien connu pour ses pratiques de magie noire ! Quelle
ignorance… Il n’y a aucune magie noire dans les reliques – en tout cas, pas dans ce sens primaire. On
utilise simplement ce symbole pour se révéler auprès de ceux qui y croient, dans l’espoir qu'ils puissent aider à la quête.
Il fit fondre plusieurs morceaux de sucre dans son infusion de Ravegourde et en but un peu.
— Je suis désolé, dit Harry, mais je ne comprends pas vraiment.
Par politesse, il but une gorgée du contenu de sa tasse et faillit s’étouffer : le breuvage était répugnant, on avait l’impression d’avaler sous une forme liquide des Dragées surprises de Bertie Crochue
parfumées à la crotte de nez.
— Eh bien, voyez-vous, ceux qui croient sont à la recherche des Reliques de la Mort, expliqua
Xenophilius en faisant claquer ses lèvres, apparemment ravi de son infusion de Ravegourde.
— Mais c’est quoi, les Reliques de la Mort ? interrogea Hermione.
Xenophilius posa sa tasse vide.
— J’imagine que vous connaissez tous Le Conte des trois frères ?
Harry et Aria répondirent non, mais Ron et Hermione et Sirius dirent tous les trois oui.
Xenophilius hocha la tête d’un air grave.
— Eh bien, Mr Potter, tout commence par Le Conte des trois frères… Je dois en avoir un exemplaire
quelque part…
Il jeta un vague coup d’œil aux piles de livres et de parchemins qui l’entouraient mais Hermione
annonça aussitôt :
— J’ai le livre, Mr Lovegood. Je l’ai avec moi.
Elle sortit de son sac en perles Les Contes de Beedle le Barde.
— L’original ? s’enquit Xenophilius d’un ton brusque.
Hermione acquiesça d’un signe de tête et il ajouta :
— Dans ce cas, pourquoi ne pas nous le lire à haute voix ? C’est le meilleur moyen pour que nouscomprenions tous de quoi il s’agit.
— Heu… d’accord, dit Hermione, un peu inquiète.
Elle ouvrit le livre et Harry vit que le symbole dont ils recherchaient le sens figurait précisément en haut de la page où débutait le conte. Hermione toussota et commença la lecture.
— Il était une fois trois frères qui voyageaient au crépuscule, le long d’une route tortueuse et solitaire…
— Quand elle le racontait, maman disait que ça se passait à minuit, fit remarquer Ron qui avait allongé les jambes, ses bras derrière la tête, pour écouter.
Hermione lui jeta un regard agacé.
— Désolé, je pense simplement que c’est un peu plus effrayant si ça se passe à minuit ! insista Ron.
— Justement, ça tombe bien, il n’y a pas assez de choses effrayantes dans notre vie, coupa Harry sans
avoir pu s’en empêcher.
Xenophilius ne semblait pas leur prêter grande attention. Il regardait par la fenêtre, les yeux levés
vers le ciel.
— Vas-y, Hermione, dit Harry.
— Après avoir longtemps cheminé, ils atteignirent une rivière trop profonde pour la traverser à gué et trop dangereuse pour la franchir à la nage. Les trois frères, cependant, connaissaient bien l’art de la
magie. Aussi, d’un simple mouvement de baguette, ils firent apparaître un pont qui enjambait les eaux
redoutables de la rivière. Ils étaient arrivés au milieu du pont lorsqu’une silhouette encapuchonnée se dressa devant eux en leur interdisant le passage.
C’était la Mort et elle leur parla…
— Excuse-moi ? l’interrompit Harry. La Mort leur parla ?
— Il s’agit d’un conte de fées, Harry !
— D’accord, désolé. Continue.
— C’était la Mort et elle leur parla. Elle était furieuse d’avoir été privée de trois victimes car, d’habitude, les voyageurs se noyaient dans la rivière. Mais elle était rusée. Elle fit semblant de féliciter les trois frères pour leurs talents de magiciens et leur annonça que chacun d’eux avait droit à une récompense pour s’être montré si habile à lui échapper.
Le plus âgé des frères, qui aimait les combats, lui demanda une baguette magique plus puissante que toutes les autres, une baguette qui garantirait toujours la victoire à son propriétaire, dans tous les duels qu’il livrerait, une baguette digne d’un sorcier qui avait vaincu la Mort ! La Mort traversa alors le pont et s’approcha d’un sureau, sur la berge de la rivière. Elle fabriqua une baguette avec l’une des
branches et en fit don à l’aîné.
Le deuxième frère, qui était un homme arrogant, décida d’humilier la Mort un peu plus et demanda
qu’elle lui donne le pouvoir de rappeler les morts à la vie. La Mort ramassa alors une pierre sur la
rive et la donna au deuxième frère en lui disant que cette pierre aurait le pouvoir de ressusciter les morts.
Elle demanda ensuite au plus jeune des trois frères ce qu’il désirait. C’était le plus jeune mais aussi le plus humble et le plus sage des trois, et la Mort ne lui inspirait pas confiance. Aussi demanda-t-il quelque chose qui lui permettrait de quitter cet endroit sans qu’elle puisse le suivre. À contrecœur, la Mort lui tendit alors sa propre Cape d’Invisibilité.
— La Mort a une cape d’invisibilité ? l’interrompit Harry.
— Pour s’approcher des gens sans être vue, expliqua Ron. Parfois, elle en a assez de se précipiter sur ses victimes en agitant les bras et en poussant des cris… Désolé, Hermione.
— Puis elle s’écarta et autorisa les trois frères à poursuivre leur chemin, ce qu’ils firent, s’émerveillant de l’aventure qu’ils venaient de vivre et admirant les présents que la Mort leur avait offerts.
Au bout d’un certain temps, les trois frères se séparèrent, chacun se dirigeant vers sa propre destination.
L’aîné continua de voyager pendant plus d’une semaine et arriva dans un lointain village. Il venait y chercher un sorcier avec lequel il avait eu une querelle. À présent, bien sûr, grâce à la Baguette de Sureau, il ne pouvait manquer de remporter le duel qui s’ensuivit. Laissant son ennemi mort sur le sol,
l’aîné se rendit dans une auberge où il se vanta haut et fort de posséder la puissante baguette qu’il avait arrachée à la Mort en personne, une baguette qui le rendait invincible, affirmait-il.
Cette même nuit, un autre sorcier s’approcha silencieusement du frère aîné qui dormait dans son lit,
abruti par le vin. Le voleur s’empara de la baguette et, pour faire bonne mesure, trancha la gorge du
frère aîné.
Ainsi la Mort prit-elle le premier des trois frères.
Pendant ce temps, le deuxième frère rentra chez lui où il vivait seul. Là, il sortit la pierre qui avait le pouvoir de ramener les morts et la tourna trois fois dans sa main. À son grand étonnement et pour sa plus grande joie, la silhouette de la jeune fille qu’il avait un jour espéré épouser, avant qu’elle ne meure prématurément, apparut aussitôt devant ses yeux.
Mais elle restait triste et froide, séparée de lui comme par un voile. Bien qu’elle fût revenue parmi les
vivants, elle n’appartenait pas à leur monde et souffrait de ce retour. Alors, le deuxième frère, rendu fou par un désir sans espoir, finit par se tuer pour pouvoir enfin la rejoindre véritablement.
Ainsi la Mort prit-elle le deuxième des trois frères.
Pendant de nombreuses années, elle chercha le troisième frère et ne put jamais le retrouver. Ce fut
seulement lorsqu’il eut atteint un grand âge que le plus jeune des trois frères enleva sa Cape d’Invisibilité et la donna à son fils. Puis il accueillit la Mort comme une vieille amie qu’il suivit avec joie et, tels des égaux, ils quittèrent ensemble cette vie.
Hermione referma le livre. Xenophilius mit un certain temps à s’apercevoir qu’elle avait fini de lire.
Il détourna alors son regard de la fenêtre et dit :
— Voilà, c’est ça.
— Pardon ? demanda Hermione, perplexe.
— Ce sont les Reliques de la Mort, répondit Xenophilius.
Il prit une plume à côté de lui, sur une table surchargée, et tira d’entre deux livres un morceau de parchemin déchiré.
— La Baguette de Sureau, dit-il.
Il dessina un trait vertical.
— La Pierre de Résurrection.
Il traça un cercle autour du trait.
— La Cape d’Invisibilité, acheva-t-il.
Il enferma le cercle et le trait vertical dans un triangle, reconstituant ainsi le symbole qui intriguait
tant Hermione.
— Voici rassemblées les Reliques de la Mort.
— Mais on ne parle à aucun moment de Reliques de la Mort dans l’histoire, fit remarquer Hermione.
— Bien sûr que non, répliqua Xenophilius, avec un petit air supérieur parfaitement exaspérant. Il s’agit d’un conte pour enfants qu’on raconte pour amuser plutôt que pour instruire. Mais ceux d'entre nous qui comprennent ces questions-là savent que cette ancienne histoire fait référence à ces trois objets, ou reliques, qui, si on les réunit, feront de leur possesseur le maître de la Mort.
Il y eut un bref silence pendant lequel Xenophilius regarda à nouveau par la fenêtre. Le soleil était déjà descendu sur l’horizon.
— Luna devrait avoir suffisamment de Boullus, à l’heure qu’il est, murmura-t-il.
— Quand vous dites « le maître de la Mort »…, commença Ron.
— Maître, vainqueur, conquérant, choisissez le terme qui vous convient, coupa Xenophilius avec un geste désinvolte de la main.
— Dans ce cas… vous voulez dire que vous y croyez…, reprit Hermione.
Elle parlait lentement et Harry voyait qu’elle essayait d’effacer de sa voix toute trace de scepticisme.
— … que vous croyez à l’existence réelle de ces objets – de ces reliques ?
Xenophilius haussa à nouveau les sourcils.
— Bien sûr.
— Mais, poursuivit Hermione – et Harry sentit qu’elle avait de plus en plus de mal à se maîtriser –,
Mr Lovegood, comment pouvez-vous croire…
— Luna m’a tout raconté à votre sujet, jeune fille, trancha Xenophilius. Vous ne manquez pas, je pense, d’une certaine intelligence mais vous êtes terriblement limitée. Étriquée. Étroite d’esprit.
— Tu devrais peut-être essayer le chapeau, Hermione, suggéra Ron en montrant d’un signe de tête la
coiffe ridicule de la sculpture.
Sa voix tremblait sous l’effort qu’il devait faire pour ne pas éclater de rire.
— Mr Lovegood, insista Hermione, nous savons tous qu’il existe des choses telles que les capes
d’invisibilité. Elles sont rares mais réelles. En revanche…
— Oh, mais la troisième relique est une véritable cape d’invisibilité, Miss Granger. Je veux dire par là qu’il ne s’agit pas d’une cape de voyage imprégnée d’un sortilège de Désillusion, ou porteuse d’un
maléfice d’Aveuglement, ou encore tissée en poils de Demiguise… Ce genre de cape peut en effet
dissimuler quelqu’un au début mais ses vertus s’estompent avec le temps et elle finit par devenir opaque. Je vous parle d’une cape qui rend réellement et totalement invisible et dont les effets durent éternellement, offrant à son détenteur une cachette permanente, impénétrable, quels que soient les sorts qu’on lui jette. Combien de capes de cette nature avez-vous déjà vues, Miss Granger ?
Hermione ouvrit la bouche pour répondre, puis la referma, plus décontenancée que jamais. Harry,
Ron et Sirius se regardèrent et Harry sut qu’ils pensaient tous la même chose. Le hasard voulait qu’il y eût en cet instant dans la pièce une cape répondant exactement à la description donnée par Xenophilius.
— Je ne vous le fais pas dire, reprit celui-ci, comme s’il venait de les écraser par des arguments
raisonnés. Aucun d’entre vous n’a jamais vu une chose pareille. Celui qui la posséderait serait immensément riche, ne croyez-vous pas ?
Il regarda à nouveau par la fenêtre. Le ciel se nuançait à présent d’une teinte rose à peine perceptible.
— Très bien, dit Hermione, déconcertée. Admettons que la cape existe… Mais la pierre,
Mr Lovegood ? Ce que vous appelez la Pierre de Résurrection ?
— Et alors ?
— Eh bien, comment pourrait-elle exister ?
— Prouvez-moi plutôt qu’elle n’existe pas, rétorqua Xenophilius.
Hermione parut scandalisée.
— Enfin, voyons… je suis désolée, mais c’est complètement ridicule ! Comment voulez-vous que je
puisse prouver qu’elle n’existe pas ? Vous voudriez peut-être que… que je ramasse toutes les pierres
du monde et que je les soumette à des tests ? Si on va par là, on peut affirmer que toute chose existe
s’il suffit pour y croire que personne n’ait jamais réussi à démontrer qu’elle n’existait pas !
— Oui, on peut, assura Xenophilius. Je suis content de voir que votre esprit commence à s’ouvrir.
— Alors, la Baguette de Sureau, dit précipitamment Harry avant qu’Hermione ait pu répondre, vous
pensez qu’elle existe aussi ?
— Oh, dans son cas, il y a un nombre infini de preuves, répliqua Xenophilius. La Baguette de Sureau
est celle des trois reliques dont il est le plus facile de retrouver la trace, étant donné la manière dont
elle passe de main en main.
— C’est-à-dire ? demanda Harry.
— C’est-à-dire que celui qui veut posséder la baguette doit s’en emparer en la prenant à son précédent propriétaire, pour en être véritablement le maître, expliqua Xenophilius. Vous avez sûrement entendu parler de la façon dont la baguette est revenue à Egbert le Magnifique après qu’il eut massacré
Emeric le Mauvais ? Ou comment Godelot est mort dans sa propre cave après que Hereward, son fils,
la lui eut arrachée ? Vous avez aussi entendu parler de l’épouvantable Loxias qui a tué Barnabas
Deverill et lui a pris à son tour la baguette ? La piste sanglante de la Baguette de Sureau a éclaboussé
les pages de l’histoire de la sorcellerie.
Harry jeta un coup d’œil à Hermione. Elle observait Xenophilius les sourcils froncés, mais ne chercha pas à le contredire.
— Et à votre avis, où se trouve la Baguette de Sureau, maintenant ? interrogea Ron.
— Hélas ! Qui peut le savoir ? se lamenta Xenophilius en regardant par la fenêtre. Qui sait où elle se cache ? La piste s’arrête avec Arcus et Livius. Qui peut dire lequel d’entre eux a vaincu Loxias, et lequel a pris la baguette ? Et qui sait par quelles mains ils ont été eux-mêmes vaincus ? L'histoire, hélas ! ne nous le révèle pas.
Il y eut un silence. Enfin, Hermione demanda avec raideur :
— Mr Lovegood, la famille Peverell a-t-elle quoi que ce soit à voir avec les Reliques de la Mort ?
Xenophilius parut interloqué et quelque chose remua dans la mémoire de Harry, mais il n’aurait su dire quoi. Peverell… Il avait déjà entendu ce nom…
— Oh mais, vous m’avez induit en erreur, jeune fille ! s’exclama Xenophilius qui s’était à présent
redressé dans son fauteuil et contemplait Hermione avec des yeux ronds. Je croyais que vous ne
saviez rien de la quête des reliques ! Nombre de ceux qui se sont lancés dans cette quête sont convaincus que les Peverell ont tout – absolument tout – à voir avec les reliques !
— Qui sont les Peverell ? interrogea Ron.
— C’était le nom qui figurait sur la tombe où il y avait la marque, à Godric’s Hollow, répondit
Hermione sans quitter Xenophilius des yeux. Ignotus Peverell.
— Exactement ! dit Xenophilius, l’index levé d’un air pédant. Le signe des Reliques de la Mort sur la
tombe d’Ignotus est une preuve concluante !
— Une preuve de quoi ? s’étonna Ron.
— Eh bien, la preuve que les trois frères de l’histoire étaient en fait les frères Peverell, Antioche,
Cadmus et Ignotus ! Que c’étaient eux les premiers possesseurs des reliques !
- Harry, dit alors Sirius, les Potter descendent d' Ignatus Peverell.
- Vraiment ? Demanda Lovegood.
- Oui, répondit Sirius.
- Oh, mais alors peut être avez vous hérité de l'une de ces reliques. Reprit Lovegood en scrutant Harry qui rougit.
- Je ne pense pas, non. Dit il en lançant un regard appuyé à Sirius, Ron et Hermione.
Car bien sûr, ils pensaient tous à la cape de Harry.
- Ah, dommage.
Après avoir jeté un nouveau regard par la fenêtre, il se leva, reprit le plateau et se dirigea versl’escalier en colimaçon.
— Voulez-vous rester dîner ? lança-t-il en redescendant les marches. Tout le monde nous demande toujours notre recette de soupe aux Boullus d’eau douce.
— Sans doute pour la communiquer au service des poisons de Ste Mangouste, chuchota Ron.
Avant de parler, Harry attendit d’entendre Xenophilius s’affairer dans la cuisine du rez-de-chaussée.
— Qu’en penses-tu ? demanda-t-il à Hermione.
— Oh, Harry, répondit-elle d’un ton las. Ce sont de pures et simples idioties. Le signe ne veut sûrement pas dire ça. C’est sa façon bizarre de l’interpréter. Quelle perte de temps !
— J’imagine qu’il a inventé lui-même les Ronflaks Cornus, dit Ron.
— Tu n’y crois pas non plus ? interrogea Harry.
— Non, cette histoire est simplement un de ces trucs qu’on raconte aux enfants pour leur faire des
leçons de morale. « Ne cherchez pas les ennuis, ne vous battez pas, ne vous mêlez pas de choses auxquelles il vaut mieux ne pas toucher ! Gardez un profil bas, occupez-vous de vos affaires et tout ira bien. » Si on y réfléchit, ajouta Ron, c’est peut-être à cause de cette histoire que les baguettes de sureau ont la réputation de porter malheur.
— De quoi tu parles ?
— De l’une de ces superstitions, tu sais bien ? Le genre Sorcière qui en mai naquit aura un Moldu pour mari, Maléfice du crépuscule à minuit sera nul, Baguette de sureau, toujours un fléau. Vous les avez sûrement entendus. Ma mère en connaît plein.
— Harry et moi avons été élevés par des Moldus, lui rappela Hermione, on nous a appris d’autres superstitions.
- Ma grand mère était très superstitieuse. Dit Aria.
Sirius ricanna.
- On n'est pas superstitieux, chez les Black. Dit il.
Aria haussa les épaules.
- J'ai pas dit que je l'étais.
Hermione poussa un profond soupir tandis qu’une odeur plutôt acre montait de la cuisine. Son exaspération à l’égard de Xenophilius avait eu un effet positif : elle avait oublié qu’elle en voulait à Ron.
— Je crois que tu as raison, lui dit-elle. C’est juste un conte moral, on voit tout de suite quel est le meilleur cadeau, celui qu’on devrait choisir…
Tous trois parlèrent en même temps. Hermione dit :
— La cape.
Ron et Sirius :
— La baguette.
Harry et Aria :
— La pierre.
Ils se regardèrent, moitié surpris, moitié amusés.
— On est censé choisir la cape, expliqua Ron à Hermione. Mais on n’aurait pas besoin d’être invisible si on avait la baguette. Voyons, Hermione, une baguette qui rend invincible !
— On a déjà une cape d’invisibilité, dit Harry.
— Et elle nous a beaucoup aidés, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué ! s’exclama Hermione.
Alors que la baguette ne nous aurait attiré que des ennuis…
— Seulement si on l’avait crié sur les toits, objecta Ron. Si on avait été suffisamment crétins pour se
promener partout en la brandissant au-dessus de notre tête et en chantant : « J’ai une baguette qui me
rend invincible, venez donc vous y frotter si vous vous croyez suffisamment fort. » Mais du moment qu’on ferme son clapet…
— La question est de savoir si tu serais capable de fermer ton clapet, répliqua Hermione d’un air
sceptique. La seule chose vraie qu’il nous ait dite, c’est que les histoires de baguettes plus puissantes
que les autres existent depuis des siècles.
— Ah bon ? dit Harry.
Hermione sembla exaspérée : son expression était pour eux si familière, si attendrissante, que Harry
et Ron échangèrent un sourire.
— Le Bâton de la Mort, la Baguette de la Destinée, elles apparaissent sous différents noms selon les époques et appartiennent généralement à des mages noirs qui se vantent de les posséder.
Leprofesseur Binns a mentionné certaines d’entre elles, mais… tout ça n’a aucun sens. Il y a toujours eu
des sorciers pour se vanter d’avoir une baguette plus grande et meilleure que les autres.
— Mais comment peux-tu être sûre, reprit Harry, que ces baguettes – le Bâton de la Mort et la Baguette de la Destinée – ne sont pas finalement une seule et même baguette qui revient sousdifférents noms au cours des siècles ?
— Et s’il s’agissait vraiment de la Baguette de Sureau fabriquée par la Mort ? suggéra Ron.
Harry éclata de rire : l’étrange idée qui lui était venue en tête était en fait ridicule. Sa baguette, se répéta-t-il à lui-même, était en bois de houx, non pas de sureau, et elle avait été fabriquée par Ollivander, quoi qu’elle ait pu faire la nuit où Voldemort l’avait poursuivi dans le ciel. D’ailleurs, si elle avait été invincible, comment aurait-elle pu se casser ?
— Et toi, pourquoi as-tu choisi la pierre ? lui demanda Ron.
— Si on pouvait faire revenir les morts, on aurait revu… Fol Œil… Dumbledore… mes
parents…et.. Sirius, dit il en coulant un regard hésitant vers Sirius.
- Oui, renchérit Aria. J'aimerais bien revoir mes parents.
Siriys eut un pincement au cœur devant la détresse de la jeune fille.
Mais en Black qu'elle était, seule sa voix l'avait trahie, rien ne transparaissait sur son visage.
Ron et Hermione n’eurent pas le moindre sourire.
— Mais si on en croit Beedle le Barde, ils n’auraient pas eu envie de revenir, poursuivit Harry en repensant au conte qu’ils venaient d’entendre. J’imagine qu’il n’y a pas eu beaucoup d’autres histoires sur une pierre capable de ressusciter les morts ? dit-il à Hermione.
— Non, en effet, répondit-elle avec tristesse. À part Mr Lovegood, je ne vois pas qui d’autre pourraitcroire à une chose pareille. Beedle s’est sans doute inspiré de la pierre philosophale mais, au lieu d’une pierre qui rend immortel, il en a imaginé une qui fait revenir les morts.
L’odeur qui montait de la cuisine devenait de plus en plus forte. On aurait cru que quelqu’un faisait
brûler du linge de corps. Harry se demanda s’ils arriveraient à manger une quantité suffisante de ce
que préparait Xenophilius pour ne pas le vexer.
— Et la cape, alors ? demanda lentement Ron. Tu ne crois pas qu’il a raison ? Je me suis tellement
habitué à la cape de Harry et à ses effets extraordinaires que je n’ai pas pris le temps de me poser la question. Je n’ai jamais entendu parler d’une autre cape semblable. Elle est infaillible. Jamais personne ne nous a repérés quand nous la portions.
- Oui, confirma Sirius, pareille pour James. Et son père l'avait eu avant lui. Elle se transmets de père en fils jrz les Potter.
— Et tout ce qu’il a raconté sur les autres capes – qu’on ne trouve pas pour trois Noises la douzaine, entre parenthèses –, tu sais bien que c’est vrai ! Je n’y avais pas pensé avant, mais j'ai entendu des tas de choses sur les capes qui perdent leurs propriétés avec le temps ou qui ont des trous
parce qu’un sortilège les a déchirées. Celle de Harry, en revanche, appartenait déjà à son père, comme l. À dit Sirius, elle
n’est donc pas vraiment neuve et, pourtant, elle est restée… parfaite !
— Oui, d’accord, Ron, mais la pierre…
Pendant qu’ils discutaient en chuchotant, Harry déambula dans la pièce, n’écoutant qu’à moitié.
Lorsqu’il arriva devant l’escalier en colimaçon, il leva machinalement les yeux vers l’étage supérieur et fut soudain troublé. Son propre visage le regardait depuis le plafond de la pièce qui se trouvait au-dessus de lui.
Après quelques instants de perplexité, il se rendit compte qu’il ne s’agissait pas d’un miroir maisd’une peinture. Intrigué, il gravit les marches.
— Harry, qu’est-ce que tu fais ? Je ne pense pas que tu devrais visiter la maison quand il n’est pas là !
Mais Harry était déjà monté d’un étage.
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