Chapitre 34. LE SOUVENIR DE SLUGHORN
- Non, Harry… tu va voir Slughorn, tu te souviens ? lui rappela
Hermione.
- Non, insista Harry confiant. Je vais chez Hagrid, j'ai le sentiment qu'il
faut aller chez Hagrid.
- Tu as un bon sentiment à propos de l'enterrement d'une araignée géante ?demanda Ron étonné.
- Oui ! répondit Harry, en tirant sa cape d'invisibilité de son sac. J'ai
l'impression que c'est l'endroit où il faut être ce soir, vous savez ?
- Non ! s'exclamèrent ensemble Ron et Hermione, maintenant alarmés tous les deux. C'est à cause de Felix Felicis, j'imagine ? déclara rapidement Hermione, présentant la bouteille à la lumière. Tu n'as pas une petite bouteille pleine de… je ne sais pas…
- Essence de folie ? suggéra Ron, comme Harry recouvrait ses épaules de sa cape.
- Sirius, dis lui, toi, implora Hermione.
Il haussa les épaules.
- J'ai pas pour habitude d'aller à l'encontre des décisions des Potter, aussi stupides soient elles. Et puis, je sais par expérience, qu'ils ne m'écoutent jamais.
Harry rit, et Ron et Hermione parurent plus alarmés encore.
- Croyez-moi ! Je sais ce que je fais... ou du moins…il alla avec confiance vers la porte, … j'aurais de la chance.
Il tira la cape d'invisibilité par-dessus sa tête et descendit les escaliers,
Ron, Hermione et Sirius le suivirent.
Au pied des escaliers, Harry se glissa par la porte ouverte.
- Qu'est-ce que tu faisais là-haut avec elle ! cria Lavande Brown,
regardant au travers de Harry, Ron et Hermione émerger ensemble des
dortoirs des garçons.
Harry entendit Ron déglutir derrière lui pendant qu'il dardait à travers la salle loin d'eux.
- C'est pas. ce que tu crois... Commença Ron.
Sirius leva les yeux au ciel, puis, il se tourna vers Hermione et l'embrassa.
Il se redressa et se tourna vers Lavande.
- On ne faisait que discuter tous les trois, dit il. Comme je te l'ai dis, Hermione et moi, nous sommes ensembles. Mais tu sais, Lavande, tu devrais pas te traîner au pieds de Ron, de cette façon. Tu vaux beaucoup mieux que ça. Il ne veut plus de toi, fais tu une raison.
Lavande s'approcha de Ron, et le giffla. Puis, elle fit demi tour, et disparut.
Mais Ron semblait s 'en moquer. Les yeux fixés sur Hermione
- Mais... C' est vrai ? Balbutia t'il. Vous sortez ensemble, tous les deux ?
Sirius leva les yeux au ciel.
- Bien sûr que non, imbécile. Répondit il avec humeur. Mais je voulais pas qu'elle s'en prenne à Hermione. En tout cas, tu devrais être tranquille, maintenant. Elle va te ficher la paix.
Et il quitta la salle commune d'un pas vif.
Hermione le regarda partir, le cœur lourd. Sa main se posa négligemment sur ses lèvres. Elle aurait voulu le retenir, mais à ce moment là, Ron lui prit la main.
- Hermione...
Elle se tourna vers lui, un sourire crispé aux lèvres.
- Oui, Ron ?
- Ça va ?
- Oui, bien sûr, pourquoi ça n'irait pas ?
Une fois hors de la salle commune, Sirius bouleversé, s'adossa un bref instant au mur, et y appuya sa tête. Il ferma les yeux. Pourquoi avait il fallu qu'il l'embrasse ? Rien ne l'y obligeait.
Il aurait pu se contenter de donner le change. L'enlacer, l'embrasser sur la tempe.
Mais non, il avait fallu qu'il l' embrasse. Il tenta de graver cet instant de pur félicite dans sa mémoire, son haleine mentholée, son parfum.
Il entra sans une classe vide, et s'y enferma.
Il était vraiment temps qu'il rentre chez lui. Il se remit dans ses calculs. Il devait rentrer, sinon, cette fille le rendrait fou.
Passer par le trou du portrait s'avéra facile : comme il s'approchait, Ginny
et Dean passaient au travers, et Harry put se glisser entre eux. En le faisant, il se frotta accidentellement à Ginny.
- Ne me pousse pas, s'il te plaît, Dean, dit-elle gênée. Tu fais toujours
ça, je peux parfaitement bien traverser sur mes propres…
Le portrait se remit en place derrière Harry, mais pas avant qu'il ait
entendu Dean faire une méchante riposte… Son sentiment d'exaltation
augmenta, Harry s'éloigna château. Il n'eut pas à ramper le long des couloirs, car il ne rencontra personne sur son chemin. Ceci ne l'étonna pas le moins du monde. Ce soir, il était la personne la plus chanceuse de Poudlard.
Pourquoi avait-il su qu'aller chez Hagrid était la meilleure chose à faire, il n'en avait aucune idée. C'était comme si le breuvage magique illuminait toutes les étapes de son chemin. Il ne pouvait pas voir la destination finale, il ne pouvait pas voir où Slughorn était entré, mais il savait que c'était la bonne manière d'obtenir cette mémoire.
Quand il atteignit le hall d'entrée il vit que Rusard avait oublié de fermer la porte principale. Rayonnant, Harry l'ouvrit et respira l'odeur de l'air et de l'herbe, pendant un moment, avant de descendre les marches dans le crépuscule.
Quand il atteignit la dernière marche, il lui sembla opportun de passer par
le potager pour aller chez Hagrid. Ce n'était pas strictement sur le chemin, mais il parut clair à Harry que c'était un caprice auquel il devait se fier. Il se dirigea donc immédiatement, vers le potager, où il fut heureux, mais pas tout à fait étonné, de trouver le professeur Slughorn en conversation avec lprofesseur Chourave. Harry se cacha derrière un petit mur en pierre, se sentant en paix avec le monde entier et écoutant leur conversation.
- Je te remercie de prendre sur ton temps, Pomona. Disait courtoisement Slughorn, La plupart des autorités sont d'accord sur le fait qu'ils sont plus efficaces si on les cueille au crépuscule.
- Oh, Je suis parfaitement d'accord. dit chaleureusement le professeur
Chourave. Ça te suffit ?
- Abondamment, abondamment, répondit Slughorn, qui, vit Harry,
portait une pleine brassée de feuilles. Ceci devrait permettre d'avoir
quelques feuilles pour chacun de mes troisièmes années, plus quelques
feuilles supplémentaires de rechange si quiconque les fait trop cuire. . . Bien, bonsoir à toi, et encore merci beaucoup !
le professeur Chourave s'éloigna dans l'obscurité en direction des serres
chaudes, et Slughorn dirigea ses pas vers l'endroit où était Harry, invisible.
Prit d'un désir immédiat de se faire voir, Harry retira sa cape.
- Bonsoir, professeur.
- Par la barbe de Merlin, Harry, tu m'as fait sursauter ! déclara Slughorn,
s'arrêtant complètement sur son chemin et semblant circonspect. comment es-tu sorti du château ?
- Je pense que Rusard a du oublier de fermer la porte ! dit Harry gaiement,
et enchanté de voir l'air menaçant de Slughorn.
- Je le signalerai à cet homme, il est davantage préoccupé par les
sanctions que par la sécurité elle-même si tu veux le savoir. . . Mais pourquoi es-tu dehors alors, Harry ?
- Et bien, professeur, c'est Hagrid, commença Harry, qui sut que la
meilleure chose à faire en cet instant était de dire la vérité. il est assez
embêté… Mais vous ne le direz pas à n'importe qui, professeur ? Je ne veux pas qu'il ait d'ennuis....
La curiosité de Slughorn était évidemment éveillée.
- Enfin, je ne peux pas te promettre cela. Grommela-t-il. Mais je connais la confiance que Dumbledore place en Hagrid, aussi je suis sûr qu'il ne peut pas s'agir de quelque chose de très redoutable.
- Et bien, c'est cette araignée géante, il l'a eu pendant des années… Elle
vivait dans la forêt… Elle pouvait parler et tout…"
- J'ai entendu des rumeurs qui disaient qu'il y avait des acromantulas dans la forêt. l'aida doucement Slughorn, regardant vers la masse des arbres noirs. C'est vrai, alors ?
- Oui, Mais celui-ci, Aragog, le premier qu'avait eu Hagrid, est mort la
nuit dernière. Hagrid est effondré . Il a besoin de compagnie tandis qu'il
l'enterre et je lui ai dit que j'irai.
- Touchant, touchant, fit Slughorn distraitement, ses grands yeux fixant les lumières éloignées de la cabane de Hagrid. Mais le venin d'acromantula
est de grande valeur… Si la bête vient juste de mourir, il ne peut pas encore avoir séché... Naturellement, je ne voudrais rien faire qui puisse froisser Hagrid... mais s'il y avait une façon d'en obtenir… Je veux dire,
il est presque impossible d'obtenir du venin d'acromantula de son vivant. ...
Slughorn semblait davantage se parler à lui-même qu'à Harry maintenant
- .. c'est une perte terrible de ne pas l'utiliser… on pourrait en obtenir cent Gallions par pinte… Pour être franc, mon salaire n'est pas énorme...
Et alors, Harry vit clairement ce qu'il devait faire.
- Et bien, dit-il, avec une hésitation convainquante, bien, si vous vouliez venir, professeur, Hagrid serait probablement vraiment heureux...
Accompagner Aragog vers un meilleur monde, vous savez… "
- Oui, bien sûr ! approuva Slughorn, ses yeux brillant maintenant
d'enthousiasme. Je te dis, Harry, que je te retrouve ici avec une bouteille ou deux... Nous boirons à la santé de la pauvre bête… bon… pas la santé…
mais nous la saluerons avec quelque chose de même genre, quoi qu'il en soit, une fois qu'il sera enterré. Et je vais changer de cravate, celle-ci est peu un exubérante pour l'occasion...
Il partit vers le château, et Harry alla vers chez Hagrid, content de lui.
- J'arrive. coassa Hagrid, quand il ouvrit la porte et vit Harry émerger de sous sa cape d'invisibilité devant lui.
- Oui… Ron et Hermione n'ont pas pu venir, cependant ils sont vraiment
désolés.
- Pas… pas de manières. . . Cependant, je suis très touché que tu sois ici,
Harry...
Hagrid laissa échapper un grand sanglot. Il s'était fait un brassard noir avec ce qui avait l'air d'être un chiffon plongé dans du cirage noir, et ses
yeux étaient gonflés et rouges. Pour le consoler, Harry le tapota sur le coude, ce qui était le point le plus élevé d'Hagrid qu'il pouvait facilement atteindre.
- Où va-t-on l'enterrer ?" demanda-t-il. Dans la forêt ?"
- Bon sang, non, répondit Hagrid, essuyant ses yeux coulants avec le coin de sa chemise. Les autres araignées ne veulent pas me laisser aller où que ce soit près de leurs toiles maintenant qu'Aragog est parti. C'était seulement sur ses ordres qu'ils ne m'ont pas mangé ! Tu peux croire ça, Harry ?
La réponse honnête était "oui". Harry se rappelait avec une douloureuse
facilité la scène quand lui et Ron étaient venus rencontrer face à face les acromantulas. Il avait été évident qu'Aragog avait été la seule chose qui les avait empêchés de manger Hagrid.
- Si jamais je retourne dans ce secteur de la forêt, je ne reviendrai pas !
dit Hagrid, en secouant la tête. "ça n'a pas été facile de ramener le corps
d'Aragog jusqu'ici, je peux te le dire… ils mangent habituellement leurs
morts, tu vois... Mais je voulais lui offrir un bel enterrement…
Il fondit encore en sanglots et Harry lui tapota encore le coude, tout en
disant (la potion de chance avait semblé indiquer que c'était la bonne chose à faire),
- J'ai croisé Le professeur Slughorn en venant ici, Hagrid.
- Pas d'ennuis ? s'alarma Hagrid,. Oui, si tu as du quitter le château cette
nuit, je sais, c'est ma faute…
- Non, non, quand je lui ai dit ce que je faisais, il a demandé s'il pouvait
aussi venir présenter son respect à Aragog. dit Harry. Il est parti se changer pour mettre quelque chose de plus présentable, je
pense…et il a dit qu'il amenait quelques bouteilles pour que nous buvions à la mémoire d'Aragog...
- Il a dit ça? s'étonna Hagrid, très touché. "C'est… c'est vraiment bien de sa part, ça. Je n'ai jamais vraiment eu beaucoup à faire avec Horace
Slughorn avant. ... Il vient voir Aragog ? Bien... Il aurait aimé ça, Aragog aurait...
Harry pensa en lui-même que quoiqu'ait souhaité Aragog la plupart devait concerner la quantité suffisante de chair comestible que pouvait fournir Slughorn, mais il se déplaça simplement vers la fenêtre de derrière de Hagrid, où il eut la vision plutôt horrible de l'énorme araignée morte à l'arrière de la cabane, ses pattes courbées et emmêlées.
- Allons-nous l'enterrer ici, Hagrid, dans votre jardin ?"
- Juste au-delà du carré de potirons, je pense. dit Hagrid d'une voix
obstruée. " J'ai déjà creusé… tu sais… la tombe. J'ai pensé que nous dirions
quelques gentilles choses sur sa tombe… des bons souvenirs, tu sais…"
Sa voix trembla et se brisa. Il y eut des coups sur la porte, et il se tourna
pour répondre, en se mouchant dans son grand mouchoir. Slughorn apparut
sur le seuil, portant une cravate noire et plusieurs bouteilles dans les bras.
- Hagrid, déclara-t-il d'une voix profonde et grave. "J'ai été tellement
désolé d'entendre parler de votre deuil.
- C'est très gentil à vous. Merci beaucoup. Et merci de ne donner aucune retenue à Harry...
- Il n'en est pas question. Quelle triste nuit, quelle nuit triste... Où est la
pauvre créature ?
- Dehors derrière, dit Hagrid la voix tremblante. Nous… nous y allons,
alors ?
Tous les trois firent quelques pas dehors vers l'arrière du jardin. La lune scintillait, pâle, à travers les arbres, et ses rayons se mêlaient à la lumière sortant par la fenêtre d'Hagrid pour illuminer le corps d'Aragog se trouvant sur le bord d'un puits profond près d'un monticule haut de dix pieds formé de
la terre fraîchement creusée.
- Magnifiques ! fit Slughorn, s'approchant de la tête de l'araignée, où huit yeux laiteux regardaient fixement le ciel et deux énormes mandibules incurvée brillaient, immobile, au clair de lune. Harry crut entendre le tintement des bouteilles pendant que Slughorn se pliait au-dessus des mandibules, examinant apparemment l'énorme tête velue.
- Il n'y a pas beaucoup de gens qui apprécient leur beauté. remarqua
Hagrid derrière Slughorn, des larmes coulant aux coins de ses yeux froissés. Je ne savais pas que vous vous intéressiez à des créatures comme Aragog, Horace."
- Intéressé ? Mon cher Hagrid, je les vénère." déclara Slughorn, se reculant du corps. Harry vit le reflet d'une bouteille disparaître sous son manteau,
Hagrid, s'essuyant les yeux une fois de plus, n'avait rien vu.
- Maintenant... procéderons-nous à l'enterrement ?
Hagrid inclina la tête et avança. Il souleva l'araignée colossale dans ses
bras et, avec un énorme grognement, la fit rouler dans le trou sombre. Elle
toucha le fond avec un bruit mat plutôt horrible. Hagrid recommença à pleurer.
- Bien sûr, c'est plus difficile pour vous, qui le connaissiez très bien." dit Slughorn, qui comme Harry, lui tapota le coude ne pouvant pas atteindre
Hagrid plus haut. Pourquoi ne dirai-je pas quelques mots ?
Il doit avoir beaucoup de venin de bonne qualité d'Aragog, pensa Harry, en regardant Slughorn présenter un sourire affecté et satisfait comme il
s'approchait du bord du puits et dit, d'une voix lente et impressionnante.
- adieu, Aragog, roi des arachnides, au nom de la longue et fidèle amitié de
ceux qui vous ont connu et ne vous oublieront pas ! Bien que votre corps se corrompe, votre esprit s'attarde dans le calme au-dessus de l'endroit
enchevêtré qui fut votre demeure sylvestre. Puisse votre nombreuse
descendance s'épanouir à jamais et vos amis humains trouver la consolation pour la perte qu'ils ont subie.
- C'était..c'était... beau ! gémit Hagrid, et il s'effondra sur le tas de
compost, pleurant plus fort que jamais.
- Là, là, dit Slughorn, ondulant sa baguette de sorte que l'énorme tas de la terre se leva et retomba, sans bruit, sur l'araignée morte, formant un
monticule lisse.
- laissez-moi vous offrir une boisson à l'intérieur. Attrape-le de l'autre côté, Harry... C'est ça… Levez-vous, Hagrid... bien…
Ils installèrent Hagrid sur une chaise à la table. Crockdur, qui était resté
dans son panier pendant l'enterrement, était maintenant venu se frotter doucement entre eux et mit sa tête lourde sur les genoux de Harry comme d'habitude.
Slughorn déboucha une des bouteilles de vin qu'il avait apporté.
- Je l'ai testé contre les poisons. Assura-t-il à Harry, versant la majeure partie de la première bouteille dans une tasse de taille d'un seau et la tendant à Hagrid. J'ai fait goûter à un elfe de maison chaque bouteille après ce qui est arrivé à votre pauvre ami Rupert.
Harry vit, dans son esprit l'expression sur le visage de Hermione si elle
entendait jamais parler de cet abus elfes de maison, et décida de ne jamais lui en faire part.
- Une pour Harry... continua Slughorn, divisant une deuxième bouteille en deux tasses, ...et une pour moi. Et bien…" il leva sa tasse …à Aragog."
- À Aragog !" dirent ensemble Harry et Hagrid. Slughorn et Hagrid burent d'un trait.
Harry, cependant, sous l'influence de Felix Felicis, sut qu'il
ne devait pas boire, il fit donc semblant d'en prendre une gorgée puis il reposa la tasse sur la table devant lui.
- Je l'ai eu dans l'œuf, vous savez. murmura Hagrid morose. "C'était une petite chose minuscule quand il a éclos. De la taille d'un pékinois."
- C'est mignon !
- J'ai pu le garder dans une armoire à l'école jusqu'à... bon...
Le visage de Hagrid s'obscurcit et Harry sut pourquoi : Tom Jedusor
s'était arrangé pour qu'Hagrid soit rejeté de l'école, blâmé pour avoir ouvert la chambre des secrets.
Slughorn, cependant, ne semblait pas écouter. Il regardait vers le plafond, près duquel un certain nombre de pots en laiton étaient accroché, de même qu'un long et soyeux écheveau de crins blancs lumineux.
- Ne serait-ce pas du crin de licorne, Hagrid ?
- Oh, oui ! acquiesça Hagrid avec indifférence. Je les retire de leurs
queues quand elles s'accrochent sur les branches et les broussailles dans la
forêt, vous savez ...
- Mais mon cher monsieur, vous savez combien ça coûte ?
- Je l'emploie comme liens pour des bandages et autres bardas si une
créature se blessé Expliqua Hagrid, en s'agitant. C'est particulièrement
utile... très solide.
Slughorn prit une autre profonde gorgée dans sa tasse, ses yeux se
déplaçant soigneusement autour de la cabane maintenant, à la recherche,
Harry le savait, de trésors qu'il pourrait convertir en supplément d'hydromel, d'ananas cristallisé, et de vestes smoking en velours. Il remplit la tasse de Hagrid et la sienne et l'interrogea sur les créatures qui vivaient dans la forêt de nos jours et sur la façon dont Hagrid s'occupait d'elles toutes.
Hagrid, devenant plus expansif sous l'influence de la boisson et de l'intérêt flatteur de Slughorn, cessa de s'essuyer les yeux et entra joyeusement dans une longue
explication sur les bienfaits de l'agriculture.
À ce moment, Felix Felicis donna un coup de coude à Harry, et il
remarqua que l'approvisionnement en boisson que Slughorn avait apporté s'épuisait rapidement. Harry n'était pas encore parvenu à réussir le charme de remplissage sans dire l'incantation à haute voix, mais l'idée qu'il ne pourrait pas pouvoir le faire ce soir était risible : En effet, Harry grimaça, sans être vu d'Hagrid ou de Slughorn - maintenant en train de raconter des histoires d'échanges illégaux d'œufs de dragon - pointant sa baguette magique sous la
table vers les bouteilles vides qui commencèrent immédiatement à se
remplir.
Après une heure de ce régime, Hagrid et Slughorn commencèrent à porter
des toasts à n'importe quoi : à Poudlard, à Dumbledore, au vin lui-même, et à…
- Harry Potter!" beugla Hagrid, renversant une partie de son quatorzième verre de vin le long son menton pendant qu'il le vidait.
- Oui, en effet," pleura Slughorn abondamment, "Parry Hotter, l'élu
bon, quelque chose comme ça, marmonna-t-il, et il vida également sa tasse.
Peu de temps après, Hagrid était encore plus saoul et donna la queue
entière de licorne à Slughorn, qui l'empocha avec des cris, "à l'amitié ! À la générosité ! Aux dix Gallions de crins!
Et pendant un moment après ça, Hagrid et Slughorn se reposaient côte à côte, dans les bras l'un de l'autre, chantant une chanson triste et lente au sujet d'un magicien de mort appelé Odo.
- Aaargh, le bon vieux temps, chuchota Hagrid, s'effondrant en croix sur la table, alors que Slughorn continuait à gazouiller le refrain.
- Mon père n'était pas en âge de partir… ni ton père, ni ta mère, Harry.
De grandes larmes coulèrent encore des coins des yeux ridés de Hagrid. Il saisit le bras de Harry et le secoua.
- Les meilleur de tous les sorciers et sorcières de leur âge … je ne savais
pas... chose terrible... chose terrible..."
- Et Odo le héros, ils le ramenèrent chez lui. À l'endroit qu'il avait connu, jeune homme. chantait plaintivement Slughorn.
- Ils l'allongèrent pour qu'il se repose, avec son chapeau à l'intérieur.
Et sa baguette cassée en deux,
ce qui était triste.
- ... terrible ! bougonna Hagrid, sa grosse tête hirsute roula le long de ses bras et il s'endormit, ronflant profondément.
- Désolé," dit Slughorn avec un hoquet. " Je ne peux pas chanter pour sauver ma vie.
- Hagrid ne parlait pas de votre chant ! dit Harry tranquillement. Il
parlait de ma mère et de mon père mourant.
- Oh," s'exclama Slughorn, en réprimant un énorme rot. Oh mon cher. Oui, c'était… c'était terrible en effet. Terrible. . . terrible…
Il ne savait plus quoi dire, et recommença à remplir leurs tasses.
- Je ne… ne pense pas que tu t'en rappelles, Harry ? demanda-t-il
maladroitement.
- Non… en effet, J'avais seulement un an quand ils sont morts. dit Harry,
ses yeux sur la flamme de la bougie vacillant aux ronflements lourds de
Hagrid. Mais j'en ai découvert beaucoup depuis sur ce qui s'est passé. Mon père est mort d'abord. Vous le connaissiez ?
"Je…oui, c'était un de mes eleves…" dit Slughorn d'une voix calme
"Oui ... Voldemort l'a assassiné et puis il a enjambé son corps vers ma
mère.
Slughorn eut un grand frisson, mais il ne semblait pas capable d'arracher
son regard horrifié du visage de Harry.
- Il lui a dit qu'elle pouvait passer s'écarter. murmura Harry. "Il lui
dit qu'elle n'avait pas besoin de mourir. Il ne voulait que moi. Elle pouvait partir."
- Oh mon cher, soupira Slughorn. Elle pouvait... elle n'avait pas
besoin... c'est terrible...
- Ça l'est, hein ? acquiesça Harry, dans un souffle. "Mais elle n'a pas
bougé. Mon père était déjà mort, et elle ne voulait pas que je meurs aussi. Elle a essayé de parler en ma faveur avec Voldemort... mais il a juste ri....
- Ça suffit ! l'interrompit Slughorn soudainement, levant une main et la
secouant. Vraiment, mon cher garçon, assez. . . Je suis un vieil homme… Je
n'ai pas besoin d'entendre…Je ne veux pas entendre…
- J'avais oublié, fit Harry, sentant que Felix Felicis le menait à la solution.
- vous l'aimiez bien, non ?
- Je l'aimais bien ?" s'interrogea Slughorn, ses yeux débordant de larmes, une fois de plus. Je n'imagine pas que quiconque qui l'ait rencontrée ne l'ait pas... Très courageuse. . . Très drôle… ce fut la chose la plus horrible…
- Mais vous ne voulez pas aider son fils. Elle m'a donné sa vie et vous ne
voulez pas me donner ce souvenir.
Les ronflements d'Hagrid remplissaient la cabane. Harry regarda dans les yeux désespérés de Slughorn. Le maître de potions a semblé incapable de regarder loin.
- Ne dis pas ça, chuchota-t-il. Ce n'est pas la question… S'il pouvait
t'aider, naturellement... mais aucune solution ne peut être trouvée...
- Je le peux ! dit clairement Harry. Dumbledore a besoin d'information.
J'ai besoin d'information.
Il en était sûr - Felix le lui indiquant - que Slughorn ne se rappellerait rien
de ceci le lendemain. Regardant Slughorn directement dans les yeux, Harry se pencha en avant.
- Je suis "l'élu". Je dois le tuer. J'ai besoin de ce souvenir
Slughorn devint encore plus pâle. Son front brillait de sueur.
"Tu es "l'élu ?…je…
- Bien sûr, je le suis !
- Mais alors... mon cher garçon... tu demandes beaucoup... tu me
demandes, en fait, de t'aider à le détruire…
- Vous ne voulez pas vous débarrasser du mage qui a tué Lily Evans ?
- Harry, Harry, évidemment je le veux, mais…
- Vous craignez qu'il découvre que vous m'avez aidé.
Slughorn ne dit rien. Il semblait terrifié.
- Soyez courageux comme ma mère, professeur...
Slughorn leva une main potelée et pressa ses doigts dans sa bouche. Il
ressemblait à ce moment là, à un énorme bébé qui avait grandi trop vite.
- Je ne suis pas fier..." murmura-t-il à travers ses doigts. " J'ai honte de
ça… de ce que ce souvenir montre… Je pense que j'ai pu avoir fait de
grands dommages ce jour là… "
- Vous supprimerez certaines choses que vous avez faites en me donnant
ce souvenir. Ce serait une chose très courageuse et noble à faire.
Hagrid se contracta dans son sommeil et ronfla encore plus. Slughorn et
Harry se fixaient l'un l'autre au-dessus de l'écoulement de la bougie. Il y eut un long, long silence, mais Felix Felicis indiquait à Harry de ne pas le briser, et d'attendre. Puis, très lentement, Slughorn mit sa main dans sa poche et retira sa baguette magique. Il mit son autre main à l'intérieur de son manteau et sortit une petite bouteille vide. Regardant toujours Harry dans les yeux,
Slughorn toucha sa tempe du bout de sa baguette et la retira, avec un
long fil argenté de souvenir venu de loin, accroché au bout de la
baguette. Plus long et plus long le souvenir s'étirait jusqu'à ce qu'il se soit cassé et se soit balancé, lumineux et argenté, au bout de la baguette.
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