Chapitre 20. Vent De Folie

Dans les jours qui suivirent, l'humeur de Sirius s'assombrit. Il évitait Hermione, et se montrait plus insolent  que jamais avec les professeurs, et Rogue, en particulier.

Ce fut le cas, ce jour là.
Rogue parlait une fois de plus des forces du mal.
- C'est sûr qu'elles n'ont aucun secret pour vous, professeur.
- En effet, Black.
- Je suppose que vous devez connaître tous les points faibles de vos amis mangemorts, vous les avez tellement frequentez !
- Autant que votre famille, Black. Dois je vous rappeler que votre cousine n'est autre que le premier lieutenant du seigneur des ténébres.
- Absolument pas. Mais je... mon... père n'a jamais fréquenté Voldemort. Contrairement à vous.
Il y eut un murmure de frayeur, lorsqu'il prononça le nom du mage noir.
- En effet. Il préférait faire  ses coups en douce. Votre... père.. Dit Rogue en fixant Sirius de ses insondables  yeux noirs et de son imperturbable regard glacial...était un salaud.
- Soit ! Répondit Sirius. Dont les yeux gris  étincellaient. Tuer des mangemorts fait de mon... Père, un salaud, alors... dit il d'un ton froid, dont le calme trompeur cachait une colère  noire. Qu'est ce que le fait d 'avoir tué et torturé des femmes, des enfants, et des innocents incapables de se défendre, fait de vous..? Professeur !
- Nous discuterons des tords et des mérites des uns et des autres, dans mon bureau, samedi après midi. votre insolence coûte vingt points à Gryffondor. Et vous me ferez un devoir de quatre rouleaux sur les loups garous. Je pense que ça ne devrait pas être trop difficile, pour vous.
Il régnait dans la salle un silence profond et lourd. L'ambiance était électrique.

Les poings de Sirius se serrèrent, ses traits se crispèrent.
- Sûrement aussi bien que vous  connaissez la magie noire, Professeur.
Il mit dans ce dernier mot, tout le mépris, qu'il ressentait.
- Parfait. Répliqua Rogue, sans le quitter des yeux.
Sirius fit un léger mouvement de la tête, en signe d' assentiment.

Lorsqu'il sortit de la classe, il était hors de lui.
Harry, Ron et Hermione lui emboîtèrent le pas. Ils entrèrent dans la salle sur demande.

À peine arrivé, Sirius brandit sa baguette, et se mit à lancer des sortilèges dans toute la salle, en poussant des cris de rage. Puis, lâchant sa baguette, il se mit à frapper sur le mannequin à l'effigie de Rogue. de toutes ses forces, jusqu'à ce qu'il lui arrache la tête.

Ils attendirent qu'il se calme. Lorsque le souffle court, mais tremblant toujours de frustration et de colère, il s'appuya contre le mur, et demeura immobile. Hermione approcha et posa sa main sur son épaule.

- Sirius ?
Il se retourna vivement, les yeux fous.
- Ça ne sert à rien de te mettre dans des états pareils. Dit elle.
- IL PASSE SON TEMPS À ME PROVOQUER POUR ME POUSSER À BOUT ! IL EN PROFITE PARCE QU'IL EST PROF, MAIS C'EST À AZKABAN, QU'IL DEVRAIT ÊTRE !
- Oui. Répondit Hermione. Tu as raison, mais en attendant il faut que tu arrêtes de le provoquer.
- POURQUOI ? PARCE QUE  MAINTENANT IL EST PROF ? MAIS J'EN AI RIEN À FOUTRE !
- OK, dit Harry. Nous aussi on le déteste, Et encore, tu ne sais pas à quel point.
- Il nous hait ! Reprit Sirius. James, Remus, moi, il rêve de nous tuer. Je ne peux plus rien faire pour James, mais je le laisserais pas, s'en prendre à Rem..
- C'est déjà fait. Dit sombrement Ron.
- Quoi ? Comment ça ?
- Remus était notre prof de DCFM, Rogue a fait courir le bruit qu'il était un..loup garou, expliqua Harry.
- QUOI ? S'exclama Sirius manquant s'étrangler de rage. Je vais le...
- TU NE VAS RIEN FAIRE DU TOUT ! Gronda Hermione. Tu vas te calmer, on est tous furieux contre Rogue. Mais on est bien obligé de faire avec.
Il soupira.
- Si jamais je rentre un jour, il me le paiera au centuple.
Un silence de plomb accueillit ses propos.

La neige tourbillonnait, et le château annonçait les fêtes de Noël. Hagrid avait déjà apporté les douze sapins, dans le grand hall. Des guirlandes de houx et des branches de gui, fleurissaient un peu partout. Des bougies éternelles brillaient depuis les heaumes des armures,

De nombreuses filles se rendaient sous le gui, chaque fois que Harry passait, ce qui provoquait des embouteillages dans les couloirs. Par chance, ses nombreux vagabondages nocturnes et la carte du Maraudeur, lui avait fourni une excellente connaissance des passages secrets du château, et il pouvait emprunter les couloirs exempt de gui.
Ron s'amusait beaucoup des efforts de Harry pour échapper à ses admiratrices. Depuis qu'il sortait avec Lavande Brown, qui semblait considérer que chaque minute qu'elle ne passait pas à embrasser Ron était du temps perdu, Ron était devenu rieur , et enjoué, ce qui était un changement appréciable, après sa période agressive et colérique.

Sirius n'avait pas le même problème que Harry. Il goutait avec un plaisir évident, la coutume  du gui, et embrassait volontiers la horde de filles qui se présentait sous le gui, lorsqu'il passait. Il fuguait régulièrement aux trois balais, et ne quittait plus sa fiole de whisky.

Il buvait trop, mais jamais au point de perdre ses moyens. Il ne tenait pas à prendre un bain forcé dans le baquet gelé de Hagrid. Une fois, lui avait suffit. Il passait de filles en filles, pour tenter d'oublier l'image désaprobatrice d''Hermione qui le poursuivait jour et nuit.

Ils ne  s' adressaient plus la parole. Elle disparaissait assez souvent, ne supportant pas plus l'afligeant spectacle de Ron et Lavande que celui  de  Sirius  à moitié ivre, embrassant une nouvelle fille tous les deux jours.
Et Harry  ne  savait plus comment faire, pris entre ses amis, qui s'ignoraient.

- Elle n'a pas à se plaindre ! Dit Ron, un soir ou Harry lui demandait une fois de plus de bien vouloir lui parler.
Elle embrassait bien Krum, elle. Et voilà , elle a découvert que  quelqu'un  voulait bien m'embrasser, moi aussi.. Et alors ? J 'ai pas de compte à lui rendre, on est dans un pays libre. Je n' ai rien fait de mal.
- Exactement ! Renchérit Sirius. On est jeune, on a le droit de s amuser sans qu'une rabat joie vienne nous culpabiliser.
Il mit un bras autour des épaules de Ron, et Harry soupira pour une fois que ces deux là s'entendaient, pourquoi fallait il que ce soit contre Hermione ?

Bien décidé à ne pas se fâcher avec l'un ou l'autre de ses amis, Harry se tut et fit mine de se plonger dans un livre.

- Je n'ai rien promis à Hermione, marmonna Ron. Je pensais bien aller avec elle à la  fête de Slug, mais elle n'a Jamais dit...C'était juste comme des amis. Je suis libre.
- Ouep. Moi elle me l'a même pas proposé. Dit Sirius, la voix pâteuse.

Les voix de Ron et Sirius se faisaient lointaines, tant Harry se concentrait sur sa lecture.

- Quand je l 'ai embrassé, elle m' a giflé. Dit soudain Sirius.
Harry leva la tête vers Sirius.
- Tu l'as embrassé ? Demanda Ron.
- Ouep. Répondit Sirius. Mais  visiblement je ne suis pas assez bien pour miss Granger.
- Oh. Dit Ron. Pourtant, j'aurais cru...
- Oui, moi aussi. Répondit Sirius avec amertume.

Hermione passait presque tout son temps libre à la bibliothèque. Elle était comme toujours surchargée de travail. Elle évitait la salle commune, dans laquelle Ron et Lavande s'exposaient en permanence.

Aussi  Harry la retrouvait il à la bibliothèque, le soir.

- Il est parfaitement libre d'embrasser qui il veut. Assura Hermione. D'ailleurs, je m'en fiche complétement.
Elle appliqua si fort sa plume sur le parchemin qu'elle le  troua.
Harry se plongea dans l'étude de son manuel de Potion. Et se tut. Il se demanda s'il n'allait pas devenir muet, à force de se taire.

- Et au passage, dit Hermione, tu devrais te montrer prudent
- Pour la dernière fois, Hermione je ne  rendrais pas ce manuel.
- Je ne te parle pas de ton stupide soi disant Prince. Répondit Hermione, en adressant un regard mauvais au manuel. Je parle de ce qui s'est passé un peu plus tôt. Je suis passée par la salle de bain des filles avant de venir ici et il y avait une douzaine de filles, dont Romilda Vane, tentant de décider quel serait le moyen le plus facile de te faire boire un filtre d'amour. Elles, espèrent toutes, que tu les emmèneras à la  fête de Slug.
Et elles ont toutes acheté des fioles de chez Fred et Georges, dont j'ai peur de dire qu'elles sont très efficaces.
- Pourquoi tu ne leur as pas confisqué ? Demanda Harry.
- Parce qu'elles ne les avaient pas avec elles. Tu penses bien. Et comme je doute que même  le Prince, "et elle jeta un regard mauvais au livre", ne peut donner l'antidote d'une douzaine de filtres différents, je te suggère d'inviter quelqu'un très vite.  Elles cesseraient de penser qu'elles ont encore une chance. C'est demain soir, elles commencent à être désespérées.
- Il n'y a personne que je veuille inviter. Marmonna Harry qui tentait toujours de ne pas penser à Ginny., qui avait la mauvaise manie de surgir dans ses rêves. Heureusement que Ron n'était pas Legilimens.
- Ben, fais attention, à ce que tu bois, alors. Parce que Romilda Vane semblait décider à ne pas lâcher le morceaux. Dit sombrement Hermione.
- Attends une minute, je croyais que Rusard avait banni tout ce qui venait de chez Fred et George
- Et depuis quand on se préoccupe de ce que Rusard interdit ?
- Mais je croyais que tous les hiboux étaient fouillés ? Comment elles ont fait, pour les faire entrer dans le château ?
- Fred et George les envoient dans ses bouteilles de parfum, ou de sirop pour la toux.
- Tu en sais beaucoup, sur le sujet.
Hermione lui adressa un regard mauvais.
- tout était écrit sur le dos des fioles qu'ils nous ont montré à Ginny et moi, cet été. Je ne me promène pas avec des Potions pour les, verser dans le dos dès gens. Je ne suis pas cupidon.
- Ouais mais le truc, dans tout ça, c' est que on peut faire rentrer des choses dans le château sous le nez de Rusard, alors pourquoi Malefoy n'aurait pas fait rentrer le collier ?
- Oh non, Harry, pas encore cette histoire.
- Allez,, pourquoi pas ?
- Parce que les détecteurs de secrets. Détectent malédictions, sortileges néfastes, et enchantements de dissimulation, n'est ce pas. Ils sont utilisés pour trouver la magie noire, et les objets maléfiques. Ils auraient détecté une malediction aussi puissante que celle du collier, en une poignée de secondes. Mais  quelque chose qui  irait été mis dans le mauvais flacon passerait inaperçu. Et de toute façon, les filtres d'amour ne sont ni dangereux, ni maléfiques.
- Facile à dire pour toi. Marmonna Harry, en pensant à Romilda Vane.
- Comment veux tu que Rusard fasse la différence entre du parfum et un...

Elle s'arrêta net. La bibliothécaire, madame Pince se dressa soudain devant eux.
- La bibliothèque est fermée, si vous pouviez rendre les livres  que vous avez empruntés. Qu'avez vous fait à ce livre, gamin dépravé ?
- Ce n'est pas un livre de la bibliothèque, c'est le mien. Répliqua Harry en se hatant  de ranger son manuel dans son sac, avant qu'elle ne plonge dessus, toutes griffes dehors.
- Désespérant ! Siffla t'elle. Souillé, profané.
- On a juste écrit dessus. Dit Harry en arrachant l'ouvrage aux mains de la bibliothécaire
Elle semblait sur le point de faire une attaque
Hermione attrapa Harry par le bras, et l'entraina vers la sortie

- Elle va finir par te banir de la bibliothèque, si tu ne fais pas plus attention.. Pourquoi a t'il fallu que tu emmenes cette chose avec toi ?
- Ce n'est pas de ma faute si elle est complètement folle. Je crois qu'elle nous a entendu critiquer Rusard. Je crois qu'elle en pince pour lui...Colifichet. Dit Harry à la grosse dame.
- De même pour vous répondit elle avec un clin d'œil guilleret.

Ils avaient à peine franchi la salle commune que Romilda se rua sur eux.
- Salut Harry. Un jus d'œillets te ferait plaisir  ?
Hermione adressa un regard entendu à Harry.
- Non merci, répondit Harry. Je n'aime pas trop ça.
- Prends ça tout de même. Dit elle en lui mettant dans les mains, des Fondants Du Chaudron, avec du whisky pur feu, dedans. Ma mamie me les a envoyés, mais je n'aime pas.
- Heu... Oui, merci beaucoup, je vais aller la bas, avec. Dit il.
Il se hâta de rejoindre Hermione.
- Je te l'avais bien dit. Dit elle. Le plus tôt tu choisiras quelqu'un, le plus tôt elles te ficheront la paix.

Elle palit soudain en apercevant Ron et Lavande tendrement enlacés.
- Ou est Sirius ? Demanda Harry.
- Sûrement en train de se soûler ou de... Enfin tu m'as compris. Je.. Bonne nuit Harry. Répondit elle, avec amertume.
- Il est à l'infirmerie. Dit soudain Seamus derrière eux.
- Qui ? Demanda Harry.
- Black. Il est à l'infirmerie. Il s'est battu avec Crabbe et Goyle. Ils  les a eu en beauté, mais.. Zabini s'est servi de sa baguette et lui a jeté un maléfice, je sais pas ce que c'était, mais il pissait le sang. La Macgo était furieuse.
Harry et Hermione s'adressèrent un regard entendu et se ruèrent à l'infirmerie.

- Ou allez  vous comme ça ? Demanda Madame Pomfresh.
- On vient d'apprendre que notre ami était ici.
- Lequel ? J'en ai quatre ici
- Sirius Black.. Vous avez dit quatre ?
- Oui. Allez y. Mais pas longtemps, il doivent se reposer.

Lorsqu'ils entrèrent , ils repérèrent Sirius. Il était livide. Au fond de la pièce, Crabbe et Goyle discutaient à côté de Zabini, livide, lui aussi, les yeux grand ouverts, en proie à une terreur sans nom.
- Ça va ? Demanda Hermione
- Ouais, mieux qu'eux, en tout cas.
- Je croyais, qu'on avait dit plus de bagarre ?
Sirius haussa les épaules.
- Ils m'ont cherchés.
- Ils te cherchent tout le temps. C'est pas une raison. Dit Hermione.
- Ils ont dit... des choses..
- Qu'elles choses ? Demanda Harry.
- Aucune importance. Répondit il d'une voix  lasse.
- Et eux, qu'est ce qu'ils ont ?
Sirius sourit.
- Crabbe a le poignet et quelques côtes  cassés, Goyle a la mâchoire en bouillie et quelques dents en moins, et Zabini.. Cette ordure m'a jeté un maléfice de découpe alors il se peut que je lui ai jeté un maléfice de cruciatu animi.
- C'est quoi ? Demanda Hermione.
- Un genre de Doloris, mais, dans la tête.
- QUOI ? S'exclama Hermione.
- Bref mais efficace. Il va mettre un bon moment à s'en remettre.
- Mais... C'est.. C'est interdit.
- Les sortilèges de découpe aussi. Répliqua t'il. Elle m'a confisqué mes clopes et ma flasque.
Hermione sourit.
- Au moins une  bonne chose de faite.
- C'est pas cool Granger.
- J'ai pas envie d'être cool.
- cet ordure m'a eu à la hanche.
Il releva sa chemise tachée de sang, et montra une longue estafilade qui partait de l'homoplate  jusqu' au bas des reins.
- Il m'a touché dans le dos, ce sale lâche
- En tout cas, dit Harry, tu l'as pas loupé.
- Ouep ! Il y réfléchira  à deux fois avant de s'en prendre à un Black.

Il paraissait épuisé. Il avait du mal à garder les yeux ouverts, sûrement à cause de la Potion que lui avait fait boire la médicomage.
- On va te laisser te reposer.
- C'est pour moi ? Demanda Sirius d'une voix pâteuse, en désignant la boîte de chocolats
- Je ne te le conseille pas. Répondit Harry. Ça vient de Romilda Vane.
- Oh ! Parfumé au filtre d'amour, je suppose.
- Comment tu le sais ? Demanda Hermione.
- Disons que j'ai mes sources.
Il bailla.
- On va te laisser te reposer. On se voit demain.

Mais comme il s'éloignait, Sirius attrapa la main d'Hermione.
- Attends, s'il te plaît.
- Je te rejoins. Dit elle à Harry.
- Hermi, murmura Sirius. Je... Suis désolé pour l'autre jour, dans la forêt.
Hermione retint sa respiration
- Il n'y a pas de quoi. Dit elle un peu plus, sèchement qu'elle ne l 'aurait voulu.
- Non, tu comprends pas, je regrette pas de t'avoir embrassé, mais j' aurais du m'y prendre autrement.

Un instant, elle ne sut quoi dire.
- Tu me manques. Murmura t'il dans un demi sommeil.
Elle crut qil parlait de James, mais il murmura, d'une voix à peine audible.
- Tu me manques Hermione.

Elle fut pétrifiée et crut avoir mal compris. Mais lorsqu'elle lui demanda de répéter, il avait déjà sombré dans un sommeil profond.
Elle soupira, et repoussa des mèches noires qui tombaient devant les yeux du jeune homme. Puis, mue par une impulsion subite elle déposa un baiser sur sa tempe.
- Toi  aussi tu me manques. Murmura t'elle.

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