Lettre 7. Jalousie.
Chère George,
Je savais bien que te détester n'était pas la meilleur solution. Je le savais. C'est pour ça que après l'accident, j'ai continué à venir te voir tout les jours et tout les jours, l'infirmière ne me laissait pas entrer dans la chambre. Résultat des courses ; tu ne voulais voir personne, pas même tes parents.
Quand l'infirmière avait annoncé que personne ne pouvait te rendre visite, ta mère avait pété un câble. Littéralement. Je me rappel qu'elle avait fait le tour du service en criant que c'était une honte.
Quand à moi, eh bien... Comment dire ?
A l'Université, j'étais devenu le sauveur, l'Abbé Pierre 2.0, la bonne âme et même, l'artiste sexy, pour certains. C'était vraiment bizarre. Je me sentais hyper gêné et mal à l'aise. Certains disaient que je profitais de ta situation pour avoir une certaine côte de popularité.
En vérité j'en avais marre et j'avais hâte que les vacances arrivent. Déjà, je pourrais enfin enlever ce fichue plâtre, revoir mon frère et recommencer à dessiner.
En disant "enlever mon plâtre ", je parlais du fait qu'en te "sauvant", j'avais écopé d'une double fracture et d'un joli plâtre bleu. Bien sûr, quelques potes de promo avaient faits de jolis dessins dessus et ça faisait plus un plâtre avec des mandalas dessus, qu'un plâtre bleu.
J'avais dû arrêter de dessiner et de prendre mes cours. C'est pour ça que Sam, une amie qui avait les cours en commun avec moi, prenait mes notes et me les donnait chaque soirs. Elle avait acceptée tout de suite ce service pour moi quand je le lui avait demandé, mais ça me gênait parce que je lui en devait une belle. Elle avait beau assurer que ça ne la dérangeait pas, je voyais bien qu'elle ne disait pas tout ce qu'elle pensait. Bien sûr, je la croyais quand elle disait que ça ne la gênait pas, mais... Comment dire ?
Romain et moi, nous avions toujours eu cette capacité à savoir si les gens étaient honnêtes ou pas. Ne t'inquiète pas, nous ne lisions pas dans les pensées, nous ne sommes pas dans Twilight, hein. Mais, notre instinct nous le disait, il nous soufflait des petits il ment ou des petits il ne te dit pas tout. Nous n'avions jamais su pourquoi, mais c'était comme ça.
Et le truc, maintenant, c'était Bianca.
Ah ! Bianca.
Dès que j'étais revenu au bahut, elle s'était métamorphosée. Elle qui était un vrai petit chaton au niveau de mes relations sociales, elle était devenue une vraie tigresse.
Je m'explique.
A chaque fois qu'une personne m'approchait de trop près, elle sortait les griffes. Ça m'embêtait et me gênait plus qu'autre chose, même si j'aurais dû être heureux qu'elle me prête autant d'attention. Mais non. Peut-être étais-je un cas désespéré.
Mais bon, en même temps, elle avait déjà été convoquée dans le bureau du doyen à cause d'un crêpage de chignon avec une autre nana et ça me concernait. Tu saisis le truc ? Donc voilà, je n'avais aucune raison d'être heureux de cette soudaine surprotection.
Et puis, ça commençait à sérieusement me gonfler. Vois-tu, moi, j'étais comme un oiseaux. Je ne demandais que la liberté. Et elle, ben... Elle mettait une sorte de cage d'or autour de moi. Une cage d'or, certes, mais une cage quand même.
Elle regardait toutes mes conversations par SMS, même si ça ne la concernait pas, vérifiait toutes les soirées où j'allais, surveillait toutes mes allées et venues à l'Université...
'Fin bref, je ne vais pas te lister tout ce qu'elle faisait pour me surveillait, mais c'en était légèrement devenu flippant.
Et ça n'avait pas vraiment arrangé les relations qu'elle entretenait avec Mélissa, qui étaient, je te le rappel, déjà tendues. Adam, quand à lui, essayait de ne pas trop se positionner dans cette histoire, prenait du recul, et me donnait son avis sur les questions que je me posais.
Je pensais la quitter, parce qu'une relation comme celle-ci, ce n'était pas très saint. Et puis je m'étais toujours dit que si un jour cela m'arrivait, je ne resterais pas avec la personne qui m'accaparait pour elle. Je n'allais pas renier mes principes si facilement juste pour une belle rousse qui me faisait les yeux doux.
Et puis, un jour, alors que je parlais à Adam du fait que j'hésitais à la quitter, il m'a dit :
- Écoute, mec, il faut que tu saches ce que tu souhaites. Cette nana, là, ça fait un moi que tu la connais. Ne prends pas en compte toutes les aventures sexuelles que t'as eu avec elle et son potentiel au pieux. Essaie de te demander si avant de sauver ton petit George, tu étais fou d'elle. Je sais pas moi, qu'est-ce que t'aimes chez elle comme traits de caractères, comme défauts et tout les trucs qui vont avec. Dis-toi que si tu restes avec elle juste parce qu'elle est bonne, tu vas pas aller loin, et que ce sera comme foncer dans un mur de béton armé. Et je peux te dire que ça fait mal. J'ai déjà essayé et j'y est perdu quelques dents. 'Fin bref, ce n'est pas la question. Tout ça pour dire qu'il faut que tu l'apprécie elle, pas son physique. 'Fin bon, même si je dois dire que t'as des goûts pas mal...
Puis forcément, j'ai pris ma décision. C'était vraiment mal honnête de ma part de me dire que je ne l'aimais pas vraiment et de la laisser poireauter de son côté en lui faisant croire que j'étais transis d'amour pour elle.
Alors, un jour, c'était un mercredi, je lui ai donnée rendez-vous avec elle dans un café, en banlieue.
Là, je ne vais pas t'avouer que ce café avait une grande importance à mes yeux et que j'y avais en fait passé toutes mon enfance. Non. Ce serait trop cliché. En fait, je ne l'aimais pas tant que ça ce café. Trop de monde, de bruits différents et tout ce qui va avec par la suite. C'était un café d'une grande chaine d'alimentaire qui proposait des cafés, des chocolats chauds et même des encas. Ça restait tout de même un truc de chaine alimentaire, ne va pas t'imaginer des chocolats chauds de oufs', hein.
Quand Bianca est arrivée, à seize heures, tout sourire, elle ne se doutait de rien. Je lui avais seulement laissé un texto qui disait : "Rendez-vous au café, près de l'aéroport, à 16 h." Cela pouvait paraître sec, mais ceux qui me connaissaient, à l'époque, savaient que je n'aimais pas trop parler par textos. Et puis, je n'avais pas besoin de préciser où était ce café, parce que tout le monde le connaissait, c'était un peu le rendez-vous des étudiants, car ce n'était pas loin de l'université. Et comme personne, en tant qu'étudiant, n'avait énormément d'argent, c'était le bon plan pour boire un coup pour pas chère en journée.
Elle s'est installée confortablement sur la banquette en cuire brun et m'a regardée, attendant sûrement que je parle. Après tout, c'était normal ; c'était moi qui l'avait donné, ce rendez-vous.
Quand j'allais m'apprêter à dire quelque chose, un serveur à surgit et nous a demandé ce que nous voulions. Bianca à voulu une menthe à l'eau avec un cookie, et j'ai simplement pris un expresso. Bien sûr, elle m'a interrogée du regard, me demandant si j'allais bien. Je détestais le café, et elle le savait.
J'ai seulement secoué la tête, comme pour éluder la question, sachant pourtant très bien qu'elle ne lâcherait pas l'affaire. Ensuite, j'ai pris une grande inspiration, comme si je voulais aspirer tout l'air de la pièce. Si je paraissais totalement calme en apparence, dans ma tête, c'était le dawa, et la nervosité me nouait les tripes. Et puis, pour finir ce tableau pas très alléchant, je me suis lancé, hésitant :
- Écoute, Bianca... J'ai quelque chose d'important à te dire. Il ne faut pas que m'interrompes, d'accord ? pendant qu'elle hochait lentement la tête, j'ai repris une grande goulée d'air et j'ai continué, devant sa mine inquiète. Bon, voilà... Ça fait un petit moment que j'y pense. Je vais pas te mentir, ou me cacher derrière des excuses bidons que tout les mecs utilisent pour annoncer la nouvelle. Je pense que ça te ferait encore plus de peine et je vais pas te sortir l'habituel : "On peut rester amis, hein ?". On sait très bien que ça marche pas comme ça dans la vraie vie. Ça, c'est que dans les films où y a que des happy ends. Mais, c'est que... Je ne souhaite plus sortir avec toi. Je sais que tu attendais peut-être une suite, ou un truc dans le genre, mais c'est pas moi, tout ça.
Elle est restée interdite quelques instants, son cerveau emmagasinant toutes ces informations. Puis, c'est après que j'ai vu cette expression. Elle était terrible.
Elle a ouvert la bouche, toujours aussi silencieuse et des larmes se sont misent à couler. Ce n'étais pas de petites larmes, non. C'était de gros sanglots de petite fille.
Je m'en suis voulu immédiatement, les remords accourant à grands pas et mon cœur se déchirant de la voire dans cet état. Et voilà, encore une fois, c'était ma faute.
Elle s'est levée d'un bond et, ne s'est pas enfuie en courant comme je l'imaginais. Non, elle s'est mise à gesticuler dans tout les sens, pleurant et criant hystériquement :
- Putain ! Bordel de merde ! Ça t'amuse de jouer avec les sentiments des autres, comme ça ? Ça fait des semaines que je te soutiens, que je fais tout ce que je peux pour que notre couple fonce pas droit dans le mur et que tout soit réduit à néant ! Mais non, Monsieur à décider de n'en faire qu'à sa tête !
Puis, finalement, elle s'est mise à rire cyniquement. Les gens nous regardaient et le café était plongé dans un silence de mort. Elle m'a giflé bruyamment et a hurle, toujours autant hystérique :
- Tu vas le regretter, ça je peux te l'assurer. Et tu feras moins ton malin.
Elle s'en est allée en trombe, me laissant là, sous les regards ébahis de tout les clients. Finalement, les conversations ont reprises, mon dos s'est courbé et les larmes envahissaient mon visage.
Au bout de quelques minutes, le serveur de tout à l'heure est arrivé avec ma commande et l'a dépose doucement sur la table. Il m'a adressé un sourire resplendissant en me tendant la main :
- Ba mon vieux, merde alors ! Ça c'est de la rupture !
Je lui serre la main et il s'assoit sur la banquette en cuir, là où étais Bianca, un peu plus tôt. Il annonce en criant à sa collègue qu'il prend sa pause et m'annonce solennellement, pas peu fière :
- Salut ! Je suis Gareth !
Pour toi et seulement toi,
Nathan.
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Note de la correctrice : Bonjour chers lecteurs ! Je vous faits une petite note pour avertir ceux d'entre-vous qui suivent cette histoire au fur et à mesure que notre petite Helo nationale sort ses chapitres (si tant est que des personnes comme ça existent, bien-sûr xD). Plusieurs chapitres vont être mis à jour aujourd'hui, peut-être même toute l'histoire jusqu'ici. Je me suis enfin décidée à me mettre à la correction de cette histoire, vous pourrez ainsi profiter de chapitres propres et sans risque d'attraper un cancer des yeux à cause de fautes !! Mais bref, juste pour vous dire que non, il n'y a pas 7 ou 8 nouveaux chapitres aujourd'hui, juste des chapitres corrigés (ce qui est déjà pas mal). Enfin voilà, bonne journée et bon confinement à tous !
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