Lettre 17. Et on oubliait pas de se défoncer.
Cher Nathan,
C'est vrai que je t'ai plus écrit depuis un moment, mais tu n'as pas à me faire de reproches, nous n'avons pas conclus un ordre pour nos lettres. Tu n'as pas changé, hein ? Tu trouves toujours à me faire des reproches là où il n'y en pas besoin.
Notre guerre continuait, toujours autant agressive. Je t'ignorais, et quand j'échouais, je te lançait des regards haineux. Le plus fous, dans cette histoire, c'est que ma haine ne menait à rien. Je n'avais pas de conclusions à tout ça. Qu'est-ce que ça m'apportait ? Je ne savais pas. Quel intérêt à te détester ? Aucune idée.
D'habitude, je savais me retenir, niveau sentiment, mais là, je lâchais tout. C'était bizarre, parce que tu me faisais faire des ascenseurs émotionnels avec mes humeurs. D'un moment à l'autre, je pouvais avoir envie de t'égorger, mais par la suite avoir envie de te sourire de toutes mes dents. Très bizarre.
Un jour, alors que je rentrais, Yvette, la cuisinière, est venue me dire que nous avions de la visite de notre famille maternelle la semaine qui suivait. Exactement quand toi, tu avais une visite de ton ghost father, mais à l'époque, je n'étais pas au courant, je l'ai seulement appris dans ta dernière lettre.
En gros, une visite de notre famille maternelle, c'était génial. Bien sûr, mes grands-parents ne viendraient pas, mais ma tante, la sœur à ma mère, elle, serrait au rendez-vous. Tante, voulait dire cousins, et cousins voulait dire Kim Yong et Ha-Neul, mon cousin et ma cousine.
Ma tante était française, mais elle est partie vivre en Corée du Sud pour se spécialiser dans la cuisine de là-bas et y ouvrir un restaurant. Elle y a rencontrée mon oncle, un homme que j'affectionnai, mais qui n'étais pas très proche de moi. Elle a eu deux enfants, qui sont mes cousins, et venait nous rendre visite chaque années. La plupart du temps, c'est moi qui y allait pendant les vacances scolaires, mais aux dernières, je n'avait pas pus y aller car ils allaient passer leurs vacances en Russie. Leur calendrier n'était pas le même qu'en France, mais ma tante tenait à conserver les traditions françaises.
Et puis en plus, j'adorais Ha-Neul et Kim Yong. Nous faisions plein de conneries quand nous étions en France, chose que nous ne faisions pas en étant en Corée. De plus, à chaque fois qu'ils venaient, ils restaient deux semaines. Bien sur, pour ne pas prendre trop de retard sur les cours, ils faisaient l'école à distance, mais ils étaient là quand même. Je m'en contentais et ça m'allait très bien.
Alors quand Yvette m'a dit ça, j'ai été plutôt heureux. Mais ce qu'il y avait de mieux encore, c'est que maman avait posée deux semaines de congés, juste pour être avec sa sœur chérie. J'allais voir ma famille réunie, et c'était ce que je souhaitais le plus au monde. Cela faisait près d'un an que ce n'était pas arrivé, et j'avais hâte, car je savais que nous allions nous amuser.
Pour fêter ça, j'ai direct appelé Nolan et je l'ai invité à venir à la maison. Quand il venait, il ramenait toujours deux ou trois potes de défonce, et nous allions faire de jolies promenades - avec quelques pétards et bouteilles de vodka, bien sur - sur le domaine à mes parents.
Le temps qu'ils arrivent, j'ai navigué un peu sur mes réseaux sociaux, allongé sur mon pieux, ma tête aux pieds du lit. J'ai vus que tu avais une nouvelle publication et j'ai juste lâché un soupir d'agacement en renversant la tête vers l'arrière. C'était bizarre, je voyais ton tableau à l'envers, parce qu'il était accroché face à mon lit, comme tu me l'avais gentiment suggéré.
Malgré tout, je l'aimais bien, ton tableau... Qui était désormais le mien. C'était pas si terrible que ça, au final. Il était... Pas moche. Et même si ça me faisait mal de l'avouer, tu étais plutôt doué.
Perdu dans mes pensées, je n'ai pas entendus arriver Nolan et ses compères, alors j'ai sursauté et je suis tombé du lit quand ils se sont exclamé en cœur :
- Bou !!
Ils ont éclatés de rire quand ils ont vus que j'étais tombé de mon plumard et ils m'ont charriés à tour de rôles, et un peu tous en même temps. Moi, je faisais seulement semblant de bouder et ça leur a donné encore plus envie de le faire.
Nous nous sommes installés et nous avons commencés à rire bruyamment en buvant les bouteilles de bières qu'ils avaient apportés. Au bout d'un moment, j'ai sortis une bouteille de tequila du petit bar qui se trouvait dans ma chambre et nous avons bus au goulot en nous la faisant passer tour à tour. Nolan a sortis une boîte en ferraille, où résidait tout son petit matos pour se fumer quelques joints.
Il a commencé à rouler pour nous, avec un air comique grâce à l'alcool. Nous avons éclatés de rire, complètement abrutis par l'alcool. Comme nos réserves de gnôles commençaient à faiblir, j'ai été en titubant jusqu'au bar et j'ai ramené quelques bouteilles bien pleines.
Nous avons bien rigolé, tellement rigolé, que Yvette et Sandra sont venues à tour de rôles nous demander si ça allait. J'ai dus leur expliquer la situation à plusieurs reprises en me retenant d'éclater de rire parce que les garçons faisaient les guignoles en arrière plan. Ouais, on était pas sortis, avec ces trois-là.
Comme on commençait à avoir très chaud, on est sortis à l'extérieur, comme promis. D'abord, nous avons été au lac et nous nous sommes tous déshabillés, complètement ivres et hilares. Bordel, nous avions beaucoup trop chaud ! L'alcool et la drogue pouvait avoir des effets bizarres, effectivement.
Comme nous faisions un barouf pas possible, Luc, qui nous avait entendus depuis la serre, est venus voir ce que nous traficotions et il s'est exclamé :
- Ah ben dites-donc, vous avez pas chômés, niveau alcool !... Mais vous devriez faire attention, vous êtes complètement finis et vous êtes dans un grand lac, vous pourriez vous noyer ou boire la tasse...
- Mais non, ne t'inquiète pas Lulu ! On est des grands garçons ! je lui aie répondu alors qu'il détestait que je l'appel "Lulu".
Il a froncé les sourcils et, avec l'alcool, ça m'a fait rigolé très fort, comme un phoque. Les trois zigotos qui étaient derrière moi ont éclaté de rire parce que mon rire se barrait en couille et Luc a simplement soupiré en haussant des épaules, laissant tomber. Il a tourné les talons en s'en allant, parce que c'était déjà l'heure de la débauche.
Luc restait souvent tard le soir, parce que certaines fleurs florissaient mieux à des précises heures de la nuit. Comme il aimait étudier les plantes, il voulait vraiment les voir à l'apogée de leur floraison de ses propres yeux. C'était un passionné et c'était exactement pour ça que j'aimais aller l'aider à la serre.
Au bout d'un moment, nous sommes sortis de l'eau et nous avons courus jusqu'à la maison parce que nous étions frigorifiés. Quand nous sommes arrivés dans ma chambre nous avons enlevés nos chaussures, qui étaient pleines de... Sables, de boue et de pleins d'autres choses qui se trouvaient dans le lac. Trop dégueu'.
Nous avons été à la douche chacun notre tour, et ensuite, nous nous sommes effondrés, éparpillés de part et d'autres de mon lit.
Moi, j'avais de la chance, j'avais une vue plongeante sur ton tableau.
Pour toi, en espérant que tu n'es pas oublié de t'amuser,
George.
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